La Ville lumière : anecdotes et documents historiques, ethnographiques, littéraires, artistiques, commerciaux et encyclopédiques

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• Paris

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• Langue: Français
• Poids de l'ouvrage: 47 Mo

Extrait

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Anecdotes et Documents
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«ISTORIQUES, ETHNOGRAPHIQUES
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LITTÉRAIRES, ARTISTIQUES
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PARIS
DIRECTION ET ADMINISTRATION
LOUIS-LE-GRAND,25, RUE 25
1909 ^éî
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'^Tdsr^* :in^-S^r::Promenade à travers Paris
AVANT-PROPOS
_,OMBiEN de séductions et de souvenirs évoque le nom de Paris, la
grand'ville !
« Qui regarde au fond de Paris a le vertige, écrit Victor Hugo.
Rien de plus fantasque, rien de plus tragique, rien de plus su-
perbe. Paris est sur toute la terre le lieu oii l'on entend le mieux
frissonner l'immense voilure du progrès. » Est-ce de là que vient
l'attrait irrésistible que Paris exerce sur le monde, et qui durera tant que les
hommes seront sensibles aux délicatesses et aux fantaisies de l'esprit, aux beautés
de l'art, aux agréments de l'élégance et du plaisir?
Un grand poète, Henri Heine, que les Français ont toujours aimé à recon-
naître pour un des leui^s, a parlé maintes fois de l'effet de surprise et de ravisse-
ment que Paris produit sur tous les étrangers. Chez quelques-uns cette admiration
n'est pas exempte de quelque crainte ; ils éprouvent \in sentiment de méfiance,
de révolte même pourrait-on dire ; les autres ne cherchent pas à résister au
charme étrange et si puissant qui les gagne : au piTmier abord ils reconnaissent
qu'ils viennent de prendre contact avec leur patrie d'élection.
Nombre d'entre eux ont gardé la nostalgie de la Ville Lumière au sein de leur
propre pays. Il a peut-être des villes plus opulentes ou plus attirantes par lay
beauté des paysages et la douceur du climat, il len'en est aucune dont charme
soit aussi puissant.
—L'apôtre de la République Universelle, Anacharsis Clootz et le témoi-
—gnage d'un étranger doit avoir pour nous une plus grande valeur voulait faire
de Paris commune centrale du globe c'était pour lui « le centre de la régéné-la ;
ration humanitaire, le lieu sacré, la ville par excellence ».
Quant aux Parisiens, qui, pour la plupart cependant, ne peuvent se vanter
de bien connaître c'est une tendresse vivace et exclusive qu'ils ressententParis,
«pour leur Ville ; tous pourraient dire comme Montaigne : Paris a mon cœur
dès mon enfance, et m'en est advenu des choses excellentes plus j'ay vu;
depuis d'autres villes belles, plus les beautés de cette cy peult et gagne en mon affec-
que rechargée de pompes estran-tion. Je l'ai/iu- eu cllc-niènie et plus en son être seul
»gières je l'aime tendrement, jusques à ses verrues et à ses taches.;
Et le Paris de Montaigne était loin cependant de ressembler au Paris d'au-
jourd'hui, brillantes, ses avenues spacieuses et ses voiesavec ses rues larges et
triomphales. disparaissent de jour en jour, au grandLes verrues et les taches
revivre par ladésespoir des fervents du passé qui s'appliquent sans cesse à faire
chronique et par l'image les souvenirs qui s'en vont.LA VILLE LUMIERE4
l'histoire exacte etde nombreuses sociétés se sont formées pour écrireEt
travaillede la ville. La Commission du Vieux-Parispatiente de chaque quartier
coin de l'univers dans lequel, ainsisans relâche à conserver la physionomie de ce tout entier : Orhcmque le dit un vieux dicton parisien, nous vo3-ons
videmus : nous voyons le monde dans la Ville.in Urbc
s'efforce de reconstituer les aspects diversL'n groupe d'écrivains et d'artistes
militants d'entre eux, nouset attachants du Paris de jadis. Au nombre des plus
pouvons citer: Edouard Détaille, Georges Cain, André Hallays qui, dans ses
intitulés En mène contre les vandales une campagnecharmants articles flânant,
déplorersi intéressante et si courageuse. Et certes, l'on ne peut s'empêcher de
les obligations qu'impose l'hygiène et le progrès chaque fois que s'anéantit sous
la pioche du démolisseur quelqu'un de ces coins évocateurs, restés jusqu'alors à
de Paris.peu près intacts, ovi vit et palpite ce que l'on pourrait appeler l'âme
Ce sont quelques-uns de ces souvenirs que nous voudrions raconter. Dans
la longue promenade nous allons entreprendre à travers Paris, nous vou-que
drions à l'occasion des rues, des maisons et des monuments qui s'offriront à nos
yeux rappeler quelques faits historiques dont ils furent les témoins et qu'ils font
soudain ressusciter devant quelques-unes desnous. Nous voudrions signaler
importantes maisons de commerce et entreprises industrielles qui contribuent à
faire de Paris une des villes les plus riches et les plus séduisantes du globe.
Si les grands soldats font la gloire d'une nation, commerçants fontles grands
sa richesse. Les Jacques Cœur, les Marco Polo, les Côme de Médicis n'ont-ils pas
rendu d'aussi grands services à leur patrie que les noms les plus glorieux? Le
commerce, qui embrasse l'universalité des choses utiles, est un puissant moyen
de progrès il est le signe le plus
; certain d'une civilisation avancée.
La guerre est l'instnmient propre de la barbarie, le commerce est celui des
hommes civilisés et n'est rien moins que l'organe de la solidarité universelle.
Paris répand sa lumière dans le monde entier, non seulement par l'éclat des
lettres, des arts et des sciences, mais aussi par son industrie et son commerce
qui occupent un rang prépondérant. Il est certain que nulle des grandes cités
célèbres dans l'histoire n'a eu la même puissance derayonnement. Nulle n'a exercé
nn prestige si absolu et irrésistible, que les frivolités de ses modes et de ses usages
s'imposent jusqu'aux extrémités du monde. Orbcm in Urbc videmus!
Ce n'est pas une —histoire de Paris que nous voulons tenter pareilici un
sujet épuiserait la matière de plusieursvolumes —
; c'est la mise en scène,avec les
décors et les accessoires, de quelques événements essentiels et de quelques détails
pittoresques. Nous voudrions en deux mots esquisser la physionomie du Paris
d'autrefois à travers le Paris lUoderne.
Avant de commencer cette étude, ou plutôt cette promenade que nous nous
efforcerons de rendre aussi pittoresque qu'intéressante, nous voudrions d'abord
adresser nos remerciements aux nombreux collaborateurs venus nousqui sont
aider dans nntrr taclir .11 nous :i|.ii.,rtant leur précieux concours.