Interview de la capitaine de l équipe de France de rugby féminin
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Interview de la capitaine de l'équipe de France de rugby féminin

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8 mars 2011 -Rugbynews.fr. Marie-Alice, comment avez-vous découvert le rugby ? Je baigne depuis ma naissance dans le rugby puisque mon père a entrainé ...

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Interview deMarie-Alice Yahé, capitaine de l'équipe de Franceféminine de rugby
8 mars 2011 -Rugbynews.fr
Marie-Alice, comment avez-vous découvert le rugby ?
Je baigne depuis ma naissance dans le rugby puisque mon père a entrainé un club et mes deux frères y jouent. Ensuite, j’ai commencé à le pratiquer à l’université.
Qu’est-ce qui vous a plu dans le rugby, un sport considéré comme agressif, brutal et réservé aux hommes ?
Ce qui m’a plu, c’est le jeu en lui-même ainsi que les valeurs du rugby. Etant une grande sportive, ce sport pouvait me permettre de mettre en place ma vitesse, mon agressivité ainsi que mon intelligence de jeu au service d’un sport collectif.
Votre entourage vous a-t-il soutenu dans le choix de faire du rugby à haut niveau ?
Mon entourage a été étonné que je veuille pratiquer ce sport. Etant en centre de formation d’athlétisme, il n’y avait aucune raison que je pratique le rugby. Il m’a fallu une semaine pour être sûre de ma décision. Maintenant, ils me soutiennent à 100% et n’ont loupé aucun de mes matches depuis le début de ma carrière internationale.
La féminité dans le rugby est-elle encore un tabou ?
Oui, c’est un tabou pour beaucoup de gens. Le rugby féminin n'est pas encore assez médiatisé pour prouver à certains qu'on peut être une femme tout en jouant au rugby, explique la Tricolore. C'est aussi l'image ancienne de ce sport que les gens perçoivent. C'est vrai qu'il y a de l'agressivité, de la vitesse, mais dans d'autres sports féminins, il y en a aussi. Et pourtant, on ne colle pas la même image que celle du rugby. Généralement, on ne ressemble pas à ce que les gens peuvent s'imaginer car à haut niveau, on est physiquement préparé et on s'entraine énormément.
"Un sport peu médiatisé et pas suffisamment aidé"
Pensez-vous que les femmes ont aujourd'hui acquis toute leur légitimité dans le monde du rugby ?
Ce serait mal vu de ma part de dire le contraire. Oui, on a notre place qui est différente de celle des garçons. Mais notre rugby est moins basé sur le combat, mais plutôt axé sur la vitesse, l’évitement et le contournement. C’est notre rugby qui a entièrement sa place, sinon il n’y aurait ni l’équipe nationale ni une telle évolution de ce sport avec une augmentation des licenciées pour le rugby féminin.
Aujourd’hui, comment arrivez-vous à jongler entre votre vie privée et votre vie sportive ?
N’étant pas encore professionnel, nous arrivons à gérer les deux. Mais en jouant à haut niveau, c'est compliqué detrouver un travail qui vous laisse assez de temps. Du coté de ma vie privée, c’est facile à gérer. C’est juste une passion, donc si on veut la pratiquer, on arrive toujours à trouver le temps. C’est un emploi du temps assez chargé avec des conditions de vie particulières, mais mon entourage l’accepte très bien.
Quelle image avez-vous du sport féminin aujourd'hui ?
En développement pour certains sports. Mais, je ne le trouve pas encore assez médiatisé et pas suffisamment aidé. Je reconnais tout de même qu’il y a une évolution, mais qu’elle est encore faible par rapport à la différence qu’il y a avec les hommes dans la pratique de disciplines similaires.
"Une équipe en pleine reconstruction"
Capitaine de l’équipe de France de rugby, pensez-vous représenter les valeurs féminines de ce sport ?
J’espère bien. En tout cas, j’espère que c’est pour cela que l’on m’a donné le capitanat. Le fait d’être capitaine me donne plus de responsabilités, ainsi qu’une certaine exemplarité à avoir sur le terrain. C’est une grande fierté, mais difficile à assumer.
Après votre défaite face à l’Angleterre (16-9) , quels sont vos objectifs pour cette fin de Tournoi des Six Nations ?
L’objectif, c’est de gagner face à l’Italie à l’extérieur et de battre le Pays de Galles àla maison pour les deux dernières journées du Tournoi des Six Nations. Ce sont deux matches sont à notre portée et ils nous permettraient de terminer à la seconde place. Au vu de la défaite face à l’Angleterre, on n'était pas si loin que cela.
Pensez-vous déjà la Coupe du monde de 2014 ?
J’y pense forcément. Quand on m’a proposé le capitanat, on m’en a parlé. Si on ne change pas un staff, c’est pour l’emmener vers la prochaine Coupe du monde. Moi, je viens de terminer la précédente, qui n’est pas si loin. C’est dans un coin de ma tête, maintenant, on va prendre les événements les uns après les autres car notre équipe est en pleine reconstruction avec la venue cette année de nouvelles joueuses. Il y a encore trois ans à attendre donc on y va année par année et on s’en préoccupera quand cela s’en rapprochera.
Toujours éliminés en demi-finales de Coupe du monde. Ne pensez-vous pas qu’un titre mondial offrirait plus de reconnaissances au rugby féminin ?
Forcément car on s’attarderait plutôt sur une équipe championne du monde que quatrième du dernier mondial. De là dire que nous n’avons pas eu assez d’aides jusque-là, ce n’est pas vrai au vu de nos troisièmes et quatrièmes places en Coupe du Monde. Pour se faire connaître, il faut avoir des aides à cotés, mais on sait que c’est dure à avoir. Mais si on veut que le rugby féminin se développe davantage, il nous faudra plus de médiatisation.
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