1m98 pour 82 kilos. Avec un tel gabarit, Marcel Sieberg s'est presque trompé de sport. Ces presque deux mètres ne feraient pas tache en basket-ball ou volleyball, mais ne sont pas non plus rédhibitoires dans le cyclisme. Surtout pour mener à vive allure un peloton, ou simplement un train entièrement dévolu à un sprinteur, vers l'arrivée. Le sprinteur en question, Andre Greipel, profite ainsi depuis 2008 de l'aide de son compatriote dans l'emballage final des courses qu'il dispute, voire remporte, après avoir été idéalement lancé par Sieberg. Doté lui-même d'une bonne pointe de vitesse, le natif de Castrop-Rauxel peut également l'utiliser à ses propres fins pour s'imposer les rares fois où il a carte blanche. Mais avec deux petits succès en sept ans de professionnalisme, Sieberg n'en a pas vraiment fait bon usage. C'était en 2005, dès la première saison pro, sur le Tour de Drenthe, puis l'année suivante dans le Grand Prix Jef Scherens. Rien d'autre depuis, ou si peu, sous forme d'accessits.
Notamment en 2007 sur Kuurne-Bruxelles-Kuurne, où Sieberg devait s'avouer vaincu par Tom Boonen. Ou sur le Trofeo Calvia, en 2009, par Gert Steegmans. Alors autant déployer ses grands compas à destination d'un leader, quitte à partager les lauriers, comme lors des quatre victoires de Greipel sur le dernier Tour de France, même si à ces occasions, Sieberg n'était pas le dernier poisson-pilote, mais une des premières rampes de lancement, Adam Hansen et Greg Henderson se chargeant eux de lancer Greipel dans les ultimes hectomètres. Sieberg, plus grand coureur du peloton, est ainsi facilement identifiable au milieu de ses pairs, même lorsque la masse de coureurs engagés dans une épreuve n'est pas à la planche ni en file indienne. Se trouver derrière Sieberg, c'est aussi une protection contre le vent, notamment de côté en cas de bordures. Les mécaniciens ou les fabricants de cycles, eux, ne sont en revanche pas à la noce quand il s'agit de trouver une machine à sa taille, ou de la régler à ses cotes. Si bien qu'il n'est pas rare que l'intéressé lui-même doive mettre la main au tournevis pour ajuster sa selle ou vérifier, visuellement puis en prenant sa position de course, que son vélo est bel et bien apte pour le service. Il peut alors déployer sa grande carcasse pour servir d'ombre à Greipel, et tant pis si celle du leader de l'équipe Lotto-Belisol empêche Sieberg de prendre son envol...
Plus grand coureur par la taille
Marcel Sieberg Né le 30 avril 1982 à Castrop-Reuxel (Allemagne) 1m98 - 80 kg - Sprinteur Débuts pros : 2005 Nombre de victoires : 2 Carrière : Team Lamonta (2005), Team Wiesenhof (2006), Milram (2007), Team High Road (2008), Team Columbia (2009-2010), Omega Pharma-Lotto (2011), Lotto-Belisol (depuis 2012) Palmarès : Tour de Drenthe (2005), GP Jef Scherens (2006) Tour de France : 2007 : 120ème ; 2011 : 141ème ; 2012 : 132ème Tour d'Italie : 2010 : abandon (19ème étape) Tour d'Espagne : 2009 : 122ème Site officiel : www.marcelsieberg.de
