Pour 44 n° 83 (janvier 2014)
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N°83 janvier 2014 - ISSN 1249- 2051 Section de Loire-Atlantique Fédération Abonnement annuel 2 euros Syndicale FSU-8 pl de la Gare de l’État, case postale n°8, 44276-Nantes CEDEX 2 - tel : 02 40 35 96 55-fax 02 40 35 96 56 Unitaire Site internet : http://www.fsu44.org - e mail : fsu44@fsu44.org déposé le 30 janvier 2014 Dispensé de timbrage Du programme du Conseil National de la Nantes ROLLIN POUR 44 Résistance au pro- gramme du MEDEF : 8 pl de la Gare de l’État case postale n°8 Le changement 44276-Nantes CEDEX 2 c’est maintenant ! ou La lente agonie du « modèle » social français Parfois, on change le personnel politi- que, suite à des élections républicaines. Mais il existe des tête-à-queue qui annu- lent le sens d’un scrutin, désorientent les acteurs sociaux. Alors, non seulement les lendemains déchantent, mais les futurs SOMMAIRE ont des allures de déjà-vu, avec des reflets de peste p 1-2 Édito brune. p 2 Mobilisation pour le droit à l’avortement en Espagne p 3 Les moyens de la rentrée 2014 La TVA sociale était une idée du régime précédent. p 4 Coût du travail ou coût du capital ? Encore un coup patronal ! p 5-6 Mobilisation à l’université contre la fermeture de la licence L’Elysée fait pareil, autrement.

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Publié le 20 février 2014
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Langue Français

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 N°83  janvier 2014  - ISSN 1249-2051 Section de Loire-Atlantique Fédération Syndicale Abonnement annuel 2 euros FSU-8 pl de la Gare de l’État, case postale n°8, 44276-Nantes CEDEX 2 - tel : 02 40 35 96 55-fax 02 40 35 96 56 UnitaireSite internet :http://www.fsu44.org -e mail : fsu44@fsu44.org   déposé le30 janvier 2014 Dispensé de timbrage Du programme du  Conseil National de laNantes ROLLIN            POUR 44 Résistance au pro-gramme du MEDEF : 8 pl de la Gare de l’État  case postale n°8 Le changement44276-Nantes CEDEX 2 c’est maintenant !  ou    La lente agonie du « modèle » social français Parfois, on change le personnel politi-que, suite à des élections républicaines. Mais il existe des tête-à-queue qui annu-lent le sens d’un scrutin, désorientent les acteurs sociaux. Alors, non seulement les lendemains déchantent, mais les futurs SOMMAIRE ont des allures de déjà-vu, avec des reflets de peste  p 1-2Édito brune. p 2Mobilisation pour le droit à l’avortement en Espagne p 3Les moyens de la rentrée 2014 La TVA sociale était une idée du régime précédent. p 4Coût du travail ou coût du capital ? Encore un coup patronal ! L’Elysée fait pareil, autrement. Il instaure le crédit p 5-6Mobilisation à l’université contre la fermeture de la licence erde l’éducation sciences d’impôt compétitivité qui nous vaut depuis le 1 p 7Protection judiciaire de la jeunesse : état des lieux janvier une augmentation de la TVA pour financer p 8Chantiers métiers enseignants : toujours en travaux 20 milliards d’euros pour les entreprises. La TVA est l’impôt le plus injuste, payé par tous, y compris Les discours sur l’Ecole sont ambivalents mais l’Ely-par les 10% de notre population vivant sous le seuil sée, là encore, donne des gages clairs devant les pa-de pauvreté avec moins de 1 000 euros par mois. trons : « Notre premier devoir c’est de stimuler l’esprit Les politiques publiques s’asphyxient, non pas sous d’entreprise dans notre pays. C’est d’abord le rôle de la dette, mais sous la doctrine libérale. L’Etat conti-l’Ecole » - discours F. Hollande 29/04/13. L’enseigne-nue de perdre sa fonction distributive. La MAP a ment professionnel voit ses moyens se racornir d’année remplacé la RGPP : c’est sa copie. Les budgets des en année au profit de l’apprentissage patronal. Dans collectivités sont en baisse. Partout la politique l’enseignement supérieur la loi LRU est toujours là, d’austérité triomphe. Les salaires stagnent ou ré-intacte, organisant le tri social et la compétitivité, le gressent, les profits des actionnaires (50 milliards désengagement public et les « partenariats » économi-en 2013) ne cessent d’augmenter. Le chômage aus-ques. si.
Édito(suite) 
Au ministère de l’Intérieur un Manuel valse avec l’ombre d’un Brice, sur des musiques tziganes aux élans centrifuges. Le « choc de simplification » fait sortir la protec-tion sociale du financement par le travail. C’était là une mesure voulue par le patronat et l’UMP. Le « pacte de responsabilité », nouveau cadeau au pa-tronat, se fera avec l’alibi d’un « observatoire des garanties » en échange de créations d’emplois. Toutes ces mesures, le MEDEF en rêvait. Que dire des 50 à 68 milliards « d’économies » qui devront être réalisées à horizon 2017 ? Elles sont organisées avec les mêmes recettes. Pire, le vocabulaire prési-dentiel et gouvernemental est désormais le même
que celui des libéraux de bon aloi. Les mots de la campagne se sont envolés sur le dos d’une alouette qui battait de l’aile gauche.
Quelles folles journées, à Nan-tes comme ailleurs ! Quel brouillage ! Tiens, je vais essayer de me trouver un copain ac-tionnaire, pour lui parler du coût du capital. On ira au cinéma, y’a un vieux film qui passe : prends l’o-seille et tire-toi. Didier HUDE
Non à la régression des droits des femmes en Espagne 
La manifestation contre la suppression du droit à l'avortement en Espagne organisée à Nantes le 11 janvier dernier a réuni 400 personnes. Ce succès justifie qu'une manifestation ait à nouveau lieu à Nantes le 1er février le même jour que la manifes-tation appelée à Madrid par les féministes espagno-les. Des manifestations sont appelées dans tous les pays européens à cette date exigeant le maintien de la loi espagnole de 2010 autorisant l'IVG jusqu'à 14 se-
maines d'aménorrhée et demandant que l'Europe intègre le droit à l'avortement dans la charte euro-péenne des droits fondamentaux. En France aussi, ce droit n'est jamais définitive-ment acquis et l'exemple du projet déposé par Fil-lon sur le déremboursement le montre bien tout comme la fermeture d'un certain nombre de centres d'avortement.    Amélie DE SCHEPPER
Mobilisationpour le droit àl’avortement en Espagne 
Extraits du tract d'appel pour la manifestation du 1er février à Nantes(liste des signataires en cours dont la FSU44)  « 20 décembre 2013, le gouvernement espagnol Rajoy veut annuler la loi autorisant l’avortement [...] au mépris des re-commandations des textes internationaux de l'Organisation Mondiale de la Santé et de l’Organisation des Nations Unies. [...] Cette attaque du gouvernement espagnol s’inscrit dans l’offensive européenne des opposants aux droits des femmes comme l’a illustré en décembre 2013 le rejet du rapport Estrela par le parlement européen [...] Ce rapport proposait que l'avortement soit de la compétence de l'union européenne encourageant ainsi tous les états membres à l'autoriser. Le combat des femmes, des forces démocratiques et associatives espagnoles pour ce droit fondamental est le nôtre, et nous le soutiendrons ici et ailleurs, car il est le combat de celles et ceux qui veulent l’égalité entre les femmes et les hommes. [...]  Nous appelons à :  - lutter pour une Europe où toutes les femmes pourraient disposer librement de leur corps sans contrainte étatique et reli-gieuse et qui intègre ces droits à la charte européenne des droits fondamentaux,  - soutenir le combat des femmes espagnoles pour conserver l’acquis qu’elles ont gagné de haute lutte Les féministes espagnoles organisent une manifestation à Madrid le 1er février. Mobilisons nous pour les soutenir.  Manifestons ensemble le 1er février à 15h Place Royale » 2
Education: lesmoyensdela rentrée2014 
Les déclarations récentes du Président de la Républi-sur l'enveloppe globale académique ! On peut donc que annoncent une longue période d'austérité : 50craindre une dégradation de la situation des autres milliards d'euros d'économies en 3 ans. Les discoursétablissements. et annonces ministériels sont impactés avant leur mise Comment lutter contre le décrochage scolaire alors en œuvre par les choix et restrictions budgétaires. Il que les conditions de travail des personnels et d'ap-en est ainsi du ministère de l'Education nationale : le prentissage des élèves vont continuer de se dégrader ? fossé est grand entre les « bonnes intentions » conte-Comment remplacer efficacement les personnels ab-nues dans les propos de V Peillon et la dotation des sents ? Comment rendre le métier d'enseignant attrac-moyens pour la rentrée 2014. Ces moyens augmen-tif alors que la pénurie de candidats est préoccupan-tent certes un peu, mais pas aussi vite que les effectifs te et risque de s'inscrire dans la durée ? d'élèves. C'est pourquoi, la FSU a boycotté (avec FO) le Comi-Les moyens supplémentaires alloués à l'école primai-té Technique Académique du lundi 13 janvier dernier re sont notoirement insuffisants pour scolariser plus et rédigé un communiqué de presse. d'enfants de moins de trois ans ou mettre en place plus de maîtres que de classes. Tout juste permettent-Refonder l’école, ce n’est pas réparer ce qui a été dé-ils de maintenir les taux d'encadrement dans le pre-truit par les gouvernements précédents. Il s'agit de mier degré dans un contexte d'augmentation des ef-mettre l’École au cœur de toutes les préoccupations fectifs d'élèves. Sans régler le problème du remplace-pour construire un nouvel élan dans notre pays avec ment des personnels qui est déjà inquiétantdes élèves travaillant dans des classes de pour l'année scolaire en cours. Les pro-taille raisonnable, avec des enseignants Presse Océan, le 14 janvier 2014 messes du ministre relayées par la presseformés, reconnus dans leur travail, en ca-mettant l'accent sur l'école primaire ne se-pacité d'imaginer de nouveaux fonctionne-ront donc pas tenues. Pour le premier de-ments pédagogiques pour une réelle réus-gré, nous estimons les besoins minimaux àsite de tous les élèves. 180 postes pour la Loire-Atlantique. Ces Pour la FSU, cette pénurie de moyens est moyens permettraient simplement d'ali-le résultat d'une politique d'austérité qui gner le P/E académique sur le P/E national place au dessus de tout la réduction des (P/E = nombre de professeurs par élève). dépenses publiques en poursuivant, sous Pour le second degré, l'académie de Nan-un autre vocable, celui de la Modernisa-tes arrive en deuxième position des dota-tion de l'action publique (MAP), les objec-tions de postes (plus 125) derrière l'acadé-tifs de la RGPP. mie de Créteil. En Loire Atlantique, il est C'est l'ensemble des politiques éducatives prévu l'équivalent en heures de 56 postes. qui sont marquées par ce contexte. La re-Il en faudrait 156 pour simplement faire fondation de l'École et les discussions sur face à l'augmentation de 1485 élèves. les métiers sont présentées comme des ré-Compte-tenu de la nécessaire augmenta-ponses aux problématiques des élèves et tion des moyens de remplacement, c'est des personnels ; elles laissent entrevoir plus de 100 postes qui vont manquer dans une augmentation de la charge de travail les établissements du département. L'attri-des personnels et une fragilisation des sta-bution de l'équivalent de 43 postes en heu-tuts qui affaiblirait le service public d'édu-res supplémentaires est un signe très inquiétant pour cation nationale. A l'opposé, la FSU demande que les les personnels. L'utilisation de ces moyens est subor-discussions sur les métiers repartent sur de toutes au-donnée à une augmentation de la charge de travail qui tres bases, en ayant clairement pour objectif de rédui-est déjà devenu insoutenable pour beaucoup. re la charge de travail de l'ensemble des personnels. Dans ce contexte, on ne peut guère être optimiste enCes discussions doivent s'inscrire dans la perspective ce qui concerne l'éducation prioritaire. Dans le cadred'une revalorisation salariale générale incluant la des discussions sur le métier, nous savons depuis lehausse du point d'indice. 21 janvier pour le 44 que seul le collège du Breil à Dans un contexte de crise économique et de souffran-Nantes fait partie des 100 établissements qui préfigu-ce sociale, les services publics et la Fonction Publique rent le nouveau dispositif (décharge horaire pour tra-doivent pouvoir jouer tout leur rôle. La FSU reste vailler en équipe, suivre les élèves et être formé ; ré-profondément convaincue qu’ils sont une chance pour munération indemnitaire revalorisée ; etc.). Les notre société et non une charge. moyens supplémentaires alloués à ce dispositif ne  font pas l'objet d'une rallonge budgétaire : ils sont pris Céline PELLA et Thierry LE BIHAN 3
Coûtdu travail ou coût du capital ? Encoreuncoup patronal! Lescotisations familiales transféréesvers limpôt, payées par les ménages 
C’était dans l’air depuis plusieurs mois. Cela faisait partie des revendications du patronat, du program-me de l’UMP, et c’est l’Elysée qui l’annonce à l’occasion de ses vœux au MEDEF pour un pacte donnant-donnant dit de «responsabilité » :les en-treprises vont voir baisser (ou disparaître) les coti-sations de la branche «famille ».Le discours de droite récurrent, désormais partagé par le gouverne-ment et une large part de sa majorité, consiste à af-firmer que la politique familiale relève de la solida-rité nationale via l’impôt. Elle doit être sortie des cotisations qui « pèsent » sur le travail. Le Premier ministre l’avoue :« la protection socia-le ce n’est pas la politique familiale. La protection sociale c’est la retraite, l’assurance maladie, l’as-surance chômage.» France Inter 16/01/14. Ainsi J.-M. Ayrault l’annonce, ce ne seront plus les entre-prises qui alimenteront la branche famille de la sé-cu (30 milliards de cadeaux supplémentaires), mise en place depuis les ordonnances de 1967. Ce de-vrait être une CSG, donc un transfert vers l’impôt, payé par les ménages. La vision du pouvoir en place rejoint les concep-tions dogmatiques du libéralisme économique. Elle renonce aux principes du Conseil National de la Résistance (CNR). En affirmant que l’Etat va com-penser ces 30 milliards, c’est l’aveu du tour de pas-se-passe annoncé à l’automne lors du débat sur les retraites. Il fallait s’y attendre. Transférer le financement de la branche famille à l’Etat ce n’est pas seulement confisquer la part de contrôle des organisations syndicales sur une bran-che de la sécurité sociale, c’est aussi – en langage de droite économique - transférer de la dette publi-que vers un Etat « déficitaire ». Dans le contexte, il faut s’attendre à une politique d’indemnisation fa-miliale drastique. Le gouvernement brouille les pistes de manière ap-pliquée. Mais une intelligence ordinaire peut se dire que si on tarit la source de financement et qu’on ne la remplace pas, il n’y a plus de cotisation. Si on a un autre financement, via l’impôt et la CSG, ce sont les ménages qui vont payer. Dans ce cas c’est leur pouvoir d’achat qui baisse pour compenser les 30 milliards. CQFD. Le gouvernement et sa principale majorité invo-quent curieusement le CNR et son esprit alors qu’ils le prennent à contrepied. C’est une marque
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de fabrique des discours politiques depuis une dé-cennie qui consiste à faire référence de manière élogieuse aux modèles et valeurs qu’on fait dispa-raître : Guy Moquet, Jean Jaurès, le CNR… Politi-que de l’oxymore, pratique du cynisme ordinaire. Certes, il y a matière à interroger la manière dont, indistinctement, une petite entreprise, une associa-tion employeur, ou une entreprise du CAC 40 ali-mentent la solidarité nationale. Ces cotisations créent de la richesse collective, de l’investissement socialisé. Mais ce n’est pas le scénario ici recher-ché. D’ailleurs le Président, au travers de sa formule consistant à travailler sur « l’offre » en faisant bais-ser le « coût » du travail, donne un cap évident. Le MEDEF ne s’y trompe pas. Son vice-président, Geoffroy Roux de Bézieux, a affirmé par deux fois mi-janvier que «Keynes avait été tué d’une balle dans la nuque», félicitant le Président pour son soutien aux entrepreneurs. Il est consternant de vérifier la dictature de la pen-sée et du vocabulaire qui nous assène le coût du travail à combattre alors quec’est le coût du capi-tal que nous servons par nos politiques publi-ques. Pendant que le pouvoir d’achat des ménages baisse, que la part des salaires baisse dans le PIB, ce sontd'euros d'exonérations fis-200 milliards cales et sociales pour le patronat en 2013 - soit 10 % de la richesse produite en France - 50 mil-liards de bénéfices distribués cette mê-me année aux action-naires(non consacrés à l'amélioration de la production). C’est encore 36 milliards d'euros au minimum d'évasion fiscale esti-mée (1000 milliards à l'échelle de l'Euro-pe). Comparer les «jours heureux du CNR» à la grande braderie ac-tuelle, fallait l’oser.   Didier HUDE
Mobilisation à l'université contre lafermeture delalicence sciences de l'éducation 
Extraits de la lettre ouverte au Recteur de l'Acadé-soient formés au niveau licence, il est inévitable mie de Nantes par la FSU des Pays de la Loire. Leque les coûts augmentent pour la collectivité. Refu-16 décembre 2013ser d'inscrire davantage d'étudiants à l'université  revientà limiter de fait le service public d'éduca-« En2013, La Direction Générale pour l'Enseigne-tion. ment Supérieur et l'Insertion Professionnelle déci-L'argument de la faiblesse des débouchés de la fi-dait de mettre fin aux licences dites « suspendues »,lière est lui aussi contestable: cette licence consti-c'est-à-dire aux troisièmes années de Licence nontue un vivier important d'étudiants qui peuvent sou-rattachées à un parcours complet de premier cyclehaiter poursuivre par un des masters enseignement universitaire (L1-L2-L3). Le département de scien-et éducation de l'Espé, mais elle prépare aussi à ces de l'éducation de Nantes [a alors élaboré] und'autres métiers : formation des adultes, travail so-projet de parcours complet de licence, [qui] a reçucial et paramédical, etc. Ces fonctions présentent un avis favorable de la DGESIP en 2012. Il devaitune haute utilité sociale, en particulier dans le cadre être finalisé pour juin 2014.des mutations socio-démographiques de la France.   Or le 4 décembre dernier, les per-Pour la FSU, la licence de sciences sonnels du département de scien-de l'éducation présente un intérêt ces de l'éducation ont été informésessentiel dans le cadre des politi-de la décision prise par l'équipeques gouvernementales de refon-présidentielle actuelle de l'univer-dation de l'école. [...]Il est illusoi-sité de ne pas donner suite au pro-re de penser que l'on pourra re-jet de licence complète, ce quifonder l'école et lut-condamne dès la rentrée 2014 later contre les inéga-L3.Si cette décision était confir-lités sociales et sco-mée, il n'y aurait donc plus au-laires sans transfor-cune formation publique de li-mer en profondeur Presse Océan, le 22 janvier 2014 cence scien-ces métiers. La re-ces de l'édu-cherche en éducation cation dansest déterminante l’académiepour cela. La ferme-de Nantesde la licence. ture  mettraitd'ailleurs en Nous périlà moyen terme Ouest France, le 22 janvier 2014 contestons leCentre de Recher-les argu-Ouest France, le 12 décembre 2013che en Education de Nantes (CREN) […]. ments expri-més par la présidence pour justifier la fermeture (neAu moment où l’ESPE de l’académie de Nantes pas installer de concurrence entre les filières ; nevient d’être installée, cette décision est de nature à pas attirer de nouveaux étudiants afin de ne pasaffaiblir l’École en la privant d’étudiants ayant augmenter les coûts ; faiblesse des débouchés).construit un parcours pré master les familiarisant L'existence de parcours différents au niveau licenceavec les questions de l’enseignement et de l’éduca-dans une même université ne doit pas être vue com-tion (aussi bien pour la formation «Enseignement me une forme de «concurrence » entreles filièresPremier degré», la formation des CPE que celles mais comme une possibilité pour les étudiants deconcernant l’enseignement professionnel, la licence construire leur parcours de réussite dans des voiesSciences de l’Éducation accueillant beaucoup de complémentaires. D'ailleurs le projet de licenceBac + 2, BTS et DUT). Les contributions croisées proposé s'appuie sur des collaborations avec d'au-des enseignants de l’ESPE et du département de tres départements de sciences humaines et sociales.Sciences de l’Éducation vont être remises en cause, L’argument de l'augmentation des coûts liée au faitles masters du département (Formation de Forma-d'attirer de nouveaux étudiants n'est en aucun casteurs par l’Analyse des Situation de Travail – recevable :si l'Etat veut que davantage d'étudiantsFFAST- notamment ou recherche) fragilisés alors 5
Mobilisationàl'université contre lafermeture de lalicence sciences de l'éducation (suite)
qu’ils pouvaient offrir des réorientations précieuses aux étudiants qui renoncent ou échouent aux concours de recrutement del’Education nationale, tout comme le master Expertise Enseignement Ap-prentissage de l’ESPE.  La licence nantaise des sciences de l'éducation est une voie de réussite pour de nombreux étudiants d'origine modeste (48 % de boursiers). Encourager et développer ce type de filières contribuant à la démocratisation de l'enseignement supérieur est bien une mission de l'université publique, cohérente avec la loi de refondation de l'école comme avec le projet académique 2013-2017 (objectifs 6 et 7).  L'annonce de la fermeture de la licence à l'uni-versité de Nantes est d'autant plus incompréhen-sible que l'Université Catholique de L'Ouest an-nonce au même moment qu'elle ouvrira en sep-tembre 2014 un parcours complet de licence de sciences de l'éducation. Ainsi la fermeture dans le public laisserait la place au privé confessionnel, avec un coût énorme pour les étudiants et leurs fa-milles (3550 euros par an). Il s'agirait bien alors d'un renoncement au service public d'enseignement supérieur, mais aussi à une partie de la formation initiale des futurs professeurs de l'enseignement public :ceux qui souhaitent commencer leur par-cours de formation en sciences de l'éducation n'au-ront-ils d'autre choix que de le faire dans le privé ? Devront-ils pour cela contracter un emprunt étu-diant ?  Plus largement,la FSU considère que cette an-nonce de fermeture est un pas supplémentaire dans la dégradation accélérée de l'université permise par les lois LRU (2007) et pour l'ensei-gnement supérieur et la recherche (2013). L'« autonomie »de l'université consiste à gérer lo-calement la pénurie, par des arbitrages complète-ment opaques et sans justification éducative et so-ciale. La fermeture de la licence sciences de l'édu-cation viendrait rallonger la liste des formations sacrifiées, comme la licence d'info-communication dans le même établissement l'an dernier. Pour la FSU, il est urgent de stopper l'hémorragie et de donner aux universités les moyens d'une politique de l'enseignement supérieur ambitieuse et démocra-tique.
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Pour toutes ces raisons, la FSU refuse la fermeture de la licence mention «sciences de l'éducation » à l’université de Nantes et demande que le projet de parcours complet dans cette discipline universitaire soit mené à son terme pour une ouverture à la ren-trée 2014.  Nous vous demandons, Monsieur le Recteur, en votre qualité Chancelier des Universités, d'interve-nir dans ce sens. »
Suite à la mobilisation des étu-diants et des personnels, le prési-dent de l'université de Nantes a réuni à trois reprises un groupe de travail composé de représentants du département de sciences de l'éducation et d'autres composantes de l'universi-té (ESPE, histoire, lettres, sociologie...), du vice-président formation et vie universitaire, d'étu-diants. La dernière réunion a eu lieu le 14 jan-vier. Un seul scénario a été transmis à la prési-dence : celui proposé initialement par le départe-1 ment sciences de l'éducation. Le 22 janvie, le président a annoncé qu'il soutenait non pas le projet du groupe de travail, mais un nouveau qui rendrait possible le maintien de la L3 sciences de l'éducation. Il s'agirait d'un portail commun en L1 aux disciplines de lettres et sciences humai-nes et sociales, avec une spécialisation progressi-ve en L2 et L3.  Le département doit donc dans l'urgence travail-ler à ce nouveau scénario, soutenu par la prési-dence. La section Snesup-FSU de l'université reste vigilante et mobilisée aux côtés des collè-gues et des étudiants pour que la qualité de l'offre de formation publique à l’université soit mainte-nue et développée.  Mary DAVID   1enseignants du département sciences de l'éducation ont été avertis Les par un courrier daté du 21/01 et arrivé le 22/01, mais ils avaient appris quelques heures plus tôt par la presse la décision de la présidence. Le procédé (prévenir la presse avant les personnels) est douteux et rappelle désagréablement les pratiques de certaines entreprises au moment de plans sociaux... D'autant que le président insiste dans ces articles sur le fait qu'il « ne s'est jamais agi de fermeture d'une filière », et que les étu-diants et personnels se sont donc « agités » à tort !
Protectionjudiciaire de lajeunesse: état deslieux 
La Protection Judiciaire de la Jeunesse a été consi-dérablement malmenée ces dernières années. Les personnels ont dû faire face à la pression conjuguée des déstructurations massives (fermetures de servi-ces, tant éducatifs qu'administratifs) et d’une trans-formation profonde des missions.  Les différentes directions se sont acharnées à faire de cette petite administration un terrain d’expéri-mentation et un exemple d’une certaine politique. Ainsi, la rigueur budgétaire la plus stricte et une po-litique de suppression d’emplois allant au-delà de la norme RGPP, ont déstructuré et déséquilibré une institution qui n’a jamais bénéficié de moyens à la hauteur de ses missions. De surcroît ce démantèle-ment a été organisé alors que la question de la délin-quance des mineurs était fortement médiatisée; ins-trumentalisant la situation des adolescents en grande difficulté.  Les pratiques profession-nelles ont été passées au crible de la visibilité, de la rapidité et de la quantifi-cation sur fond de rentabi-lisation du temps de tra-vail. Les besoins des mi-neurs et le temps nécessai-re à leur reconstruction sont passés au second plan quand ils n’ont pas été ignorés. Les changements n’ont dès lors, pu être conduits qu’à l’aide d’un management autoritaire et infantilisant, car il fallait imposer aux profession-nels de nouvelles modalités de travail allant à contre sens de leurs savoir-faire. Ainsi, l’autoritarisme est venu aggraver la dégradation des conditions de tra-vail et d’exercice des missions.  Sur notre Inter-Région PJJ ( Bretagne, Pays de Loi-re, Basse Normandie), nous assistons depuis 2007 à la valse des restructurations entrainant fermetures de services et redéploiement des personnels. L'Inter-Région maintenant baptisée Grand Ouest a ainsi perdu 20% de ses agents en sept années. Et il sem-blerait que ce ne soit pas terminé, l'Inter-Région étant toujours considérée comme sur-dotée! Notre département de Loire-Atlantique est devenu un territoire en s'alliant à la Vendée... Plus de direc-tion départementale mais une territoriale! Ainsi, un
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des services de milieu ouvert regroupe deux unités éducatives… une à St Nazaire et l'autre à La Roche Sur Yon… sur deux juridictions différentes. Efficace et cohérent !  Les services de milieu ouvert nantais, quant à eux, vivent encore une nouvelle restructuration puis-qu'après les avoir séparés et avoir enjoint aux per-sonnels de ne pas travailler ensemble, l'Administra-tion a pour projet de les réunir en septembre 2014, créant un énorme service avec trois unités et près de quarante personnels... sur un même plateau. Le pro-jet éducatif qui devrait donner la trame de notre ma-nière de travailler est loin d'être finalisé, pas même engagé, il faut dire que le turn-over des responsables d'unité et des directeurs de service n'aide pas à la réflexion. Les agents sont livrés à eux-mêmes, sans fil conducteur, ballotés d'un projet à un autre au gré des personnels d'encadrement.  Un mouvement d'ampleur a eu lieu en fin d'année der-nière en Loire-Atlantique sur cette question afin de faire prendre conscience à l'Administration que l'ur-gence aujourd'hui est de remettre au centre de notre travail la préoccupation de l’avenir des mineurs qui nous sont confiés et recons-truire des repères professionnels fondés strictement sur l’intérêt des enfants.  Face à la détermination des personnels et confrontée aussi à leur désarroi parfois, l'administration a ac-cepté de donner des moyens humains supplémentai-res, ponctuels pour le moment. Gageons que les per-sonnels sauront de nouveau se faire entendre afin de contraindre l'Administration à les pérenniser et à re-donner du sens à l’action éducative, prenant en compte ce qui fonde la spécificité de la justice des mineurs.  Laurence LE LOUËT
Chantiersmétiers enseignants : toujours en travaux 
Depuis la mi novembre, le ministère a ouvert des discussions dans le cadre de la refondation pour « repenser collectivement les métiers qui font l’Eco-le. » Un chantier attendu… ces dernières années les métiers de l’Education nationale ont évolué, se sont complexifiés, diversifiés… Le 18 décembre, Vincent Peillon a présenté ses premières décisions : l’amé-lioration concrète de la vie professionnelle de tous les enseignants, ce n’est pas pour maintenant.  Les premières mesures présentées résultent des Groupes de Travail concernant essentiellement les enseignants. Les rencontres qui traiteront des per-sonnels de direction, d’inspection, administratif et de santé, les contractuels se dérouleront jusqu’en février.  Le temps… c’est pour quand ?  Malgré des objectifs clairs : « donner aux ensei-gnants les moyens de mener à bien l’ensemble des tâches qui leur sont dévolues » (…), « il faut offrir à l’ensemble des person-nels de meilleures conditions d’exercice de 1 leur métier… » , le mi-nistre n’a pas choisi le sens des revendications des personnels portées par les syndicats de la FSU d’un allégement des charges de travail pour tous. Il a fallu la dénonciation de l’en-semble des organisations syndicales pour que la ré-férence au cadre des 1607 h annuelles des person-nels de la Fonction Publique qui pouvait servir de base à une annualisation des services dans le second degré soit retirée. Il n’en reste pas moins que le mi-nistère introduit pour les Professeurs des Ecoles (PE) effectuant des remplacements et des complé-ments de service une forme d’annualisation du temps de service qui dégradera leurs conditions de travail.  La seule mesure nouvelle pour donner du « temps pour travailler autrement » concerne la refondation de l’Education Prioritaire avec l’allègement de ser-vice des enseignants de 1h1/2 par semaine pour les collèges et de 9 jours par an pour les écoles. Mais cette mesure n’est destinée qu’aux « réseaux les plus difficiles », et ne concernera pas , malgré leurs re-
vendications, les personnels des Lycées Profession-nels.  La proposition initiale du ministère concernant les Obligations Réglementaires de Service des CPGE (Classe prépa : passage à 10 h,contre 8à 11 h ac-2 tuellement), le remplacement d’heurespar une in-demnité, ainsi que l’absence de toute proposition pour les PE (exceptées quelques avancées en temps de décharge pour la direction d’école) marquent l’o-rientation du ministère… du temps pour tous, ce n’est pas pour maintenant.  Le tout indemnitaire  Pour les syndicats de la FSU, le chantier sur les sta-tuts devait permettre l’amélioration des conditions de travail mais également des avancées pour la reva-lorisation salariale. La seule réponse obtenue : des indemnités !  Les mesures nouvelles concernent essentiellement les PE avec la création en septembre d’une In-demnité de Suivi et d’Accompagnement des Elèves (ISAE) de 400 E (dont sont exclus les PE de SEGPA, EREA, ULIS, Conseillers péda-gogiques…) sans qu’il soit question d’une montée en charge, une petite augmentation du ratio d’accès à la Hors Classe des PE et la création d’un Grade à Accès fonctionnel qui concernera des directeurs d’écoles et des conseillers pédagogiques choisis sur la base du « mérite ».  Du fait des choix budgétaires du gouvernement, les mesures restent largement insuffisantes et ne répon-dent pas aux attentes de tous pour l’amélioration des conditions de travail des enseignants et l’améliora-tion des carrières et des rémunérations. Au cours de la suite des discussions, la FSU, avec ses syndicats nationaux, continuera de porter les revendications des personnels.  Erick LERMUSIAUX
1 Document du MEN « Discussions sur les métiers et les parcours profession-nels des personnels de l’Education Nationale » du 18/11/2013.  2 Pour le second degré l’heure de minoration pour effectifs pléthoriques et les heures de labos, de cabinet d’Histoire-Géo et de préparation de Science.
N° 83 janvier 2014 - directeur de publication : D Hude - CPPAP 0315 S 05938- ISSN 1249-2051 - Imprimerie Spéciale 8
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