L armoire Normande
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L'armoire Normande

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Description

L'Atelier Bence, ébéniste d'art, nous conte l'histoire de l'armoire : autrefois destinée à entreposer des armes, simple placard, puis coffre, elle devient le symbole d'union entre deux familles. Zoom sur la célèbre Normande, aussi intemporelle qu'indétrônable.

Informations

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Langue Français

Extrait

L'armoire Normande
Intérieur d'une ferme du pays d'Auge (Calvados) vers 1750.

Al'origine, ce meuble, dont le nom vient du latin armarium, désigne l'endroit où l'on entrepose les armes. C'est d'abord un renfoncement dans le mur fermé par deux ventaux : un simple placard. Outre les armes, on y abrite les objets précieux et dans les églises, les vêtements sacerdotaux et les vases rituels. Lorsque l'armoire cesse de faire corps avec le mur, elle présente une forme ramassée et trapue qui rappelle le coffre dont elle prend peu à peu le relais.

Symbole d'union

Au fil des ans, l'armoire prend de la hauteur, se compose un temps de deux corps et au XVIIe adopte sa forme quasi définitive. Désormais, elle ne changera plus guère. Son usage se généralise avec l'élévation du niveau de vie.

Elle devient au XIXe, une des marques de la prospérité familiale. Dans certaines provinces, elle est apportée par la mariée en tant qu'élément de la dot tandis que dans d'autres, elle constitue le cadeau du promis à la promise. Elle devient ainsi prétexte à de très belles sculptures, s'ornant de bouquets, d'oiseaux, de coeurs accolés, d'épis de blés, de paniers fleuris, symboles de bonheur et de prospérité. Les armoires régionales présentent des caractères locaux très accentués, différents d'une province à l'autre.

La légendaire normande

C'est au XVIIIe siècle que l'armoire normande prend la forme caractéristique qu'on lui connaît aujourd'hui : à deux vantaux, reposant sur des pieds galbés et munie d'une ample corniche à large décoration sculptée, elle allie structure et répertoire Louis XV aux motifs Louis XVI. C'est à cette même époque de stabilité économique et sociale permettant une certaine élévation des conditions de vie qu'elle entre dans les demeures bourgeoises et paysannes. Destinée à rassembler le trousseau de la mariée, le linge et les économies du couple, elle faisait doublon, dans la salle commune, avec l'armoire de la belle-mère. Sa réalisation était l'objet d'une commande particulière auprès d'un ébéniste sculpteur local qui proposait aux parents des dessins et des modèles souvent inspirés des ornemanistes parisiens.

Armoire de Fécamp (Seine-Maritime) milieu du XIXe siècle.

Des motifs régionalisés

Gerbes de blé, râteau, cornes d'abondance, attributs des arts... brossent un « portrait » de ces propriétaires qu'ils soient agriculteurs, commerçants, nobles. Ils se mêlent à un riche répertoire floral : églantines, marguerites, roses... Si une armoire à rose unique était le modèle le plus simple, celle à plusieurs roses était le plus riche, beauté et prix dépendant en effet de l'ornementation et du nombre de ces fleurs. L'armoire normande se décline en autant de variantes que d'entités régionales : Seine-Maritime, Orne, Calvados, Eure et Cotentin.

A chaque département correspond un type particulier de décor : les marguerites dans l'Eure, les draperies et rinceaux à quatre enroulements à Tinchebray, les colonnes d'angles à Vire, la corniche en chapeau de gendarme dans le pays de Caux...

Des signes distinctifs

Pourtant, au-delà de ces variantes, l'armoire normande se reconnaît entre toutes à la corbeille de fleurs, au couple de colombes se becquetant, au carquois garni de flèches et croisé par une torche ou au panier fleuri sculptés en haut-relief au centre de la corniche. Tout aussi significatifs sont les médaillons obliques ornés de divers attributs sur les panneaux chantournés. Pour ces sculptures, on utilisait parfois le chêne de Prusse d'une texture plus souple et donc plus facile à travailler (il fut importé de Riga à Fécamps à partir de 1814).

"L'armoire normande se reconnaît entre toutes à la corbeille de fleurs, au couple de colombes se becquetant..."

Le musée du meuble normand

Dans ce musée revivent 150 pièces admirables de tous les styles et de toutes les époques (du XVe au XIXe siècle). Elles témoignent de l'abondante richesse, de la tradition populaire du meuble haut et bas normand. Des visites guidées (français - anglais) sont aménagées pour les groupes sur rendez-vous. Contact Musée du meuble normand 9, rue du Reculé 50800 Villedieu-les-Poêles Tél. : 02 33 61 11 78

Contact Atelier Bence 9, rue Lejemptel 94300 Vincennes Tél. : 01 43 98 24 91 Site : www.restaurationdemeubles.com E-mail : atelierbence@wanadoo.fr

Différentes essences

D'une manière générale, le chêne reste le bois de prédilection, notamment le chêne « merrain » dont on apprécie l'effet marbré très décoratif. Le merisier, l'orme et le sapin, bien que plus modestes, font partie des essences également utilisées. Participent à la richesse d'un modèle les garnitures, serrures et fiches en fer forgé pour les plus anciennes, en cuivre pour les plus récentes. Elles forment de délicats feuillages ou des motifs zoomorphes (têtes de coq, dauphins, cols de cygne) où sont gravées de paniers fleuris.

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