J’ai besoin des fleurs libres et sauvages sur le rebord de laroute
Du chien sorti de nulle part qui fait quelques pas.
J’ai besoin des chemins, des routes, des champs, des prés
J’ai besoin du silence et de l’espace, ouvert,
J’ai besoin du vert et du jaune
De cette campagne sans maison.
J’ai besoin du vent pour apaiser la brûlure du soleil.
J’ai besoin des couleurs qui jouent et s’appellent.
J’ai besoin du mouvement
Des meules de foin qui déshabillent les champs.
Du blé, de l’orge qui ondulent et palpitent
J’ai besoin des tracteurs, des pêcheurs, des oiseaux, des insectes
Des oreilles et de la queue des vaches qui balancent
Des moutons, des chevaux.
J’ai besoin des amoureux qui marchent, font du vélo
Passent en décapotable en roulant vite, heureux et remplissent l’air de musique. Pas de temps à perdre quand on s’aime On file On file On envoie un grand coup de bonheur à la vie.
J’ai besoin du temps, du silence, de la vie
J’ai besoin des brocantes et des cloches du dimanche
Des premières fermes, des engins agricoles
Des bouts de tôles parsemées.
J’ai besoin des cyclistes
Du vieilhomme qui marche devant moi avec pour compagnie
Son Tshirt et ses idées vert pomme.
De la femme qui accompagne le sac du boucher.
J’ai besoin des enfants qui courent et qui crient.
Des arbres ça et là et du chat indécis.
J’ai besoin du parc, de la rivière
De l’abribus désert et de l’école vide
De l’harmonie municipale, des majorettes et des commerçants
Des gens aux terrasses, du voisin qui passe
Des vacanciers qui coulent du train.
J’ai besoin de New York.
Quand j’ai vu tout cela
J’ai besoin de vos bras, de vos sourires
Et de vos « T’en as mis du temps, on mange quand ? »