TOUT CE QUE JE SAIS SUR PAPA
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Description

C'est peu.
Mais c'est mieux que rien.
Et je dois omettre quelques précisions.

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Publié le 16 janvier 2013
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Licence : Tous droits réservés
Langue Français

Extrait

P a g e|1 TOUT CE QUE JE SAIS SUR PAPA. A 19 ans et demi, Danièle, ma mère, rencontra Jackie, mon père sur les autos tamponneuses Pinchon. Ma Grand-Mère, Angèle a réalisé rapidement que Jackie, n'était pas sérieux et a déconseillé à Danièle de poursuivre cette relation. Mais les Jeunes étant ce qu'ils sont à cet âge, bêtes et indisciplinés, même en 1955, maman est sortie et a couché avec lui. Ils prenaient leurs précautions, mais ce qu'ils ne savaient pas à cette époque c'est que les menstruations des jeunes filles de cet âge sont souvent irrégulières. Et c'est cela qui les a plantés, y compris le toubib qui a appris à ma mère qu'elle était enceinte, alors qu'elle ne l'était pas. Après cette nouvelle mes parents n'ont plus fait gaffe et c'est à ce moment là que j'ai été conçue. D'après le diagnostic du médecin, ma mère m'attendait pour la mi-juin. J'ai pointé ma petite frimousse un mois après, à trois heures quarante-cinq. Jamais de la vie je me suis levée de si bonne heure. M'enfin ! Pour ceux que cela intéresse, je suis Cancer ascendant Cancer, mais fortement influencée par les Gémeaux d'une part parce que la cuspide de ma Maison 1 est à 0°26 du Cancer et d'autre part parce que Mercure, maître du signe du Gémeaux est conjoint à l'ascendant en maison 1. Mes parents ayant fait part à Angèle de la situation, elle a décidé que le mariage se ferait rapidement, ma mère étant encore mineure et donc sous son autorité. Malgré sa désapprobation ma grand-mère a choisi l'honneur plutôt que le déshonneur. Déjà que c'était difficile d'être Fille-Mère en 1974. Qu'est-ce que cela devait être en 1955 ? Le mariage Civil, par peur du quand dira-t-on, a été célébré en Décembre 1955, le divorce le 12 Octobre 1962. Mes parents se sont bien sûr installés au domicile de ma Grand-Mère. Comme il devait trouver du travail, ma mère un soir au moment de se coucher demande à mon père de se lever plus tôt le lendemain pour acheter le journal et lire les petites annonces, au lieu de se prélasser, prendre du bon temps et de se rouler les pouces comme à son habitude : -" Pas la peine réponds mon père.  J'ai tout le temps dans la journée pour le faire." Un jour, il voit une annonce qui lui convient, et ne s'y présente pas. A ma grand-mère qui lui demande une explication à sa conduite incompréhensible, il répond : -" Pourquoi me déplacer, je verrais bien si demain, elle s'y trouve de nouveau. Si la place y est encore j'irais." Elles ont trouvé à mon Papa qu'une seule qualité : avoir bon goût. Il appréciait les belles choses et aurait pu travailler dans l'installation d'une vitrine, par exemple. Il aimait les bijoux, jouer, sortir et faisait une grande place à ses copains. Il trouve enfin un travail. Il n'est pas assidu. Son patron après pas mal d'absences le somme de se justifier.
P a g e|2 Ma femme vient juste d'accoucher. Peu de temps après, ce dernier se présente au domicile de mes parents et est reçue par ma mère bien portante et encore enceinte. Stupéfaction : -" Mais Danièle, je pensais que …"Et de raconter à ma mère et ma grand-mère, le bateau que lui a fait pendre mon père. Ce lui a valu un renvoi. Tout compte fait les relations allant se dégradant, mes parents ont déménagé à Nîmes, où ils ont trouvé un petit logis (taudis, devrais-je dire), proche de l'hôpital. Mon père ayant une maîtresse, trouvant que sa femme lui pèse, ma venue au monde s'approchant, ne trouve pas mieux de mettre celle-ci, je ne sais par quels subterfuges dans une maison de filles-mères. Comme cela il a les coudées franches avec sa belle ! Angèle apprends cela, va dans cet établissement, et non sans mal récupère ma mère. Et cet ainsi que je naquis à la Maternité, 13 avenue de professeur Grasset à Montpellier, au lieu de Nîmes. Comme prénom, ma maman voulait Gislaine-Michèle en prénom composé, Michèle en souvenir de sa sœur décédée, et mon père Patricia-Michèle, toujours en composé. Premier couac : mon état civil est Patricia, Michèle etc... Je ne sais pas d'où vient l'erreur de la sage femme ou de l'employée de Mairie. Mais tout ce que je sais c'est que cette virgule à la place d'un trait d'union a eu une incidence sur ma vie. Ceux qui s'intéressent à la Numérologie et la Tarologie me comprennent. Mon père est venu nous voir et même nous reprendre. Et nous voilà tous trois, une semaine plus tard, chez, mes parents. Mon père ne travaillant pas, les conditions de vie n'étaient pas adéquates pour une mère allaitant son enfant, de plus que ma mère n'y connaissait rien en nouveau-né. Sans argent, pas de nourriture, et pas de nourriture pour une mère allaitant le verdict est toujours le même, plus de lait. Et ma mère se décide à me donner le biberon, deux semaines après notre retour. Une voisine, de religion protestante, un jour passe à la maison. Ma mère me change. Et ce que voit cette mère est si alarmant qu'illico presto, elle accompagne, toute affaire cessante, ma mère à l'hôpital. Après m'avoir ausculté le médecin conclu que j'ai une toxicose, averti ma mère qu'il devait me garder. Que si au bout de trois jours il n'y avait aucune amélioration, qu'il ne lui resterait plus que ses yeux pour pleurer. " Madame, si vous êtes croyante, la seule chose que vous pouvez maintenant faire pour l'aider et de prier.  Rien de plus.  Car là, sa vie ne tient qu'à un fil aussi fin qu'un de ses cheveu ". Réaction de mon père quand le soir ma mère bouleversée lui raconte la gravitée de mon état : - " Penses à laver et repasser ma chemise blanche pour l'enterrement." Et comme si de rien n'était il a continué à vaquer à ses occupations de tous les soirs : réception de ses amis, boire, fumer et jouer aux cartes.
P a g e|3 Un jour je suis à la crèche. Mon père amène ma mère à l'asile, demande qu'on l'interne prétextant qu'elle est folle à lier. Les internes et médecins enferment ma mère au milieu d'aliénés profonds et observe sa réaction. Ma mère en larmes, apeurée et terrifiée se blottit près de la porte d'entrée ou de sortie suivant le cas, tout en cherchant de se protéger des gestes et attitudes inconsidérés que peut avoir envers elle un malade. Au bout de cinq longues minutes paraissant une éternité pour maman, la porte s'ouvre, laisse sortir ma mère qui est ramenée à mon père, qui en fut quitte d'un bon savon de la part du personnel soignant. Il est vrai que ma mère était dépressive mais de là en en perdre le ciboulot !!! La marge entre deux était tout de même visible. Croyant bien faire, un jour il écrit une longue lettre de deux pages recto verso, à son beau-père, mon grand père. Pourquoi, pour lui demander de l'argent, tout en lui expliquant les diverses difficultés rencontrées dans sa vie de couple, difficultés provoquées en majeure partie par le déficit mental de sa femme qui n'est pas capable de s'occuper sérieusement de moi. Je ne sais comment cela s'est déroulé, mais ce courrier n'est jamais parvenu à son destinataire, et c'est retrouvé en possession de ma grand-mère. Pendant neuf mois ma mère voulait retourner, chez sa mère avec moi. Et pendant neuf mois mon père ne voulait pas que ma mère s'en aille avec moi. Et au bout de neuf mois renversement de situation, mon père accepte enfin que maman parte à Montpellier avec moi. Quelle mouche a donc piqué mon père pour que du jour au lendemain, sans explication il change d'avis. Je pense avoir une des explications, données involontairement par ma mère. Étant pour mon père son premier enfant il lui était difficile de me séparer de moi et de me laisser dans les mains de sa femme qu'il considérait comme tout à fait incapable de s'occuper de moi. La longue résistance de ma mère a usée son insistance à me garder près de lui. Et une autre circonstance de tout premier ordre l'a fait définitivement se séparer de moi. Et qui plus ai de m'abandonner. Muriel, sa maîtresse était enceinte de sept mois. Je pense que mon père volontairement a voulu être sûr à cent pour cent d'avoir un autre enfant viable avant de décider de tirer un trait définitivement sur moi. Peut-être que ce n'est que pure fiction ? Que la vérité est tout autre. Que je donne cette pieuse pensée à mon père pour l'excuser de son abandon. Lui seul le sait. Encore faut-il qu'il s'en souvienne s'il est encore en vie ! Ma demi-sœur est née au mois de Juin 1957.Comment je le sais ? Tout simplement par ma mère qui est tombée nez à nez avec Muriel qu'elle connaissait un nouveau-né, dans les bras, me ressemblant comme deux gouttes d'eau. D'après ce que m'a raconté maman, elle s'est revue un an avant avec moi dans ses bras. Depuis lors mon père est devenu pour moi, à jamais, le célèbre inconnu, puisque même à ce jour, je ne l’ai jamais rencontré, ni vu en photo.
P a g e|4 La seule référence que j'ai de lui-même actuellement, c'est la ressemblance que j'ai avec lui mais qui ne m'a jamais été confirmée, car ma mère a brûlé toutes ses photos. Ce qui me reste de lui aujourd'hui, mon prénom, mon nom, mon physique et puis le néant. J’ai un souvenir corporel et pas des moindres qui m’avait échappé et dont je viens juste de me rappeler. Un jour maman lui demande de me langer. Il faut se remettre dans le contexte de l’époque où les couches jetables étaient toujours aux abonnées absentes et les langes étaient en tissus. Mon pater ne sentant pas sa force a tellement serré qu’au niveau du diaphragme mes côtes se sont déformées. A tel point que j’étais persuadée que c’était mes seins.J’avais constaté que les adultes féminines avaient de la poitrine, et je trouvais normal et quelque part rassurant que moi aussi j’en ai.Quelle ne fut pas ma surprise à ma puberté. Durant un temps j’ai réellement cru que j’avais non pas 2 mais 4 seins.Pendant longtemps j'ai réussi à garder la première page de la lettre destinée à mon grand-père et un courrier provenant de quelqu'un de sa famille qui avait à Paris un magasin de photos. Par la force du destin, j'ai du les laisser avec d'autres papiers personnels et importants en garde chez quelqu'un. Peut-être qu’un de ces jour dans l’avenir, je pourraisles récupérer. Dieuseul le sait. Dans ces documents se trouve la seule piste qui aurait pu me permettre de le retrouver, si à l'époque de ce fait j'avais été en pleine possession de ma disponibilité et si je n'étais moi-même en grande détresse.
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