NAPOLÉON, STRATÈGE ECHIQUÉEN - Thierry Libaert
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NAPOLÉON, STRATÈGE ECHIQUÉEN - Thierry Libaert

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Langue Français

Extrait

N
APOLÉON
,
S
TRATÈGE
E
CHIQUÉEN
?
----------------------------------------------------
Thierry LIBAERT,
Maître de conférences à l’Institut d’Etudes Politiques de Paris
Les grands noms de la stratégie, qu’elle soit politique ou militaire, ont toujours
bénéficié d’une forte attraction auprès des adeptes du jeu d’échec. De Staline à
Fidel Castro en passant par Churchill, les ouvrages échiquéens regorgent de ces
parties mythiques exécutées par des personnalités historiques.
Napoléon Ier n’échappe pas à ce principe général. Trois parties, jouées par
l’empereur
parsèment
la
littérature
échiquéenne,
l’une
jouée
contre
Madame de Rémusat, l’autre contre l’automate, la troisième contre le général
Bertrand. Il est même très rare d’ouvrir un ouvrage d’échecs sans tomber sur l’une
ou l’autre de ces parties.
Concernant l’approche échiquéenne de l’empereur, nous pouvons accepter trois
certitudes.
D’abord, il est acquis que l’empereur jouait beaucoup, ce que confirment de
nombreux témoignages. Depuis le collège jusqu'à Sainte-Hélène, en bateau, en
camp, en bivouac, lors des campagnes de Russie, d’Egypte, à l’Ile d’Elbe ou à
Sainte-Hélène, il était passionné par le jeu. Il fréquentait, place du Palais Royal,
comme Robespierre, ou Danton, le café de la Régence, haut lieu français de
l’histoire des échecs au 18
ème
siècle. Napoléon participa également le dimanche
25 février 1810 au bal masqué sur le thème des échecs donné par Marescalchi,
ministre des affaires étrangères d’Italie. En Egypte il jouait contre M. Poussielgue,
ordonnateur de l’armée d’Orient, ou contre Amédée Joubert. Ses principaux
adversaires lors des campagnes de Pologne et de Russie ou pendant l’armistice de
Vienne en 1809 furent Murat, Berthier, Bourrienne et le duc de Bassano. Bourrienne
raconte que durant la campagne d’Italie, lorsque Bonaparte apprit que le
commandant de la place de Mantoue était le général Beauvais, un des plus forts
joueurs d’échecs, il voulut immédiatement le rencontrer pour entamer une partie. Le
Frazer’s Magazine
de 1840 note cette observation : « La majorité des maréchaux de
Napoléon avaient été joueurs d’échecs ». Le constat n’est pas anecdotique ; pour
être dans le premier cercle de l’empereur, il fallait être compétent, fidèle mais aussi
joueur d’échecs.
Sa passion l’entraîna, durant la campagne de Pologne, à accorder une audience à
l’ambassadeur de Perse alors qu’il conduisait une partie qu’il ne voulait pas
interrompre avec Berthier : « Napoléon ne se dérangea point et donna audience tout
en poussant ses pièces » (Jean Gay).
Deuxième certitude : l’empereur jouait mal et malgré son prestige les témoignages
sont nombreux. C’est surtout dans le début de la partie, la phase d’ouverture, que sa
faiblesse était importante. Il perdait souvent de nombreuses pièces en début de
partie, sans doute parce qu’il n’avait pas pris le temps d’étudier un minimum de
théorie échiquéenne. C’est seulement s’il avait pu surmonter cette première phase
d’ouverture que son inspiration pouvait lui donner des chances raisonnables,
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