Échanges et adoptions d armoiries au XIIIe siècle, communication du 26 mars 1982 - article ; n°2 ; vol.126, pg 371-383
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Échanges et adoptions d'armoiries au XIIIe siècle, communication du 26 mars 1982 - article ; n°2 ; vol.126, pg 371-383

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Comptes-rendus des séances de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres - Année 1982 - Volume 126 - Numéro 2 - Pages 371-383
13 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1982
Nombre de lectures 47
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Monsieur Jean-Bernard de
Vaivre
Échanges et adoptions d'armoiries au XIIIe siècle,
communication du 26 mars 1982
In: Comptes-rendus des séances de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, 126e année, N. 2, 1982. pp. 371-
383.
Citer ce document / Cite this document :
de Vaivre Jean-Bernard. Échanges et adoptions d'armoiries au XIIIe siècle, communication du 26 mars 1982. In: Comptes-
rendus des séances de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, 126e année, N. 2, 1982. pp. 371-383.
doi : 10.3406/crai.1982.13953
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/crai_0065-0536_1982_num_126_2_13953D'ARMOIRIES 371 ÉCHANGES
Nous publions ici la communication du 26 mars 1982.
COMMUNICATION
ÉCHANGES ET ADOPTIONS D'ARMOIRIES AU XIIIe SIÈCLE,
PAR M. JEAN-BERNARD DE VAIVRE*
II n'est pas besoin d'être sigillographe averti pour savoir que les
sceaux du Moyen Âge sont habituellement classés, d'après leur type,
en quelques grandes catégories : sceaux de majesté, sceaux équestres,
sceaux armoriaux, sceaux qui ne participent à aucune des classif
ications précédentes et que les auteurs classiques rangent sous la
rubrique de type de fantaisie1.
Il est également connu que les sceaux du Moyen Âge occidental
constituent l'une des sources privilégiées pour l'étude de l'héraldique.
* La communication faite le 26 mars 1982 à l'Académie des Inscriptions et
Belles-Lettres constitue la première synthèse d'une réflexion menée à la suite
de la rédaction, en 1976, d'une note dont le texte parut en 1981 dans Archivum
Heraldicum n° 1/2, p. 15 à 19, intitulée : « Échanges d'armoiries durant la seconde
décennie du XIIIe siècle ». Depuis la rédaction de cette première note, des
recherches complémentaires ont permis de mettre en évidence d'autres cas
d' « adoption » d'armoiries ou d'utilisation d'armes de tiers sur la housse de
leurs sceaux équestres par des chevaliers d'un rang notable durant la première
partie du xme siècle. Ces constatations ont été portées, en 1980 et 1981, lorsque
j'étais aux États-Unis, à la connaissance de plusieurs amis et correspondants,
notamment du Professeur Jean Richard, de M, Georges Duby et de M. Charles
Samaran. Ce dernier a bien voulu m'engager à reprendre ces observations dans
une communication.
La parution de la note précitée au début de 1981 a, d'autre part, incité mon
ami Jean-Claude Loutsch à faire, en septembre 1981, une communication sur
un sujet identique à l'occasion d'un colloque de généalogie et d'héraldique tenu
à Bressanone. Le texte de sa conférence devrait être publié ; il met l'accent,
semble-t-il, sur le cas des Rethel mais ses conclusions ne vont pas toutes dans le
sens de celles de cette communication.
Le contenu de la présente communication devrait être repris, étoffé, lors de la
publication d'un travail dont l'objet est plus large, intitulé « Un élément décisif
pour la compréhension de la genèse des armoiries : les groupes héraldiques », étude
commencée il y a une vingtaine d'années et non encore achevée.
1. Il n'existe aucun ouvrage moderne satisfaisant qui fasse le point de manière
exhaustive sur la sigillographie médiévale, le vieux Manuel de Sigillographie de
Joseph Roman, paru en 1912 à Paris étant fort déficient.
On aura donc tout intérêt à se reporter aux excellentes introductions qui
figurent en préambule aux ouvrages de François Eygun, Sigillographie du Poitou
jusqu'en 1515, Poitiers, 1938, in-4° ; et René Gandilhon, Inventaire des sceaux
du Berry antérieurs à 1515, Bourges, 1933, in-4° ; et on consultera avec le plus
grand profit le petit livre de Michel Pastoureau, Les sceaux, Turnhout, 1981,
in-8° (Typologie des sources du Moyen Âge occidental, fasc. 36) qui constitue
la meilleure mise au point à ce jour. COMPTES RENDUS DE L* ACADÉMIE DES INSCRIPTIONS 372
S'agissant des sceaux équestres, ils apparaissent au xie siècle et,
au siècle suivant, on note les premiers témoignages héraldiques sur
la bannière du cavalier, sur le bouclier dont il se protège et sur la
housse que l'on a fait revêtir à sa monture2.
Dès la fin du xne siècle, alors que l'usage des armoiries se stabilise,
les armes qui ont dès lors généralement un caractère héréditaire
sont figurées sur le bouclier et sur la housse3. Cette disposition se
généralise au xme siècle et continue à s'observer durant les deux
siècles suivants, en dépit du fait que, dès les années 1340 — il s'agit
là d'une indication qui mérite d'être nuancée selon les régions et la
place du titulaire du sceau dans la hiérarchie féodale — , l'emploi du
sceau équestre diminue au profit du sceau armoriai dont le type en
dérive, comme l'a montré autrefois Max Prinet4.
Lorsque l'on a examiné des milliers de sceaux équestres représen
tant un chevalier en armes dont la monture trotte ou galope, on
peut dire que le bouclier montre toujours les armes familiales du
titulaire et que, lorsque sa monture est figurée avec une housse,
cette dernière est soit unie, soit chargée d'armoiries identiques à
celles de l'écu.
Il existe cependant un nombre infime de cas où il n'en est pas
ainsi et où des armoiries différentes ont été gravées sur le bouclier
et sur la housse. La plupart des auteurs qui ont écrit sur les sceaux
du Moyen Âge n'ont pas noté ce détail. Ceux qui l'ont fait n'ont
pu apporter d'explication à cette anomalie.
S'agissant des cas que nous avons relevés, il faut souligner qu'ils
présentent une constante : les armoiries figurées sur le bouclier sont
toujours celles que d'autres sources attestent comme les armoiries
familiales. Celles de la housse du cheval ne le sont en revanche pas.
Au cours des toutes récentes années ont paru deux ouvrages scien
tifiques qui montrent le sérieux des recherches actuelles en matière
héraldique : Celui de Léon Jèquier qui a complètement refondu le
Manuel du Blason de Galbreath et le Traité d'héraldique de Michel
Pastoureau. Le premier ouvrage cite un cas du type de celui qui a été
décrit et l'auteur, dont la connaissance du sujet est insigne, déclare
que le cas est inexpliqué5. Michel Pastoureau6 propose de voir, pour
2. Germain Demay, Le costume au Moyen Âge d'après les sceaux . Reproduction
en fac-similé de l'édition de 1880 avec une étude d'introduction de nouveaux complé
ments illustrés et une table onomastique par Jean-Bernard de Vaivre, Paris, 1978,
in-8°.
3. Donald Lindsay Galbreath., Manuel du Blason. Nouvelle édition... revue,
complétée et mise au point par Léon Jequier, Lausanne, 1977, in-8°.
4. Max Prinet, L'origine du type des sceaux à l'écu timbré, Paris, 1910, in-8°.
(Extrait du Bulletin archéologique, 1910.)
5. Galbreath et Jequier, op. cit., p. 241-242 et note 32.
6. Michel Pastoureau, Traité d'héraldique, Paris, 1979, in-8°, p. 175. On se
reportera au compte rendu paru dans le Bulletin monumental, 1981, p. 203-206. D'ARMOIRIES 373 ÉCHANGES
Fio. 2. — Sceau équestre de Gilles II Fig. 1. — Sceau équestre de Gilles II
de Beaumez, 1243 cl. (J.-B. V.) de Beaumez, 1239 (cl. J.-B. V.)
Fio. 4. — Sceau équestre de Guillaume III Fig. 3. — Sceau équestre de Thomas de Coucy,
de Joigny, 1256 (cl. J.-B. V.) sire de Vervins, 1248 (cl. J.-B. V.) COMPTES RENDUS DE L* ACADÉMIE DES INSCRIPTIONS 374
le même exemple, le port d'armoiries distinctes correspondant à deux
fiefs différents du titulaire du sceau.
L'examen des cas que nous avons découverts ne permet pas de
retenir cette hypothèse séduisante.
Les sires de Beaumez, châtelains de Bapaume, portaient dès le
milieu du xme siècle, des armes de (gueules) à la croix engrelée
(d'or).
Les premiers représentants de cette famille semblent cependant
avoir hésité à adopter des armes héréditaires7. Le premier connu,
Gilles I, mort en 1239, eut deux sceaux où il portait un écusson en
abîme.
Son fils Gilles II eut trois sceaux, dont deux furent utilisés du
vivant de son père.
— Le plus ancien8 est du type armoriai. Il porte un écu à l'orle.
Le contre-sceau est

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