Projet de motion sur le nucléaire pour le congrès du MAN, Poissy ...

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• Publié par: azyfibid
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Extrait

Projet de motion sur le nucléaire pour le congrès du MAN, Poissy, les 7 & 8 Novembre 2009

1 Selon le Président Nicolas SARKOZY, nos armes nucléaires constitueraient notre «assurance-vie » (discours de mars 2008). Cette rhétorique a pour objectif de «tromper »les citoyens que nous sommes en désignant par avance comme « dénué de sens » un quelconque débat sur la stratégie de « dissuasion ». Serait donc « insensé » tout citoyen qui oserait ne serait-ce qu’émettre un doute sur l’efficacité d’une telle stratégie! Ou, pire encore, celui qui prétendrait que cette stratégie est non seulement coûteuse, mais aussi inefficace pour nous « défendre » et faire face aux nombreux défis ème du XXIsiècle !

Nous vivons des temps d'une tension extrême, causée par les bouleversements climatiques, économiques et financiers qui accompagnent une mutation de civilisation qu'on s'acharne à désigner comme une crise. En fait, il y va bel et bien de l'avenir de l'humanité .

Le signe le plus évident de ce bouleversement des rapports humains dans leur productions, leurs commerces, leurs circulations, leurs approvisionnements, leurs habitats est apparu quand il est devenu manifeste que nous ne pourrions plus, durablement, fonder notre économie sur une énergie à bas coût. Le pétrole s'épuise et les énergies renouvelables de remplacement ne sont pas prêtes à jouer le même rôle dans nos industries, nos transports, et nos agricultures. C'est le moment choisi par l'actuel gouvernement français pour maintenir et relancer cette idée folle de substitution de l'énergie nucléaire à l'énergie pétrolière !

Là surgit le risque mal apprécié, jusqu'à ce jour, en France, d'un maintien et d'un nouveau développement des énergies nucléaires à des fins civiles ou militaires, en divers lieux, sur notre planète. L'humanité ne peut vivre sous la menace de nouveaux Tchernobyls ou de conflits nucléaires au Pakistan, en Iran, en Chine, en Corée ou ailleurs...

Les déchets nucléaires, dont on ne sait toujours pas se débarrasser autrement que par l'enfouissement, s'accumulent par quantités énormes et placent les populations sous l'effet d'une radioactivité contaminant des régions entières. Les mines d'uranium sont abandonnées en France, mais les gravats et déblais, étalés ici ou là, restent, comme le révèle la CRIIRAD, actifs et nocifs. La sécurité même des centrales civiles est de plus en plus sujette à caution. Le développement de l’énergie nucléaire n’est ni une réponse à la crise environnementale (où s’entasseront les tonnes de déchets radioactifs ainsi produits à travers le monde?) ni une réponse à la crise énergétique (l’énergie nucléaire, dont le combustible, l’uranium, est lui aussi fossile, ne représentera jamais que quelques pourcents de l’énergie totale produite !).

Les mines où nous nous approvisionnons, en Afrique, et singulièrement au Niger, sont autant de lieux mortifères et ces exploitations ont pris la forme d'un néo-colonialisme économique brutal. Les zones, au Sahara comme dans le Pacifique, où ont été réalisées des expériences nucléaires aériennes ou souterraines, restent polluées et les témoins de ces expériences, vétérans ou personnels employés, comptent, parmi eux, de nombreux malades, atteints très gravement par les effets à long terme des irradiations.

Des hommes qu’on ne peut soupçonner d’être des sympathisants du MAN, tels les anciens secrétaires d’état à la Défense des USA, Henry KISSINGER (sous NIXON), Georges SHULTZ 2 (sous REAGAN), William PERRY (sous CLINTON) , ou encore le dernier président de l’URSS, Mikaël GORBATCHEV, appellent à des «mesures concrètes pour commencer à œuvrer à un monde sans armes nucléaires».

1 Discours à Cherbourg, mars 2008 2 Article du Wall Street Journal du 04/01/2007