Les races de l Afrique australe - article ; n°3 ; vol.1, pg 323-330
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Description

Annales de Géographie - Année 1892 - Volume 1 - Numéro 3 - Pages 323-330
8 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1892
Nombre de lectures 88
Langue Français

Extrait

Dr Meyners d'Estrey
Les races de l'Afrique australe
In: Annales de Géographie. 1892, t. 1, n°3. pp. 323-330.
Citer ce document / Cite this document :
Meyners d'Estrey Dr. Les races de l'Afrique australe. In: Annales de Géographie. 1892, t. 1, n°3. pp. 323-330.
doi : 10.3406/geo.1892.18076
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/geo_0003-4010_1892_num_1_3_18076RACES DE L'AFRIQUE AUSTRALE. 323 LES
sur la falaise qui domine le village et la mer d'une trentaine de mètres>
ni d'aller voir les ruines d'un ancien, construit en pierre par des
Vazaha, sans doute des Arabes.
Maûomba est habité par 100 Sakalaves. ."() Makoas, 2 Indiens, (les
derniers, établis depuis peu de temps, travaillent pour le compte de
deux maisons de Mainty-Rano. Ils achètent, comme partout, les peaux,
l'ébène, le caoutchouc, la cire. Les bœufs ne sont pas chers à Maùomba;
ils valent, suivant les dimensions, (î, 8. 10 brasses de toile. La peau
d'un beau bœuf vaut î, •">, '» brasses quand elle est fraîche. J'ai vu tuer
trois bœufs dans le même jour; chaque peau a été vendue 2 lambas,
Í brasses, à peu près A francs. Toute la chair de l'animal conte donc,
moins que la peau. Quand on en a trop, on la sale, on la .sèche et on
l'envoie à Zanzibar, à Mayotte, où les misérables s'en nourrissent.
Tokavy. le chef, voudrait que les Blancs viennent s'installer ici pour
y faire du nommera1, importer des toiles, de la poudre, des fusils, du
rhum; il veut faire concurrence à Mainty-Rano. Il me prie d'examiner
la falaise et la montagne qui sont au nord de Mafiomba: on lui a dit
qu'il y avait de l'or... .J'ai été voir la montagne; j'ai cassé des cailloux
toute l'après-midi; mais je n'ai pas trouvé trace de quartz aurifère.
S'il y en a, c'est dans l'intérieur, en remontant la rivière de Maùomba»
qu'on pourra en trouver.
Le village est enseveli sous les arbres.
7 février. — Nous allons vers Mainty-Rano. Nous côtoyons la mer
sur le sable que la vague arrose. Un bon vent du nord tempère la
chaleur; le ciel est couvert de nuages : on marche bon train sur le
sable humide. Nous traversons en pirogue la rivière de Maûomba, puis
le petit bras de mer de Mitampe, avec de l'eau jusqu'aux, épaules, puis
le bras d'Ampandahy à la nage, enfin le bras de mer de Namela, le
cours d'eau d'Ampiky, et nous arrivons à Kivanorano... A ."> heures,
nous sommes en vue de .Mainty-Rano et nous avons fait 3(i kilomètres
Marcel Dubois.
LES RACES DE L'AFRIQUE AUSTRALE
L'Afrique; australe offre un vaste champ d'études ethnographiques
et anthropologiques. Il y a là des naturels à l'état primitif comme il y
en a d'autres qui ont déjà un certain degré de civilisation. On y ren
contre deux peuples qui diffèrent entre eux sous tous les rapports et qui
se subdivisent en un grand nombre de tribus ayant chacune ses mœurs
et ses coutumes. De plus on y trouve représentées les trois espèces de
peuples sauvages, nomades, agriculteurs et éleveurs de bétail. 32i ANNALES DE GEOGRAPHIE.
Comme les indigènes de l'Afrique australe demeurent en grande
partií! à proximité des contrées habitées par les blancs, il existe sur
eux une volumineuse littérature, puisée principalement dans les rela
tions de voyages.
En consultant la plupart de ces ouvrages, on croit que l'Afrique
australe est habitée par une cinquantaine de peuples au moins, de races
différentes, tandis qu'en réalité, à notre sens, il n'y en a que deux.
Trois classes de voyageurs ont composé la mosaïque de celte litt
érature, les missionnaires, les commerçants et les voyageurs qui ont
visité, ces pays, mais qui trop souvent négligent de bien étudier et de
bien approfondir ce qu'ils observent. Les missionnaires voient tout en
beau, les commerçants tout en noir et les voyageurs nous donnent des
récits de pure fantaisie.
On conviendra qu'il était difficile d'établir quelque chose de bien
cohérent avec de pareils matériaux.
I
Les indigènes de l'Afrique australe se divisent en deux groupes
principaux : les Abantous et les Koïkoins.
Les Abanlous se subdivisent en Cafres, comprenant les Amalcosa ou
Cafres proprement dits et les Amazoniens: en Ovahereros et en Bets-
jonans '.
Le deuxième groupe, celui des Koïkoins, se subdivise en Hottentots
des colonies, Hottentots Namaqua, Hottentots Kovanna et Iïosjesmans.
Faisons à présent la description de ces catégories en commençant par
les Cafres.
Le nom de Cafre dérive du mot arabe kaffir (mécréant, infidèle), et
fut donné par les Arabes à tous les habitants de la cote est de l'Afrique.
Livingston*! prétend que les Cafres considèrent ce nom comme une
insulte, mais nous croyons que c'est une erreur. Au commencement
de notre siècle, on désignait encore sous le nom de Cafres, tous les ind
igènes de l'Afrique. Depuis lors, on a reconnu que, tout en étant croisés
avec les indigènes de l'Afrique centrale et orientale, les Cafres diffèrent
complètement des nègres. Les limites de leur territoire sont actuell
ement le Keeskomma à l'est et le haut Zambèse.
Les Amazoulous, appelés aussi Zoulous tout court, forment la
branche septentrionale des Cafres sur la côte est. Ils comptent aujour-
1. Hartmann, Die Volker Afrikas, y ajoute encore une autre tribu, celle des
Ovampos ou- Ovambos. Selon lui aussi Iiantous et Gafres sont synonymes. :
:
RACES DE L'AFRIQUE AUSTRALE. 32a LES
il'hui entre Tnii^ula et l'Oumvolosi une dizaine de tribus ayant chacune
son nom particulier: entre l'Oumvolosi, l'Oumkosi et la Pongola, encore
une dizaine de tribus1. Au commencement de notre siècle, ils ne fo
rmaient- qu'un petit peuple sous le nom de FHc-iinné (brigands), ou
(îmtetocu suivant d'autres auteurs3 ; mais Tchaka, le grand roi guerrier,
leur donna de l'importance. (]fest à la suite df< conquêtes accomplies
par le roi Tchaka qu'ils prirent le nom de Aniazoulous « peuple du Ciel »
(Ama, peuple: zoulon, ciel). Même les Ama-Souasi et les Ama-Tonga,deux
tribus au nord du Zoulouland -qui jouissent encore aujourd'hui de leur
indépendance, furent, pendant un certain temps, les sujets de Tchaka.
Les Amakosa ou Cafres proprement dits, qui empruntent leur nom
au chef Kosa, se divisent eu deux branches dont l'une, les Anm-dalekas,
existe encore aujourd'hui et occupe le territoire à l'est de la rivière Kei
(Trariskei'i. Parmi les tribus qui appartiennent à ce groupe, il faut citer
surtout les Аша-pondos et les Amn-Tembonx qui habitent les contrées
connues sous les noms de Pondoland et Tembouland à l'est du district
ou comté de Oiieenstown (Colonie du (lap;. Toutes ces tribus >ont plus
ou moins mélangées avec, des tribus appartenant à l'autre groupe et
qu'on îi fini par classer après beaucoup d'hésitations. Ainsi les Fingos
qui sont presque, tous des sujets déserteurs de Tchaka sont un mélange
de neuf tribus. Ces Fingos occupent aujourd'hui avec les (ialekas le
pays appelé Transkei :\
Les Ovahereros, Damras, Daman ou Damaras, aujourd'hui presque
entièrement exterminés par les Nania's4, viennent du lac, N'gami, entre
22°58' et 2U°:W latitude S. et liž1» longitude E. et la cote O. de ce lac.
On les divise en Damaras de l'ouest ou Hereros noirs au .sud du pays
des Ovampos, et en de l'est ou Пептон roui/en. Probablement
les Damaras de l'est sont mélangés avec, les Namaquas et les Damaras
de l'ouest avec les Ovampos. Une partie des Damaras de l'ouest est
incontestablement croisée avec les Hottentots5. Le nom Damaras vient
de Kamagha Daman et veut dire peuple à bétail. Les Damaras des mon
tagnes parlent un dialecte nama-hottentot qui renferme quelques mots
bosjesmans. Spartman les considère comme des Hottentots des forêts
ou des Hottentots chinois ! 6. A l'époque des grandes migrations sud-
africaines, qui ont du avoir lieu au milieu du siècle précédent, ils se
réfugièrent vers le désert de Kalahari, avec un grand nombre d'indi
gènes d'autres tribus. Il est probable (nie leurs croisements avec tant
d'autres peuples, ont eu lieu à cette époque. On rencontre parmi eux
1. ltevue de France : Le Zoulouland et les Zoulous, 1879, p. ."Í18.
2. Ernouf, Trois voyages dans l'Afrique occidentale.
3. Cunynghame, My command in South- Africa, p. 11, et préface XII.

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