Il est arrivé à Agen le 5 juillet... où il était attendu depuis le 18 juin. Comme s'il s'agissait pour Johnson Falefa de ne pas faire mentir sa réputation de joueur manquant de rigueur et de discipline qui lui colle à la peau depuis son passage au Stade Toulousain. Mais le SU Agen qui a déjà connu un précédent du même ordre avec l'ailier fidjien Rupeni Caucaunibuca - finalement licencié en 2010 - est bien décidé à faire preuve de fermeté à l'égard de son jeune pilier droit samoan. "On attend beaucoup d'un joueur qui a les caractéristiques d'un joueur de haut niveau, mais pour l'instant, ce n'est pas encore à l'ordre du jour puisqu'il est revenu avec du retard, mais aussi avec beaucoup de kilos en trop" note Mathieu Blin. Et l'entraîneur des avants agenais de souligner : "Nous sommes autour de lui pour l'accompagner et pour qu'il s'occupe de lui avant de penser à ce qu'il va nous apporter". Johnson Falefa a été recruté pour solidifier une mêlée agenaise qui a parfois donné des signes de fébrilité la saison passée. "Il a travaillé à Toulouse avec Yannick Bru pendant deux ans et nous avons complètement confiance dans ce qu'il a appris. Il a un physique hors norme de droitier avec une grande explosivité, une vélocité et une puissance ballon en main sur quinze-vingt mètres assez extraordinaire qui est compliquée à arrêter pour ses adversaires. Il a une prise d'impact, capable de tenir très bas son vis-à-vis et de bloquer la poussée du gaucher". Des qualités en mêlée que le technicien agenais espère donc retrouver dans le jeu où Falefa peut trancher la défense adverse sur un petit périmètre. "Mais tout cela ne pourra être obtenu qu'à partir du moment où il sera en capacité d'enchaîner" précise Mathieu Blin. Le pilier samoan ne sera donc pas prêt pour la reprise du Top 14 le 18 août et il devrait même regarder les quatre premières journées de championnat depuis les tribunes... "On espère qu'il puisse donner les premiers signes de reprise à la fin août, mais il va falloir qu'il rentre parfaitement dans le rétro-planning qui a été organisé pour lui". Mathieu Blin a conscience de la tâche qui l'attend pour amener Johnson à son meilleur niveau. "Ce sont des joueurs qui sont éloignés de leur culture, de leur famille, de leurs racines, que ce soit dans le rugby, mais aussi et surtout dans leur vie quotidienne et c'est toujours compliqué pour eux" assure-t-il, en relevant des signes encourageants dans l'attitude de Johnson Falefa. "Il est irréprochable sur le travail fourni depuis son arrivée. Il est en dehors du groupe et il travaille en parallèle car on ne lui a pas octroyé ce droit. Il l'a d'ailleurs compris et il a aussi compris que c'était à lui d'assumer ce qu'il avait fait". L'ancien pensionnaire du centre de formation du Stade Toulousain qui a très peu joué ces deux dernières saisons - "il y avait la concurrence, mais aussi des problèmes relationnels avec son cousin Census Johnston qui ont fait qu'il a été écarté du groupe" - va devoir également rattraper le retard pris au niveau du rythme de la compétition. Dans son nouveau club, il est donc très accompagné par le staff et les préparateurs physiques. "Nous sommes en attente et nous serons intransigeants sur les efforts qu'il devra fournir car il est très attendu" note Mathieu Blin qui espère pouvoir disposer, sans trop tarder tout de même, d'un joueur de ce calibre.
