La lecture à portée de main
110
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Français
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Pierre Augustin Caron De Beaumarchais
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mofeg
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Sommaire
1 ACTE ILe Mariage de Figaro
1.1 Scène 1
1.2 Scène 2Pierre-Augustin Caron de Beaumarchais
1.3 Scène 3
1.4 Scène 41784
1.5 Scène 5
1.6 Scène 6
1.7 Scène 7
1.8 Scène 8
PERSONNAGES 1.9 Scène 9
1.10 Scène 10
Le Comte Almaviva, grand corrégidor d’Andalousie. 1.11 Scène 11
2 ACTE II
La Comtesse, sa femme. 2.1 Scène 1
2.2 Scène 2
Figaro, valet de chambre du Comte et concierge du château. 2.3 Scène 3
2.4 Scène 4Suzanne, première camariste de la Comtesse et fiancée de Figaro.
2.4.1
ROMANCEMarceline, femme de charge.
2.5 Scène 5
2.6 Scène 6Antonio, jardinier du château, oncle de Suzanne et père de Fanchette.
2.7 Scène 7
2.8 Scène 8Fanchette, fille d’Antonio.
2.9 Scène 9
Chérubin, premier page du Comte. 2.10 Scène 10
2.11 Scène 11
Bartholo, médecin de Séville. 2.12 Scène 12
2.13 Scène 13
Bazile, maître de clavecin de la Comtesse. 2.14 Scène 14
2.15 Scène 15
Don Gusman Brid’oison, lieutenant du siège. 2.16 Scène 16
2.17 Scène 17
Double-Main, greffier, secrétaire de don Gusman. 2.18 Scène 18
2.19 Scène 19Un Huissier Audiencier. 2.20 Scène 20
2.21 Scène 21Gripe-Soleil, jeune patoureau.
2.22 Scène 22
2.23 Scène 23Une Jeune Bergère.
2.24 Scène 24
2.25 Scène 25Pédrille, piqueur du Comte.
2.26 Scène 26
3 ACTE IIIPersonnages muets
3.1 Scène 1
Troupe de valets. 3.2 Scène 2
3.3 Scène 3
Troupe de paysannes. 3.4 Scène 4
3.5 Scène 5
Troupe de paysans. 3.6 Scène 6
3.7 Scène 7
3.8 Scène 8
3.9 Scène 9
3.10 Scène 10La scène est au château d’Aguas-Frescas, à trois lieues de Séville.
3.11 Scène 11
Placement des acteurs 3.12 Scène 12
3.13 Scène 13
Pour faciliter les jeux du théâtre, on a eu l’attention d’écrire au commencement de chaque 3.14 Scène 14
scène le nom des personnages dans l’ordre où le spectateur les voit. S’ils font quelque 3.15 Scène 15mouvement grave dans la scène, il est désigné par un nouvel ordre de noms, écrit en marge
3.16 Scène 16à l’instant qu’il arrive. Il est important de conserver les bonnes positions théâtrales ; le
relâchement dans la tradition donnée par les premiers acteurs en produit bientôt un total 3.17 Scène 17
dans le jeu des pièces, qui finit par assimiler les troupes négligentes au plus faibles 3.18 Scène 18
comédiens de société. 3.19 Scène 19
3.20 Scène 20
ACTE I 4 ACTE IV
4.1 Scène 1
Le théâtre représente une chambre à demi démeublée ; un grand fauteuil 4.2 Scène 2
de malade est au milieu. Figaro, avec une toise, mesure le plancher. 4.3 Scène 3
Suzanne attache à sa tête, devant une glace, le petit bouquet de fleurs 4.4 Scène 4
d’orange, appelé chapeau de la mariée. 4.5 Scène 54.6 Scène 6
4.7 Scène 7
4.8 Scène 8
Scène 1 4.9 Scène 9
4.10 Scène 10
4.11 Scène 11Figaro, Suzanne.
4.12 Scène 12
4.13 Scène 13Figaro
4.14 Scène 14
Dix-neuf pieds sur vingt-six. 4.15 Scène 15
4.16 Scène 16
Suzanne 5 ACTE V
5.1 Scène 1
Tiens, Figaro, voilà mon petit chapeau : le trouves-tu mieux ainsi ? 5.2 Scène 2
5.3 Scène 3Figaro lui prend les mains. 5.4 Scène 4
5.5 Scène 5Sans comparaison, ma charmante. Oh ! que ce joli bouquet virginal, élevé
5.6 Scène 6sur la tête d’une belle fille, est doux, le matin des noces, à l’œil
5.7 Scène 7amoureux d’un époux ! …
5.8 Scène 8
5.9 Scène 9Suzanne se retire.
5.10 Scène 10
5.11 Scène 11Que mesures-tu donc là, mon fils ?
5.12 Scène 12
Figaro 5.13 Scène 13
5.14 Scène 14
Je regarde, ma petite Suzanne, si ce beau lit que Monseigneur nous donne 5.15 Scène 15
aura bonne grâce ici. 5.16 Scène 16
5.17 Scène 17
Suzanne 5.18 Scène 18
5.19 Scène 19Dans cette chambre ?
Figaro
Il nous la cède.
Suzanne
Et moi, je n’en veux point.
Figaro
Pourquoi ?
Suzanne
Je n’en veux point.
Figaro
Mais encore ?
Suzanne
Elle me déplaît.
Figaro
On dit une raison.
Suzanne
Si je n’en veux pas dire ?
Figaro
Oh ! quand elles sont sûres de nous !
Suzanne
Prouver que j’ai raison serait accorder que je puis avoir tort. Es-tu mon
serviteur ; ou non ?
Figaro
Tu prends de l’humeur contre la chambre du château la plus commode, etqui tient le milieu des deux appartements. La nuit, si madame est
incommodée, elle sonnera de son côté ; zeste, en deux pas tu es chez
elle. Monseigneur veut-il quelque chose : il n’a qu’à tinter du sien ; crac,
en trois sauts me voilà rendu.
Suzanne
Fort bien ! Mais quand il aura tinté le matin, pour te donner quelque bonne et
longue commission, zeste, en deux pas, il est à ma porte, et crac, en
trois sauts…
Figaro
Qu’entendez-vous par ces paroles ?
Suzanne
Il faudrait m’écouter tranquillement.
Figaro
Eh, qu’est-ce qu’il y a ? bon Dieu !
Suzanne
Il y a, mon ami, que, las de courtiser les beautés des environs, monsieur le
comte Almaviva veut rentrer au château, mais non pas chez sa femme ;
c’est sur la tienne, entends-tu, qu’il a jeté ses vues, auxquelles il espère
que ce logement ne nuira pas. Et c’est ce que le loyal Bazile, honnête
agent de ses plaisirs, et mon noble maître à chanter, me répète chaque
jour, en me donnant leçon.
Figaro
Bazile ! ô mon mignon, si jamais volée de bois vert, appliquée sur une
échine, a dûment redressé, la moelle épinière à quelqu’un…
Suzanne
Tu croyais, bon garçon, que cette dot qu’on me donne était pour les beaux
yeux de ton mérite ?
Figaro
J’avais assez fait pour l’espérer.
Suzanne
Que les gens d’esprit sont bêtes !
Figaro
On le dit.
Suzanne
Mais c’est qu’on ne veut pas le croire.
Figaro
On a tort.
Suzanne
Apprends qu’il la destine à obtenir de moi secrètement, certain quart
d’heure, seul à seule, qu’un ancien droit du seigneur… Tu sais s’il était
triste !
Figaro
Je le sais tellement, que si monsieur le Comte, en se mariant, n’eût pas aboli
ce droit honteux, jamais je ne t’eusse épousée dans ses domaines.
Suzanne
Eh bien, s’il l’a détruit, il s’en repent ; et c’est de ta fiancée qu’il veut le
racheter en secret aujourd’hui.Figaro, se frottant la tête.
Ma tête s’amollit de surprise, et mon front fertilisé…
Suzanne
Ne le frotte donc pas !
Figaro
Quel danger ?
Suzanne, riant.
S’il y venait un petit bouton, des gens superstitieux…
Figaro
Tu ris, friponne ! Ah ! s’il y avait moyen d’attraper ce grand trompeur, de le
faire donner dans un bon piège, et d’empocher son or !
Suzanne
De l’intrigue et de l’argent, te voilà dans ta sphère.
Figaro
Ce n’est pas la honte qui me retient.
Suzanne
La crainte ?
Figaro
Ce n’est rien d’entreprendre une chose dangereuse, mais d’échapper au
péril en la menant à bien : car d’entrer chez quelqu’un la nuit, de lui
souffler sa femme, et d’y recevoir cent coups de fouet pour la peine, il
n’est rien plus aisé ; mille sots coquins l’ont fait. Mais… (On sonne de
l’intérieur.)
Suzanne
Voilà madame éveillée ; elle m’a bien recommandé d’être la première à lui
parler le matin de mes noces.
Figaro
Y a-t-il encore quelque chose là-dessous ?
Suzanne
Le berger dit que cela porte bonheur aux épouses délaissées. Adieu, mon
petit Fi, Fi, Figaro ; rêve à notre affaire.
Figaro
Pour m’ouvrir l’esprit, donne un petit baiser.
Suzanne
À mon amant aujourd’hui ? Je t’en souhaite ! Et qu’en dirait demain mon
mari ? (Figaro l’embrasse.)
Suzanne
Hé bien ! hé bien !
Figaro
C’est que tu n’as pas d’idée de mon amour.
Suzanne, se défripant.
Quand cesserez-vous, importun, de m’en parler du matin au soir ?
Figaro, mystérieusement.Quand je pourrai te le prouver du soir jusqu’au matin. (On sonne une
seconde fois.)
Suzanne, de loin, les doigts unis sur sa bouche.
Voilà votre baiser, monsieur ; je n’ai plus rien à vous.
Fi