Paris expo : Brassaï pour l amour de Paris
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Paris expo : Brassaï pour l'amour de Paris

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Exposition gratuite à l'hôtel de ville du 8 novembre 2013 au 8 mars 2014

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Paternité, pas d'utilisation commerciale, partage des conditions initiales à l'identique
Langue Français
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POURLAMOURDEPARIS
EXPOSITION GRATUITE À L’HÔTEL DE VILLEDU!NOVEMBRE"#$%AU!MARS"#$&
Préparer la visite
Préparer la visitep. 2 Visiter l’expositionp. 5 Après la visitep. 8Bibliographie indicativep. 8 Réponses aux questions du livret-jeup. 8
L’exposition,Brassaï, pour l’amour de Paris,s’articule autour de trois époques importantes de la vie du photographe : le Paris de Marcel Proust, le Paris des années folles et le Paris éternel.
Le Paris de Marcel Proust
Brassaï, de son vrai nom Gyula Halasz, naît le 9 septembre 1899 à 9heures du soir à Brassó, ville alors austro-hongroise, rattachée depuis à la Roumanie. Son pseudonyme fait d’ailleurs référence à sa ville de naissance, le nom Brassaï signifiant «de Brasso».Lorsqu’il a quatre ans, son père, profes-seur de Français, obtient une année sabbatique qui conduit toute la famille en France et permet à l’enfant de mener pendant un an la vie d’un petit parisien. Il découvre alors le Paris de la Belle Époque, celui de Marcel Proust, des dandys, des jolies femmes et de l’élégance. De ce séjour, il garde des images précises d’un monde d’insouciance, d’élégance et de fêtes; des émotions si intenses qu’il se promet de revenir un jour dans la capitale pour vivre à nouveau ces moments d’enchantement. Paris, ses jardins, ses monuments, ses petits métiers et ses jolies femmes deviennent dès lors sa «petite madeleine» qu’il déguste avec nostalgie en quête d’un monde bientôt perdu. Devenu adulte et pour réveiller ses sensations d’enfance, Brassaï va collectionner e des photographies de la fin du"#"qui évoquent en images l’histoire de ce Paris d’autrefois, celui des jardins publics, des promenades à cheval, de la foule des boulevards et bien évidemment celui de l’élégance. Ce corpus d’images sauvé du temps, de la guerre, de l’humidité, de la poussière et de l’indiérence peut être considéré comme sa première œuvre photographique tant la sélection et l’organisation en sont rigoureuses.Il est par ailleurs troublant de constater qu’au début des années 1930, de retour à Paris, il s’attache à photographier, comme une urgence, des scènes identiques à celles qu’il a vécues dans son enfance et qu’il a collectées par la suite. Puis arrivent les années noires de la première guerre mondiale qui font faire voler en éclats son pays, sa citoyenneté et sa confiance en l’humanité. L’éclatement brutal de l’Empire austro-hongrois et la restitution de la Transylvanie, et donc de Brasso, au royaume de Roumanie, le font se sentir étranger chez lui. Ces bouleversements politiques et le fait qu’il ne parle pas le roumain le conduisent à pour-suivre ses études à l’école des Beaux-Arts de Budapest puis à l’Académie des Beaux-arts de Berlin.
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Le Paris des années folles
Brassaï revient à Paris en janvier 1924. Sa vision n’est plus celle d’un enfant émerveillé mais celle d’un jeune homme porté sur l’observation et l’analyse qui a la conviction que, dans ce haut lieu de la culture, il va bientôt pouvoir faire épanouir tous ses talents. À la tombée du jour, il retrouve avec émerveillement la rive gauche et ce monde d’artistes, d’intellectuels, d’étrangers, d’aventuriers et de demi-mondaines qui ont fait la légende des années folles. Il s’essaye peu à peu à la photographie qu’il décrit comme «le moyen d’expression privilégié de notre époque» et ajoute «cette découverte a marqué un tournant de ma vie. Dès cet instant j’ai réalisé que l’appareil photo était capable d’immortaliser toutes les beautés du Paris nocturne dont j’étais tombé passionnément amoureux lors des pérégrinations de ma vie de bohème».La sortie de l’ouvrageParis de Nuiten 1932, composé de soixante-quatre photographies s’avère une véritable révélation car jamais, jusqu’alors, un photo-graphe n’avait eu l’audace d’inscrire au cœur de son œuvre le jeu de l’obscurité, de l’ombre, de la pénombre et des éclats de lumière. Le succès est immédiat et met Brassaï en contact avec les revues d’art les plus célèbres et les magazines internationaux les plus réputés.
GRAFFITIC’est également en 1932 qu’il publie ses premières photographies de grati. Dès son arrivée à Paris il prend l’habitude de noter sur de petits carnets d’écoliers, le lieu où il a découvert les grati, la date, leur aspect et leurs transformations. Selon lui les murs de Paris composent la plus grande galerie d’art primitif, à l’exemple des dessins des hommes préhistoriques dans les cavernes. Toutefois le dessin lui semble bientôt trop pauvre pour traduire la variété et la richesse des grati, aussi s’engage-t-il dès 1929 sur la voie de la photographie qui permet, mieux que toute autre pratique artistique, de prélever ces signes, de les sauver ainsi du temps et de l’oubli. Dans sa quête, Brassaï recueille de préférence les grati creusés ou gravés, qui dénotent une intention plus armée, proposent des formes plus contrastées et souvent plus radicales dans leur expression. Les Grati font ainsi partie d’un classement très précis qu’il regroupe dans diérentes catégories: Propositions du mur, Le langage du mur, La naissance de l’homme, Masques et visages, L’Amour, La mort, La magie, Animaux, Images primitives.
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BRASSAÏ ET PICASSOCette même année 1932, l’éditeur Tériade introduit Brassaï auprès de Picasso qui, impressionné par l’inventivité de ses objets surréalistes publiés dans la revueMinotaureet par l’atmosphère si particulière de sa vision nocturne de Paris, souhaite lui confier la mission de photographier son œuvre sculptée. Impressionné par le Maître à la première visite, Brassaï devient vite un intime et de cette longue complicité qui durera jusqu’à la mort de Picasso, naîtront un corpus photographique exceptionnel et les ouvragesSculptures de PicassoetConversations avec Picasso.Les deux hommes déjeunent notamment auFloreet à la BrasserieLipp,où Picasso reçoit ses admirateurs et amis tandis que Brassaï photographie Simone de Beauvoir, Jean-Paul Sartre, artistes et écrivains de Saint-Germain des Prés. Ils se découvrent des goûts semblables voire des fascinations communes pour l’atmosphère très féminine et dénudée desFolies Bergèresou celle tout à fait mystérieuse des fêtes foraines et du cirque qui ont littéralement «envoûté» Picasso, selon ses propres termes.
Le Paris éternel
Si Brassaï a pris un plaisir immense à réaliser les photographies de ses déambulations nocturnes, sa vision deParis de Jourrend un vibrant hommage à la capitale, à ses monuments et à ses habitants. À la recherche d’un quotidien familier qu’il peut sublimer, il parcourt donc avec une incroyable curiosité et une empathie naturelle les diérents quartiers de Paris: les berges de la Seine à la rencontre des flâneurs et du va-et-vient des péniches, la foule élégantes de la rue de Rivoli, les parcs et jardins à la recherche de son enfance, les grands boulevards, les fêtes foraines, Montmartre et ses escaliers, etc. Brassaï s’est également beaucoup intéressé à la description des amoureux que ce soit le jour ou la nuit, dans les cabarets, dans la rue, dans les coins d’immeubles, sous la voûte des passages ou même dans des situations incongrues, et dans chaque circonstance il recueille l’image de la tendresse et du baiser. L’œuvre de Brassaï raconte Paris, toujours Paris. «J’ai fait une étude de mœurs par la photographie, une étude sociale du Paris Underground. (…) J’étais à la recherche de la poésie du brouillard qui transforme les choses, de la poésie de la nuit qui transforme la ville, de la poésie du temps qui transforme les êtres», note-t-il en guise de conclusion.
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Visiter l’exposition
Déroulement de la visite Au début des visites chaque élève reçoit un livret-jeu à compléter dans l’exposition et qu’il peut ensuite rapporter à la maison. Un petit logopermet de repérer l’œuvre en lien avec la question. Les textes ci-dessous apportent quelques informations complémentaires sur le contexte de certaines photographies présentent dans le livret-jeu.
LES DANDYS AUX COURSES À LONGCHAMP Fin 1924, Brassaï rencontre Madame Delaunay-Belleville, récemment divorcée d’un grand industriel français, qui lui permet d’intégrer les cercles de l’aristocratie et de la grande bourgeoisie. Il peut dès lors se rendre aux courses de Longchamp où il photographie les plus belles toilettes féminines et masculines. Les hommes sont vêtus des classiques jaquettes ou queues de pie, chapeaux melon ou haut de forme, gants blancs et portent toujours le monocle et la canne, signes de reconnaissance de l’élégance de la haute bourgeoisie et des dandys que n’auraient pas désavoués Marcel Proust ou Robert de Montesquiou. Cette élégance qui reprend les codes du Paris 1900, Brassaï va la collectionner (La Bourse, groupe d’hommes,années 1890), la photographier (Trois propriétaires à Longchamp,1935) et la caricaturer avec ce collage singulier.>>>LIVRET-JEU >>>QUESTIONN°4
LES GRAFFITI Brassaï, tel un chasseur de papillons, n’a cessé de débusquer, de sélectionner et de classer pendant près de quarante ans les grati dans l’espoir d’en percer le sens. Il concentre volontiers son atten-tion sur les grati de visages car son approche de l’autre débute fréquemment par l’observation du regard. En fait, pour s’être adonné à la caricature auparavant, il sait que quelques traits susent à décrire un visage. Il ressent également une réelle jubilation à collecter les grati évoquant les animaux et l’amour. La représentation de la mort s’accompagne quant à elle d’un vocabulaire plus élaboré: masques mortuaires, crânes aux orbites profonds, évocation du squelette et notamment forte représentation des fameux tibias croisés.>>>LIVRET-JEU >>>QUESTIONN°5
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L’ÉCLAIRAGE DE PARIS DE NUIT Il peut paraître paradoxal que cet amoureux de la ville lumière ait d’abord choisi de l’immortaliser avec la nuit comme complice, plantant sa lourde chambre photographique dans les coins brumeux qui transforment la rigueur classique de l’architecture parisienne —place de la Concorde, Notre-Dame ou le mur de la Santé— en scènes étranges qui donnent à voir la cathédrale s’immerger dans la Seine ou un quelconque fantôme surgir sur le mur… Il manifeste un goût très particulier pour l’épaisseur du brouillard et, comme figé, attend que les becs de gaz, les phares des voitures ou l’incan-descence des cigarettes, seules sources lumineuses qu’il s’autorise, désignent le sujet —gargouille de Notre-Dame, échafaudages de la Tour Saint-Jacques— comme autant d’apparitions fantomatiques inscrites dans la réalité de la ville. Les vespasiennes, les colonnes Morris et les bancs publics scandent alors l’espace urbain, et bientôt la lumière des néons, celle des enseignes lumineuses, des devantures de magasins, ou des bâtiments publics annoncent la modernité.>>>LIVRET-JEU >>>QUESTIONN°6
LE FILM « TANT QU’IL Y AURA DES BÊTES » Toujours imprévisible, Brassaï délaisse quelques temps la photographie pour observer le monde des animaux, ou plus exactement vingt-quatre heures de la vie des animaux. Il tourne en 1956 «Tant qu’il y aura des bêtes», un petit chef d’œuvre d’humour, sans paroles, au zoo de Vincennes et au Jardin des Plantes. Il joue avec les ralentis, les accélérations de l’image, les répétitions, les attitudes des bêtes mais aussi avec la musique, fil conducteur de l’histoire, qu’il a spécifiquement comman-dée à son ami Louis Bessières. À peine terminé, le film est présenté au festival de Cannes où il est primé.>>>LIVRET-JEU >>>QUESTIONN°9
LE CIRQUE MÉDRANO AVEC PICASSO De toutes ces émotions vivaces de l’enfance, la plus inoubliable concerne sans aucun doute sa rencontre avec Bualo Bill, le vrai, qui a installé son cirque gigantesque au pied de la Tour Eiel. D’ailleurs, écrit Brassaï «j’ai été complètement étourdi des coups de feu, des galopades des che-vaux, de l’odeur de la poudre». Cette passion du cirque née à l’occasion de ce divertissement, il la partage bien des années plus tard avec Picasso, spectateur assidu des représentations du cirque Médrano. Ils aiment retrouver sur les boulevards ou sur les petites places populaires, les rou-lottes immobiles dans le silence de la neige, les manèges, les attractions et les diseuses de bonne aventure. En 1932, après une journée épuisante de travail, Picasso qui commençait à se sentir en confiance avec Brassaï lui propose de sortir un soir ensemble ; leMoulin Rougeet le balTabarin
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sont évoqués jusqu’à ce que Picasso s’exclame: «Aimez-vous le cirque? Si on allait à Médrano, cela fait une éternité que je n’y suis pas retourné!». Le cirque Médrano devint vite une référence pour les deux amis fascinés par la beauté physique des écuyères, la lutte éternelle des funambules et acrobates contre le danger de la pesanteur et le rire illusoire du clown. À l’époque, il était dicile de photographier au cirque, en raison de la faible lumière et ce, même pour un Brassaï habitué à cet exercice lors de ses déambulations nocturnes. Aussi prend-il l’habitude de travailler avec les poursuites lumineuses qui dessinent les corps des artistes ou avec les ombres que ces derniers projettent au sol.>>>LIVRET-JEU >>>QUESTIONN°10
LE PARIS DU FLÂNEUR Ses promenades photographiques semblent organisées autour d’un cheminement dont le point de départ demeure le Jardin du Luxembourg, en hommage, peut-on penser, à son passé, à ses jeux d’autrefois, à ces petits artisans – la marchande de ballons, le photographe, le jardinier balayant les feuilles – qui lui oraient des instants particuliers d’un petit bonheur éternel. Cherchant à sublimer le quotidien il écrit à ce sujet « si tout peut devenir banal, tout peut redevenir merveilleux. Qu’est-ce que le banal, sinon le merveilleux déchu par l’habitude ? » Il plonge ainsi la façade de Notre-Dame dans les reflets de la Seine en usant d’une technique insolite ou rend la façade de l’Arc de triomphe éblouissante de lumière dans la nuit parisienne. Plus loin, il s’amuse à détourner le sens des choses, aperçoit le tronc d’un platane qui, privé de ses branches et de son feuillage, tronqué dans l’espace urbain, devient une peau insolite au premier plan de l’image. Il use d’un cadrage étonnant pour mettre en exergue le jardinier accroché aux branches dans une position singulière alors qu’il procède àla Toilettedes arbres ou encore rend compte, avec un sens de l’humour certain, duColloque des chiensqui se déroule sur les quais à l’abri des oreilles indiscrètes des humains.>>>LIVRET-JEU >>>QUESTIONN°11
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Après la visite
Voici, à titre indicatif, quelques idées pouvant être exploitées en classe afin de prolonger la visite et d’approfondir les thèmes abordés dans l’exposition.
>>Apprendre à regarder et à cadrer. Fabriquer un cadre en carton et regarder à travers. >>Visiter le parc du Luxembourg sur les pas de Brassaï : bassin avec les bateaux, chaises, sculptures… >>Se documenter sur l’influence du cirque à la même époque sur les peintures de Picasso. >>Découvrir d’autres photographes d’origine hongroise comme : André Kertész, Lászlo Moholy-Nagy ou Robert Capa. >>Dessiner un grati que l’on a aimé dans l’exposition ou en inventer un.
Bibliographie indicative
Brassaï, Paris de nuit.Texte de Paul Morand, Flammarion, Paris, réédition de 1987 Brassaï, Grati.Flammarion, Paris, réédition de 1993 Brassaï, Conversations avec Picasso.Gallimard, Paris, réédition de 1997 Brassaï, Marcel Proust sous l’emprise de la photographie.Paris, Gallimard, 1997 Brassaï.Brassaï / Henry Miller, Paris, éditions Neuf, 1952 Brassaï. Pour l’amour de Paris.Agnès de Gouvion Saint-Cyr, Flammarion, Paris, 2013 (catalogue de l’exposition) Brassaï.Éditions Actes Sud - Photo Poche, réédition 2010 Des années folles aux années noires.Christian Bouqueret, Marval, Paris, 1999 Nouvelle histoire de la photographie.Michel Frizot, Larousse, Paris, 2001
RÉPONSES AUX!UESTIONS DU LIVRET-JEU
1En référence à sa ville de naissance Brasso, le pseudonyme Brassaï signifie «de Brasso».2B. 3Des coussins blancs.4Costume noir; chemise blanche; chapeau (melon ou haut de forme); queue de pie; gants blancs; canne; monocle.6Les phares des voitures; l’éclairage public : les becs de gaz (ou réverbère); les vespasiennes; les colonnes Morris; lueur de cigarette; fenêtres encore éclairées….7Notre-Dame de Paris.8Kazbek.9Girafe, ours, singe, hippopotame, flamands roses, autruche, lama, lion….10A-"; B-#; C-$.11C.12La petite fille n’est plus au centre mais sur le côté; des chaussettes en train de sécher ont été ajoutées à la porte de la péniche; les barreaux au-dessus de l’entrée de la péniche ont été retirés; le tablier à carreaux a disparu du fil à linge; un chien a été ajouté sur le toit.
UNE EXPOSITION PROPOSÉE ET ORGANISÉE PAR LE DÉPARTEMENT DES EXPOSITIONS DE LA DIRECTION DE L’INFORMATION ET DE LA COMMUNICATION DE LA VILLE DE PARIS
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