Problèmes et politiques démographiques dans le subcontinent indien - article ; n°443 ; vol.81, pg 25-47
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Annales de Géographie - Année 1972 - Volume 81 - Numéro 443 - Pages 25-47
Demographic problems and policies in the indian subcontinent.
The present Indian demographic pressure (the natural increase of 20 to 30 per 1 000 in a year can run over 30 per 1 000 between 1975 and 1980 because of the decay of mortality) stops any development and makes the growth rate of the individual share of the gross national product get down about 1,5 m each year. From 1901 to 1970 the population indice has gone from 100 to 225, the cultivated area one from 100 to 125, the food production one from 100 to 150. People crowd in the regions traditionally the most favourable to a garden-like subsistence agriculture and reach huge densities : 550 per square kilometre in the Kerala, 400 to 500 in the Bengal. The internal migrations, otherwise rare enough, occur more often from a country region to another than from the country to the towns, and so reduce the regional contrasts without solving the problem. Urbanization, though less brutal than in Africa or in Latin America, precedes far the development (26 million townspeople in 1901, about 100 million to-day). The percentage of not-housed townspeople increases every year. A statement of the com pared expectations of the demographic growth and the economic one remarks us the short — and middle — term necessity of a natality reduction which is systematically practised in India and in Pakistan from the diffusion of all means of contraception to sterilization. The expected aim is an annual decrease of 9 million births in the Indian Union, lowering the birth ratio to 25 per 1 000 or so. But it is doubtful this will be achieved, peculiarly in the hoped delays. And if the present rythms get along during the decade, the only Indian Union will have 630 million inhabitants in 1975.
La pression démographique actuellement enregistrée dans l'Inde (accroissement naturel de 20 à 30 pour 1 000 par an, susceptible de passer, par suite du recul de la mortalité au-dessus de 30 pour 1 000 entre 1975 et 1980) bloque tout développement et réduit le taux de croissance du quotient individuel de produit brut national aux environs de 1,5 pour 100 par an. De 1901 à 1970 l'indice de population est passé de 100 à 225, celui de la superficie cultivée de 100 à 125, celui des productions alimentaires de 100 à 150. La population s'entasse dans les régions traditionnellement les plus accueillantes à une agriculture jardinatoire de subsistance et y atteint des densités impressionnantes : 550 au km2 au Kerala, 400 à 500 au Bengale. Les migrations intérieures, d'ailleurs assez limitées, qui sont plus des migrations de région rurale à région rurale que de campagnes à villes, atténuent les contrastes régionaux sans résoudre le problème. L'urbanisation, sans être aussi brutale qu'en Afrique ou en Amérique latine, précède de loin le développement (26 millions de citadins en 1901, environ 100 millions aujourd'hui). La proportion des citadins sans logement augmente d'année en année. Un bilan des perspectives comparées de la croissance démographique et de la croissance économique fait apparaître la nécessité dans le court et le moyen terme d'une réduction de la natalité, qui fait l'objet d'une politique systématique, tant dans l'Inde qu'au Pakistan, allant de la diffusion de tous les moyens de contraception à la stérilisation. Le but est une diminution du nombre annuel de naissances de 9 millions pour l'Union indienne, abaissant le taux de natalité aux environs de 25 pour 1 000. Mais il est douteux qu'il soit atteint, surtout dans les délais souhaités. Et si les rythmes actuels persistent au cours de la décennie, la seule Union indienne aura 630 millions d'habitants en 1975.
23 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1972
Nombre de lectures 16
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

M. Pierre George
Problèmes et politiques démographiques dans le subcontinent
indien
In: Annales de Géographie. 1972, t. 81, n°443. pp. 25-47.
Citer ce document / Cite this document :
George Pierre. Problèmes et politiques démographiques dans le subcontinent indien. In: Annales de Géographie. 1972, t. 81,
n°443. pp. 25-47.
doi : 10.3406/geo.1972.18651
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/geo_0003-4010_1972_num_81_443_18651Abstract
Demographic problems and policies in the indian subcontinent.
The present Indian demographic pressure (the natural increase of 20 to 30 per 1 000 in a year can run
over 30 per 1 000 between 1975 and 1980 because of the decay of mortality) stops any development
and makes the growth rate of the individual share of the gross national product get down about 1,5 m
each year. From 1901 to 1970 the population indice has gone from 100 to 225, the cultivated area one
from 100 to 125, the food production one from 100 to 150. People crowd in the regions traditionally the
most favourable to a garden-like subsistence agriculture and reach huge densities : 550 per square
kilometre in the Kerala, 400 to 500 in the Bengal. The internal migrations, otherwise rare enough, occur
more often from a country region to another than from the country to the towns, and so reduce the
regional contrasts without solving the problem. Urbanization, though less brutal than in Africa or in Latin
America, precedes far the development (26 million townspeople in 1901, about 100 million to-day). The
percentage of not-housed townspeople increases every year. A statement of the com pared
expectations of the demographic growth and the economic one remarks us the short — and middle —
term necessity of a natality reduction which is systematically practised in India and in Pakistan from the
diffusion of all means of contraception to sterilization. The expected aim is an annual decrease of 9
million births in the Indian Union, lowering the birth ratio to 25 per 1 000 or so. But it is doubtful this will
be achieved, peculiarly in the hoped delays. And if the present rythms get along during the decade, the
only Indian Union will have 630 million inhabitants in 1975.
Résumé
La pression démographique actuellement enregistrée dans l'Inde (accroissement naturel de 20 à 30
pour 1 000 par an, susceptible de passer, par suite du recul de la mortalité au-dessus de 30 pour 1 000
entre 1975 et 1980) bloque tout développement et réduit le taux de croissance du quotient individuel de
produit brut national aux environs de 1,5 pour 100 par an. De 1901 à 1970 l'indice de population est
passé de 100 à 225, celui de la superficie cultivée de 100 à 125, celui des productions alimentaires de
100 à 150. La population s'entasse dans les régions traditionnellement les plus accueillantes à une
agriculture jardinatoire de subsistance et y atteint des densités impressionnantes : 550 au km2 au
Kerala, 400 à 500 au Bengale. Les migrations intérieures, d'ailleurs assez limitées, qui sont plus des
migrations de région rurale à région rurale que de campagnes à villes, atténuent les contrastes
régionaux sans résoudre le problème. L'urbanisation, sans être aussi brutale qu'en Afrique ou en
Amérique latine, précède de loin le développement (26 millions de citadins en 1901, environ 100
millions aujourd'hui). La proportion des citadins sans logement augmente d'année en année. Un bilan
des perspectives comparées de la croissance démographique et de la croissance économique fait
apparaître la nécessité dans le court et le moyen terme d'une réduction de la natalité, qui fait l'objet
d'une politique systématique, tant dans l'Inde qu'au Pakistan, allant de la diffusion de tous les moyens
de contraception à la stérilisation. Le but est une diminution du nombre annuel de naissances de 9
millions pour l'Union indienne, abaissant le taux de natalité aux environs de 25 pour 1 000. Mais il est
douteux qu'il soit atteint, surtout dans les délais souhaités. Et si les rythmes actuels persistent au cours
de la décennie, la seule Union indienne aura 630 millions d'habitants en 1975.et politiques démographiques Problèmes
dans le subcontinent indien
par Pierre George
Professeur à l'Université de Paris-l
L'histoire et la géographie de la population du subcontinent indien sont
dominées par les effets actuels d'une révolution démographique qui s'exprime
ici par le passage d'une très longue période de stagnation ou de crois
sance très lente à un rythme d'accroissement doublant les effectifs de popul
ation en moins d'une génération. Cette révolution est récente.
Elle a débuté au cours des décennies 1920-1930, de telle sorte qu'elle exerce
sa pleine pression sur la période présente. La population du subcontinent
est passée en cinquante ans de 305 millions (1921) à 680 millions (1970).
Les projections pour 1975 sont de 800 millions, le milliard devant être
dépassé entre 1980 et 1985. Les prévisions de croissance économique
ne permettent pas, compte tenu des nécessités d'« investissement démo
graphique », et dans les hypothèses les plus optimistes, d'accroître le quo
tient individuel de revenu de plus de 1,5 p. 100 par an en moyenne au cours des
vingt années à venir pour l'ensemble de l'Union indienne — encore les experts
considèrent-ils qu'après un taux maximal de 1,8 entre 1967 et 1971 l'accroi
ssement annuel de revenu individuel descendrait au-dessous de 1,4 entre
1981 et 1986.
Devant une situation aussi critique, trois séries d'actions ont semblé
s'imposer :
— accroître l'emploi et le revenu national (le quotient actuel individuel
de produit brut national est de 350 francs pour l'Union indienne et de moins
de 500 pour le Pakistan) par la création de nouveaux secteurs de production :
il s'agit de l'industrialisation que, sans d'importants investissements étran
gers, on ne peut mener qu'à un rythme lent ;
— accroître l'emploi et le revenu national par la conquête de nouveaux
espaces à l'agriculture, surtout par la réalisation de travaux d'irrigation ; 2* ANNALES DE GÉOGRAPHIE
— réduire la croissance démographique par une politique résolue de
régulation des naissances.
Les deux premières entreprises contribuent à une redistribution géogra
phique de la population. Le subcontinent indien est continuellement par
couru par d'importantes migrations intérieures — indépendamment de
celles que provoquent les conflits politiques et religieux. Celles-ci ont
pour moteur rationnel le glissement de la population des régions où
la pression démographique devient insupportable vers les fronts pionniers
représentés par les nouvelles zones irriguées et par les nouveaux centres
industriels. Mais elles n'échappent pas, bien que le mouvement soit rel
ativement moins important qu'en Afrique ou en Amérique latine, aux
phénomènes d'urbanisation particulièrement sensibles dans les grandes
agglomérations qui exercent, comme partout, un pouvoir d'attraction
préférentiel.
Une étude de la population du subcontinent indien appelle donc néces
sairement un essai de mesure et d'explication de la croissance démograp
hique, un examen de la répartition et de la mobilité interne de la popul
ation, un bilan des rapports entre croissance démographique et croissance
économique, et de la politique de régulation des naissances. Celle-ci apparaît
aujourd'hui comme une fragile chance de sauvetage d'une économie et
d'une société menacées de naufrage démographique en l'absence de pers
pectives concrètes d'une révolution économique, qui serait d'ailleurs incon
cevable dans un pareil contexte de pression démographique.
». LA CROISSANCE
Jusqu'au premier quart, ou même jusqu'au premier tiers du xxe siècle,
la population du subcontinent indien a augmenté très lentement. Les effets
de la fécondité naturelle, limitée par la morbidité générale et la surmortal
ité des femmes jeunes, étaient annulés par des traumatismes démogra
phiques survenant à intervalles irréguliers, mais relativement fréquents,
famines, épidémies, supprimant en quelques mois ou en une année le croît
de cinq ou dix ans. La peste fait deux millions de morts en 1907, la grippe
douze à treize millions en 1918. Le choléra est endémique au Bengale, et
la malaria a rongé la santé des populations de régions entières, notam
ment dans les plaines littorales de l'Inde du Sud, jusqu'

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