Les douleurs d’un nom
27 pages
Français

Les douleurs d’un nom

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Description

Extrait : Il prit tout à coup fantaisie au baron, dégoûté de son intérieur par l'humeur tracassière et les emportements de sa femme, de tirer d'un étui un violon qui y dormait depuis son mariage, et de jouer des sonates avec la gouvernante de ses filles. Ces relations musicales décidèrent d'un goût très-vif du baron pour Hélène. Mais la baronne Stéphanie, à qui la découverte de cette passion, inspira une haine implacable pour sa rivale, devint graduellement d'une exigence outrée avec celle-ci, saisit passionnément les occasions de la blesser, et cela jusqu'au jour où, d'épigrammes en épigrammes, elle en vint à l'insulte. Hélène, dans l'ignorance du motif de ces persécutions, ne savait que s'étonner et pleurer en secret.

Informations

Publié par
Nombre de lectures 23
EAN13 9782824711874
Licence : Libre de droits
Langue Français

Extrait

CHARLES BARBARA
LES D OU LEU RS D’U N
NOM
BI BEBO O KCHARLES BARBARA
LES D OU LEU RS D’U N
NOM
1857
Un te xte du domaine public.
Une é dition libr e .
ISBN—978-2-8247-1187-4
BI BEBO OK
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Sour ces :
– B.N.F .
– Éfélé
Ont contribué à cee é dition :
– Gabriel Cab os
Fontes :
– P hilipp H. Poll
– Christian Spr emb er g
– Manfr e d KleinLicence
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V ous de v ez aribuer l’ o euv r e aux différ ents auteur s, y
compris à Bib eb o ok.   en une fois, l’hér oïne de ces quelques p ag es était une
jeune et b elle p er sonne , pleine de grâce et pleine de g oût, etA d’une mo destie fort rar e . Elle n’avait qu’un défaut, si toutefois,
l’ on p eut qualifier de tel, p ar e x emple , le souffle qui ter nit le coin d’un
mir oir splendide  ; c’était plutôt un malheur , et, en ce sens, un tort grav e
p our le commun des hommes, celui de s’app eler . . . Mais comment fair e  ?
au moment de l’é crir e , les doigts s’y r efusent. Jamais nom en effet ne
sonna plus mal. Il ne p araît p as même , au souv enir de l’injur e gr ossièr e
qu’il é v eille dans l’ esprit, qu’ on puisse en articuler les deux syllab es, sans
blesser les or eilles les moins délicates. e de douleur s et de lar mes lui
coûta cee imp ertinence maligne du destin  !
Elle était fille d’un honnête homme qui régissait les biens de la
comtesse de Gour nay . Cee femme e x cellente , à la mort de son régisseur , se
char g e ait v olontier s des intérêts de l’ or pheline . Éle vé e av e c soin, la jeune
fille , à p eine âg é e de dix-huit ans, sortait de p ension p our de v enir g ouv
ernante des enfants du bar on Anatole , fils de la comtesse . atr e ou cinq
p er sonnes tout au plus étaient dans le se cr et de son nom  ; on ne l’app elait
que mademoiselle Hélène , comme jadis, en p arlant de son pèr e , on disait
monsieur François . La jalousie d’une femme vindicativ e ne de vait p as la
1Les douleur s d’un nom
laisser longtemps dans une p osition où elle n’ eût rien tant souhaité que
de vieillir .
Il prit tout à coup fantaisie au bar on, dég oûté de son intérieur p ar
l’humeur tracassièr e et les emp ortements de sa femme , de tir er d’un étui
un violon qui y dor mait depuis son mariag e , et de jouer des sonates av e c
la g ouv er nante de ses filles. Ces r elations m usicales dé cidèr ent d’un g oût
très-vif du bar on p our Hélène . Mais la bar onne Stéphanie , à qui la dé
couv erte de cee p assion, inspira une haine implacable p our sa rivale , de vint
graduellement d’une e xig ence outré e av e c celle-ci, saisit p assionnément
les o ccasions de la blesser , et cela jusqu’au jour où, d’épigrammes en
épigrammes, elle en vint à l’insulte . Hélène , dans l’ignorance du motif de
ces p er sé cutions, ne savait que s’étonner et pleur er en se cr et. Madame de
Gour nay , aussi p eu p er spicace que sa pupille , p erdait son temps à essay er
des ré conciliations entr e le mari et la femme , dont les rapp orts de v enaient
chaque jour de plus en plus aigr es. La catastr ophe qu’il était aisé de
prév oir eut lieu à l’issue d’un dîner de famille , en présence de vingt p er sonnes
au moins, et tomba sur la jeune fille comme un coup de foudr e . Affe ctant
subitement des air s de tendr esse , la bar onne e xprima le désir d’aller se
pr omener en v oitur e av e c son mari. M. Anatole r eg arda sa femme av e c
sur prise et r efusa net. Madame Stéphanie insista av e c d’autant plus
d’âpr eté qu’ elle connaissait les mesur es prises p ar son mari p our p asser la
soiré e auprès d’Hélène . Par v enue p eu à p eu au comble de l’ e x asp ération,
p ar suite des r efus opiniâtr es qu’ elle essuyait, elle p erdit la for ce de se
contenir .
Son visag e était d’une pâleur e xtrême  ; une hauteur dé daigneuse en
crisp ait les muscles  ; son cor ps tr emblait. L’accent amer et contenu dont
cee phrase s’é chapp a de ses lè v r es trahit enfin toute sa colèr e  :
« Ah  ! sans doute , monsieur le bar on aime mieux fair e de la musique
av e c mademoiselle . . .  ! »
A ux prises av e c un emp ortement ir résistible , elle ne balança p oint à
pr ononcer éner giquement un nom qui, même p ar mi des g ens d’un rang
bien inférieur , eût pr o duit l’ effet d’une incongr uité . Le silence funèbr e qui
suivit cee sortie étrang e fut instantanément tr oublé p ar le br uit d’un
soufflet. Le bar on, jeté hor s de lui p ar cee indiscrétion injurieuse de sa
femme , v enait de commer e , p our la pr emièr e fois de sa vie , un acte de
2Les douleur s d’un nom
violence . Il s’ ensuivit une scène très-p énible . Madame Stéphanie se tr ouva
mal. Elle ne r e vint de son é vanouissement que p our dé clar er son intention
de for mer , dès le lendemain, une demande en sép aration. Durant plusieur s
jour s, le souv enir de l’injur e la maintint dans un état de sur e x citation
indicible et la r endit inab ordable . Ni le r ep entir de son mari, ni les pleur s
de sa b elle-mèr e , ni la v ue de ses filles ne suffir ent à l’ap aiser .
On ne p ar vint finalement à vaincr e son r essentiment qu’à la condition
de cong é dier la jeune g ouv er nante et de lui interdir e l’ entré e de l’hôtel. . .
Hélène ne se doutait p as encor e que son nom pût lui êtr e jeté au
visag e à l’ég al d’une flétrissur e . Cee disgrâce , au r este , la tr ouva pleine de
résignation. L’héritag e p ater nel, gr ossi des libéralités de la comtesse , lui
constituait ce qu’ on app elle une honnête aisance . A s’ en tenir aux app
ar ences, quelle heur euse vie que la sienne  ! Une ser vante dé v oué e l’avait
suivie dans sa r etraite et pr enait soin de son p etit intérieur , commo de
et élég ant. Libr e d’étudier selon ses g oûts, estimé e de tous ceux qui la
connaissaient, ayant la tendr esse e x clusiv e d’une jeune héritièr e qu’ elle
avait connue au couv ent et qui ne p ouvait p asser un seul jour sans la v oir
ou sans lui é crir e , accueillie av e c fav eur p artout où elle daignait se
montr er , il ne semblait p as que le chagrin pût l’aeindr e . Mais qui n’a p as sa
sour ce caché e d’amertume  ?
Il ne lui en eût p as plus coûté p our se fair

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