Après une longue période de croissance, depuis 1999, la Bretagne et ses territoires résistent à la crise (Octant Analyse n° 11)
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Entre 1999 et 2007, la Bretagne a gagné 160 000 habitants essentiellement grâce au jeu des migrations. Cette attractivité a joué, en particulier, pour les actifs. Avec 150 000 salariés de plus durant cette période, la région a connu un développement de l'emploi supérieur au niveau national. Cette dynamique n'a cependant pas été uniforme sur l'ensemble de la région. Les territoires de l'est et du sud de la région en ont été les principaux bénéficiaires, tandis que l'ouest et le nord-ouest sont restés un peu en retrait. Depuis début 2008, la région n'a pas été épargnée par la crise économique. L'emploi intérimaire, l'industrie et la construction ont particulièrement pâti du contexte dégradé. Comme au niveau national, les territoires avec une forte composante industrielle ont été les plus affectés. À l'inverse, les zones à vocation résidentielle ont été plus épargnées.

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Langue Français

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INSEE BRETAGNE
Octant Analyse
Numéro 11 - Janvier 2011Économie
Territoires
Après une longue période de croissance,
depuis 1999, la Bretagne et ses territoires
résistent à la crise
Entre 1999 et 2007, la Bretagne a gagné 160 000 habitants essentiellement
grâce au jeu des migrations. Cette attractivité a joué, en particulier, pour les actifs.
Avec 150 000 salariés de plus durant cette période, la région a connu
un développement de l'emploi supérieur au niveau national.
Cette dynamique n'a cependant pas été uniforme sur l'ensemble de la région.
Les territoires de l'est et du sud de la région en ont été les principaux
bénéficiaires, tandis que l'ouest et le nord-ouest sont restés un peu en retrait.
Depuis début 2008, la région n'a pas été
Évolution de l’emploi entre 1999 et 2007 par régionépargnée par la crise économique.
Taux de croissance annuel moyen (en %)
L'emploi intérimaire, l'industrie et la
construction ont particulièrement pâti
du contexte dégradé. Comme au niveau
national, les territoires avec une forte
composante industrielle ont été les plus
affectés. À l'inverse, les zones à vocation
résidentielle ont été plus épargnées.
En %
2,5
2,0
e la fin des années 90 jusqu’à 2007, en période 1,3
1,0de croissance régulière, la Bretagne s’est dis-
0,7Dtinguée à la fois par de forts dynamismes démo-
0,3graphique et économique qui ont accompagné les mu-
Bretagne : 1,4 %tations de ses territoires. L’année 2008 marque ensuite
France métropolitaine : 1,2 % © IGN - Insee 2010l’entrée de la France dans une crise économique géné-
Source : Insee, Estel
ralisée qui n’a épargné aucun territoire de la région.Un contexte régional favorable marchands qui ont créé des emplois de très nombreux actifs, mais aussi un grand
(75 000), portés en particulier par l’essor des nombre de retraités. Ces actifs sont plutôtentre 1999 et 2007
services aux entreprises. Ces derniers font qualifiés ; ils accompagnent l’essor des servi-
Région attractive, la Bretagne a gagné, entre
appel à de nouveaux métiers, notamment ces marchands, en particulier les services
1999 et 2007, plus de 160 000 habitants
dans les professions informatiques ou les aux entreprises. Ils créent un cercle ver-
grâce au jeu des migrations. Bénéficiant d’un
études techniques. Ils ont aussi bénéficié de tueux: développement de la construction et
faible taux de chômage et d’un marché de
l'essor du travail temporaire à partir du milieu de l'économie résidentielle au service de ces
l’emploi porteur, la région attire principale-
des années 90. On compte 477 000 salariés nouveaux habitants. Les zones d’emploi ga-
ment des actifs de 30à 59 ans, plutôt plus
dans le tertiaire marchand fin 2007. gnantes sont celles de Rennes et du littoral
qualifiés que la population en place. Parallè-
morbihannais (Vannes et Auray), mais aussi
lement, sur la même période, la région a ga-
Accompagnant l’arrivée des nouveaux habi- les zones plus industrielles de Vitré et de
gné plus de 150 000 emplois, soit une pro-
tants, la construction a connu un véritable Ploërmel qui profitent de leur proximité avec
gression de 13,5%, contre 10,9 % en
boom de son activité entre 2003 et 2006, les trois zones dynamiques. Exception no-
France. Cette évolution place la Bretagne au
avec des taux de croissance annuels de mi- table, Fougères connait un dynamismee6 rang des régions françaises en termes de
ses en chantier de l’ordre de 20 %. La Bre- moindre. Elle pâtit d’une industrie vieillis-
création d’emplois, derrière les régions de
etagne était alors au3 rang en nombre de lo- sante en perte d’emplois que le
l’arc méditerranéen, Midi-Pyrénées et les
gements commencés, alors qu’elle n’est développement des services marchands n’a
Pays de la Loire.
equ’au 7 rang en termes de population. L’es- qu’insuffisamment compensée.
Cette évolution favorable s’explique principa- sor du secteur a permis la création de près de
lement par une dynamique propre à la 25 000 emplois entre1999 et 2007, portant le Fougères se rapproche ainsi des zones
Bretagne. nombre de salariés à 79 000 fin 2007. d’emploi de l’ouest de la région : Lorient,
Quimper, Brest, Morlaix, Guingamp, Ponti-
En particulier, l’industrie a continué à pro- vy-Loudéac ou encore Lannion. Celles-ci
Une césure entre l’est et l’ouestgresser, alors qu’elle a perdu un grand sont moins dynamiques aussi bien sur le plan
de la régionnombre de salariés au niveau national. Pre- démographique que sur celui de l’emploi.
mière activité industrielle de la région avec un Cette dynamique n’a cependant pas été uni- Ces zones accueillent plus de retraités que
tiers des emplois, l’agroalimentaire explique forme sur tout le territoire. L’Ille-et-Vilaine et d’actifs générant ainsi un vieillissement de la
seule cette progression ; le reste de l’in- le Morbihan en ont été les deux grands béné- population. Leur économie repose en partie
dustrie maintient tout juste ses effectifs, ce ficiaires, tandis que les Côtes-d’Armor et le sur des activités industrielles traditionnelles
qui reste néanmoins favorable par rapport à Finistère sont restés un peu en retrait. Une (agroalimentaire, construction navale et fa-
la moyenne nationale. L’industrie emploie césure se profile ainsi entre les territoires de brication d’équipements électriques et élec-
ainsi 186 300 salariés fin 2007. l’est et du sud de la région d’une part, et de troniques) moins pourvoyeuses d'emplois
l’ouest et du nord-ouest d’autre part. que les services marchands entre 1999 et
Plus de neuf emplois créés sur dix l’ont été 2007. Lannion se distingue néanmoins des
dans le secteur tertiaire. Si le commerce a Les territoires du sud et de l’est de la région autres avec des activités de pointe (électro-
été dynamique, ce sont surtout les services ont accueilli le plus de nouveaux habitants : nique et télécommunications) attirant ainsi
des cadres en nombre important.
À l’image des zones de l’ouest de la région,
Saint-Malo attire plus de retraités que d’ac-Césure entre l'est et l'ouest de la Bretagne
tifs. Grâce au tourisme, son économie estÉvolution de la population et de l'emploi en Bretagne de 1999 à 2007
toutefois plus dynamique.(région, départements, zones d'emploi)
3
Avec une croissance quasi inexistante de
son emploi et de sa population, Carhaix est laRennes2,5
zone bretonne la plus en retrait. Ce territoire
Ille-et-Vilaine
s’apparente ainsi aux territoires ruraux du
Vannes
2 centre de la France.
Ploërmel VitréSaint-Malo
Saint-Brieuc AurayMorbihan
Bretagne La population progresse plus que l’emploi1,5
Pontivy-Loudéac France métropolitaine dans les zones de Dinan et de Redon. Elles
Guingamp Côtes-d'Armor
Quimper Dinan profitent de leur proximité avec des zonesLorientBrest1 Finistère RedonMorlaix plus dynamiques : Saint-Brieuc et Rennes.
Fougères Ainsi, un grand nombre d’actifs vient y habi-Lannion
0,5 ter sans y travailler.
Carhaix
Enfin, la zone d’emploi de Saint-Brieuc fait0
office de frontière symbolique entre les zones– 0,1 0,4 0,9 1,4 1,9
Évolution annuelle moyenne de la population (en %) de l’est et de l’ouest de la région avec le profil
Source : Insee, Estel - Épure2 - recensements de population le plus proche de la moyenne régionale.
2 Insee Bretagne - Octant Analyse n° 11 - Janvier 2011
Évolution annuelle moyenne de l’emploi (en %)Les années 2008-2009 : La Bretagne, à l’instar des autres régions de filière automobile qui ont particulièrement
l’ouest de la France, connaît une situation in- souffert, avec des pertes d’effectif respecti-la Bretagne face à la crise
termédiaire. Du fait de sa structure écono- ves de 8 % et13 % en deux ans. A contrario,
Dès le début de l’année 2008, les premiers
mique moyennement industrielle, la région a l’agroalimentaire, qui regroupe un tiers de
signes de dégradation de l’activité écono-
souffert, mais sa dynamique propre la sauve l’emploi industriel breton, n’a reculé que de
mique sont perceptibles. La France rentre en
partiellement. Entre

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