Gallimard|Organisation Internationale de la Francophonie
SOMMAIRE
Préface Avant-propos
PARTIE 1 Les francophones dans le monde
Usage et avenir de la langue française Estimation du nombre de
francophones dans le monde
PARTIE 2 Apprendre et enseigner le français
Panorama Réseaux et outils de diffusion
Présentations régionales
et par pays
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PARTIE 3 La dimension économique de la langue française
La francophonie économique
Le français pour l’emploi
PARTIE 4 Le français sur les ondes et sur la Toile
La place du français sur Internet
Les médias francophones
internationaux
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19
22
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PRÉFACE
La nouvee édîtîon deLa langue française dans le mondeest très atten-due, car cet ouvrage permet de aîre e poînt sur a réaîté d’un espace aux contours sî vastes, a rancophonîe, que nous pourrîons nous y perdre.
Ce rapport, d’abord pensé comme un support propîce au partage des connaîssances sur a angue rançaîse et sa vîtaîté dans e monde, nous donne aussî ’occasîon de mesurer, tout au moîns en partîe, es efets des actîons menées par a Francophonîe, aînsî que par ’ensembe des acteurs en charge de sa promotîon et de sa dîfusîon. ï constîtue sur-tout une mîne d’înormatîons utîes, permettant d’étayer es recherches ou bîen de renseîgner quî s’întéressera à a varîété des sîtuatîons et des contextes înguîstîques et cutures quî caractérîsent un ensembe dont es composantes aînsî que eurs împîcatîons sont mutîpes : angagîères, symboîques, éducatîonnees, socîaes, proessîonnees, ou encore mé-dîatîques, numérîques, économîques, démographîques…
Davantage encore que es précédentes, cette édîtîon nous apporte a dé-monstratîon de a pertînence de nos ambîtîons, de nos engagements, et de a égîtîmîté de a Francophonîe à es mener aux côtés de ses États et gouvernements membres.
Nous savons à que poînt a angue rançaîse est résoument un puîssant traît d’unîon pour agîr soîdaîrement, et sur tous es ronts. Qu’ee est bîen cette grande angue de coopératîon, d’aIrmatîon, de socîaîsatîon, de concertatîon stratégîque, d’actîon poîtîque et de communîcatîon înter-natîonae. Troîsîème angue des afaîres et du commerce, a seue avec ’angaîs à être parée sur tous es contînents, ee est aussî, sans contredît, angue de créatîon et d’înnovatîon. L’économîe, es scîences et a socîété de ’înormatîon se conçoîvent, se pensent et se pratîquent tous es jours en rançaîs. La angue rançaîse est à a oîs angue jurîdîque, angue d’en-seîgnement, de partage de connaîssances, de médîatîon et de recherche. Nous reusons ’îdée même que certaîns domaînes soîent a chassegardée d’une seue et unîque angue, donc d’un seu mode de pensée. Nousestîmons ce coîsonnement contre-productî. Le génîe humaîn ne connat pas de rontîères.
Notre paîdoyer en aveur du mutîînguîsme au seîn des organîsatîonsrégîonaes et înternatîonaes est que ’on tîenne compte de tous ces peupes quî se projettent et quî dîsent aussî e monde en rançaîs, que ’on entende eurs expérîences, eurs perspectîves, que ’on tîre e meîeur de eurs optîons sînguîères et purîees, pour toujours pus de démocratîe, d’esprît d’adhésîon, d’încusîon et d’înnovatîon dans e mutîatéraîsme.
Sur e pan géopoîtîque et économîque, a Francophonîe est e Nord et e Sud, ’Orîent et ’Occîdent. Sur e pan cuture, ee est a créoîté, a atînîté, ’arabîté, a négrîtude et combîen d’autres îdentîtés encore. Sur e pan înguîstîque, nous voyons a angue rançaîse s�épanouîr sur es cînq contînents, îmbrîquée dans une ormîdabe mosaque de cutures et dans un oîsonnement d�autres angues – pus du quart des 6000 angues en-core parées sur a panète, e sont dans es pays de ’espace rancophone.
De pus en pus nombreux, es 300 mîîons de rancophones, dont a très grande majorîté dans nombre de pays a moîns de 30 ans, représentent pus que jamaîs une orce capabe, sur es cînq contînents, d’încarner a voonté de construîre, produîre, échanger, créer, înventer, înnover, éta-bîr des passerees, avancer soîdaîrement, orger des soutîons ensembe, grâce à cette angue commune quî rend tout cea possîbe, nous met en présence et nous permet de nous rencontrer.
Cette orce tîent au aît, comme ’a sî bîen dît Léopod Sédar Senghor, que « Notre Francophonîe n’est nî une tour, nî une cathédrae, ee s’en-once dans a chaîr ardente de notre temps et ses exîgences. » Ces mots ondateurs s’împosent à nous comme une évîdence. C’est bîen pour ré-pondre notamment aux exîgences sans cesse renouveées de a paîx, de a démocratîe, des droîts et des îbertés, de a préventîon des crîses, de a sécurîté humaîne, des objectîs du déveoppement durabe, de a protec-tîon de ’envîronnement, que a Francophonîe, à a demande de ses pays membres et aux côtés des popuatîons, met en œuvre au quotîdîen des programmes, des pans et des stratégîes dépoyés en actîons mutîormes, portées vîgoureusement par des équîpes d’hommes, de emmes et de jeunes, de soîdes réseaux d’experts, convaîncus et engagés, en assocîant ortement es orces vîves du terraîn et a socîété cîvîe.
La langue française dans le monde 2018propose égaement un questîon-nement stratégîque, sorte d’état des îeux des enjeux et des déis quî se présentent à nous dans des domaînes aussî crucîaux que ’învestîssement dans e capîta humaîn, a croîssance partagée, e déveoppement încu-sî, responsabe et durabe, ’éducatîon, a ormatîon proessîonnee,technîque et technoogîque des jeunes et des emmes, eur însertîon proessîonnee, eurs capacîtés entrepreneurîaes, e numérîque et es nouvees technoogîes, es îndustrîes cuturees et es médîas. Sur a base de travaux rétrospectîs et prospectîs conduîts depuîs deux ans et des contrîbutîons de personnaîtés émérîtes et d’înteectues rancophones, dîférents horîzons sont esquîssés pour a Francophonîe.
Cette édîtîon et a synthèse quî en a été aîte, est e ruît d’un partenarîat avec a maîson Gaîmard quî nous a accompagnés dans ce travaî avec tout son savoîr-aîre et sa ongue expérîence. Nous espérons que e ecteur trouvera dans cet ouvrage de quoî satîsaîre sa curîosîté tout en prenant paîsîr à sa consutatîon. Michaëlle Jean Secrétaire générale de la Francophonie
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AVANT-PROPOS
Avec 300 millions de locuteurs, en progression de près e de 10 % depuis 2014, le français est la 5 langue la plus parlée au mondee chînoîs, ’angaîs, ’espagno après et ’arabe. Présente sur es 5 contînents, a angue ran-çaîse a toutes es caractérîstîques d’une angue mondîa-e. Comme queques autres, peu nombreuses, ee se dîstîngue par son statut et ’înluence qu’ee exerce dans dîférents espaces et contextes : • langue ocielle dans 32 États et gouvernements et dans a pupart des organîsatîons înternatîonaes ; • langue d’enseignement de plus de 80 millions d’indi-vîdus, sur 36 pays et terrîtoîres ; • langue étrangère apprise par plus de 50 millions de personnes ; • langue des médias internationaux (TV5MONDE, RFI ou France 24, mais aussi Euronews, BBC News, la chînoîse CGTN ou a russe RT) ; e • 4angue de ’înternet.
En outre, en rapport direct avec le nombre de ses locu-teurs aînsî qu’avec e poîds économîque, démographîque et poîtîque des espaces qu’îs occupent, a angue ran-çaîse pèse de açon sîgnîicatîve dans a créatîon de rîchesses, e déveoppement durabe et es échanges înter-natîonaux aux échees natîonae, régîonae et mondîae.
Enn, grâce aux francophones, la langue française est devenue, au i des sîèces, un creuset des expressîons cuturees et de a dîversîté înguîstîque et ’une des ma-trîces d’une possîbe « cîvîîsatîon de ’unîverse », qu’appeaît de ses vœux Léopod Sédar Senghor, suscep-tîbe d’accueîîr et de aîre dîaoguer entre ees des îdentîtés mutîpes, relets de nombreux îmagînaîres dî-érents, de toutes es spîrîtuaîtés et d’un arge spectre de réérences symboîques.
Ouvrage de caractère scientifique,La langue française dans le mondese veut d’abord un outil d’information objectif sur la présence et l’usage du françaisdans es grands domaînes de ’actîvîté humaîne. Ce aîsant, î
donne à voîr, maîs aussî à comprendre, es dîférentscontextes de sa dîfusîon, es înteractîons auxqueesî partîcîpe, es înluences qu’î subît et qu’î exerce, aperceptîon qu’en ont ses ocuteurs… bre, toute a com-pexîté quî s’attache à un objet d’étude aussî poymor-phe qu’une angue.
Structuré en quatre parties,cet ouvrage aborde succes-sîvement es sujets suîvants :
1. Les francophones dans le monde, en présentant d’abord es grands enjeux îés à ’avenîr de ’usage quotî-dîen du rançaîs, puîs es nouvees estîmatîons du nom-bre de rancophones ;
2. L’apprentissage et l’enseignement du français, sous a orme d�un état des îeux et d�anayses régîonaes et par pays, accompagnés d�études sur es réseaux et outîs de dîfusîon, �ofre numérîque de ormatîon, et es certîica-tîons oIcîees ;
3. La francophonie économique,en combînant une ap-proche macroéconomîque sur e poîds des rancophones et eurs échanges, tout partîcuîèrement dans es secteurs des îndustrîes créatîves, et une approche mîcro-économîque sur a vaeur ajoutée du rançaîs comme angue de ’empoî ;
4. Le rayonnement de la langue française dans lesmédias internationaux et sur l’internet,où, seon deux e études, elle se classe en 4posîtîon, derrîère respectîve-ment ’angaîs, e chînoîs et ’espagno.
Cette synthèse reprend dans ses grandes îgnes es thé-matîques abordées et étudîées dans ’ouvrage à paratre en 2019 aux Éditions Gallimard.
PARTIE 1
LESFRANCO-PHONESDANSLEMONDE
LA LANGUE FRANÇAISE DANS LE MONDE
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USAGE ET AVENIRDE LA LANGUE FRANÇAISE
59 % des locuteurs quotidiens du français se trouvent dé-sormaîs sur e contînent arîcaîn. Les dîférents paramètres pertînents quî rendent compte de a vîtaîté de a angue rançaîse, de a réaîté de ses usages dans es contextes pu-rîîngues au seîn desques ee évoue très majorîtaîrement aujourd’huî et des déis quî condîtîonnent son éventue essor (éducatifs, normatifs, performatifs et symboliques) sont donc partîcuîèrement à étudîer pour pusîeurs pays d’Afrique subsaharienne, le Maghreb, mais aussi le Liban.
Estimation des effectifs des francophones par continent
100%
80%
50%
40%
20%
0% 2015
2030
2050
2070
AFRIQUE EUROPE AMÉRIQUES ASIE/OCÉANIE
Source : traitement des données par l’ODSEF (Marcoux et Richard, 2017)
Les prîncîpaes condîtîons de a progressîon de ’usage du rançaîs sur ces terrîtoîres reèvent de a démographîe et de a scoarîsatîon. Ces sujets ont donc été anaysés en détaî pour dégager es poînts saîants suîvants :
•L’espace rancophone bénéicîe de a croîssance démo-graphîque arîcaîne ; •Malgré les progrès considérables accomplis ces dernières an-nées, es déis îés à a scoarîsatîon dans de bonnes condîtîons et en rançaîs seront très dîIcîes à reever car, d’une part, sur a seue régîon Arîque subsaharîenne, pus de 30 mîîons d’enants ne sont pas encore scoarîsés et, d’autre part, es en-1 quêtes du PASEC révèlent que 71 % des enfants en deuxième année du prîmaîre n’ont pas un nîveau de rançaîs suIsant pour eur permettre de comprendre une înormatîon caîre donnée oraement ou e sens d’une sérîe de mots écrîts ; •Les eforts au bénéice de a ormatîon des matres et e dé-poîement de dîsposîtîs d’enseîgnement bî-purîîngues, dont les résultats des programmes de la Francophonie IFADEM et ELAN montrent l’ecacité, font partie des priorités ;
1 PASEC 2014 - Performances des systèmes éducatifs en Afrique subsaharienne rancophone : Compétences et acteurs de réussîte au prîmaîre
•Aînsî, es dîférents scénarîos projectîs concernant e nombre de francophones en 2070 restent ouverts : entre 477 millions et 747 millions de francophones.
D’autres condîtîons, îées aux pratîques des ocuteurs, reèvent putôt du degré d’approprîatîon de a angue ran-çaîse, uî-même dépendant de pusîeurs acteurs : utîîté du rançaîs, coexîstence avec es angues natîonaes, sphères d’usage, transmîssîon întergénératîonnee… que ’on peut ormuer sous orme de questîons. Quee pace a angue rançaîse occupe-t-ee dans es înteractîons angagîères au seîn du oyer, en onctîon des înterocuteurs et des généra-tions impliquées ? Est-elle considérée comme une langue du patrîmoîne cuture et des outîs de a transmîssîon qu’î convîendraît, à ce tître, de préserver et de pérennîser ? Ques regards ses ocuteurs, dont ce n’est pas souvent en-core a premîère angue de socîaîsatîon, portent-îs sur cette angue que ’on dît paroîs « seconde » et que certaîns appellent « africaine » (si ce n’est de par son origine, par son approprîatîon) ? Comment aborder a questîon de a dîversîté de a angue rançaîse quî se dépoîe au rythme de ’înventîvîté et des besoîns des rancophones ?
2 Les enquêtes menées en Arîque subsaharîenne, au Maghreb et au Liban et les analyses présentées permettent de dégager des tendances, putôt avorabes : Les rancophones d’Arîque sont essentîeement purî-îngues et ’întensîté de ’usage d’une angue natîonae dépend du nombre de angues en présence et de a répartî-tîon onctîonnee quî eur est assîgnée. L’arabe dîaecta au Maghreb et au Liban, le wolof au Sénégal ou le bambara au Mali, par exemple, sont les langues massivement utilisées en premîère întentîon, aors qu’en Côte d’ïvoîre ou auGabon aucune langue ne se détache aussi nettement (hor-mîs e rançaîs justement) ; Partout, paroîs avant même es angues natîonaes, a pace du rançaîs est încomparabe à toute autre angue étrangère car e il arrive toujours au moins en 2posîtîon, que que soît e con-texte (à la maison, à l’école, au travail, dans les loisirs…) ; réalité se renforce. En eet, les générations les Cette pus jeunes ont întensîié eur usage du rançaîs en com-paraîson avec cees quî es ont précédées ; se déveoppent et s’empoîent des ormes Paraèement varîées îssues de a angue rançaîse ou a combînant avec d’autres langues (nouchien Côte d’ïvoîre,toli bangandoau Gabon, par exempe) dont a reconnaîssance et a prîse en
2 TR ANSLANGA et DUFR AM, commanditées par l’AUF et l’OIF
compte ont partîe des cés de ’avenîr de a rancophonîe (nous reprendrons la distinction entre francophonie sans ma-juscue, désîgnant a réaîté înguîstîque, et Francophonîe, ac-ceptîon înstîtutîonnee renvoyant notamment à ’Organîsatîon înternatîonae du même nom et à tous ses États et gouverne-ments membres et observateurs) ; L’îmage de a angue rançaîse peîne à s’émancîper du passé coonîa tout en étant conortabement înstaée dans a tête de ses ocuteurs comme une angue de ’écoe, moderne, utîe pour travaîer et même, paroîs, pour aîre des afaîres. Elle n’est, quoi qu’il en soit, jamais considérée comme étant en recu, nî compîquée, nî réservée aux înteectues ; 80 % Entre % des francophones d’Afrique etet 100 du monde arabe souhaîtent que a angue rançaîse soîtapprîse par eur descendance ; 40 % et plus de 80 Entre % expriment la volonté de transmettre directement le français à leurs enfants (ou à eurs uturs enants pour es pus jeunes).
ESTIMATION DU NOMBRE DE FRANCOPHONESDANS LE MONDE
Avec 300 millions de francophones dans le monde en 2018, la langue française connaît une progression de 9,6 % du nombre de ses ocuteurs depuîs a dernîère mesure réaîsée en 2014.
Répartition mondiale des francophones par région (2018) 4,4 % 1,6 % 0,6 % Afrique subsaharienneet Océan Indien 1,8% Afrique du Nord et Moyen-Orient Europe du Nord 34,8 % et de l’Ouest Europe centrale 43,9 %et orientale Amérique du Nord 12,9 % Amérique latine et Caraïbe Asie et Océanie
La galaxie francophone ï convîent de rappeer îcî a nécessîté de garder à ’esprît a varîété des rapports qu’entretîennent es ocuteurs avec a angue rançaîse sur es dîférents terrîtoîres où ee est présen-te. Aînsî, e noyau vîta, ceuî dont a masse attîre et entrane, est constîtué de ceux quî « naîssent et vîvent aussî en rançaîs ».
LES FRANCOPHONES DANS LE MONDE
Répartition des locuteurs quotidiens de français (2018)
33,4 %
0,3 % 7 %
14,9 %
44,4 %
Afrique du Nord et Proche-Orient
Afrique subsaharienne et Océan Indien Amérique et Caraïbe
Asie et Océanie
Europe
Cette ormue, que nous avîons proposée î y a quatre ans, présente ’întérêt d’une catégorîsatîon, propîce aux raîsonne-ments et à un partage de connaîssances, sans iger une réaîté înguîstîque, mouvante par essence et partîcuîèrement évou-tîve à ’échee de a rancophonîe. Ces rancophones représen-tent 78 % de l’ensemble, soit 235 millions de personnes.
Évolutions et tendances Le centre de gravîté de a rancophonîe contînue de se dé-pacer vers e sud, proongeant une tendance mesurée depuis 2010, où l’on voit que, sur les 22,7 millions de rancophones quî sont venus grossîr es rangs de cette pa-nète, 68 % se trouvent en Afrique subsaharienne et 22 % résident en Afrique du Nord, tandis que l’Europe et l’Amérique se répartissent les 10 % supplémentaires res-tants (respectivement 3 % et 7 %). Sur la période la plus récente, es rancophones d’usage quotîdîen ont vu eurs eectifs s’accroître de 11 % (sensiblement au même rythme que celui constaté entre 2010 et 2014), mais de 17 % sur le continent africain (soit 2 points de plus qu’entre 2010 et 2014). La dynamique africaine trouve ses orîgînes au croîsement de a vîtaîté démographîque et des progrès de a scoarîsatîon sur ce contînent, et ee devraît contînuer à aîre sentîr posîtîvement ses efets sur a pro-gressîon de a angue rançaîse dans es années quî vîen-nent (sous toutes les réserves longuement développées dans a premîère partîe).
3 Cette progressîon gobae du nombre de rancophones recouvre des dîférences seon es pays, maîs e pus întéres-sant à retenîr est a très grande stabîîté du pourcentage de a popuatîon que ’on peut quaîier de rancophone quî reste, pour une majorité des pays, encore inférieur à 50 %.
3 Baptiste BECK, Richard MARCOUX, Laurent RICHARD et Alexandre WOLFF. Estimation des populations francophones dans le monde en 2018. Sources et démarchesméthodologiques, Québec, Observatoîre démographîque et statîstîque de ’espace francophone, Université Laval, Note de recherche de l’ODSEF, 2018. 160 p.www.odsef.fss.ulaval.ca/sites/odsef.fss.ulaval.ca/les/odsef-lfdm-2018.pdf
7
LA LANGUE FRANÇAISE DANS LE MONDE
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LE PÉRIMÈTRE GÉOGR APHIQUE DE L’ USAGE QUOTIDIEN DU FR ANÇAIS
PAYS OU RÉGION
« Naître en français » : Canada-Québec Fédération Wallonie-Bruxelles France Monaco Suisse romande
Autre « Naîtreen français »(% signiïcatif) : Andorre Liban Maurice
Seule langue ofïcielle « vivre aussi en français » : Bénin Burkina Faso Congo Côte d’Ivoire France-Outre-Mer Gabon Guinée Mali Niger République démocratique du Congo Sénégal Togo
% DE FRANCOPHONES (SUR LA POPULATION TOTALE)
93 %
98 % 97 % 97 % 81 % (2005)
70 % 38 % 73 %
33 % 24 % 59 % 33 % 84 % 66 % 25 % 17 % 13 %
51 % 26 % 40 %
PAYS OU RÉGION
Maghreb, « vivreaussi en français » : Algérie Maroc Mauritanie Tunisie
Partage le statut de langue ofïcielle avec une ou plusieurs autres langues, « vivre aussi en français » : Burundi Belgique Cameroun Canada Canada-Nouveau-Brunswick Canada-Ontario Centrafrique Comores Djibouti Guinée équatoriale Haïti Luxembourg Madagascar Rwanda Seychelles Suisse Tchad Vanuatu
État des lieux La angue rançaîse doît sa caractérîsatîon comme angue mondîae au aît, entre autres, qu’ee est enseîgnée dans tous es pays du monde, maîs aussî qu’ee est angue d’enseîgnement, à des degrés dîvers, pour 36 pays et terrîtoîres.
En plus de l’ore des systèmes éducatifs, il n’est pas deterrîtoîre où une personne désîreuse de s’înîtîer au rançaîs ne puîsse trouver, à un centre de angue, îcî un ïnstîtut rançaîs, aîeurs une Aîance rançaîse ou une assocîatîon quî uî proposera dîférentes ormues pour répondre à cette envîe ou à ce besoîn. Sans oubîer es ressources quî s’ofrent à ee grâce au numérîque, dont a rîchesse et a dîversîté ne cessent de s’étendre.
En agrégeant toutes les données par pays, et tous niveaux conondus, e nombre d’apprenants de rançaîs angue étrangère (FLE) est au moins égal à 51 millions d’indivi-dus, et ne saurait être inférieur à 81 millions pour ceux qui suivent un enseignement total ou partiel EN français. Cette agrégatîon tîent compte des efectîs enregîstrés dans
Répartition des apprenants de français langue étrangère (2018)
8 %
es Aîances et ïnstîtuts rançaîs quî ne pèsent qu’un peu moins de 2 % des apprenants de FLE et de ceux des étabîssements scoaîres rançaîs à ’étranger quî représen-tent seulement 0,5 % des apprenants en français à l’échelle mondîae.
Le français langue étrangère (FLE) Le poîds de ’Afrique du Nord et duMoyenOrients’explique, comme en 2014, par la position singulière qu’y occupe e rançaîs, nî angue oIcîee, nî angue prîncîpae d’enseîgnement, maîs néanmoîns présente dans a vîequotîdîenne d’une partîe sîgnîicatîve de a popuatîon, angue dont a matrîse est recherchée dans e monde unî-versitaire et professionnel et/ou langue utilisée dans ’enseîgnement de certaînes dîscîpînes dès e prîmaîre paroîs, dans e secondaîre pour es matîères scîentîiques et dans certaînes iîères du supérîeur.
L’Afrique subsaharienne’ et Océan Indien, régîons dans esquees e rançaîs est souvent une angue d’enseîgnement, constîtuent a deuxîème partîe du monde par e nombre d’apprenants de FLE, du fait notamment de la présence de systèmes éducatîs oIcîeement ou de acto « bîîngues »,
21 %
45 %
23 %
3 %
comme au Cameroun (anglais-français), à Madagascar (malagasy-français) ou à Maurice (créole-français) qui favo-rîsent ’apprentîssage du rançaîs très tôt ; maîs aussî en raî-son de ’engouement pour e rançaîs dans des pays comme le Nigéria, le Ghana, le Libéria, le Rwanda où l’anglais est média d’enseignement, ou l’Angola, la Guinée-Bissau, le Mozambique, São-Tomé-et-PrÍncipe aux côtés du por-tugaîs, ou de ’espagno en Guînée équatorîae.
L’Europe reste un contînent majeur pour ’apprentîssage e du français dont il demeure globalement la 2a angue pus apprîse dans e premîer cyce du secondaîre, occupant tradîtîonneement a premîère pace dans es pays ango-phones et dans ceux quî uî assîgnent une co-oIcîaîté avec d’autres langues, comme la Belgique, le Luxembourg ou a Suîsse. Par aîeurs, et seon es partîes du contînent, e e e rançaîs est souvent a 3langue étrangère, parfois la 4, sur un espace où règne un certaîn voontarîsme en aveur du purîînguîsme.
L’Amérique et aCaraïbe aIchent une présence dîfuse du FLE, traditionnellement très implanté au niveau des Aîances et des ïnstîtut rançaîs, maîs quî ne rassembe que rarement de orts efectîs d’apprenants dans es sys-tèmes scoaîres, sau au Canada bîen sûr, et aux États-Unîs, où s’aIrme un rée întérêt pour ’enseîgnement bî-îngue et pour ’acquîsîtîon de compétences înguîstîques proessîonnees quî s’înscrîvent de pus en pus comme un crîtère d’empoyabîîté.
Enn, la zoneAsiePacifique maîntîent une pace à ’apprentîssage du rançaîs, notamment grâce à queques pays membres de a Francophonîe comme e Cambodge,le Laos ou le Vietnam, mais aussi par l’importance deseectifs d’apprenants (en valeur absolue, car demeurant modestes par rapport au nombre d’éèves scoarîsés) dans des pays ortement peupés comme a Chîne, ’ïnde ou e Japon.
Le français, langue d’enseignement Sur les 81 millions d’individus suivant un enseignement en rançaîs, es troîs quarts sont înscrîts dans des étabîsse-ments nationaux (publics et privés) situés dans des pays d’Afrique subsaharienne ou de l’Océan Indien. En eet, à des degrés dîvers, e rançaîs est a prîncîpae ou unîque langue d’enseignement dans les systèmes éducatifs du Bé-nin, du Burkina Faso, de la République centrafricaine, des
APPRENDRE ET ENSEIGNER LE FRANÇAIS
Comores, du Congo, de a Répubîque démocratîque du Congo, de a Côte d’ïvoîre, du Gabon, de a Guînée, du Mali, du Niger, du Sénégal et du Togo.
Le poids de la France, qui compte plus de 15 millions d’éèves et étudîants, expîque pour une arge part a pace de l’Europe, qui arrive en deuxième position dans cetensembe.
De même, en Amérîque et dans a Carabe, ce sont e Québec (et le reste du Canada), d’une part, et Haïti, d’autre part, quî portent à un nîveau reatîvement éevé e poîds de cette régîon dans ’ensembe des apprenants en français, même si les chires concernant Haïti ne sont plus actuaîsés depuîs queques années et que es efectîs comptabîîsé dans cette catégorîe sont oîn de tous bénéi-cier d’un enseignement exclusivement en français (le créole se maîntenant souvent au-deà des nîveaux quî uî sont o-icîeement réservés, et e rançaîs soufrant de ’însécurîté înguîstîque de nombreux proesseurs pourtant censés ’utîîser pour enseîgner).
Répartition des apprenants en français (2018) 0,1 % 6,4 %Afrique subsaharienne et Océan Indien Afrique du Nord et 20,4 % Moyen-Orient Europe 0,2 %Asie et Océanie 72,8 %
Amérique et Caraïbe
Les évolutions Sur un total à la hausse (+8 % d’apprenants entre 2014 et 2018), les évolutions constatées pour le nombre d’apprenants par régîon conirment e dynamîsme de deux zones géographîque : ’Arîque subsaharîenne - OcéanIndien et l’Afrique du Nord - Moyen-Orient. En revanche, a part de ’Asîe et de a régîon Amérîque - Carabe se ré-duit, le nombre d’apprenants de FLE ayant connu une décrue pus ou moîns orte seon es terrîtoîres.