les dessous du sport féminin
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Simon Barthélémy pour lalsace.fr. « L'année du sport féminin 2010 » (1), premier ouvrage rétrospectif exclusivement consacré aux championnes françaises, a ...

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Langue Français

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Un livre et une nuit pour explorer les dessous du sport féminin
Simon Barthélémy pour lalsace.fr
« L’année du sport féminin 2010 »
(1)
, premier ouvrage rétrospectif exclusivement consacré aux
championnes françaises, a été présenté lors d’une Nuit du sport féminin. Objectif : lutter contre
les discriminations dont les femmes sont encore l’objet dans la pratique du sport.
La ministre des sports Chantal Jouanno, championne de France de karaté, a inauguré la première
Nuit du sport féminin, le 9 décembre dernier au Musée National du Sport, à Paris. L’événement avait
pour objectif de mettre à l’honneur toutes les pratiques sportives par les femmes, et pas seulement
celles le plus volontiers mises en valeur par les médias, parce qu’elles correspondent aux stéréotypes
de grâce et de beauté féminine (gymnastique, tennis, patinage).
Des témoignages ont permis de saisir les sacrifices que les femmes doivent faire pour être au meilleur
niveau. Sommée par son mari de choisir entre faire un enfant et participer aux JO de 2012, la lutteuse
Audrey Prieto s’est ainsi retrouvée seule parce qu’elle n’a pas voulu renoncer à ses rêves olympiques.
D’autres championnes ne peuvent même pas espérer y participer, parce que leur discipline n’est pas
olympique, contrairement aux hommes (par exemple la skieuse de vitesse Karine Dubouchet), ou
parce qu’elle n’est pas inscrite une année : « Afin d’alléger le programme des Jeux, les tournois
d’escrime par équipes féminine doivent renoncer à une épreuve, par roulement entre les armes »,
explique la sabreuse Léonore Perrus. « En 2012, ce sera le sabre, et je ne serai donc pas sûre d’y
être. En revanche, on ne demande pas aux hommes de choisir. »
« Une chape de plomb masculine »
Mais ce n’est là que la face visible des inégalités dont les femmes sont victimes dans l’accès aux
sports. « Dans les milieux défavorisés, les jeunes filles pratiquent deux fois moins d’activité sportive
que dans d’autres milieux », s’indigne Chantal Jouanno, qui voudrait « soulever cette chape de plomb
masculine. » « Je connais le cas d’une adolescente qui s’est fait tabasser lorsque sa famille a appris
qu’elle faisait du foot », affirme Carine Bloch, ancienne chargée des sports à la mairie de Strasbourg
et vice-présidente de la Licra (Ligue internationale contre le racisme et l’antisémitisme), qui
coorganisait cette Nuit du sport. « On doit donc faire beaucoup de sensibilisation, car le sport est un
vecteur d’émancipation des femmes essentiel face à l’emprise des grands frères ou des intégristes
dans les quartiers. » Chantal Jouanno voudrait d’ailleurs que les femmes s’inscrivent davantage dans
les clubs : « Elles font autant de sport que les hommes, mais n’adhèrent pas à des clubs. C’est
dommage car une des vertus du sport est de retrouver des lieux collectifs où l’on peut partager au-
delà des clivages sociaux ou d’origine. »
La ministre n’écarte par ailleurs pas l’idée de quotas pour que les femmes soient davantage présentes
dans les instances décisionnelles : elles ne dirigent que 10 fédérations sportives sur 120.
(1)
L’année du sport au féminin, Les Editions, 2010, 135 pages, 28 euros.
Une
année
auprès
des
sportives
Du titre de meilleure handballeuse du monde décroché par Allison Pineau à la retraite d’Amélie
Mauresmo, un livre revient pour la première fois sur une année de sport féminin. Deux journalistes de
L’Équipe, Alexandre Roos et Henri Seckel, se sont pliés aux obligations du genre rétrospectif : la
frise chronologique présentant les faits marquants de 2010, de belles photos des grands évènements.
On
revit
les
médailles
des
françaises
aux
JO
d’hiver,
le
triomphe
de
nos
sprinteuses
aux
championnats d’Europe d’athlétisme, ou encore la déception des filles de l’OL en finale de la Ligue
des champions. Mais on trouve aussi de passionnants reportages au long cours auprès des
footballeuse du PSG, des handballeuses de Toulon, ou de boxeuses de Clichy-la-Garenne. Ainsi
qu’une
longue
interview
de
Kristina
Mladenovic,
grande
espoir
du
tennis
français.
« Parce que les enjeux médiatiques et économiques ne sont pas les mêmes que chez les hommes,
les sportives sont plus accessibles, et racontent plus facilement les dessous du sport », raconte
Alexandre Roos. Faut-il alors souhaiter que le sport féminin atteigne le même degré de show business
que chez les hommes ? Les deux journalistes en doutent.
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