Autopsie d'une championne du monde

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• Publié par: motorevue
• Publié le: 15 novembre 2012
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• Langue: Français

Extrait

Autopsie d'une championne du monde

En ne quittant jamais les deux premières marches du podium, hormis à Assen où Bautista l'a envoyé dans le décor, Jorge Lorenzo a décroché au Grand Prix d'Australie son second titre de champion du monde MotoGP. Aux mains du pilote espagnol, la Yamaha M1 a elle conquis de nouveaux lauriers, s'imposant à l'issue d'une saison marquée sous le sceau du changement. Cette année, en effet, les MotoGP ont vu leur cylindrée passer de 800 à 1000 cm3, l'alésage maxi fixé à 81 mm et leur poids mini à 157 kg, soit 4 kg de plus qu'en 2011. Pour s'imposer, Jorge Lorenzo a usé de son immense talent, mais aussi profité d'une machine performante sur chaque circuit et ce, dès l'ouverture du championnat. Ce qui ne fut pas le cas de la Honda RCV, et encore moins celui de la Ducati GP12. « Notre objectif était de conserver avec la 1000 l'équilibre et l'homogénéité de notre 800 », confie Kouichi Tsuji, le project leader de la Yamaha M1. Pour cela, les ingénieurs japonais ont conçu un nouveau moteur aux dimensions très proches de la version 2011, qu'ils ont incliné légèrement sur l'avant afin de modifier la répartition des masses de leur machine. L'empattement de la moto a lui aussi légèrement augmenté afin de gérer le surplus de puissance généré par les 200 cm3 supplémentaires du moteur. « Nous avons aussi sensiblement amélioré notre électronique, poursuit Tsuji. Que ce soit au niveau du wheeling control, du traction control ou du slide control, nous avons éliminé une bonne partie des petits défauts de notre système. » Avec une vitesse moyenne supérieure de 11 km/h par rapport à la 800, la M1 version 2012 a globalement roulé plus vite sur l'ensemble des circuits. Si à Jerez et Laguna Seca la différence de vitesse n'était pas très sensible, elle le fut davantage au Mugello avec une amélioration de près de 20 km/h en bout de ligne droite. En revanche, la vitesse de passage en courbe a diminué avec la 1000. De même que les distances de freinage se sont allongées. Sur le circuit de Motegi, Lorenzo a gagné 0,6 seconde au tour. Rien que dans la ligne droite du retour, la vitesse de pointe de la nouvelle M1 lui a permis de gagner 0,3 seconde. « Mais nous avons aussi perdu 0,2 seconde dans le T2, où la distance de freinage s'est rallongée de 17 mètres, précise le project leader de la M1. Qui dit moto plus lourde et plus puissante, dit machine plus difficile à arrêter et à faire tourner. » Les ingénieurs Yamaha s'en sont finalement bien sortis.