Besançon : Terre d horlogerie
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Découvriez l'horlogerie et Besançon, une ville et un art étroitement lié depuis plusieurs siècles.

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Langue Français
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Besançon Cœur et âme  del’horlogerie française
“Victor Hugo observe le temps qui passe.” Sculpture de Ousmane Sow, inaugurée le 17 octobre 2003 sur l’esplanade des Droits de l’Homme à Besançon.
De Mégevand 0 6 1 à Leroy
 1 2 Ils ont choisi 2 Besançon
 Ils témoignent2 2 3 
Besançon, cœur et âme de l’horlogerie française, est une réalité incontestable. Aujourd’hui encore, en écho à la tradition de notre savoir-faire, Besançon, ville horlogère, ville de la montre, résonne bien au-delà de nos frontières.
Depuis Mégevand en 1793, qui installa à Besançon quelque 700 horlogers suisses, l’histoire de la ville et de l’horlogerie s’est nourrie de belles réussites mais aussi de leçons de crises. Aux périodes d’opulence qui ont enrichi Besançon, les temps plus difficiles ont aussi marqué son histoire économique et sociale.
Du point de vue technologique et scientifique, notre région et sa capitale sont reconnues comme pionnières et à la pointe de la mesure du temps. Notre université, notre école d’ingénieurs et nos grands laboratoires développent notamment les résonateurs les plus stables et les plus précis au monde, permettant aux industries aéronautiques, spatiales ou des télécommunications de réaliser le saut technologique indispensable à leurs avancées.
Si ce leadership dans la mesure du temps à très haute précision nous caractérise, tout un tissu industriel de petites et moyennes entreprises travaille toujours à la conception, la fabrication, l’assemblage, l’entretien et la réparation de montres et de composants horlogers. Profitant de la compétence exceptionnelle des professionnels, de l’appui des centres de recherche qui déve-loppent des programmes pour l’industrie du luxe et de la précision, ces entreprises dynamiques ont ravivé l’activité horlogère bisontine.
Les grandes marques suisses ne s’y sont d’ailleurs pas trompées ; elles ont recommencé depuis plusieurs années déjà à implanter à Besançon des unités d’horlogerie et de logistique dont l’effectif et l’importance progressent régulièrement.
Plus récemment, le très précieux poinçon de la Vipère décerné par l’observatoire de Besançon, prisé par les collectionneurs les plus férus de haute horlogerie, est à nouveau à l’œuvre.
Tous ces éléments sonnent comme une alchimie de renouveau horloger pour notre ville. Il me semblait important de l’expliquer et de vous le faire partager.
Jean-Louis Fousseret      maire de Besançon, président du Grand Besançon
 à 2 h de Paris, Lyon, Genève.
Francfort
Zurich Bâle Besançon
Milan
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De Mégevand Leroy à
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Premièresheures horlogèresà Besançon
Au-delà d’une histoire commune, la ville de Besançon et l’horlogerie partagent un lien profond qui les unit, que l’on pourrait croire originel. En réalité, l’activité horlogère n’apparaît au cœur de la cité bisontine qu’à e la fin du XVIIIsiècle grâce à l’intervention d’un homme. Le genevois Laurent Mégevand, négociant en horlogerie, projette à l’époque d’y installer une fabrique horlogère autonome. À force de volonté et de persévérance,il y fonde en 1793 la Manufacture Française d’Horlogerie.convainc une partie de la main d’œuvre Il horlogère suisse, touchée par le chômage, de le suivre en France et lance de nombreux ateliers de sous-traitance. On recense alors entre 400 et 700 horlogers immigrés, originaires principalement du Locle, de Neuchâtel mais aussi de Genève et de Porrentruy. L’industrie horlogère était lancée à Besançon.
En 1795, la ville compte 1 000 horlogers.La production horlogère progressepeu à peu et passe de 14 700 pièces de 1794 à 1795 à 21 400 de 1802 à 1803. D’abord exclusivement suisse, la communauté horlogère va être progressivement remplacée par lamain-d’œuvre locale.La suppression des faveurs accordées à leur arrivée pousse les immigrés suisses à regagner leur région natale. D’autres voient leurs entreprises faire faillite, à l’instar de la Manufacture Française d’Horlogerie de Mégevand. L’Etat se retire finalement du projet tandis que Mégevand, ruiné, perd le titre d’entrepreneur en 1798 et meurt d’une balle perdue pendant le blocus de 1814. Le pôle industriel horloger est néanmoins déjà bien ancré dans le paysage bisontin ce qui permet à certains entrepreneurs de la ville de reprendre le comptoir d’horlogerie créé par Mégevand e et d’organiser la production en fonction de la demande. À l’aube du XIXsiècle, l’industrie horlogère bisontine est ainsi en passe de vivre ses heures de gloire et ne le sait pas encore.
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L’horlogerie enmouvement
L’aboutissement d’une longue tradition
Création de la Manufacture Française Nationale d’Horlogerie par Laurent Mégévand
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Les premiers enseignements horlogers se mettent en place. En1801, un premier atelier d’apprentissage d’horlogerieest installé dans l’hôpital Saint-Jacques. Puis, face à un besoin grandissant de formation, la première école d’horlogerie ouvre ses portes en 1844 dans le couvent des Petites Carmes, au sein du quartier Battant. Gérée par l’abbé Faivre, l’école connaît un important succès. Bien que le nombre de ses apprentis ne cesser d’augmenter, elle sera toutefois contrainte de fermer en 1848 par manque de moyens financiers.
À cette époque,l’horlogerie locale voit sa production doubler entre 1842 et 1854atteignant jusqu’à 100 000 pièces par an. La petite production artisanale encore majoritairement représentée voit l’arrivée de nouveaux investisseurs et de nouveaux procédés de fabrication. Les premières usines se crééent: Geismar, spécialisée dans les boîtes de montres ou encore l’entreprise Lip, fondée par le bisontin Emmanuel Isaac Lipmann en 1867 qui deviendra rapidement la plus puissante des manufactures françaises.
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En 1860, l’horlogerie locale continue de connaître une forte progression et produit à l’année un peu plus de 370 000 pièces. Deux ans plus tard, la municipalité est amenée à fonder l’Ecole Municipale d’Horlogerie dans l’ancien grenier à blé qu’elle met gracieusement à disposition. Référence nationale, cette école rencontrera un grand succès et obtiendra de nombreux prix lors des expositions universelles de Paris.
Construction de l’horloge
Création de l’entreprise Lip 8 7 6 par Emmanuel Isaac Lipmann.
Ouverture d’une Ecole Municipale d’Horlogerie 8 6 1 avec le soutien de la ville qui met à disposition son ancien grenier à blé.
L’évolution de l’organisation traditionnelle et l’apparition des premières usinesétablissements L. Leroy présenteront la montre à fonds privés permettent peu à peu à la ville de dominer le marché national deLeroy 01 lors de l’exposition universelle de Paris. la montre.En 1872, Besançon fournit 99,63 % de la production française, ce quiChef d’œuvre d’horlogerie, elle demeura pendant lui vaut le statut de« Capitale de la montre ».plus d’un demi-siècle la montre la plus compliquéeAvec une production atteignant e les 395 000 pièces, la ville fabrique alors l’équivalent de 12% de la productiondu monde. L’arrivée du XXsiècle voit laprogression du mondiale totale de montres. L’industrie horlogère prend une ampleur considérable.nombre d’ateliers de fabrication horlogère en ville.  En 1878, Besançon fonde son observatoire astronomique, météorologique etOn en recense une centaine dans les années 1910-1920 chronométrique dans le quartier de La Bouloie et développe un organisme(Bloch-Geismar, Sarda, Piguet, Ulmann, Kummer…) Le certificateur indépendant en 1885. Les horlogers bisontins sont désormaisprojet de construction d’un nouvel établissement d’ensei-informés quotidiennement de l’heure exacte et peuvent réaliser le contrôlegnement est également lancé.Le lycée de « l’Horlo », tel officiel de leurs produits. La production locale avoisine alors les500000 piècesqu’il est appelé à l’époque et qui deviendra plus tard le par an.lycée Jules Haag, est ainsiconstruit en 1923sur l’avenue Villarceau. En 1933, le bâtiment accueille le Laboratoire de er Quelques années plus tard,en 1888, est mis en place unconcours Chronométrie créé en 1901 dont le 1diplôme d’ingénieur a chronométrique annuel quiverra ensuite la création d’une coupeété délivré en 1902. Le laboratoire deviendra plus tard l’Institut chronométrique en 1906.de Chronométrie et de Mécanique Horlogère avec à sa direction, le Professeur Jules Haag. Parallèlement, l’Etat reconnaît les bienfaits de l’Ecole Municipale d’Horlogerie. Elle devient Ecole Nationale d’Horlogerie et se voitEn 1932, l’entreprise Lip est érigée au rang de première entreprise allouer une subvention en 1890. L’excellence et la réputation dehorlogère de Franceet un Centre Technique de l’Industrie Horlogère la main-d’œuvre horlogère bisontine sont à l’époque largement(CETEHOR), permettant aux horlogers bisontins de bénéficier reconnues, tant et si bien que des entreprises parisiennes de renomd’avancées techniques majeures, est créé en 1945. L’horlogerie s’installent dans la ville, comme la maison Leroy. En 1900, lesbisontine vit alors des heures fastes.
Inauguration du service chronométrique à l’observatoire
Création de l’observatoire 8 8 7dans le quartier de la Bouloie
Création d’un concours chronométrique annuel
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L’entreprise Lip est érigée 9 2au rang de première 3 entreprise horlogère de France
Présentation de la Leroy 01, la montre la plus compliquée alors, Grand prix de l’Exposition universelle de Paris
Création d’un Centre Technique 9 5 4 de l’Industrie Horlogère : CETEHOR
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Les années quartzet la crise
Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, le milieu horloger local va connaître un premier recul mais reste néanmoins dominant. Certaines entreprises quittent la capitale comtoise comme les établissements Leroy. En 1961, l’Ecole Nationale Supérieure de Chronométrie et Micromécanique (ENSCM) - qui deviendra, en 1979, l’Ecole Nationale Supérieure de Mécanique et des Microtechniques (ENSMM) -, voit le jour. Un an plus tard, la ville fête le centenaire de l’Ecole Nationale d’Horlogerie en présence du Général de Gaulle et du maire Jean Minjoz. Lors de cet événement, les acteurs politiques se félicitent du développement industriel de la ville et font part de leur volonté de le conforter.En 1971, le premier prototype de montre à quartzest ainsi présenté à la presse.
Malgré les efforts entrepris, l’essor fulgurant de l’industrie bisontine va brusquement prendre fin, en 1973, avec la crise pétrolière qui correspond également pour Besançon au début d’une crise économique. La concurrence de la Suisse et le développement des centres horlogers de l’Extrême-Orient mettent encore davantage la ville en difficulté. Cette crise est symbolisée par la célèbre affaire Lip qui marquera durablement l’histoire de Besançon. Menacée d’un plan de licenciements au printemps 1973, l’entreprise est le théâtre d’une lutte sociale d’un nouveau genre. Les anciens sala-riés décident d’autogérer l’entreprise et organisent la marche Lip qui réunira entre 80 000 et 100 000 personnes venues de toute la France et d’Europe. Un élan de solidarité national se forme autour de l’ancienne première fabrique française d’horlogerie.
Implantation de l’entreprise Yema fondée par Louis Belmont
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Réalisation de l’une des premières montres électriques par l’entreprise Lip qui la commercialise en 1958
Production des premières séries de chronographes automatiques de fabrication entièrement ançaise par Yema
Création de l’entreprise Maty par 9 2 5 Gérard Mantion et premières ventes de montres par correspondance
  La montre la plus compliquée du monde
Chef-d’œuvre du Musée du Temps, la Leroy 01, qui fut un temps « la montre la plus compliquée du monde », est une pièce d’horlogerie mécanique absolument unique. Elle possède 24 complications, des plus recherchées comme l’affichage lé de Paris, Lisbonne ou Rio, aux plus incongrues, ’indication de la température ou de l’altitude. e à partir d’une montre à onze complications, elle a ansformée pour répondre au souhait d’un riche collec-neur portugais, qui voulait voir réuni dans une montre ssentiel du savoir de l’horlogerie mécanique. Pour y rvenir, le mouvement de la montre ne compte pas oins de 975 pièces. L’ébauche et les pièces de la montre, fabriquées en Suisse dans la Vallée de Joux, sont assemblées à Besançon à partir de 1899. Rachetée par la Ville de Besançon grâce une souscription en 1956, la montre rentre alors dans les collections municipales. Il faut attendre 1989 pour qu’une montre mécanique Patek hilippe réunisse 32 complications et
Création de l’Ecole Nationale Supérieure de Chronométrie et de Micromécanique (ENSCM)
Besançon capitale du temps
L’activité horlogère aura marqué le territoire pendant près de deux siècles. Les savoirs et les réflexions autour de la mesure du temps sont toujours présents. Besançon est peu à peu passée du titre de « Capitale horlogère » à « Capitale du Temps ». En 2004, la ville a accueilli la première Biennale Internationale du temps. En 2009, l’observatoire a organiséle premier concours interna-e tional de chronométrie du XXIsiècleen collaboration avec le musée de l’horlogerie du Locle. Plus récemment, l’observatoire a également repris ses activités de certification en délivrant à nouveau, aux horlogers locaux et extérieurs, le célèbre poinçon à tête de vipère.
L’Ecole Nationale Supérieure de Chronomé-trie et de Micromécanique (ENSCM) 9 7 9 devient Ecole Nationale Supérieure de Méca-nique et des Microtechniques (ENSMM)
Si l’activité horlogère s’était ainsi réduite ces dernières décennies, elle a toutefois perduré et évolué. Le savoir-faire des Bisontins et plus largement des Francs-Comtois, passés maîtres dans l’art du petit et du précis, est reconnu internationalement. Lesgrandes marques horlogères lesavent et trouvent à Besançon le cadre propice à leur développement. Audemars Piguet, Breitling, Seiko, Swatch…, présents dans la capitale comtoise, en attestent. Des en-treprises locales, tel que Silberstein, se sont positionnées sur la haute horlogerie tandis que des créateurs sont apparus. Parallèle-ment, le biomédical et les microsystèmes, les savoir-faire issus de l’horlogerie ont trouvé leurs applications. Il y a une dizaine d’années, la marque espagnole Festina choisissait d’implanter ses sièges France
Accueil de la première Biennale 0 4internationale du Temps 0
Ouverture du Musée du Temps 0 0 2au sein du Palais Granvelle
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Organisation du premier concours e international de chronométrie du XXI siècle par le musée d’horlogerie du Locle et l’observatoire de Besançon
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