Romanzoff
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Description

Extrait : Depuis son entrée dans la maison, qui remontait au mois de novembre 1841, Romanzoff avait marqué presque chaque jour par quelque acte de générosité. Bien des gens commençaient même à être las d'entendre perpétuellement l'éloge de cet homme, et prêtaient volontiers l'oreille à certains railleurs assez courageux pour tourner sa bienfaisance en ridicule. D'autres, en qui Romanzoff avait attisé une curiosité proche de la passion, murmuraient au souvenir du mystère dont il s'opiniâtrait à entourer sa vie. Insensiblement, l'indiscrétion, la jalousie, la médisance, l'injustice, se liguaient contre lui et faisaient en quelque sorte le siège de sa mystérieuse individualité.

Informations

Publié par
Nombre de lectures 24
EAN13 9782824711928
Licence : Libre de droits
Langue Français

Extrait

CHARLES BARBARA
ROMANZOF F
BI BEBO O KCHARLES BARBARA
ROMANZOF F
1860
Un te xte du domaine public.
Une é dition libr e .
ISBN—978-2-8247-1192-8
BI BEBO OK
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Sour ces :
– B.N.F .
– Éfélé
Ont contribué à cee é dition :
– Gabriel Cab os
Fontes :
– P hilipp H. Poll
– Christian Spr emb er g
– Manfr e d KleinLicence
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V ous de v ez aribuer l’ o euv r e aux différ ents auteur s, y
compris à Bib eb o ok.CHAP I T RE I
   jour né e de no v embr e de l’anné e 1841, v er s une
heur e de l’après-midi, un homme , env elopp é d’un mante au àP capuchon, s’ar rêtait de vant une maison de la r ue
Monsieur-lePrince , et jetait un coup d’ œil rapide sur les é crite aux de lo cation qui se
balançaient au-dessus de la p orte .
Il entra dans la log e du concier g e .
« Madame , dit-il à la femme qui s’y tr ouvait, v ous av ez des app
artements à louer  ?
―  Oui, monsieur  ; un au tr oisième et un autr e au pr emier .
―  V oudriez-v ous me fair e v oir celui du pr emier  ? »
La concier g e , sé duite tout d’ab ord p ar la v oix, les manièr es, la figur e
de ce jeune homme , prit des clefs av e c empr essement et monta de vant lui.
Il était de taille ordinair e  ; son visag e pâle avait de la distinction  ; son
œil bleu était d’une grande douceur  ; une longue barb e blonde cachait le
bas de son visag e  ; son accent trahissait un homme du Nord.
1Romanzoff Chapitr e I
Il p ar cour ut, sans y fair e b e aucoup d’aention, les div er ses piè ces de
l’app artement, s’infor ma du prix et loua.
L’app artement étant vide , il p ouvait v enir l’habiter immé diatement.
« Je m’app elle Romanzoff, dit-il au moment de p artir . Si v ous v oulez
av oir des r enseignements, allez chez M. H. . ., mon notair e , r ue ,.., n ᵒ . . .. »
Le nom du notair e , la r ue , le numér o , tout y était.
Mais à quoi b on  ? D ans le courant de la jour né e ar riva de l’hôtel des
commissair es-priseur s, p our M. Romanzoff, une grande tapissièr e r
emplie de fort b e aux meubles qui valaient b e aucoup mieux que les meilleur s
r enseignements.
La concier g e , après cela, cr ut p ouv oir se disp enser d’aller pr endr e des
infor mations sur le compte de son nouv e au lo catair e . D’ailleur s, comme
de vaient en témoigner plus tard ses pr opr es p ar oles, elle eût accepté
l’homme sur sa b onne mine .
M. Romanzoff avait une manièr e de viv r e qui le fit pr endr e aussitôt
p our un original. Il vivait absolument seul, ne r e ce vait p er sonne , ne
sortait p oint ou du moins ne sortait que fort p eu, encor e n’était-ce que le
soir .
D ans les pr emier s temps, il lui ar riva deux ou tr ois fois tout au plus de
sortir le matin au p etit jour p our aller à la halle . On l’ en vit r e v enir chaque
fois suivi d’un commissionnair e qui courbait le dos sous une hoe pleine
de viande , de légumes et de vin. T outes ces pr o visions fur ent dép osé es
dans une cav e d’ où Romanzoff tirait chaque jour ce dont il avait b esoin
p our se nour rir .
A ucun de ceux dont l’ œil était sur lui ne conce vait qu’un homme bien
éle vé , qui o ccup ait un app artement de plus de deux mille francs, qui avait
un riche mobilier , des glaces, des tapis, vé cût de la sorte . C’était d’autant
plus étrang e , que loin d’êtr e avar e , il avait toujour s l’ar g ent à la main et
p ayait toutes choses sans mar chander .
La concier g e lui pr op osa un jour de lui pr o cur er quelqu’un p our fair e
son ménag e .
«  Ce n’ est p as la p eine , rép ondit-il  ; il y a p eu de chose à fair e chez
moi  ; tout y est en ordr e , et je ne dérang e rien. D’ailleur s, ajouta-t-il,
j’attends un jeune homme qui m’aidera si cela est né cessair e . »
2Romanzoff Chapitr e I
Effe ctiv ement, quelques jour s plus tard débar qua le jeune homme
annoncé , C’était un W urtemb er g e ois nommé Pr essel, qui disait travailler en
v ue d’ obtenir le diplôme d’ar chite cte ,
A dater de ce jour , Romanzoff cessa tout à fait de sortir le matin  ; le
soin d’aller aux halles et d’y fair e des pr o visions r eg arda e x clusiv ement
Pr essel.
Ce jeune homme s’ e xprimait difficilement en français  ; il ne p arlait
qu’av e c r esp e ct et enthousiasme de Romanzoff, qu’il app elait son
bienfaiteur .
« oique très-riche et d’une grande famille , disait-il dans son jar g on
moitié allemand, moitié français, c’ est le plus simple et le meilleur des
hommes. Il n’a que deux p assions  : étudier et fair e du bien. Je ne puis
v ous dir e tout ce que je lui dois déjà . Pour des ser vices sans imp ortance ,
il me log e , me nour rit, m’habille , m’achète des liv r es, me donne des le çons
et me fait suiv r e un cour s d’ar chite ctur e . Il ne v eut me r env o y er dans mon
p ay s que quand j’aurai entièr ement ter miné mes études. »
Ces détails e x citaient plus d’intérêt que de sur prise  : ils cor r ob oraient
simplement l’idé e qu’ on se for mait déjà de Romanzoff. Sa sensibilité était
é videmment e x cessiv e  ; toute misèr e la faisait vibr er et la sur e x citait. Sous
l’influence de cee sensibilité , l’aumône lui était une pratique qui
semblait né cessair e à la tranquillité de sa vie . Il lui ar rivait fré quemment
d’attir er dans son antichambr e quelques-uns de ces p etits ramoneur s,
toujour s si affamés, du moins en app ar ence , qu’il rég alait à b ouche que v
euxtu de p ain et de viande , ou encor e de p auv r es enfants en guenilles,
nupie ds, aux quels, après les av oir longuement inter r og és, il donnait du ling e ,
de vieux habits et souv ent même de l’ar g ent.
Et certes l’ ostentation, en tout cela, ne jouait qu’un rôle bien effacé  : il
imp osait comme un de v oir à ceux dont il avait comp assion d’êtr e discr ets,
de ne p arler de lui à p er sonne , sous quelque préte xte que ce fût.
Sa vie ne cessait toujour s p as d’êtr e étr oitement muré e . L’intérieur
de son app artement était comme celui d’un har em  ; hor mis Pr essel, p
ersonne n’y p énétrait. Il ne r e ce vait p oint de ler es  ; il r estait des semaines
entièr es sans sortir  ; s’il sortait, ce n’était que le soir , à la br une , p our ne
r entr er la plup art du temps que quatr e o

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