L’affaire Blaireau
156 pages
Français

L’affaire Blaireau

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Description

Comment une erreur judiciare va chambouler les vies bien réglées d'une petite ville de province. Extrait : C'est toute une histoire, monsieur le baron, et que je puis vous conter maintenant sans indiscrétion. Catherine d’Arpajon avait fait connaissance, aux courses d’Auteuil, d’un riche planteur fort généreux, mais qui ne savait pas un mot de français. En quittant Paris, cet étranger, grâce à son interprète, dit à Catherine : « Ma chère enfant, quand vous saurez la langue de mon pays, venez-y (dans le pays), vous serez reçue comme une reine. » Et il lui laissa son adresse. Peu de temps après, j’appris que Catherine d’Arpajon cherchait un professeur de hollandais.

Informations

Publié par
Publié le 14 janvier 2013
Nombre de lectures 25
EAN13 9782824700847
Licence : En savoir +
Paternité, partage des conditions initiales à l'identique
Langue Français

Extrait

ALP HONSE ALLAIS
L’AF F AI RE BLAI REA U
BI BEBO O KALP HONSE ALLAIS
L’AF F AI RE BLAI REA U
1899
Un te xte du domaine public.
Une é dition libr e .
ISBN—978-2-8247-0084-7
BI BEBO OK
w w w .bib eb o ok.comLicence
Le te xte suivant est une œuv r e du domaine public é dité
sous la licence Cr e ativ es Commons BY -SA
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distribuer , l’ env o y er à v os amis. V ous êtes d’ailleur s
encourag é à le fair e .
V ous de v ez aribuer l’ o euv r e aux différ ents auteur s, y
compris à Bib eb o ok.QU ELQU ES LIGN ES DE L’A U T EU R
A L’ ADRESSE DE T RIST AN BERNARD αʹ
αʹ . Ces quelques lignes sont é crites sp é cialement p our M. T ristan
Ber nard  ; né anmoins les autr es le cteur s p euv ent en pr endr e
connaissance , elles n’ ont absolument rien de confidentiel.
 T  B ,
C T e rapp elles-tu le V o yag e que nous fîmes l’an der nier à p ar eille
ép o que au tomb e au de Chate aubriand  ? ( Je ne sais plus si cee visite avait
le caractèr e d’un pèlerinag e , ou si elle était le résultat d’un p ari de douze
déjeuner s). Nous avions pris le train, selon une pieuse coutume , à la g ar e
Montp ar nasse .
Le soir , sur ces entr efaites, était tombé . Je me souviens qu’au moment
où nous brûlions la station de N. . ., et où une br usque se cousse nous av
ertit que nous p assions sur le 1 ᵉʳ degré de longitude , je te p arlai de mon pr
ochain v olume , av e c la fiè v r e et l’ab ondance qui me caractérisent quand je
suis dans une p ério de de pr o duction. D ans mon ardeur , je m’ eng ag e ai
alor s, à te dé dier ce liv r e , mo y ennant certaines conditions.
Je tiens aujourd’hui ma pr omesse , non sans une joie très viv e , je te
1L’affair e Blair e au Chapitr e
dé die le liv r e suivant, sur le quel j’air e ton aention.
T u r emar queras d’ab ord que les descriptions y sont très brè v es, et que
l’ on n’y insiste sur l’asp e ct g énéral des nuag es, arbr es et v erdur es de toute
sorte , sentier s, lieux b oisés, cour s d’ e au, etc., que dans la mesur e où ces
détails p araissent indisp ensables à l’intellig ence du ré cit. En r e vanche , le
plus grand soin a été app orté au dessin ( outline ) et à la p eintur e ( colour )
des caractèr es. D’autr e p art, l’intrigue (plot) est entr e cr oisé e av e c tant
de b onheur qu’ on la dirait entr e cr oisé e à la machine  ; or il n’ en est rien.
ant au style (style ), il est toujour s noble et, grâce à des pr o cé dés de
filtration nouv e aux, d’une limpidité inconnue à ce jour .
T els sont, mon cher ami, les mérites de cet ouv rag e , qu’ en é chang e de
la p etite gracieuseté que je te fais, tu p our ras r e commander , le cig ar e aux
lè v r es, av e c une nonchalance autoritair e , dans les cer cles, les casinos, les
g arden-p arties et les chasses à cour r e .
Cordialement à toi,
ALP HONSE ALLAIS.
n
2CHAP I T RE I
D ans le quel on fer a connaissance  : 1° de M.
Jules F lé char d, p er sonnag e app elé à jouer un
rôle assez considér able dans cette histoir e  ; 2°
du nommé P lacide , fidèle ser viteur mais
pr otag oniste , dir ait Bauër , de onzième plan,
et 3° si l’auteur en a la place , du très élég ant
bar on de Hautp ertuis.
  C  app ela  :
― P lacide  !M ― Madame  ?
―  V ous p ouv ez desser vir .
― Bien, madame .
Et M ᵐᵉ de Chaville alla r ejoindr e ses invités.
3L’affair e Blair e au Chapitr e I
Resté seul, le fidèle ser viteur P lacide gr ommela l’iné vitable «  Ça n’ est
p as tr op tôt, j’ai cr u qu’ils n’ en finiraient p as  ! »
Puis il p ar ut hésiter entr e un v er r e de fine champ agne et un autr e de
chartr euse .
En fin de compte il se dé cida p our ce der nier spiritueux, dont il lamp a
une notable p ortion av e c une satisfaction é vidente .
Bientôt, semblant se raviser , il r emplit son v er r e d’une très vieille e
aude-vie qu’il dégusta lentement, cee fois, en véritable connaisseur .
―  Tiens, M. F lé chard  !
Un monsieur , en effet, trav er sait le jardin, se dirig e ant v er s la véranda,
un monsieur d’asp e ct souffr eteux et p as riche , mais pr opr e
méticuleusement et non dép our v u d’élég ance .
― Bonjour , Baptiste  ! fit l’homme p eu r obuste .
― Pardon, monsieur F lé chard, p as Baptiste , si cela ne v ous fait rien,
mais P lacide . Je m’app elle P lacide .
―  Ce détail me p araît sans imp ortance , mais puisque v ous semblez y
tenir , b onjour A uguste , comment allez-v ous  ?
Et le p auv r e homme se laissa tomb er sur une chaise d’un air las, si
las  !
― D é cidément, monsieur F lé chard, v ous faites un fier original  !
―  On fait ce qu’ on p eut, mon ami. En aendant, v euillez pré v enir M ˡˡᵉ
Arab ella de Chaville que son pr ofesseur de g y mnastique est à sa disp
osition.
― Son pr ofesseur de g y mnastique  ! p ouffa P lacide . Ah  ! monsieur F
léchard, v ous p ouv ez v ous vanter de m’av oir fait bien rig oler , le jour où
v ous v ous êtes présenté ici comme pr ofesseur de g y mnastique  !
Sans r ele v er tout ce qu’avait d’inconv enant, de familier , de trivial cee
réfle xion du domestique , M. F lé chard se contenta d’ép ong er son fr ont
r uisselant de sueur .
J’ai oublié de le dir e , mais p eut-êtr e en est-il temps encor e  : ces é
vénements se dér oulent p ar une tor ride après-midi de juillet, à Montp aillard,
de nos jour s, dans une luxueuse véranda donnant sur un vaste jardin ou
un p as très grand p ar c, ad libitum.
― Un p etit v er r e de quelque chose , monsieur F lé chard  ? pr op osa g
énér eusement P lacide , sans doute p our effacer la mauvaise impr ession de
4L’affair e Blair e au Chapitr e I
sa ré cente et intemp estiv e hilarité .
― Mer ci, je ne b ois que du lait.
― Un cig ar e , alor s  ? Ils sont ép atants, ceux-là , et p as tr op se cs. Je ne
sais p as si v ous êtes comme moi, monsieur F lé chard, j’ador e les cig ar es
légèr ement humides. Du r este , à la Havane , où ils sont connaisseur s, comme
de juste , les g ens fument les cig ar es tellement frais qu’ en les tordant, il
sort du jus. Saviez-v ous cela  ?
― J’ignorais ce détail, le quel m’imp orte p eu, du r este , car moi je ne
fume que le nihil, à cause de mes br onches.
L’illeré P lacide ne sembla p oint g oûter intégralement cee
plaisanterie de bachelier dé v o yé , mais p our ne p as demeur er en r este d’ esprit, il
conclut  :
― Eh bien  ! moi, je ne fume que les puros à monsieur .
―  Cela vaut ( vaux) mieux que les purotinos que v ous p our riez v ous
offrir v ous-même .
Cee fois, P lacide ayant saisi, é clata d’un gr os rir e  :
― Far ceur , va  !
― Et M ˡˡᵉ Arab ella, Victor , quand pr endr ez-v ous la p eine de l’aviser de
ma présence  ?
― M ˡˡᵉ Arab ella joue au tennis en ce moment, av e c les jeunes g ens et
les jeunes filles. C’ est la plus enrag é e du lot. Vieille folle , va  !
Jules F lé chard s’était le vé tout dr oit  ; visiblement indigné du pr op os
de P lacide , il foudr o yait le domestique d’un r eg ard furib ond  :
― Je v ous serai oblig é , mon g ar çon, tout au moins de vant moi, de v ous
e x

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