Madame Aurélie Fillipetti Ministre de la culture et de la communication 3 rue de Valois 75033 Paris cedex 01 Le 4 juin 2013 Madame la Ministre, Je me permets de vous écrire car je suis éditrice et que je souhaitais vous faire entendre la voix d’éditeurs n’appartenant pas au très puissant SNE. En efet, le SNE regroupe un certain nombre d’éditeurs, mais pas tous les éditeurs, et surtout pas les « petits » éditeurs, et encore moins les « petits » éditeurs « de province », qui n’ont pas les moyens financiers ni humains de participer à ce syndicat qui ne leur laisse, de toute manière, aucune place. Nous sommes un certain nombre de petits éditeurs provinciaux, éloignés des salons des ministères parisiens, n’ayant aucun moyen de faire entendre leur voix et leurs difcultés. Je crains que la vision du SNE, qui est principalement la voix de grands éditeurs qui maîtrisent la chaîne du livre, ne soit biaisée et n’ait biaisé votre vision de la réalité, celle que nous connaissons sur le terrain. Nous sommes de petits éditeurs de province, nous investissons du temps, de l'énergie, notre argent dans nos maisons, nous essayons de faire des livres de qualité, nous donnons leur chance à des auteurs et des illustrateurs qui méritent de sortir de l'ombre, nous travaillons avec des libraires qui ont la passion du livre chevillée au corps et au cœur, et qui, comme nous, se heurtent au système.
Madame Aurélie Fillipetti Ministre de la culture et de la communication 3 rue de Valois 75033 Paris cedex 01
Le 4 juin 2013
Je me permets de vous écrire car je suis éditrice et que je souhaitais vous faire entendre la voix déditeurs nappartenant pas au très puissant SNE. En effet, le SNE regroupe un certain nombre déditeurs, mais pas tous les éditeurs, et surtout pas les petits» éditeurs, et encore moins les petits» éditeurs de province», qui nont pas les moyens financiers ni humains de participer à ce syndicat qui ne leur laisse, de toute manière, aucune place.
Nous sommes un certain nombre de petits éditeurs provinciaux, éloignés des salons des ministères parisiens, nayant aucun moyen de faire entendre leur voix et leurs difficultés. Je crains que la vision du SNE, qui est principalement la voix de grands éditeurs qui maîtrisent la chaîne du livre, ne soit biaisée et nait biaisé votre vision de la réalité, celle que nous connaissons sur le terrain.
Nous sommes de petits éditeurs de province, nous investissons du temps, de l'énergie, notre argent dans nos maisons, nous essayons de faire des livres de qualité, nous donnons leur chance à des auteurs et des illustrateurs qui méritent de sortir de l'ombre, nous travaillons avec des libraires qui ont la passion du livre chevillée au corps et au cœur, et qui, comme nous, se heurtent au système. Nous produisons des livres, nous faisons travailler des maquettistes, des imprimeurs, des photograveurs, nous rémunérons auteurs et illustrateurs, nous participons nous aussi à la création de richesses, au maintien de lemploi en région. Or notre voix nest pas entendue.
Jai créé ma maison dédition en mars 2011, et jai désormais un certain recul sur la chaîne du livre». Vous affirmez que la chaîne du livre nest pas une chaîne qui entrave». Or je pense quau contraire la chaîne du livre entrave les petits éditeurs, qui sont soumis à la loi du plus fort, celle du diffuseur, qui appartient à un grand éditeur. Les petits éditeurs sont la dernière roue du carrosse, leurs ouvrages sont censés être présentés par les diffuseurs aux libraires, or ceux-ci mettent dabord en avant les livres de léditeur auquel ils appartiennent – des grands éditeurs qui ont de tels frais fixes quils ne prennent plus aucun risque en donnant leur chance à de jeunes talents.
La chaîne du livre entrave et étouffe, elle resserre ses maillons de plus en plus fortement sur les petits éditeurs et les librairies indépendantes. Je crains que vous ne connaissiez quune partie de la réalité, celle présentée par le SNE, et non celle que vivent au quotidien les milliers de personnes qui travaillent au sein de petites maisons dédition et de librairies indépendantes.
Instiller de largent dans le système tel quil existe aujourdhui est inutile et est un gaspillage dargent. Je ne vous écris pas pour demander des subventions pour les petits éditeurs, ne vous méprenez pas. Je vous écris pour vous inviter à vous informer sur cet autre pan de lédition française, dynamique, innovante, passionnée, riche didées et de créativité. Il faut repenser la chaîne du livre dans son ensemble, pour quelle cesse détrangler les libraires indépendants et les petits éditeurs. La chaîne du livre telle quelle existe aujourdhui est vouée à disparaître – le destin des éditeurs de musique devrait nous servir dexemple!
www.editions-tlp.fr Éditions Tournez la page SAS au capital de 80000€ Siège social: 27 rue Jean Claret – 63000 Clermont-Ferrand – Tél. 09 81 28 66 86 – Contact: cdurantin@editions-tlp.fr N° siret: 53107162900012 – N° TVA intracommunautaire: FR84531071629
Je vous remercie par avance pour lattention que vous porterez à cette lettre et jespère quelle vous encouragera à solliciter, dans vos prochaines réunions de concertation concernant le livre, de petits éditeurs provinciaux. Vous les trouverez facilement grâce aux agences culturelles en région…
Cordialement,
Christel Durantin
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