Metal Gear Solid 4, un contrôle sans limite.
5 pages
Français

Metal Gear Solid 4, un contrôle sans limite.

-

Le téléchargement nécessite un accès à la bibliothèque YouScribe
Tout savoir sur nos offres
5 pages
Français
Le téléchargement nécessite un accès à la bibliothèque YouScribe
Tout savoir sur nos offres

Description

Metal Gear Solid 4: Guns of the Patriots est un jeu vidéo développé par Kojima Productions, sorti le 12 juin 2008 sur la console PlayStation 3. Le jeu est co-dirigé par Hideo Kojima et Shuyo Murata. Il s'agit du septième épisode de la série Metal Gear. Guns of the Patriots étend les mécanismes de jeu des précédents opus en mélangeant action et infiltration et fait une nouvelle fois la part belle au récit et aux cinématiques grand spectacle. Le titre parachève l'histoire de Solid Snake, le héros de la série, et répond aux questions laissées en suspens dans les précédents épisodes.

Sujets

Informations

Publié par
Publié le 24 novembre 2011
Nombre de lectures 185
Langue Français

Extrait

METAL GEAR SOLID 4 : Guns of the Patriots(2008) / PlayStation 3Vraiment, que l’attente fut longue. Après de multiples reports faisant presque perdre espoir de le voir un jour sous nos chaumières. Après de multiples vidéos suscitant envie et impatience chez ses plus grands admirateurs. Après de multiples rumeurs toutes plus folles les unes que les autres. Le voilà enfin, ce Metal Gear Solid 4 : Guns of the Patriots avec son titre à rallonge, difficilement prononçable,bref, la nouvelle œuvre d’Hideo Kojima ou le chef-d’œuvre promis par la PlayStation 3. Vraiment, que l’attente fut longue. Cinq années se sont difficilement consuméesdepuis l’incident de Manhattan. En 2014, suite à une crise profonde de l’économie de guerre, des sociétés militaires privées, plus couramment appelées SMP, ont pris le contrôle total ou partiel des opérations dans les pays en conflit. Régies par le système « Sons of the Patriots » ou SOP, érigé par ces derniers en personne, ces SMP sont entièrement sous contrôle et agissent seulement sous les ordres du système. Les nanomachines des soldats sont régulées par ce SOP et rien ne peut venir s’y opposer. Chaque émotion, chaque souffrance, chaque action est manipulée.Ainsi, la guerre a changé. Il ne s’agit plus de nations, ni d’appartenance ethnique ou d’idéologies. C’est une série sans fin de batailles par procuration impliquant mercenaires et machines. La guerre, et sa consommation de la vie, est devenue une machine bien huilée. La guerre a changé. Les soldats avec des plaques ID, portent des armes ID, utilisent un équipement ID. Leurs nanomachines corporelles améliorent et régulent leurs aptitudes. Le contrôle génétique, le contrôle de l’information, le contrôle émotionnel, le contrôle des champs de bataille. Tout est surveillé et gardé sous contrôle. La guerre a changé. L’ère de la dissuasion est maintenant l’,du contrôle. Tout ça pour éviter une catastrophe causée par les armes de destruction massive. Etère celui qui contrôle le champ de bataille, contrôle l’histoire. Leader des cinq plus importantes SMP, Liquid Ocelot manigance de pirater le SOP afin de s’insurger contre les Patriotes et ressusciter les projets utopistes de Big Boss. Roy Campbell et Otacon réussissent à convaincre Solid Snake, génétiquement déficient, victime d’un vieillissement prématuré, d’exécuter son ultime mission : traquer et trouver Liquidavant qu’il ne soit trop tard. Pour la dernière aventure de Solid Snake, ou plus judicieusement Old Snake, Hideo Kojima et son équipe de production ont clairement mis les petits plats dans les grands sans manquer à leur parole, ni à leur perspective de développement. Ainsi, il faut être clair, sur le plan scénaristique, un constat s’impose naturellement: Metal Gear Solid 4fait un gros bras d’honneur à toutes les critiques, met tous les profanes de la saga de côté pour ne s’intéresser qu’à ses propres admirateurs, dont tous ceux qui ont accroché au deuxième volet et qui ne demandaient qu’à être réconciliés avec le dernier en date,Snake Eater. Quant aux autres ? Eh bien, ils seront invités poliment à passer leur chemin car ils n’auront pas d’autre choix que de faire tous les épisodes précédents pour comprendre tout ou partie de l’histoire de ce quatrièmeopus. Certains critiqueront le parti pris, sans nul doute, tandis que d’autres se tueront à expliquer qu’une suite est une suite et qu’il n’y a pas de place pour les ignorants, et ce surtout dans MGS. Au menu, les développeurs nous proposent une nouvelle fois une histoire à la complexité inégalée, utilisant astucieusement un schéma de narration sans faille, exposé sur cinq actes avec un prologue et un épilogue, digne des plus grandes productions hollywoodiennes.Dans l’ensemble, on sent que l’expérience acquise avecMetal Gear Solid 3 a permis aux scénaristes de calmer leurs ardeurset de prendre du recul sur l’œuvre,ce qui permet au joueur de se sentir moins asphyxié tout au long de l’aventure. De ce fait, cet épisode est moins abstrait que sa préquelle directe, MGS2, mais réussit à ne pas être trop terre-à-terre comme l’était l’aventure de Naked Snake dans les années 60, et le tout autorise àMGS4 de proposer un sublime compromis d’efficacité scénaristique. Le script ne s’envole à aucun moment vers des fantasmes aliénés de manipulation démocratique et ne tombe pas non plus dans des clichés façon James Bond,peace and love. Mieux encore, il se permet d’utiliser ces derniers pour faire de l’humour dans certains passagesqui, à n’en pas douter, en surprendra plus d’un. Cet équilibre offre au joueur une meilleure, ce compréhension del’histoire par rapportanciens vol auxets, même s’il faut le souligner, MGS4 reste ce qu’il est, un jeu à accessibilité restreinte pour quiconque n’apprécie pas cogiter après une scène de vingt minutes dépeignant complexités linguistiques, voire métaphysiques. Toutefois, Kojima Production a réellement fait un effort de cohérence scénaristique pour leur nouveau bébé, afin de le rendre plus abordableet moins tortueux pour les plus circonspects d’entre nous. Metal Gear Solid 4 offrira alors toutes les réponses - ou presque - aux interrogations suscitées par ses prédécesseurs. Et, c’est bien la première
fois qu’un titre de la sagaMetal Gear réussit à être subtil, narrativement splendide et intelligiblement plus ouvert. Un aboutissement pour la saga, incontestablement. Outre cette grande qualité naturelle de narration, Guns of the Patriots, puise ses sources philosophiques habituelles dans toute la série, apportant comme promis une grande partie des clés nécessaires pour déverrouiller nos interrogations profondes. De nouveau, les thèmes habituels évoquant le libre arbitre, la transmission, la culture, le fatalisme,la tyrannie, l’utopie, etc., sont mis en avanttout au long de l’œuvre,redéveloppés une nouvelle fois pour l’occasion,enbriguant l’imagination du joueur.Bien entendu, l’originalité, la qualité et l’introduction de tous cessujets sont une nouvelle fois élaborées avec minutie, sans insistance, ni pesanteur. Mais cette fois-ci, Guns of the Patriotss’attarde un petit peu moins sur la métaphysique et la réflexion pures, longuement étendues dans les précédents opus. En effet, Snake a tout simplement franchi un pallier dans sa vie, il se voit confronté à sa mort imminente. Tout ce qu’il a appris dans le passé est clairement acquis, tout est intégré au personnage, à son être, en lui-même. Il n’a plus vraiment le temps de réfléchir sur sa condition humaine car il est déjà trop tard pour le faire. Autant Hideo Kojima s’était permis de briser la barrière existante entre le joueur etle jeu, mettant Solid Snake de côté afin de l’édifier tel un héros dans le deuxième MGS avec des dizaines de remarquables métaphores, autant cette fois-ci il utilise tout un tas de subterfuges pour titiller les sentiments du joueur vis-à-vis de son vieil ami préféré. Fini le temps de la réflexion. Snake est vieux, mourant, il n’a plus rien à légueret préfère laisser les autres le faire à sa place. Il est là pour réaliser son ultime mission : trouver et arrêter Liquid Ocelot. C’estalors par le biais de l’image que Kojima réussitmajestueusement son pari. Chaque scène montre un Solid Snake souffrant, haletant, tremblant. Une mise en scène somptueuse qui permet de se rapprocher un maximum du vieillard, jusqu’à l’une des scènes finales, clou de ce resplendissant spectacle, qui oblige le joueur à souffrir pour et avec Snake. Bien sûr, tout ce travail serait inutile si le panel de personnages ou d’antagonistes n’était pas au rendez-vous. Les joueurs auront le plaisir de découvrir et de redécouvrir les plus grands de la saga et quelques grosses surprises.Plus généralement, l’équipe a effectué un excellent travail sur les différentes vedettes en conservant l’esprit des anciensMetal Gear avec finesse. Le titre tourne surtout autour de Snake et son frère-ennemi juré, Liquid. Ce sont donc les deux clones qui sont principalement développés tout au long de l’aventure. Toutefois, il faut souligner que l’idée de mettre absolument Old Snake en avant a desservi certainsprotagonistes, notamment Vamp qui, au final, n’apporte pas grand-chose en plus à l’histoire,a contrariodes apparences et des ombrages exposés dans MGS2, sans évoquer la découverte amère de la source de son immortalité suite à un combat assez navrant. D’autres personnages ne sont pas en reste non plus,comme Raiden, protagoniste assez alambiqué cette fois-ci, et victime d’une exagération nauséabonde de la part de ses géniteurs. Le pauvre tombe dans le ridicule lors d’une scène du dernier acte complètement burlesque. Assurément, Raiden est lafashion victimou la mascotte sur laquelle Kojima Production tablait pour faire vendre le jeu au Japon.A croire qu’à vouloir trop faire plaisir aux fans, Hideo Kojima est lui-même tombé face à ses propres limites, n’arrivant pas correctement à négocier le passage depersonnage vers la sublimation. ce Dommage car ce souci se répercute assez violemment sur la fin du quatrième et le début du dernier acte. Heureusement que l’épilogue rattrape ces abus pour laisser place à un personnage beaucoup plus probantet charismatique, permettant de pardonner le travers mal négocié. Ce défaut est encore plus déplorable quand on observe le travail prodigieux effectué sur le concept de l’unitéBeauty & the Beast Corps, les quatre boss principaux du jeu qui, sous leur forme déshumanisée et leur combinaison, renferment de superbes mannequins fémininsmodélisés pour l’occasion,toutes les quatre symbolesd’un passé violent et torturé par la guerre. Un brin de singularitéqui prouve qu’il y avait autre chose à faire autour du personnage de Raiden. Hormis cette petite bévuequi peut finalement s’apprécier si l’on est un tant soit peu fanatique inconditionnel desMetal Gear, MGS4 transcende ce qui a été réalisé par le passé grâce à une histoire arrivée à maturité, qui parvient enfin à être abordable sans tomber dans des abysses métaphysiquesinsurmontables. Véritable point d’équilibre entre le deuxième et le troisième épisode, le jeu permet de les apprécier indéniablement à leur juste valeur. Il offre ainsi un recul sans précédent aux aventures de Naked Snake, en élevant son prédécesseur comme jamais grâce à l'implantation de certains personnages-clés et de vérités insoupçonnables jusqu'alors. De même, lamise en relief de l’accident du Tanker et de la Big Shell,s’appuyantles sur conséquences terribles qui ont amené progressivement le monde dans la libéralisation du contrôle numérique des Patriotes est tout bonnement formidable. Guns of the Patriots est un chef-d’œuvrede la narration, qui pouvait en douter ? Sur un plan fondamentalement ludique, Metal Gear Solid 4 pose irrémédiablement des contraintes au joueur à cause de ce scénario surdimensionné. Ce sentiment déjà présent dans le deuxième opus, cette impression d’assister à une séance de cinéma plutôt que de jouer est une nouvelle fois présente, pour ne pas dire omniprésente. Même si les développeurs assument pleinement ces choix scénaristiques au détriment du contenu vidéoludique pur, certains joueurs se sentiront définitivement exclus de la partie.Ainsi, il faudra s’attendre à vivre une dizaine d’heures de scènes entrecoupées dans Guns of the Patriots, ce qui représente la moitié du temps de jeu moyen, soitune petite vingtaine d’heures.Difficile donc de porter un jugement surla durée globale de l’œuvre, mais force est de constater que la narration prend une place trop sérieuse et qu’au bout du compte,
l’ultime mission de Snake peut s’avérer assez frustrante, bien qu’extrêmement intéressante.est clair que les développeurs Il n’ont pas cherché à équilibrer le jeu de ce point de vue-là et même s’ils ont ajoutétout un tas de petits bonus (les emblèmes, les musiques cachéespour l’iPod de Snake, les dernières armes, etc.) pour booster lareplay-value, rien ne change ce constat, la durée de vie de ce Metal Gear est éreintante. Mais heureusement que Kojima Production ne s’est pas ménagé sur les différents aspects dugameplay, en reprenant les bonnes vieilles recettes qui ont fait le succès des épisodes passés, tout en y ajoutant de nombreuses nouveautés frappantes, gommant les amertumes que Snake Eaterpouvait laisser. Commençons par le camouflage, totalement revu et corrigé pour l’occasion, même si finalement, dans les années 60, une telle technologie aurait été un anachronisme idiot. Dans Metal Gear Solid 4 : Guns of the Patriots, Old Snake revêt l’OctoCamo, une combinaisoninventée par Otacon qui fait office de camouflage optique reproduisant les différentes textures et couleurs de l’environnement.Il suffit de se tenir immobile et collé à un objet pour que la combi l’analyse et le copie. Le vieilhéros dispose aussi d’un indice de discrétion, comme dans MGS3, qui lui permet de savoir à tout moment s’il doit chercher une nouvelle texture à copier ou s’il peut garder celle en cours.En plus de cette nouvelle technologie, Snake dispose de quelques vêtements supplémentaires pour passer encore plus inaperçu à certains moments de la partie. Par exemple, dès le premier acte qui se déroule au Moyen-Orient, un costume de la milice arabe pourra être utilisé pour se faufiler dans les lignes ennemies. Notre bon vieux Dr Emmerich a aussi inventé un nouveau type de monoculaire électronique, baptiséle Solid Eye, qui d’une simple pression permet de changer entre les jumelles, les NVG (vision-nocturne) et les jumelles à imagerie thermique. Il corrige par ailleursla vue défaillante d’Old Snake, maisoffre surtout tout un tas d’informations environnementales en mettant en évidence les alliés, les ennemis etles objets à l’écran.En outre, Otacon, grâce au Metal Gear Mk.II, un petit robot bipède, pourra suivre tous les déplacements de Solid et l’aider en cas de besoin. Ce Metal Gear miniature est équipé d’un camouflage optique qui lui donne la possibilité de s’infiltrer comme bon lui semble dans un certain rayon, mais aussid’un câble électrocutant pour assommer les ennemis, et enfin, la capacité de désamorcer les pièges. Bien sûr, Snake retrouvera tous ses habituels équipements, comme les rations, ses cigarettes,l’appareil photo,la célèbre boîte en carton ou un tonneau rouillé qui peut également servir à attaquer les soldats. Autre nouveauté de ce Metal Gear qui apporte un peu d’originalité à l’utilisation des objets: la barre de psychologie. En fait, notre vieillard ne supporte plus comme avant les affrontements et sera parfois confronté à un stress terrible, ce qui provoquera un manque de précision et une récupération de l’énergiemoins rapide. Pour remédier à ce problème, il pourra utiliser des compresses, des médicaments, écouter une musique sur son iPod ou humerune fleur à la senteur agréable pour s’évader du champ de bataille quelques instants! Dorénavant, l’arsenal de Snake estmodulable. Les joueurs pourront rajouter un lance-grenade à un M16, une lunette de visée sur un fusil ou des silencieux. Pour se faire, ils devront régulièrement acheter des armes à Drebin, un trafiquant, grâce à des points récoltés (les Drebin Points) sur les champs de bataille, en vendant des armes ou lors de flashbacks. Ce magasin vous suivra tout au longde l’aventureet sera accessible par un menu rapide d’accès. Même si ça ne se veut pas encore tout à fait réaliste, Snaken’est pas autorisé à porter sur lui une tonne d’armes, comme c’était le cas auparavant. L’inventaire en jeu est donc virtuellement limité par un poids maximal. Toutefois, il suffira de se rendre par deux pressions sur une touche dans l’inventaire complet pour pouvoir interchanger ses armes. Introduit dans MGS3, le CQC fait sa réapparition dans une version plus agréable et plus moderne, ce qui facilite son utilisation ainsi que son approche.Pour éviter toute incohérence, l’histoire expliquera pourquoi Old Snake l’utilise dans cet épisode, or qu’il n’en connaissait pas le moindre mouvement dansMetal Gear Solid 2 : Sons of Liberty. Pas de doute, les développeurs ont concrétisé leurs idées dans cet épisode. Les nouveaux équipements ont été introduits avec perfection, sans oublier de remettre au goût du jour les anciens points forts de la série. Les joueurs prendront un plaisir incommensurable à utiliser toute la palette d’itemsdisponibles, sanscompter sur l’exceptionnelle évolution intrinsèque dugameplay. Effectivement, Metal Gear Solid 4 : Guns of the Patriots propose une approche différente de ce qui se faisait par le passé sans remettre en question ses fondements principaux. Le concept du «pas de place pour se cacher » est ici de mise et offre une grande liberté d’action et de décision au joueur. Dès le premier acte, Old Snake se retrouve coincé dans un conflit entre uneSMP et les milices arabes de la région. A partir de ce moment, un choixs’impose: participer ou non au conflit, ce qui peut permettred’avancer dans l’aventure différemment. Aider la milice ouvrira certaines portes ou certains chemins jusqu’alors trop tortueux en mode infiltration. La sensation de se retrouver sur un champ de bataille en ébullition semble être phénoménalement bien reproduite. Pas de doute là-dessus, Hideo Kojima a fait un énorme travail de cohésion, en renforçant le réalisme de l’action, ce qui renvoie les soûleries d’ambiances surréalistes desCall of Duty au panier. D’ailleurs, plus les actes passent,moins la notion d’infiltration semble importante, ce qui renforce indéniablement le réalisme du jeu, surtout vis-à-vis du scénario où Old Snake est tout de même très vite repéré. Ainsi, le jeu se veut plus accessible et laisse plus le droit à l’erreur grâce à une grande liberté de décision et de mouvements.
D’ailleurs, ces derniers, grâce à la nouvelle générationde consoles, ont été grandement améliorés par unemotion capture infaillible et une programmation ingénieuse. Visuellement, les possibilités d’action sont bluffantes de réalisme. Snakepossède toute une palette de mouvements impressionnante, commedifférentes vitesses lorsqu’il rampe, la faculté de se mettre à plat ventre et de se retourner sur le dos pour tirer, ou le fait d’étrangler un soldat en le couchant progressivement au sol. D’ailleurs, l’ancien ne se colle plus aux paroisdos demais de face pour pouvoir jeter un œil plus facilement. Un gage deréalisme une nouvelle fois accrucar, par ce biais, Snake pourra exécuter une roulade plus facilement, tirer ou détourner l’attention des patrouilles. Les développeurs ont aussi intégré un nouveau système de visée à l’épaule très en vogue depuisSplinter Cell, mais aussi la possibilité de jouer carrément en vue à la première personne, tel un FPS. Une façon de revisiter le jeu, assurément.Dans l’ensemble, la caméra à la troisième personne est bien réglée, même si comme dans tous jeux en 3D, il reste encore quelques imperfections. Quoi qu’il en soit,Metal Gear Solid 4 impose un constat clair, songameplayest diablement efficace et propose enfin un contenu agréable quasimentà tous les niveaux. Malheureusement, on regrettera outre cette durée de vie offusquée par la place prise par l’histoire, une intelligence artificielle trop prévisible qui, peut-être par l’énorme chantier que représentait le jeu, est passée à la trappe, à se demander presque si les développeurs n’ont pas simplement remis l’IA déjà présente dans les deux derniers épisodes sans la retoucher. Dommage, car parfois le comportement des patrouilles est clairement stupide, notamment dans l’acte trois où il faut filer un résistant discrètement, certains soldats ne comprenant strictement rien à l’action. MGS4 ne laissera pas un souvenir impérissable du point de vue de l’intelligence de ses soldats, c’est évident, même si c’était l’un des points forts des deux derniers. Mais, il laissera un souvenir impérissable d’une idée gigantesque concrétisée malgré toutes les difficultés techniques possibles. Enfin, il laissera surtout un souvenir impérissable de la démesure de son créateur. Bravo. Cette démesure se fait ressentir aussi esthétiquement. Guns of the Patriots est une sorte de cocktail inouï qui mélange la perfection, l’excellence, le bon et le correct. Pour faire simple, lescut scenes sonttoutes aussi prodigieuses les unes que les autres, laissant unméchant sentiment, malgré les dix heures de vidéo, que le jeu est passé tellement vite qu’iln’a même pasdonnéle temps de l’apprécier. Jamais un jeu vidéo ne s’était autantrapproché du septième art que le nouvel opus de la saga Metal Gear. Lesdéveloppeurs avaient déjà prouvé à maintes reprises qu’ils étaient les maîtres en la matière, mais cette fois-ci, ils se sont surpassés pour proposer une mise en scène qui atteint la perfection, et qui surtout, ne se gène pas de titiller certains des plus beaux montages du cinéma américain. La mise en scène de Metal Gear Solid 4 est tout bonnement faramineuse, innovante et géniale. Hideo Kojima maîtrise son art sur le bout des doigts et a démontré une fois encorequ’en matière de réalisation vidéoludique, il détient une expérience inégalée, voire inégalable. En ce qui concerne le jeu en lui-même, dans les phases degameplay, le titre offre une expérience visuelle très riche, variée, faisant vaciller une beauté rare avec une magnificence distinguée. Alors, sûrement que cette idée disproportionnée a encore une nouvelle fois palpé les limites du réalisable, ce qui fait que, parfois, les développeurs ont malheureusement dû sacrifier quelques textures par-ci par-là ou unframeratepas toujours très stable lorsquetrop d’ennemis sont affichés à l’écran. Oui, il est évident que Metal Gear Solid 4n’atteint pas la perfection à l’état purin game, mais comment ne pas saluer l’incroyable esthétique, l’extraordinairedesignet le travail ahurissant effectué sur le soft ?Comment ne pas saluer l’effort des développeurs qui proposent cinq actes, cinq univers totalement différents?C’est bien là le point fort du jeu, son incroyable dimension artistique, sa recherche systématique de la perfection, sa volonté de toujours mieux faire et de repousser le jeu vidéo dans ses propres limites. Surtout que le titre est sorti en pleinecrise de l’industrie japonaise, à l’heure où les développeurs ne se mouillent pas à sortir des jeux en haute définition et préfèrent clairement se cantonner aux développements qui leur rapportent gros sans trop d’investissement. MGS4 est tout simplement une perle rare, à qui on pardonne facilement ses quelques petites chutes deframeratecar il est bien l’un des rares derniers à nous apporter notre dose de rêve et à satisfaire notre nostalgie vidéoludique offerte par cette saga immortelle. Metal Gear Solid 3: Snake Eater, tablait principalement sur des musiques plus ambiantes que son prédécesseur. Le nouvel épisode ne signe pas de retour en arrière et malgré quelques thèmes splendides signés Harry Gregson-Williams, l’OST reste plus homogène que celle de Sons of Liberty. Certains préfèreront sans doute le style thématique mis en place dans la bande originale du deuxième opus, tandis que d’autres se laisseront envoûter par les ambiances du quatrième. Une chose est sûre, le son d’Hollywood est toujours bel et bien présent. Gregson-Williams se permet même d’inclure unremakela musique du film de Sacco & Vanzetti, «Here’s to you», l’une des grosses originaliEntés de cette OST avec le « Love Theme », chanté en Hébreux. ce qui concerne le reste de ses compositions, il insiste sur un style plus mature, plus synthétique et volumineuxtout au long de l’œuvre, à l’instar du thème «Guns of the Patriots» ou «B&B Corps». Il table aussi sur une rythmique plus triste, plus envoûtante pour « Old Snake» ou sur des compositions épiques comme « Metal Gear Saga» qui se termine par une touche pathétique jugulant les émotions. Dans l’ensemble, bien que l’OST soit moins marquéeque celle de Sons of Liberty, Harry-Gregson Williams a encore mis son talent à contribution pour rendre l’impact visuel du jeu encore plus formidable qu’il ne l’est.
Une totale réussite, due secondairementà l’effort des autres compositeurs des thèmes plus basiques, comme ceux des phases degameplayou de combats. Norihiko Hibino, Nobuko Toda, Shuichi Kobori, Kazuma Jinnouchi et GEM Impact ont tous réalisé un gros travail de cohésion pour rendre les passages entre lein gameet les scènes dramatiques plus raffinés. Soulignons aussi quel’implantation d’untitanesque panel de bruitages, mettant en scène explosions, débris, cris, déchirements, vrombissements […]participe aussi à cette ambiance qui fait de MGS4l’un des jeux vidéo les plus riches du paysage vidéoludique actuel. Indubitablement, Metal Gear Solid 4: Guns of the Patriots offre à la PlayStation 3 son premier chef-d’œuvre scénaristique. Cependant, la place extrêmement importante de l’histoire dans le jeu pourra en rebuter certains et les feront passer à côté des superbes évolutions dugameplay, d’une qualité esthétique éclatante et d’une atmosphère arrivée à son apogée. Les développeurs montrent clairement leur volonté de finaliser l’aventure de Solid Snake à travers MGS4. Des choixassumés mais parfois difficiles à digérer pour le joueurlambdaqui n’a pas eu la chance d’avoir pu s’essayer aux anciens épisodes.Guns of the Patriotsest un jeu qui s’adresse exclusivement aux fans de la série et eux seuls pourront profiter pleinement de ce chef d’œuvre intemporel, l’aboutissement final de l’idée d’Hideo Kojima qui paraissait, pourtant, jusqu’alors irréalisable.K. VENTOLINI.
  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents