MOI MIRACULEE
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Description

Mes Amis, rassurez-vous.
Je sais parfaitement que je ne suis pas la seule dans ce cas.
Plus le temps passe, plus il y en a.

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Publié le 16 janvier 2013
Nombre de lectures 68
Licence : Tous droits réservés
Langue Français

Extrait

P a g e | 1


MOI : MIRACULEE ?


Et nous voilà tous trois, une semaine plus tard, chez, mes parents.

Mon père ne travaillant pas, les conditions de vie n'étaient pas adéquates pour une
mère allaitant son enfant, de plus que ma mère n'y connaissait rien en nouveau-né.
Sans argent, pas de nourriture, et pas de nourriture pour une mère allaitant le
verdict est toujours le même, plus de lait.
Et ma mère se décide à me donner le biberon, deux semaines après notre retour.

Une voisine, de religion protestante, un jour passe à la maison.
Ma mère me change.
Et ce que voit cette mère est si alarmant qu'illico presto, elle accompagne, toute
affaire cessante, ma mère à l'hôpital.

Après m'avoir ausculté le médecin conclu que j'ai une toxicose, averti ma mère
qu'il devait me garder et que si au bout de trois jours il n'y avait aucune amélioration,
qu'il ne lui resterait plus que ses yeux pour pleurer.

-" Madame, si vous êtes croyante, la seule chose que vous pouvez maintenant faire
pour l'aider et de prier. Rien de plus.
Car là, sa vie ne tient qu'à un fil aussi fin qu'un de ses cheveu ".

Heureusement que la nature avait bien fait les choses et qu'elle m'avait doté d'un
système pileux généreux comme j'ai pu le constater à mes dépends plus tard.
A moins que les suppliques sincères de ma mère aient été entendues par Jésus, ou
Dieu, ou Marie ou qui que se soit dans le firmament.
Ou bien ce qui est le plus probable, que mon instinct de vie, de survie ai été le plus
fort devant ce premier gros challenge auquel j'ai du faire face à l'aube de ma vie.
Ce tout premier défi, a été le départ d'une cascade, d'une avalanche incessante qui
a essayé de m'engloutir, de me détruire sans relâche tout au long de ma vie.
Et cette toute première victoire a été le révélateur d'une forte personnalité
courageuse qui quoiqu'il lui en coûterait ne baisserait jamais les bras devant l'adversité,
qui ne se laisserait jamais enterrer.
C’est pour cette raison qu’une fois que j’aurais expiré, étant fidèle à mes principes
jusqu’au bout des ongles, même dans la mort, je voudrais être incinérée.

Ce que ma mère ne savait pas, c'est qu'au moment des grosses chaleurs de l'été, il
ne faut surtout pas changer le lait d'un nourrisson car il risque de ne pas le supporter et
faire une déshydratation qui entraîne la mort.
Un des signes distinctif et visible de cette maladie sont les selles, si elles sont
liquides et verdâtres et qu’il faut vite aller en consultation.
Il faut dire que dans ces années là, il n'y avait qu'un enfant sur neuf qui réchappait
à cette maladie.

Réaction de mon père quand le soir ma mère bouleversée lui raconte la gravitée de
mon état :

- " Penses à laver et repasser ma chemise blanche pour l'enterrement."

Et comme si de rien n'était il a continué à vaquer à ses occupations de tous les soirs
: réception de ses amis, boire, fumer et jouer aux cartes.

A l'aube du troisième jour ma mère entre dans ma chambre d'hôpital et voit mon
lit vide, et des draps propres pliés dessus.
Son sang se glace et sur le point de défaillir, puise au fond d'elle-même la force
nécessaire pour se précipiter hors de ma chambre à la recherche du médecin qui me
suivait.
Dés lors qu’enfin, elle le trouve, c'est pour fondre en pleurs dans ses bras tout en P a g e | 2

hurlant :

-" Qu'est-il arrivé à ma fille et où est-elle ?

Son lit est vide ".

-" Calmez-vous, calmez-vous , Madame, il n'y a rien de grave ! ".

-" Pourquoi ne m'avez-vous pas prévenue ? ".

-" Mais madame laissez-moi le temps de le faire.
Votre fille, Patricia est bien vivante.
Ce matin lorsque j'ai constaté qu'elle était sur la voie de la guérison, nous
l'avons transférée dans une chambre moins médicalisée et avec d'autres enfants.
Nous l'avons sauvée, mais il lui restera sûrement à jamais des séquelles d'ordre
psychologique, plus ou moins graves."

Cette phrase aux lourdes conséquences m'a suivit tout au long d'une partie de ma
vie, et en a fait des dégâts.
Sûrement pas ceux auxquels pensait ce bon docteur lorsqu'il la prononcée.
Ma chère maman me l'a faite ingurgitée, à toutes les sauces possibles et
inimaginables.
A tel point que je me demande s'il n'aurait pas du se taire ce brave médecin.
Je ne lui en veux pas au contraire il a tous mes remerciements sincères et il a fait
consciencieusement son devoir.

Et comment aurait-il put savoir, cet homme, l'effet dévastateur que ce simple
diagnostic a eu sur toute une partie de ma vie ?

Non pas par sa réalité propre, mais par tout ce qui s'est greffé autour.
Il y a des fois où il faudrait réellement tourner 7 fois sa langue dans sa bouche
avant de dire même une vérité inévitable à quelqu'un.
Il est vrai que ma mère aurait tendance à exagérer les choses, et moi peut-être à les
minimiser.

Je sais que mon enfance n'a pas souvent été rose, mais je m'interroge encore de
quelles séquelles psychologiques j'aurais du pâtir.

Ma vie psychique et psychiatrique se situe, il me semble dans la courbe normale
des gens qui ont eu d'énormes difficultés dans leur vie.
Et je me paie aussi le luxe de penser qu'à côté de certains, je suis grandement
favorisée dans les conséquences volontaires ou involontaires auxquelles j'ai du faire face
tout au long de ce demi-siècle de vie.
J'ai toujours dit que dans mon malheur j'avais beaucoup de chance.
Ce miracle intervenu à l'âge d'à peine un mois et demi en fait certainement parti
de cette chance.

Le souvenir que ma mère garde de cette hospitalisation est l'image d'un pauvre
petit bouchon, allongé dans son lit des drains dans sa tête et la remuant inlassablement.
Depuis je me berce.
Séquelle ou non ... qui sait ?

J'ai essayé d'en comprendre le pourquoi du comment, et j'en suis arrivé à plusieurs
constatations.
Si à l'origine ce bercement devenu par la suite balancement, était la manifestation
de la douleur physique que je devais ressentir.
Celle de l'abandon involontaire de ma mère c'est superposé dessus.
Mon subconscient a interprété ce geste comme étant celui qui à l'avenir serait
celui qui traduirait mon mal-être.
Ce serait pour moi la seule manière à la fois d'exprimer mes angoisses quotidiennes
et la façon de me rassurer moi-même. P a g e | 3

Certains enfants pour s'endormir sucent leurs pouces ou on besoin de leur Doudou
pour se sécuriser.
Pour moi cela a été le balancement.
Je n'ai jamais sucé mon pouce, ni eu de Doudou, (j'avais mon gros ours en peluche
rempli de paille, qui en faisait office), mais j'avais ce satané balancement qui m'a posé et
ramené de sacrés problèmes dès que j'ai été mise en pension.
Comme ce balancement était incontrôlé, je pouvais le faire tout en dormant.
Le premier inconvénient a été que je n'ai jamais pu avoir étant petite les cheveux
longs.
Je m'explique : me balançant le corps tout entier, au moment de l'endormissement,
dans mon sommeil.
Pendant que j’émergeais du monde des songes, ma tête était toujours dans un
mouvement : droite à gauche et gauche droite, plus ou moins en accéléré suivant mes
peurs et mon énervement.
Si bien qu'à mon réveil définitif mes cheveux étaient constamment en touillons et
gravement emmêlés.
Et chaque matin, bonjour la douloureuse séance de démêlage.

Donc cheveux courts coiffés au carré avec une frange.
Je souffrais tellement de me coiffer qu'un matin en colonie de vacances, seule
devant ma glace, j'ai pris le taureau par les cornes.
J'ai décidé qu'une fois pour toute, je n'aurais plus mal à cette occasion.
Bien que souvent cette résolution ait été difficile à mettre en pratique et à tenir,
j'ai depuis lors toujours été courageuse à l'instant fatidique du brossage de mes cheveux.
Surtout lorsque les filles pour me faire pleurer et craquer lors de disputes violentes
entres-nous, me tiraient intentionnellement les cheveux.
Ma réaction de non-douleur les étonnait d'une part.
De l'autre au lieu de les calme

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