Pourquoi tant de haine dirigée contre la psychanalyse ?
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• Freud lui-même avait tenté de le comprendre à partir du refoulement. Il faut dire que la position hautaine de certains psychanalystes français à l'égard des autres psychothérapeutes y est sans doute pour quelque chose aussi. Le psychanalyste en France s'est souvent mis en position de tout savoir sur tout, alors qu'avec Lacan on claironnait n'en rien savoir du tout.
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Pourquoi tant de haine dirigée contre la psychanalyse ?
Carol VERGER,Béatrice Dessainet 1 autre aiment
Suivre Bernard
Bernard ROBINSON• Freud lui-même avait tenté de le comprendre à partir du refoulement. Il faut dire que la position hautaine de certains psychanalystes français à l'égard des autres psychothérapeutes y est sans doute pour quelque chose aussi. Le psychanalyste en France s'est souvent mis en position de tout savoir sur tout, alors qu'avec Lacan on claironnait n'en rien savoir du tout.
Suivre Carol
Carol VERGER• Vaste sujet. Avez-vous un article sur lequel s'appuyer. Est-ce de la haine dirigée vers la psychanalyse ou de l'agressivité, ou un rejet… Car même s'il s'agit du même champ, ces termes ont des significations bien spécifiques.
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Suivre michel
michel bruno• voici les mots ( maux) d'une patiente, qui malgré tout continue à venir à ses 4 séances par semaine depuis plus d'un an: -"vous croyez tout savoir, vous etes dans une position qui croit tout savoir des autres, figés dans vos théories absconses, vous vous pensez au dessus des autres, dans votre silence méprisant, vous n'en avez rien à foutre des souffrances, vous ne comprenez rien, moi aprés, je repars d'ici avec cette souffrance, vous n'êtes qu'un "technicien du psychisme, dans cette théorie : la psychanalyse est une maladie qui se prend pour une thérapie", .../... etc. Peut on y reconnaitre quelque chose des écrit d'Onfray ? je pense que oui. Mais d'autres "onfrays" sont aussi virulents. quid du transfert? Hostile, négatif, projetés sur l'analyste qui est fantasmé - en creux- en thérapeute tout puissant!
Cela pose la question de la haine, et donc de la douleur et de la frustration, - donc de la castration- en amont.
Suivre Geneviève
Geneviève Condou• Effectivement, certains patients entrent dans une "réaction thérapeutique négative" (expression de Freud) ce qui ne signifie pas qu'ils ne sont pas en analyse, bien au contraire. Cela montre en plus qu'il y a toujours du transfert. La haine dirigée contre la psychanalyse elle-même en tant que traitement de la jouissance ou cure est un fait qui se répète depuis plusieurs années avec des positions de plus en plus marquées contre elle. C'est cette montée de haine dirigée contre la psychanalyse comme cure que j'interroge. Je pense que cela s'inscrit dans un contexte particulier et que les personnes qui s'en prennent ainsi à la psychanalyse n'auraient pu le faire des décénies plus tôt. Je pense qu'il existe un lien avec les discours du capitalisme et de la science. Comment faire accéder quelqu'un à la dimension de la sublimation quand ce qui est encouragé socialement est une consommation à outrance des objets fabriqués par les techno sciences ?
Merci de vos remarques et participations.
Suivre michel
michel bruno• vous avez raison, les réactions de ces patients en "haine transferentielle contre l'analyse", pointent qu'ils y sont de fait. Mais ils en nourrissent leurs fantasme, s'inspirant d'un discourt pseudo scientifique - notamment pro génétique-. Peut on alors penser que cette haine s'alimente d'une confusion : l'adage freudien fait dire "cherche au fond de toi, la cause du trouble dont tu te plains", en quelque sorte. La confusion viendrait faire argumenter le sujet sur le theme :-" je souffre et en plus, la psychanalyse vient me dire que j'en suis responsable, que c'est de ma faute, puisqu'elle dit que c'est au fond de moi", faisant ainsi de fait l'impasse sur l'inconscient. Et alors l'hypothèse génétique vient "déresponsabiliser/déculpabiliser le sujet :" c'est génétique, je n'y suis pour rien!, je ne peux que m'y soumettre!" mais, l'inconscient continuant de fait de sa nature à nourrir les réactions surmoiques, la culpabilité inconsciente se mute en angoisse et en haine, contre "celui qui dit...", le psychanalyste. Ne pensez vous pas qu'on peut envisager cette haine sous cet angle aussi? Et le comique dans cette affaire, est que, meme si c'est "génétique", c'est de fait quand même " au fond du sujet".
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Suivre Anca
Anca Munteanu• Il s”agit de la haine contra psychanalyse ou contre le psychanalyste? En psychanalyse de famille, il y a le transfer central (sur le psychanalyste), le transfer sur le cadre et le transfer sur le processus therapeutique.
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Suivre Mélanie
Mélanie Demadrille• L'etre humain aime se plaindre, et la psychanalyse lui signifie qu'il est responsable de ce dont il se plaint et de ce avec quoi il se débat avec virulence. Pour beaucoup, comment accepter cette part de responsabilité, puisqu'elle signifie pour eux "culpabilité" et non "possibilité de prendre les choses en main"? À mon sens, la psychanalyse dérange fondamentalement (au delà des diverses raisons évoquées précédemment), puisqu'elle fait se poser les bonnes questions. En permettant a l'Homme de comprendre ce qui le determine inconsciemment, elle le met face à la réalité contre laquelle il se défend bec et ongles.. De plus, comme vous l'avez si bien dit précédemment, le discours social actuel alimente cela. Ainsi la psychanalyse fait un coupable idéal dans notre monde du tout génétique.
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Suivre Gaëlle
Gaëlle Cloarec• La psychanalyse est une question dangereuse, quand on a tendance à préférer nos chères illusions. Je suis d'accord avec Geneviève , le contexte consumériste porte en lui de lourdes conséquences. Que les psychanalystes tiennent bon!
Suivre CLAUDE
CLAUDE COGNARD• Que quelqu'un en sache davantage sur nous que nous n'en savons nous-mêmes, est effrayant. Qui sont ces sorciers capables de lire entre les lignes de notre esprit ce que jamais nous n'oserions révéler... D'urgence écartons-les, claironnons au monde entier qu'ils sont dangereux, formons des groupes ANTIPSYCHANALYSE ANTIPSYCHANALYSTES et dénigrons, dressons des bûchers, c'est plus facile que de chercher à comprendre.
Suivre Thierry
Thierry Gaillard• A mon humble avis, c'est le sujet en soi qui est mis à mal dans nos sociétés. Est-ce nouveau ? Sophocle ne l'a-t-il pas vu venir ? Ce mal-là est assez généralisé, tout comme cet Oedipe qu'il faut refouler, voire dénier. Chaque idée capable et coupable d'évoquer cette réalité-là subira forcément les charges transférentielles qui furent à l'origine de son refoulement - largement transgénérationnel dans notre culture patriarcale. Je ne suis pas certain que ce soit la psychanalyse qui soit en elle-même visée, ni qu'elle puisse se targuer d'un tel privilège.... Tout ce qui rappellerait la présence d'un sujet aliéné fera aussi bien l'affaire....
Suivre Santiago
Santiago OLARIA• Le non dupe erre! ... et il est des contextes et des situations dans lesquelles comme nous le propose Jacques HASSOUN dans une tentative de conceptualiser une clinique de "la haine" "celui à qui je suppose du savoir: je le hais"! (Non pas "plus de savoir" ou "davantage de savoir" (cf. Claude Cognard) mais un "savoir Autre") La haine, si haine il y a envers la psychanalyse, n'est-elle pas orientée vers ce que la psychanalyse soutient de la place du "Père" et par là même la haine d'aujourd'hui n'est-elle pas fondée sur une possible haine "du non du Père"? Ce Père qui incarne peut-être par ailleurs l'antithèse de la pensée néo-libérale qui fait du consommateur un nourrisson, un enfant interminablement dépendant d'une Mère toute puissante et omnipotente prête à satisfaire sans limites son insatiable "faim", son insatiable "a-petit"!
Suivre michel
michel bruno• le poete (ou le psychanalyste) a dit la vérité ( vérité du sujet barré), il doit être exécuté; chantait guy Beard il a quelques années!
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Suivre Geneviève
Geneviève Condou• Merci pour toutes les interventions qui sont très intéressantes. S'il y a transfert sur le psychanalyste c'est bien sûr en tant qu'il est considéré comme "sujet supposé savoir"(cf. enseignement de Lacan). Mais en réalité, l'analyste ne sait pas tout et heureusement. Cependant, il en sait suffisamment assez pour permettre à ses analysants d'avancer dans la cure. Ce qui a été relevé dans les remarques c'est qu'on projetterait sur l'analyste un savoir absolu, c'est vrai dans certains cas, des cas qui considèreraient l'analyste comme l'Oracle de Delphes par exemple, c'est vrai ça peut arriver. Je pense plutôt que le savoir dont l'analyste détient une clé est au contraire ce qui fait horreur. Et je suis entièrement d'accord avec la remarque de Santiago Olaria sur la haine du père qui révèle l'insupportable de la limite à la jouissance toute. Ce que la société encourage en réalité doit être limité par la fonction paternelle afin que le sujet puisse entrer dans la dimension du désir. Or, qu'est ce que l'on observe dans la société actuelle ? Du soit disant illimité partout et tout le temps alors que plus rien ne fonctionne comme avant, de la précarité, de l'instabilité, de l'éphémère, de multiples solitudes, ..., bref tous les symptômes d'une société malade car orientée par le discours du capitalisme soit la pulsion de mort. A ce propos je recommande la lecture de "Capitalisme et pulsion de mort" de Gilles Dostaler et Bernard Maris (éditions Albin Michel), il y a également le livre de Marie Jean Sauret "Malaise dans le capitalisme" éditions Presses Universitaires du Mirail... et bien d'autres certainement...
Merci pour toutes vos remarques passées et à venir !
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Suivre Thierry
Thierry Gaillard• Il y a sans doute quelque chose d'un langage symbolique, traduisant l'inconscient, qui devient insupportable pour celles et ceux qui s'accrochent à ce qui leur semble être le réel, si désenchanté. Une langue qui est celle des poètes et de la mythologie, la langue de l'inconscient, des porte-paroles de l'oracle, celle que l'on aurait oublié d'après Eric Fromm.. Jocaste mythomane déjà disait de Tirésias qu'il ne fallait pas l'écouter. Sophocle fut confronté à l'avènement de la métaphysique et au refoulement du "mythos". Marcel Détienne rappelle la position de Platon qui le premier inventa le terme de mythologie afin de s’affranchir d’un discours qu’il juge irrationnel et pour mieux imposer le logos d'une nouvelle philosophie. "Les « anciennes fictions », foudroyées par Xénophane, sont longuement condamnées par Platon dans un réquisitoire qui dresse avec minutie la liste des crimes dont sont coupables tous les « mythologues », depuis Homère jusqu’aux plus modestes fabricants de récits, débusquées dans la cité, et même dans le silence des cours et des maisons." Et pour André Bonnard "la littérature grecque est principalement poésie, Le poète est pour les hommes du Vème siècle l’éducateur de la jeunesse et l’éducateur de la cité. Dès Platon et après Platon, la littérature grecque est principalement sagesse, sciences, philosophie. Le philosophe, le savant, non le poète, est l’éducateur des individus et des cités. On se détourne d’Homère et de l’hellénisme qui en découle. « Cher Homère, dit un personnage de la République, quelle cité s’est grâce à toi mieux administrée ? Quels hommes sont devenus meilleurs ? Delà la fameuse condamnation prononcée par Platon contre la poésie, Homère le tout premier. Artisans de mensonges, les poètes sont bannis de la cité."
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Jean LouisNe plus suivre
Jean Louis Pedinielli,• Je souscris tout à fait à la lecture du livre de Bernard Maris et Dostaler. Curieux de pense qu'à notre époque, je me sente - mais suis-je le seul - plus proche des travaux anthropologiques, philosophiques ou sociologiques dans lesquels j'ai le sentiment de lire quelque chose de la psychopathologie, que dans les travaux des psychologues. Cetste passion de l'ignorance, que révèlent bien des écrits psychiatriques et psychologique actuels, et dans laquelle réside une des raisons de la haine contre la psychanalyse, me rappelle les propos que J.A. Miller a fait figurer sur la 4ème de couverture du discours de Lacan à Saint-Anne. Barrent l'accès au savoir de l'inconscient : "l'ignorance (s'y adonner avec passion, c'est toujours consolider le savoir établi), et le pouvoir (la passion
de la puissance oblitère ce que révèle l'acte manqué). La psychanalyse enseigne les vertus de l'impuissance : elle, au moins, respecte le réel". (Lacan, J. Je parle aux murs. Paris. Seuil).
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Suivre Dimitra
Dimitra Stavrou• Je suis en accord sur le role du refoulement que Freud indiquait. Personne n'aime savoir que son inconscient le reigne et definit son comportement. La plupart de gens aiment l' idee d'avoir le controle sur leurs vies, alors la notion de l'inconscient devient dangereuse.
Je pense que cette mauvaise representation de quelques uns face a la psychanalyse peut aussi se nourrir par la fermete de certains psychanalystes vers la nouveaute.
Des essais d' un dialogue de la psychanalyse avec d'autres facultes pourrait beaucoup aider au changement des representations sociales.
Des exemples de tels courrants (pluridiciplinaires) sont celui de la psychologie clinique sociale et de la neuroanalyse.
Je trouve que le dialogue pluridiciplinaire peut offrir beaucoup a tous ceux qui y participent, mais surtout a la theorie et la methode psychanalytique.
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Suivre Chantal
Chantal ROUX• La psychanalyse est la psychanalyse. Pour la comprendre un peu mieux, il suffit de s'y soumettre quelques années allongé sur un divan... Accepter l'idée qu'un "autre" dirige notre vie n'est pas chose aisée d'autant plus pour des scientifiques ou des obsessionnels de tout poil qui pensent être maître de leur destinée. La psychologie, c'est autre chose, la neuroanalyse en est une autre et ainsi des autres psy...quelque chose. Il me paraît invraisemblable de souhaiter faire un mêli mêlo. Chacun a le droit de trouver le chemin de sa liberté là où il se sentira le mieux pour le trouver (ou ne pas le trouver).
Suivre Dimitra
Dimitra Stavrou• Personne n'a parle de meli melo Chantal Roux,
ne que devenir un peu plus communicatifs avec les autres facultes. J' imagine que vous connaissez bien l' histoire en France contre la psychanalyse pour les autistes...
N' hesitons pas d' etre ouverts sur la recherche de la theorie psychanalytique par des methodologies provenant d'autres facultes.
Enfin, c'est mon point de vue.
Belle journee!
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Suivre CLAUDE
CLAUDE COGNARD• la force de la psychanalyse, est de ne pas être une secte, et chacun a le droit de la voir comme il l'entend, d'y venir ou non, de la critiquer négativement ou de la louer. Ceux qui s'en inspirent doivent y puiser des ressources qui leur permettront d'agir de l'intéret de tous ceux qui les côtoient, de leur donner la main, le sourire, l'écoute, le mot qu'ils auront envie de recevoir. La psychanalyse doit rester un des vecteurs vers la liberté au sens le plus large qui soit. Claude
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Suivre Chantal
Chantal ROUX• "Chacun a le droit de la voir comme il l'entend" sous-tend qu'on ne cause plus de psychanalyse. Avoir été analysé, étudier Freud et Lacan... Le reste n'est pas de la
psychanalyse. Il ne s'agit pas de "secte" ou de "religion" ou de "dogme", il s'agit de s'inscrire ou non dans le champ de la psychanalyse et en effet, chacun est libre de cheminer dans le champ qui lui convient le mieux y compris un champ de coquelicots... :) Un sourire à tous !
Certains sont allés jusqu’à voir dans la prise en charge du sujet et du sens de son action par les sciences sociales l’émergence d’un nouveau « paradigme ».
Quels sont les contours actuels de ces notions souvent floues d’individu, de personne ou de sujet ?
Quelle est la pertinence de leur usage pour penser les problèmes posés aux chercheurs ?
Peut-on rassembler aujourd’hui autour de ces questions un mouvement général des sciences sociales, ou le contenu donné aux concepts varie-t-il fondamentalement d’une discipline à l’autre ?
Le reflux de la grande vague structuraliste des années 1950-1960 semble ainsi se confronter aussi bien à la définition de la notion de structure et de ses déclinaisons (que l’on se réfère aux sub- et superstructures, aux catégories sociales ou au lexique institutionnel) qu’à celles de l’individu, de l’acteur ou du sujet. Il s’agit de repenser les termes d’un débat d’autant plus complexe qu’il a touché tant les sciences sociales que la linguistique ou la psychanalyse.
Quel rapport lie les individus à ces forces anonymes que sont le marché, la culture, les classes ou les institutions, longtemps vues comme les moteurs sans sujet de l’histoire ?
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