Un palais du IVe siècle à Carthage - article ; n°1 ; vol.108, pg 101-118
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Description

Comptes-rendus des séances de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres - Année 1964 - Volume 108 - Numéro 1 - Pages 101-118
18 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1964
Nombre de lectures 49
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

Monsieur Gilbert Picard
Un palais du IVe siècle à Carthage
In: Comptes-rendus des séances de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, 108e année, N. 1, 1964. pp. 101-
118.
Citer ce document / Cite this document :
Picard Gilbert. Un palais du IVe siècle à Carthage. In: Comptes-rendus des séances de l'Académie des Inscriptions et Belles-
Lettres, 108e année, N. 1, 1964. pp. 101-118.
doi : 10.3406/crai.1964.11682
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/crai_0065-0536_1964_num_108_1_11682PALAIS DU IVe SIÈCLE A CARTHAGE 101 UN
nienne, qui eût fourni pourtant, semble-t-il, bien des commentaires
d'une précieuse authenticité, par exemple dans les pages consa
crées à l'étude du dieu « Adad en Mésopotamie du ixe au vne siècle ».
La confrontation du document figuré avec les textes est extrême
ment souhaitable, chaque fois qu'elle est possible ; mais l'auteur a
craint sans doute de trop allonger son mémoire, dont, au reste, le
titre très réservé lui donnait le droit de ne pas chercher à tout dire.
Et je crois, comme le R.P. de Vaux, qu'il faut louer les mérites de ce
travail qui montre beaucoup de connaissances et, dans l'ensemble,
est excellent.
Qu'il me soit permis de conclure ce rapport en félicitant l'École
archéologique française de Jérusalem et particulièrement son
éminent Directeur, notre confrère, pour leur activité si féconde
au cours de l'année 1962-1963, activité d'autant plus méritoire
que la situation politique générale dans cette partie du Proche-
Orient n'est pas toujours très favorable aux entreprises scientifiques,
et en formulant le vœu que cette École, que notre Académie est
heureuse de patronner, poursuive longtemps sa tâche glorieuse dans
le domaine de l'archéologie palestinienne, conformément aux tradi
tions inaugurées jadis par le R.P. Lagrange et par le R.P. Hugues
Vincent.
SÉANCE DU 8 MAI
PRESIDENCE DE M. ANDRE GRABAR
Le Ministre de l'Éducation Nationale adresse à l'Académie les
propositions du Directeur de l'École française d'Athènes pour
l'année 1964-1965, relatives au renouvellement des missions des
membres de cet établissement.
Ces propositions sont renvoyées à la Commission des Écoles
françaises d'Athènes et de Rome.
M. Gilbert Picard, correspondant de l'Académie, fait un exposé
sur un palais du ive siècle à Carthage.
COMMUNICATION
UN PALAIS DU IVe SIÈCLE A CARTHAGE,
PAR M. GILBERT PICARD, CORRESPONDANT DE L' ACADÉMIE.
Dans les derniers jours de novembre 1960, un chantier des Tra
vaux publics de Tunisie occupé à construire une route reliant l'aér
odrome d'El Aouina à la résidence de Sayda (au pied de la colline
de Borj Jedid) habitée par le président Bourguiba, découvrait au
pied de la colline dite de Junon, un vaste édifice romain pavé de COMPTES RENDUS DE L' ACADÉMIE DES INSCRIPTIONS 102
magnifiques mosaïques. L'Institut national archéologique, dirigé
à cette époque par M. H. H. Abdulwahab, se préoccupa aussitôt
de relevei ces pavements et de les mettre en lieu sûr ; ils furent
transportés à l'Antiquarium de Carthage, aménagé dans la Villa de
la Volière, et y sont actuellement conservés. L'Institut archéolo
gique a bien voulu nous confier le soin de publier cet ensemble ;
cette tâche très difficile exige un travail collectif auquel ont bien
voulu déjà contribuer M. J. W. Salomonson, du Musée de Leyde et
Mlle M. Lemée. Ce sont les premiers résultats, tout à fait provisoires,
de ce travail que nous voudrions aujourd'hui exposer, nous propo
sant de les compléter au cours du séjour que nous devons faire cet
été à Tunis.
Bien que les circonstances de la découverte n'aient pas permis de
relever exactement l'architecture de l'édifice, d'ailleurs très ruinée,
les indications recueillies sur place par MM. Allègue, qui dirigea
les travaux, A. Lézine et L. Foucher, permettent d'en dresser un
plan schématique. Le « palais » — appelons-le ainsi provisoirement
— occupait Yinsula limitée par le Kardo i et le Kardo n d'une part,
le Decumanus n et le Decumanus ni d'autre part. Il se trouvait au
pied de la colline, à environ 5 mètres en contre-bas d'un édifice à
colonnes publié et restauré par MM. Poinssot et Lantier, sur lequel
nous reviendrons tout à l'heure1. La disposition d'ensemble est
simple : une cour rectangulaire, ceinte par un portique et contenant
une fontaine donne accès, du côté nord-ouest, à une vaste salle rec
tangulaire pavée par la mosaïque des chevaux. Vers l'Est, le por
tique était bordé de plusieurs chambres ; au-delà, un triclinium
dont la mosaïque représente notamment les bustes des Saisons,
appartenait, à l'origine, à une autre maison et fut rattaché à celle
des chevaux lors d'un remaniement.
Nous étudions rapidement les principales mosaïques :
1) Le portique de Ja cour2 était orné sur trois côtés d'épaisses
guirlandes de laurier, alternativement vertes et jaunes. Ces guir
landes dessinent de grands hexagones qui se recoupent de manière
à en déterminer d'autres plus petits ; dans chacune des cases hexa
gonales ainsi délimitées se trouve l'image d'un chasseur ou celle d'un
animal ; les figures se trouvant dans deux cases contiguës sont
associées ; on a ainsi, dans la seule partie que nous ayons pu étudier,
un venator se préparant à lancer un lasso sur un ours, un cavalier
attaquant un cerf à l'épieu ; enfin un venator attendant le choc d'une
panthère. Entre les cas^s hexagonales subsistent des losanges dont
1. B.A.C., 1921, p. lxi et 87-94, 1922, p. xl, xli, xlix, lx-lxiii. G. Picard, Carthage,
p. 37-39 et 93.
2. J. W. Salomonson, Romeinse Mozaiken uit Tunesie, p. 25, n° 2, jaquette de couver
ture et flg. 28. PALAIS DU IVe SIÈCLE A CARTHAGE 103 UN
certains contiennent des protomés, d'autres un simple losange plus
petit. La bordure est formée d'un ruban onde dont les replis enfe
rment des fleurons lotiformes1. Cette mosaïque présente la plus
grande analogie avec un des pavements des Bains des Protomés2
de Thuburbo Majus3 que L. Poinssot et P. Quoniam ont daté, avec
beaucoup de vraisemblance, de l'époque tétrarchique ; une autre
mosaïque des mêmes thermes s'apparente à son tour beaucoup à
celle du grand péristyle de Piazza Armerina4.
2) Sous le même portique la partie qui s'étend en avant de la grande
salle nord-est était occupée par un vaste tableau représentant une
scène de chasse (fig. 1). Celle-ci se trouve répartie sur trois registres
superposés ; en haut, de gauche à droite, on voit d'abord un cavalier
qui accourt ; le bras droit levé vient de lancer un javelot qui a
blessé un lion ; ce fauve s'acharne sur un second chasseur tombé à
terre, qui se protège de son bouclier, mais est menacé sur sa droite
par un léopard ; au-delà d'un arbre, un second cavalier vient aussi
porter secours à son compagnon. A droite du registre enfin, un
troisième chasseur monté sur un cheval dont la croupe porte une
marque de propriétaire, constituée par trois palmes et une sorte
de colonnette, attaque de la lance un léopard. Le second registre est
très mutilé ; subsistent seulement à gauche un personnage à pied
levant le bras, puis un cavalier capturant au lasso un onagre, un
tigre dévorant un cheval ; enfin la tête d'une lionne rugissant à
l'entrée de son antre. Au troisième registre, plus endommagé encore,
nous trouvons à gauche un tigre dévorant un herbivore, un arbre,
un homme à pied tenant probablement en laisse un très gros chien,
enfin les restes d'une antilope, d'un léopard bondissant et d'un cerf
assailli par un tigre. Ce tableau présente par son sujet et par son
style de grandes analogies avec la célèbre chasse tropicale de Piazza
Armerina et avec une chasse d'Hippone5. Dans les trois cas nous
1. Sur ce type de bordure cf. D. Levi, Antioch Mosaic Pavements, p. 454 sq. et
G. Ch. Picard, Karthago, III, 1952, p. 177.
2. Nous demeurons extrêmement sceptique quant à la thèse d'A. Lézine, Architecture
romaine d'Afrique, p. 93-94, qui veut reconnaître dans cette construction une maison
chauffée par hypoc

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