Sur Catherine de Médicis
292 pages
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Description

La Comédie humaine - Études philosophiques - Tome II. Quinzième et seizième volume de l'édition Furne 1842. Extrait : Catherine apprit alors officiellement de la bouche du pape l’alliance à laquelle elle était réservée. Le duc d’Albany n’avait pu que maintenir, et à grand’peine, le roi de France dans sa promesse de donner à Catherine la main de son second fils. Aussi l’impatience de Clément fut-elle si grande, il eut une telle peur de trouver ses projets renversés soit par quelque intrigue de l’empereur, soit par le dédain de la France, où les grands du royaume voyaient ce mariage de mauvais œil, qu’il s’embarqua sur-le-champ et se dirigea vers Marseille. Il y arriva vers la fin de ce mois d’octobre 1533. Malgré ses richesses, la maison de Médicis fut éclipsée par la maison de France. Pour montrer jusqu’où ces banquiers poussèrent la magnificence, le douzain mis dans la bourse de mariage par le pape, fut composé de médailles d’or d’une importance historique incalculable, car elles étaient alors uniques.

Informations

Publié par
Nombre de lectures 27
EAN13 9782824710532
Langue Français

Extrait

HONORÉ DE BALZA C
SU R CA T H ERI N E DE
MÉDICIS
BI BEBO O KHONORÉ DE BALZA C
SU R CA T H ERI N E DE
MÉDICIS
Un te xte du domaine public.
Une é dition libr e .
ISBN—978-2-8247-1053-2
BI BEBO OK
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Le te xte suivant est une œuv r e du domaine public é dité
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V ous de v ez aribuer l’ o euv r e aux différ ents auteur s, y
compris à Bib eb o ok.SU R CA T H ERI N E DE MÉDICIS
MONSI EU R LE MARQU IS DE P AST ORET , Membr e de l’ A
cadémie des Be aux- Arts. and on songe au nombre étonnant de vo-A lumes publiés pour rechercher le point des Alpes par lequel
Annibal opéra son passage, sans qu’on puisse aujourd’hui savoir si ce fut,
selon Witaker et Rivaz, par Lyon, Genève, le Saint-Bernard et le val d’Aoste  ;
ou, selon Letronne, Follard, Saint-Simon et Fortia d’Urban, par l’Isère,
Grenoble, Saint-Bonnet, le Mont-Genèvre, Fenestrelle et le pas de Suze  ; ou,
selon Larauza, par le Mont-Cenis et Suze  ; ou, selon Strabon, Polybe et de
Luc, par le Rhône, Vienne, Yenne et le Mont-du-Chat  ; ou, selon l’opinion
de quelques gens d’esprit, par Gênes, la Bochea et la Scrivia, opinion que
je partage, et que Napoléon avait adoptée, sans compter le vinaigre avec
lequel les roches alpestres ont été accommodées par quelques savants  ;
doiton s’étonner, monsieur le marquis, de voir l’histoire moderne si négligée,
que les points les plus importants en soient obscurs et que les calomnies les
plus odieuses pèsent encore sur des noms qui devraient être révérés  ?
Remarquons, en passant, que le passage d’Annibal est devenu presque
problématique à force d’éclaircissements. Ainsi le père Ménestrier croit que le
Scoras désigné par Polybe est la Saône  ; Letronne, Larauza et
Schweighauser y voient l’Isère  ; Cochard, un savant lyonnais, y voit la Drôme  ; pour
1Sur Catherine de Mé dicis Chapitr e
quiconque a des yeux, il se trouve entre Scoras et Scrivia de grandes
ressemblances géographiques et linguistiques, sans compter la presque certitude du
mouillage de la floe carthaginoise à la Spezzia ou dans l a rade de Gênes  ?
Je concevrais ces patientes recherches, si la bataille de Cannes était mise en
doute  ; mais puisque ses résultats sont connus, à quoi bon noircir tant de
papier par tant de suppositions qui sont en quelque sorte les arabesques de
l’hypothèse  ; tandis que l’histoire la plus importante au temps actuel, celle
de la Réformation, est pleine d’obscurités si fortes qu’on ignore le nom de
l’homme ¹ qui faisait naviguer un bateau par la vapeur à Barcelone dans le
temps que Luther et Calvin inventaient l’insurrection de la pensée  ? Nous
avons, je crois, la même opinion, après avoir fait, chacun de notre côté, les
mêmes recherches sur la grande et belle figure de Catherine de Médicis. Aussi
ai-je pensé que mes études historiques sur cee reine seraient
convenablement adressées à un écrivain qui depuis si longtemps travaille à l’histoire
de la Réformation, et que je rendrais ainsi au caractère et à la fidélité de
l’homme monarchique, un public hommage, peut-être précieux par sa rareté .
Paris, janvier 1842.
n
1. L’auteur de l’ e xp érience de Bar celone doit êtr e SALOMON de Caux, et non de Caus.
Ce grand homme a toujour s du malheur , même après sa mort, son nom est encor e tr onqué .
Salomon, dont le p ortrait original et fait à l’âg e de quarante-six ans, a été r etr ouvé p ar
l’auteur de la Comédie Humaine , à Heidelb er g, est né à Caux en Nor mandie .
2I N T RODUCT ION
   g énéralement au p arado x e , lor sque des savants,
frapp és d’une er r eur historique , essay ent de la r e dr esser  ; maisO p our quiconque étudie à fond l’histoir e mo der ne , il est certain
que les historiens sont des menteur s privilégiés qui prêtent leur s plumes
aux cr o yances p opulair es, absolument comme la plup art des jour naux
d’aujourd’hui n’ e xpriment que les opinions de leur s le cteur s.
L’indép endance historique a b e aucoup moins brillé chez les laïques
que chez les r eligieux. C’ est des Béné dictins, une des gloir es de la France ,
que nous viennent les plus pur es lumièr es en fait d’histoir e , p our v u
toutefois que l’intérêt des r eligieux ne fût p as au jeu. A ussi, dès le milieu du
dix-huitième siè cle , s’ est-il éle vé de grands et de savants contr o v er sistes
qui, frapp és de la né cessité de r e dr esser les er r eur s p opulair es accré dité es
p ar les historiens, ont publié de r emar quables travaux. Ainsi, M. de
Launo y , sur nommé le Dénicheur de saints , fit une guer r e cr uelle aux saints
entrés p ar contr ebande dans l’Église . Ainsi, les émules des Béné dictins,
les membr es tr op p eu connus de l’ A cadémie des Inscriptions et
BellesLer es, commencèr ent, sur des p oints historiques obscur s, leur s mémoires
si admirables de p atience , d’ér udition et de logique . Ainsi, V oltair e , dans
un intérêt malheur eux, av e c une p assion triste , p orta souv ent la lumièr e
3Sur Catherine de Mé dicis Chapitr e
de son esprit sur des préjug es historiques. Dider ot entr eprit, dans cee
visé e , un liv r e tr op long sur une ép o que de l’histoir e imp ériale de Rome .
Sans la ré v olution française , la critique , appliqué e à l’histoir e , allait p
eutêtr e prép ar er les éléments d’une bonne et vraie histoir e de France dont
les pr euv es étaient depuis si longtemps amassé es p ar nos grands
Bénédictins. Louis X V I, esprit juste , a traduit lui-même l’ ouv rag e anglais p ar
le quel W alp ole a essayé d’ e xpliquer Richard I I I, et dont s’ o ccup a tant le
siè cle der nier .
Comment des p er sonnag es aussi célèbr es que des r ois ou des r eines,
comment des p er sonnag es aussi imp ortants que des g énéraux d’ar mé e
de viennent-ils un objet d’hor r eur ou de dérision  ? Entr e la chanson sur
Marlb or ough et l’histoir e d’ Angleter r e , la moitié du monde hésite , comme
on hésite entr e e et la cr o yance p opulair e à pr op os de Charles IX.
A toutes les ép o ques où de grandes batailles ont lieu entr e les masses et
le p ouv oir , le p euple se cré e un p er sonnag e ogresque , s’il est p er mis de
risquer un mot p our r endr e une idé e juste . Ainsi, de notr e temps, sans le
Mémorial de Sainte-Hélène , sans les contr o v er ses entr e les r o yalistes et les
b onap artistes, il n’a tenu pr esque à rien que le caractèr e de Nap olé on ne
fût mé connu. elques abbés de Pradt de plus, encor e quelques articles
de jour naux, et d’ emp er eur , Nap olé on p assait ogr e , Comment l’ er r eur se
pr op ag e-t-elle et s’accré dite-t-elle  ? ce my stèr e s’accomplit sous nos y eux
sans que nous nous en ap er ce vions. Per sonne ne se doute combien
l’imprimerie a donné de consistance et à l’ envie qui s’aache aux g ens éle vés
et aux plaisanteries p opulair es qui résument en sens contrair e un grand
fait historique . Ainsi, le nom du prince de Polignac est donné dans toute
la France aux mauvais che vaux sur lesquels on frapp e . Et qui sait ce que
l’av enir p ensera du coup d’État du prince de Polignac  ? Par suite d’un
caprice de Shak esp e ar e , et p eut-êtr e fut-ce une v eng e ance comme celle de
Be aumar chais contr e Ber g asse ( Beg e ar ss), Falstaff est, en Angleter r e , le
ty p e du ridicule , un nom qui pr o v o que le rir e  ; il est le r oi des clo w ns. A u
lieu d’êtr e énor mément r eplet, soement amour eux, vain, iv r ogne , vieux,

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