Made in France : 10 ans de Made in France vu par le Journal du Textile, 2003-2013
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Journal du textile, made in France.

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Extrait



L’événement de la semaine
La production française
déploie son drapeau
EN 1986, l’industrie française
de l’habillement obtenait du
gouvernement la suppression
de l’obligation d’inscrire le
«made in», c’est-à-dire
l’indication du lieu de
fabrication, sur les étiquettes
des vêtements. Combat et
décision symboliques : les
industriels, prenant acte des
différences de compétitivité,
voulaient la liberté de
délocaliser à leur propre
compte. Dix-sept ans après,
Made in France est le nom tout
aussi symbolique d’une
opération de promotion en
forme de Salon, orchestrée
pour l’essentiel par la UN STAND AU DERNIER
SALON FATEX.profession, avec, semble-t-il, de La nouvelle manifestation
“Made in France“ que lebonnes chances de succès. Le
Salon de sous-traitance va
organiser au Carrousel duchoix du lieu ne déroge pas à
Louvre les 2 et 3 avril est à
la fois professionnelle etla volonté de marquer les
politique.
esprits puisqu’il s’agit du
Carrousel du Louvre, où
triomphe chaque saison une FATEX REMET EN AVANT mode qui défile à Paris,
entraînant avec elle de
formidables enjeux financiers LE “MADE IN FRANCE”
mais qui est bien souvent E pari était audacieux, voire totale- Ce sont 142 façonniers et sous-traitants et d’industrie du Cambrésis et animateur
ment décalé à l’heure où la mon- du secteur de l’habillement français (hom- du réseau Cambrésis Textile. Mais le«made in ailleurs». Oui, il
dialisation bat son plein, mais il me, femme, enfant) mais aussi du linge de concept nous semblait intéressant, et nous
existe une production L semble parti pour être plutôt maison qui ont décidé d’y venir pour pré- avons pris deux stands collectifs, l’un pour
réussi. Avec 142 exposants – quand 120 senter leurs outils de production hexago- présenter les entreprises du réseau et l’autrefrançaise, et elle a des atouts
étaient espérés par l’organisateur – et naux. Environ 70 à 80% de ces exposants pour présenter la griffe Cambrésis, label de
spécifiques : proximité, qualité, 1.200 visiteurs pré-inscrits une semaine concentrent toute leur production en qualité que nous avons lancé il y a deux
avant son déroulement, le nouveau Salon France, et les 20 à 30% d’exposants ayant ans. Cela nous semble tout à fait en adé-
réactivité, services, au-delà de Made in France by Fatex, qui aura lieu les en partie délocalisé s’abstiendront, com- quation avec le Salon.»
2 et 3 avril au Carrousel du Louvre, à Pa- me l’impose le concept, de mettre en Encore faut-il attirer des visiteurs. Surson coût élevé. Tel est le
ris, devrait atteindre, sinon dépasser, ses avant leurs outils à l’étranger. «Avec 142 ce point, Henri de l’Espinay se montre
message que veut faire passer objectifs. entreprises sur un parc total d’environ 350 confiant : «Avec 1.200 visiteurs pré-ins-
façonniers français, se réjouit Henri de crits, nous atteignons le même nombre queMade in France, en premier lieu
l’Espinay, directeur général de Profatex, celui enregistré habituellement pour les Sa-
auprès des donneurs d’ordres. également organisateur du Salon de sour- lons Fatex de mai et novembre, souligne-t-
cing global Fatex, nous avons un taux de il. Nous devrions ainsi réaliser aisémentAccessoirement, les pouvoirs
pénétration du marché de 40%. Et, notre objectif de 1.000 à 1.500 visiteurs.
publics sont aussi destinataires contrairement à ce qu’on aurait pu imagi- Leur profil est par ailleurs aussi diversifié
ner avec un lieu comme le Carrousel, les que pour Fatex, puisque nous touchonset, si l’Ufih (Union française
exposants ne sont pas seulement des spécia- aussi bien de grandes marques de luxe que
des industries de l’habillement) listes du luxe mais aussi de l’ultracourt, des des grands magasins, des confectionneurs
petites séries et de la cotraitance.» sans outil industriel, des chaînes succursa-
ne veut pas brandir de listes ou encore des donneurs d’ordres du
BEAUCOUP DE STANDS COLLECTIFS vêtement professionnel.» Une différencerevendications, elle compte
Le Salon ne comptera toutefois que 90 tout de même : le nombre de visiteurs
bien souligner plutôt deux fois stands, une cinquantaine d’entreprises étrangers (en l’occurrence européens) de-
ayant choisi de se regouper sur des stands vrait être sensiblement inférieur (avecqu’une cette proclamation
collectifs (Marseille, Cambrésis Textile, probablement moins de 10%) aux pour-
d’existence. Une sorte de groupe Mutex à Roanne…) «C’était un centages enregistrés généralement à Fa-
peu un pari, dans le contexte d’explosion tex, qui se situent entre 21 et 27%. retour de balancier, dans un air
HENRI DE L’ESPINAY, ORGANISATEUR DE FATEX du nombre de Salons, de participer encore Malgré ce premier succès, Made in
ET DE “MADE IN FRANCE”.du temps qui a subtilement, et à une nouvelle manifestation, qui risquait France, assez coûteusement installé sur
Avec 142 exposants inscrits, la nouvelle 2de générer de nouveaux coûts, explique 2.200 m au Carrousel du Louvre, est plu-peut-être favorablement, manifestation entierement dédiée à la fabrication
Jean-Dominique Aublin, responsable du tôt conçu comme une opération excep-française qu’il lance début avril au Carrousel du
évolué. service textile à la chambre de commerce tionnelle que comme un véritable SalonLouvre se présente sous de très bons auspices.
2 Journal du Textile N°1742 / 24 mars 2003L’événement de la semaine
destiné à se réitérer, même si rien n’est ar- bricants et leurs salariés, représentants de
rêté définitivement. «C’est un coup de l’environnement économique, profession-
projecteur sur la façon française, souligne nel et politique). Pour lui, il n’est pas trop
Henri de l’Espinay, et, pour nous, il n’était tard pour agir dans le sens du «made in
pas question de la situer ailleurs qu’au Car- France». «Il est toujours bon de faire sa-
rousel du Louvre, un lieu hautement sym- voir qu’il existe encore une production
bolique de la création française. Il était im- française qui compte quelque 40.000 à
portant que la production française y fasse 50.000 salariés, soit 25% de l’emploi total
aussi son entrée, et que soit ainsi soulignée des industries de main-d’œuvre, souligne-
son appartenance à la filière mode.» t-il. Je suis particulièrement opposé à un
Parmi les exposants présents, un grand discours comme celui de François Fillon, le
nombre, selon Henri de l’Espinay, ministre des Affaires sociales, qui consiste
n’avaient encore jamais exposé aux autres à dire que la délocalisation est un mal né-
Salons de Fatex ou bien y avaient exposé cessaire. Ce serait mieux de rappeler qu’il
avant d’y renoncer au moment de son ou- existe une certain nombre de sociétés fran-
verture internationale. Il pourrait alors çaises qui se portent bien et qui ne délocali-
s’agir, pour Fatex, de capter de nouveaux sent pas du tout leur production.» Dans
exposants ou d’en reconquérir d’anciens. l’éditorial du catalogue de la manifesta-
Henri de l’Espinay soutient toutefois que tion, le président de l’Ufih enfonce le
tel n’est pas son objectif : «Nous avons or- clou : «On voudrait nous faire passer pour
LA DERNIÈRE ÉDITION DE FATEX. Les exposants sont conduits à faire de nouveaux arbitrages entre lesganisé ce Salon parce que nous sentons moribonds, voire morts. Il n’en est rien car
deux formules proposées par l’organisateur.
qu’il répond réellement à un besoin. Au- non seulement le “made in France” est une
delà de l’organisation de Salons, la voca- réalité mais il est un besoin, une réponse
tion de Profatex – dont l’actionnariat est ré- aux attentes de qualité et de services que la
parti entre l’organisateur de Salons Co- mondialisation ne peut satisfaire.» ❘ Toutes les spécialités seront
mexpo, une émanation de la Chambre de Au-delà de son objectif purement pro-
commerce de Paris et des groupements ré- fessionnel, Made in France va donc aussi présentes à Made in France
gionaux de sous-traitance – n’est pas de se donner un caractère politique, en don-
faire du m&#

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