Sport : ces femmes qui arbitrent des hommes
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8 mars 2012 – Sport : ces femmes qui arbitrent des hommes. Créé le 07-03-2012 à 17h32. Par Benjamin Harroch. Arbitrer des hommes quand on est une ...

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Sport : ces femmes qui arbitrent des hommes Créé le 07-03-2012 à 17h32 Par Benjamin Harroch Arbitrer des hommes quand on est une femme, est-ce vraiment plus difficile ? Des arbitres témoignent. Arbitre n'est pas un métier facile. Encore plus quand on est une femme et qu'on a face à soi de grands gaillards, assoiffés de victoires. En France, elles sont 43.000 (sur 210.000) à relever le défi. Parmi elles, seule une petite poignée officie devant des hommes. Pour y parvenir, il leur faut non seulement être meilleures que leurs congénères masculins, mais aussi (et surtout) posséder une grande force de caractère pour prouver leur légitimité et gagner le respect des joueurs. Heureusement, tous ne sont pas machos. A l'occasion de la journée de la femme, ce jeudi 8 mars, des arbitres témoignent. Sylvie Bros, arbitre internationale et conseillère rugby territorial (CRT), en charge du développement du rugby féminin : « Je n'ai jamais eu de problème particulier. Je pense qu'ils sont dans un premier temps surpris. Très vite, ils se rendent compte que nous sommes aussi capables que les hommes de les arbitrer. Alors, ils nous respectent. Un respect peut-être même plus grand que celui l'égard des arbitres masculins. » qu'ils ont a
Viril mais correct, le rugby est exemplaire, à en croire Sylvie Bros :
« Il y a de plus en plus de femmes qui arbitrent. Les tests de recrutement sont les mêmes que chez les garçons. Il n'y a pas de distinctions. Hommes ou femmes, peu importe, seule la compétence compte. »
Reste qu'aucune femme n'arbitre aujourd'hui des hommes en Top 14, dans le Tournoi des VI nations ou en coupe du monde.
Pour l'ancienne arbitre assistance de footballNelly Viennot, l'absence de femmes au plus haut niveau est justement due à l'uniformisation des tests de recrutement. En 2010, elle n'a pas été sélectionnée pour la coupe du monde en Afrique du Sud pour… un dixième de seconde. Cette saison, seule une femme arbitre chez les professionnels, en ligue 2. Aucune en Ligue des champions. Nelly Viennot s'interroge :
« N’est-il pas préférable de bien juger un hors jeu ? Les femmes ne peuvent pas rivaliser en es hommes. C'est physiologique. »vitesse avec l
Autrement dit, Nelly Viennot, en charge de l'arbitrage féminin à la fédération française de football, réclame plus d'équité. Mais toutes les arbitres ne sont pas d'accord. Sylvie Bros : « quele recrutement soit Si nous voulons arbitrer des hommes, il n'y a pas de raison pour sexué. » Derrière cette divergence, pointe l'éternel débat sur la discrimination positive. L'ancienne arbitre de basket-ball Chantal Julien n'a pas attendu qu'il soit résolu pour devenir la première (et aujourd'hui encore l'unique) femme à arbitrerun match masculin aux Jeux Olympiques. Elle s'est donc battue avec ses armes : « Dans mon sport, il faut être plus fort que les hommes. Il est plus difficile de se faire respecter quand on est une femme. Sans une grosse personnalité, ce n'est même pas la peine d'entrer sur le terrain. »
Aujourd'hui superviseur-instructeur pour la Fédération internationale de basket-ball amateur (Fiba) après 15 ans d'arbitrage au plus au niveau, Chantal Julien se souvient de ses débuts :
« Ca n'a pas été évident. Il y avait des regards de travers et des petites réflexions. En tant qu'arbitre, on ne peut pas répondre. J'ai donc du prouver mes compétences sans broncher. Avec le temps, on accumule de l'expérience. Surtout, on gagne le respect des joueurs et r mon prénom et des entraîneurs. A la fin de ma carrière, beaucoup m'appelaient pa réciproquement. »
Nonobstant, Chantal Julien a failli poser définitivement son sifflet en 2004 après avoir été "injustement" sanctionnée par la fédération pour une erreur d'arbitrage. Elle raconte :
« C'était lors d'un match de Pro A entre Pau et Dijon. Une bagarre éclate entre Cyril Julian et un joueur de Dijon. A ce moment là, j'étais à l'autre bout du terrain. L'un de mes adjoints était devant les faits. Pourtant, il m'a laissée me débrouiller. Au final, il a été le 'Athènes, seul à ne pas être sanctionné. Si je n'avais pas été sélectionnée pour les JO d j'aurais démissionné. »
Anecdotique, cette histoire montre bien à quel point il reste difficile pour une femme de s'imposer dans un milieu où les hommes ont l'habitude de régner en maître. Une fois joueurs et entraineurs convaincus, les femmes doivent faire face au machisme de certains de leurs collègues masculins. En cette journée de la femme, imaginer leurs têtes quand Chantal Julien a été désignée à la surprise générale pour arbitrer le match Allemagne-USA aux JO de Pékin est une piqure de rappel. Dans le sport (comme ailleurs), l'égalité des droits entre homme et femme est loin d'être acquise. Et ce alors que le préambule de la Constitution française de 1946 garantit à "la femme, dans tous les domaines, des droits égaux à ceux de l’homme."L'Association Française du Corps Arbitral Multisports (AFCAM) œuvre dans ce sens depuis sa création en 1985. Son président Patrick Vajda :
« Larbitrage féminin est un thème que l'on aborde régulièrement. On organise un colloque sur le sujet tous les deux ans auquel participent environ 60 % des fédérations. Pour la plupart, elles écoutent nos recommandations et les appliquent. Mais nos statuts nous empêchent de nous immiscer dans leurs affaires. Il a fallu dix ans pour que les femmes arbitres ne soient plus obligées de porter des cravates. Aujourd'hui encore, elles s toujours de n'ont pas toujours de tenue adaptée. De même, elles ne disposent pa vestiaire propre. » Le principal blocage viendrait donc des fédérations sportives. Dont les dirigeants sont majoritairement des hommes. Et pas seulement en France : selon Patrick Vajda, l'absence de parité dans les commissions internationales d'arbitrage empêche le développement de la pratique féminine : « Les commissions d'arbitrage des fédérations internationales sont à 90% aux mains des , ce n'est pas prêt de changer. » hommes. Comme les règles viennent d'en hautPetite lueur d'espoir : les arbitres françaises de handball, Julie et Charlotte Bonenvatura, seront au sifflet au JO de Londres. Source :http://tempsreel.nouvelobs.com/journee-de-la-femme/
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