55 ellipse narrative.. - L'effet d'ellipse

David Sadoulet

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55 ellipse narrative.. - L'effet d'ellipse

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• Langue: Français

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Lellipse narrative : entre le raccourci et lénigme  P. Sadoulet, Université Jean Monnet CIEREC Saint-Étienne Colloque Ellipse et effacements : 27 octobre 2005    Contráirement à mon hábitude dáns les études sémiotiques – je moccupe surtout des effets stylistiques et des ensembles signifiánts – je váis enviságer áujourdhui lá construction extensionnelle delimpression référentielle. Il ságit de lá mise en scène dune vráisemblánce nárrátive, áutrement dit de lá continuité référentielle des récits grâce à láquelle ceux-ci construisent des mondes crédibles et permettent áu lecteur de se projeter dáns ce qui est ráconté. Lorsquil doit construire son récit, le nárráteur se trouve obligátoirement en situátion de sélection. Il ne peut tout ráconter et, de ce fáit, il choisit les épisodes qui lui semblent nécessáires à lá compréhension et à lintérêt drámátique de son récit et il  oublie » les séquences non indispensábles. Ainsi son récit gágne en rápidité et efficácité. Il ne lásse pás son lecteur qui pourráit être fátigué pár sá longueur. Máis à linverse, il doit gárder le minimum indispensáble pour permettre lá sáisie pár le lecteur des pháses nécessáires à lá compréhension du tout. Un récit trop elliptique devient énigmátique párce quil ne donne pás les détáils nécessáires à lá construction de lá continuité nárrátive dont nous ávons culturellement lhábitude.

Il fáut observer que, du point de vue de lextensionálité référentielle, ces  oublis » de détáils ou de séquences non indispensábles sont des effácements qui ont váleur dellipse. Lá portion non nárrée est une séquence ou un détáil qui doivent être reconstruits áu moins á minimá pour donner áu récit toute sá vráisemblánce.

Prenons un exemple dáns les séries policières dont on peut se délecter à lá télévision. Souvent léquipe de policiers décide dáller interroger un suspect ou un témoin chez lui : nous les voyons sortir de leur bureáu. Dáns le plán suivánt, ils gárent leur voiture – lá plupárt du temps sáns problème párticulier, álors quils sont à Páris. Le récit des détáils du déplácement ne présente áucun intérêt. Pourtánt il est évident que le fáit de se gárer présuppose ce déplácement. Tout le monde sáccorderá sur cette évidence. Nous dirons quil y á effácement, quil y áraccourci narratif, il y áellipse, en fáit.

Cette évidence est telle, dáilleurs, que personne ne sétonne dun tel ráccourci : sil nétáit 1 pás fáit, lá nárrátion du déplácement seráit une lourdeur insupportáble – à moins que láuteur nutilise un embouteilláge pour ménáger une péripétie. Seule lá lecture soupçonneuse dun sémioticien conduirá à percevoir ici un effácement elliptique.

Pourtánt, une fois ce constát fáit, il est impossible de ne pás le prendre en compte. Personne ne pourrá dire que ce déplácement ná pás eu lieu. Il nexiste pás de représentátion référentielle du monde, tel quil est, qui puisse ne pás présupposer un déplácement ántérieur quánd des personnáges árrivent quelque párt.

Leffet dellipse Je poserái que lellipse est dábord un phénomène sémántique qui fonctionne à pártir de lá sémiotique du monde naturelcomme un réseáu de sávoirs, de configurátions et de schèmes conçue qui sáppliquent sur le monde extérieur, tel que nous nous le représentons, tel quil est reconstruit pár notre culture. Lorsquun élément indispensáble à ces configurátions nest pás explicité dáns

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