Changement global : les termes de l équation-
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Description

Les difficultés que connaît
l’agriculture française, tant
du point de vue économique
et social que du point
de vue agronomique et environnemental,
sont nombreuses: revenu,
compétitivité, niveau de subvention,
coût de la Pac et de l’encadrement,
surplus, conflits entre pays
exportateurs, abandon du métier
et des terres, discrimination, insatisfaction
et image négative, pollutions
par les nitrates, les pesticides,
qualité de l’eau et de l’air…
Cependant, et sans nier ni sousestimer
ces problèmes, l’agriculture
fait face à cinq enjeux globaux
qui conditionnent son
orientation et son avenir: le changement
climatique, les menaces
sur le potentiel de production, la
démographie humaine, la question
de l’eau et celle de l’énergie.
Sans verser dans le catastrophisme,
il est cependant devenu
nécessaire d’être lucide pour pouvoir
anticiper et préparer l’avenir.
Nous avons encore un peu de
marge de manoeuvre et des solutions
existent déjà. Ne tardons
pas: la situation est préoccupante.

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Langue Français

Extrait

DOSSIER
CHANGEMENT GLOBAL Les termes de l’équation es difficultés que connaît 1. L’effet de serrerant de grandes quantités de dioxyde de car-etLsocial que du point l’agriculture française, tant bone,a un effet de réchauffement climatique du point de vue économique Le premier défi est bien entendu l’accroissement dont on connaît aujourd’hui encore mal les de l’effet de serre qui n’est aujourd’hui scien- conséquences.Il est fort probable que les acci-de vue agronomique et environne-tifiquement plus remis en cause.Les gaz à effet dents climatiques se multiplient; à ce titre, mental, sont nombreuses : revenu, de serre (GES) ont un rôle de régulation de on constate d’ores et déjà que les tornades, compétitivité, niveau de subven-la température du globe et,par conséquent, les pluies torrentielles et les années excep-tion, coût de la Pac et de l’encadre-un rôle sur les systèmes de circulation atmo- tionnellement sèches ou humides ont for-ment, surplus, conflits entre pays sphériques et océaniques qui conditionnent tement augmenté en nombre et en fréquence. exportateurs, abandon du métier nos climats.Son mécanisme est relativement Les cyclones et les inondations ont été mul-et des terres, discrimination, insa-simple: le rayonnement solaire qui parvient tipliés respectivement par deux et trois tisfaction et image négative, pollu-à pénétrer l’atmosphère et réchauffe la sur- entre 1980 et 2000 (source:GRID —Arendal), tions par les nitrates, les pesti-face du globe pendant la journée,est réémis tandis que le coût des catastrophes naturelles cides, qualité de l’eau et de l’air… pendant la nuit par la surface terrestre sous est passé d’un peu moins de 100 milliards Cependant, et sans nier ni sous-forme de rayonnement infrarou e chaleur . de dollars dans les années quatre-vingt estimer ces problèmes, l’agricul-C’est à ce moment que les GE illiards de dollars dans ture fait face à cinq enjeux glo-leur rôle en piégeant« À son niveau, années quatre-vingt-baux qui conditionnent son une fraction de lal’agriculture doit lutterix (source : GRID orientation et son avenir : le chan-contre le réchauffement chaleur dégagée, Arendal). Cependant, gement climatique, les menacesclimatique en utilisant permettant le l’augmentation de moins d’énergie dans ses sur le potentiel de production, la maintien d’une quelques degrés de la systèmes de production démographie humaine, la ques-température com- empérature globale mais également en captant tion de l’eau et celle de l’énergie. patible avec la vie. que d’avoir des effets qui du CO dans la matière 2 Sans verser dans le catastro-En fonction de la t au-delà du simple organique des sols. » phisme, il est cependant devenu concentration, ffement de l’atmosphère nécessaire d’être lucide pour pou-l’atmosphère est ou e a pertur ation des saisons.Certains voir anticiper et préparer l’avenir. donc plus ou moins chaude et conditionne experts envisagent par exemple un ralen-Nous avons encore un peu de le fonctionnement de l’ensemble de la machi- tissement des courants marins assurant la répar-marge de manœuvre et des solu-nerie climatique. tition de la chaleur solaire captée par les océans. tions existent déjà. Ne tardons À l’échelle atmosphérique,le dioxyde de car- Sachant que l’Europe de l’Ouest est réchauf-pas : la situation est préoccupante. bone,s’il n’est pas le seul agent à effet de serre, fée par le Gulf Stream,un ralentissement ou en est pourtant le principal puisqu’il agit à dose un arrêt signifierait non pas un réchauffement extrêmement faible: d’infimes variations de mais un refroidissement à l’échelle de l’Europe concentration ont donc des répercussions impor- (Toulouse etToronto se trouvent presque à 1 tantes sur la température de l’atmosphère . la même latitude). L’utilisation massive d’énergie fossile,en libé- Autre exemple préoccupant,on sait aujour-d’hui que le réchauffement de l’atmosphère entraîne un dégel des sols glacés du Canada Le cycle du carbone et de Russie, et pourrait libérer dans l’at-Le carbone du sol et le budget mondial du carbone d'après le Programme internationalmosphère des quantités importantes de géosphère biosphère (IGBP,1998 et IPCC, 2000)sachant que le méthane améthane piégé, un pouvoir réchauffant quarante fois supé-rieur à celui du dioxyde de carbone. Pour Stocks et flux nets de carbone 3,5 hère(720) (en Gt et Gt/an)Atmospprendre une image simple:le réchauffement 1997ferait de « l’autoallumage » et si on ne connaît pas encore les conséquences, on sait que 2,5 2,0 120le changement risque d’être brutal.Dans tous 1,5 les cas de figure,le réchauffement va avoir 6,5 (s’il ne l’a pas déjà) un impact sur la pro-C végétation(500-800)Océan(36 000) duction agricole. C fossileCarbonatesLe changement brutal des conditions climatiques pour-C sols(1 500) rait provoquer une extinction biologique de masse en (13 000)(50 000 000) raison de la rapidité du changement et de l’incapa-cité des espèces à s’adapter aux variations du milieu : Cycle du carbone : les quantités de CO2libérées par l’homme sont faibles en regard des échanges plantes-atmosphère ou atmosphère-océan-sol, mais suffisent à déséquilibrer et à emballer la machine climatique. On notera que le cycle du carbonela disparition « d’espèces clés » entraînant de proche n’est pas uniquement superficiel et sa concentration dans l’atmosphère dépend également d’un cycle géologique qui joueen proche l’effondrement des chaînes alimentaires. sur une échelle de temps beaucoup plus longue : le dioxyde de carbone qui peut être piégé dans les sédiments est enfoui dansOn estime aujourd’hui que le rythme d’extinction d’es-le manteau terrestre lorsque les plaques tectoniques se rencontrent, et à l’inverse libéré lors des activités volcaniques ou depèces est 1000 à 10000 fois supérieur au rythme normal la surrection des chaînes de montagnes. en dehors des périodes de crises.
14TECHNIQUES CULTURALES SIMPLIFIÉES. N°41. JANVIER/FÉVRIER 2007
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