Si après ça, tu veux toujours faire du Cinéma... Extrait offert
4 pages
Français

Si après ça, tu veux toujours faire du Cinéma... Extrait offert

-

Le téléchargement nécessite un accès à la bibliothèque YouScribe
Tout savoir sur nos offres
4 pages
Français
Le téléchargement nécessite un accès à la bibliothèque YouScribe
Tout savoir sur nos offres

Description

EXTRAIT OFFERT A BUT PROMOTIONNEL Pour en découvrir plus : www.fredericespi-editions.com Machinos à gogo... Une histoire totalement fictive, mais qui pourrait être réellement arrivée... Non, il n'est point dit ici que c'est réellement arrivé et qu'on fait croire que ce n'est pas arrivé tout en disant que cela aurait pu se passer. Cela ne s'est pas passé, mais ceci aurait pu... Ou peut-être est-ce déjà arrivé ?... Bref, encore une histoire de producteur qui voulait trouver sa main d’œuvre sans avoir eu à la payer de sa poche. Il était une fois (on commence ainsi, car c'est un véritable conte de fées) un heureux producteur (là, on rentre dans le fantastique) qui s'apprêtait à lancer le plan de bataille de sa prochaine production. Tout allait bon train : un réalisateur docile qui faisait un duo performant avec un scénariste doué sans qu'éclate aucune guerre d'ego entre les deux artistes (on rentre en plein dans une mythologie digne de la Grèce Antique), des acteurs doués (donc étrangers ?) tenaient les têtes d'affiche, une équipe artistique professionnelle et peu regardante sur les conditions salariales s'apprêtait à se mettre au travail, mais malheureusement, comme tous les producteurs, notre pauvre homme se posait une question qui hantait toutes ses réunions, toutes ses journées, toutes ses nuits : Où trouver des machinistes et ouvriers qui travailleraient sans relâche avec dévotion et par-dessus tout non syndiqués à la C.G.T.

Informations

Publié par
Publié le 30 octobre 2014
Nombre de lectures 29
Licence : En savoir +
Paternité, pas d'utilisation commerciale, pas de modification
Langue Français

Extrait

EXTRAIT OFFERT A BUT PROMOTIONNEL
Pour en découvrir plus : www.fredericespi-editions.com
Machinos à gogo...
Une histoire totalement fictive, mais qui pourrait être réellement arrivée... Non, il n'est point dit ici que c'est réellement arrivé et qu'on fait croire que ce n'est pas arrivé tout en disant que cela aurait pu se passer.
Cela ne s'est pas passé, mais ceci aurait pu... Ou peut-être est-ce déjà arrivé ?... Bref, encore une histoire de producteur qui voulait trouver sa main d’œuvre sans avoir eu à la payer de sa poche.
Il était une fois (on commence ainsi, car c'est un véritable conte de fées) un heureux producteur (là, on rentre dans le fantastique) qui s'apprêtait à lancer le plan de bataille de sa prochaine production. Tout allait bon train : un réalisateur docile qui faisait un duo performant avec un scénariste doué sans qu'éclate aucune guerre d'ego entre les deux artistes (on rentre en plein dans une mythologie digne de la Grèce Antique), des acteurs doués (donc étrangers ?) tenaient les têtes d'affiche, une équipe artistique professionnelle et peu regardante sur les conditions salariales s'apprêtait à se mettre au travail, mais malheureusement, comme tous les producteurs, notre pauvre homme se posait une question qui hantait toutes ses réunions, toutes ses journées, toutes ses nuits : Où trouver des machinistes et ouvriers qui travailleraient sans relâche avec dévotion et par-dessus tout non syndiqués à la C.G.T. sans avoir à les payer trop cher ?
Notre pauvre ami tourna le problème dans tous les sens, esquissant toute possibilité mais, hélas, le résultat revenait toujours au même dilemme : travailleurs non syndiqués, mais trop chers ou travailleurs pas chers, mais la C.G.T. ne traînait jamais bien loin.
Comment se sortir de cette impasse qui menaçait son grand projet artistique ?
La solution se présenta à lui lors d'un dîner de la confrérie franc-maçonne à laquelle notre ami producteur appartenait après avoir eu une conversation plus qu'enrichissante avec un de ses collègues qui se fut lui aussi retrouvé face à ce problème : créer une entreprise de B.T.P. est la clé qui fermera la boîte de Pandore de notre homme.
Pourquoi B.T.P. vous demandez-vous ? La solution est toute simple : dans le cinéma, ceux que l'on appelle « les machinistes » et ouvriers se trouvent être tout un ensemble de corps de métiers que l'on peut également retrouver dans le B.T.P. : électriciens, maçons, peintres en bâtiments... Vous ne voyez toujours pas ? Je vous fais un dessin ? Regardez la merveilleuse région Provence Alpes Côte d'Azur : n'avez-vous jamais remarqué l'étrange proportionnalité entre l'augmentation de nombres de tournages qu'elle accueille et l'augmentation de nombres de chantiers publics qui prennent du retard ? Non, vous ne voyez toujours pas ? On va vous expliquer le coup : vous montez une boîte de B.T.P. comme vous avez monté votre boîte de production, personne ne viendra vérifier que vous ayez les diplômes nécessaires, vous faites le tour des appels d'offre du B.T.P. par les institutions à savoir Mairies, Conseils Généraux ou Régionaux, trouvez celui qui vous correspondra le mieux et postulez-y en proposant les prix les plus bas (on s'en fout de la concurrence déloyale) tout en faisant attention à ce qu'en un seul appel de fonds vous soyez capable de réunir la somme nécessaire pour le paiement de vos ouvriers sur la totalité du tournage. Une fois que votre dossier est accepté, vous allez recruter vos salariés, pas trop qualifiés, mais qui sachent au minimum faire la différence entre un
marteau et un tournevis ; pour les importer, choisissez la filière la plus rentable sachant que les chinois et les roumains sans-papiers sont les plus efficaces et les moins chers à un euro par jour, logeables dans un coin de rue, mais veillez à bien mettre assez de distance entre leur hébergement et le lieu de travail, il ne faudrait pas que l'on réussisse à faire le lien entre des travailleurs clandestins et votre tournage. Ne vous en faites pas pour les syndicats, un « don » et ils la fermeront (ce n'est pas de la corruption, mais des « négociations syndicales à la française »). À la fin de votre tournage, renvoyez vos ouvriers d'où ils viennent (un coup de fil anonyme au Ministère de l'Intérieur fera l'affaire) et déposez le bilan de votre société de B.T.P.,cela engendrera quelques frais, mais qui au final ne s'avéreront être qu'un grain de poussière comparés aux sommes que vous devriez sortir si vous aviez rémunéré vous-mêmes vos propres ouvriers.
Notre brave producteur eut un sursaut d'intégrité : était-ce bien légal de monter un tel stratagème qui, bien qu'ingénieux, nécessitait tout de même d'avoir vendu quelques parcelles d'amour propre ? L'intégrité perdit sa place face à la rentabilité : exit la bienséance, place au profit ! Notre brave producteur mit en place sa société de B.T.P., postula à un appel d'offre pour la restauration d'une chapelle située dans un petit village de la Provence. Une petite chapelle de rien de tout, qui s'en offusquera ?, pensa notre ami... S'il avait su... Tout avait bien fonctionné, le tournage s'était déroulé comme sur des roulettes, nul souci de ressources humaines avait affecté la production ; comme prévu, les chinois acceptaient les 3X8 en travaillant vingt-quatre heures par jour pour un salaire d'un bol de riz et dès que fut finie la dernière journée de tournage, au son du dernier clap, tous les membres de l'équipe disparurent, notre producteur les ayant revendus du premier au dernier au Cirque du Soleil qui était tombé en panne d'acrobates-roadies polyvalents : «Toujours trouver le moyen d'amortir ses dépenses», telle est la règle d'or du Septième Art.
Le film était prêt à sortir, les acteurs avaient répété pour une énième fois les réponses aux questions des journalistes qui leurs furent parvenues six mois auparavant. Avant-première parisienne : tout le gratin était là, bouillonnant de découvrir ce chef-d’œuvre tant attendu et... Pas de producteur ! On décrète un branle-bas de combat pour retrouver l'homme sans qui tout cela était arrivé, le ministre de l'intérieur qui se trouvait être le beau-frère de la femme du neveu de la sœur de la concierge de la secrétaire du producteur se saisit du dossier pour en faire une affaire personnelle. Sans aucun résultat...
La fatalité frappa le monde merveilleux du Show- Business un bel après-midi de printemps à Cannes : en direct sur le plateau du talk-show d'une célèbre chaîne cryptée de télévision, le cadavre du producteur fut remonté à la surface sous le regard de sa veuve qui profita de l'occasion pour rappeler la sortie imminente du film en Blu-Ray et évoqua la possibilité d'une Palme d'Or à titre posthume décernée à feu son mari, ce qui présenterait une belle occasion de rééditer tout le catalogue de son défunt mari... Ainsi la brave veuve conclut son interview en rappelant qu'être une « lionne des montagnes » (terme plus raffiné pour dire «couguar») était un investissement personnel et financier plus important qu'on ne pouvait le penser avant de remporter le cadavre de son mari dans une brouette tout en appelant le musée Grévin pour proposer l'exclusivité d'un mannequin original fourni avec son socle de béton, ce qui économiserait de la cire à la vénérable institution tout en permettant à la veuve éplorée de rajouter un peu de Botox dans les épinards.
Chers amis, comme dans tout conte, notre histoire a une morale... Non, rien à voir avec les loups affamés de culottes de grand-mère ou des chaussures en verre qui ne passent pas au lave-vaisselle...
Nulle énigme mystérieuse, seulement un message tout simple :
Ami producteur, pour trouver bonheur Ne joue pas les voleurs dans une région Entourée de l'Italie et la Corse. En ignorant qu'à la mafia du bâtiment tu t'attaques, Sans conséquences mesurer. La clé vers le blanchiment d'argent sale, Ne t'avise pas d'utiliser Car sous la Méditerranée tu finiras visage pâle.
  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents