Felipe de Solà CaHizares (1905-1965) - article ; n°3 ; vol.17, pg 567-582
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Description

Revue internationale de droit comparé - Année 1965 - Volume 17 - Numéro 3 - Pages 567-582
16 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1965
Nombre de lectures 13
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

René David
Felipe de Solà CaHizares (1905-1965)
In: Revue internationale de droit comparé. Vol. 17 N°3, Juillet-septembre 1965. pp. 567-582.
Citer ce document / Cite this document :
David René. Felipe de Solà CaHizares (1905-1965). In: Revue internationale de droit comparé. Vol. 17 N°3, Juillet-septembre
1965. pp. 567-582.
doi : 10.3406/ridc.1965.14324
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/ridc_0035-3337_1965_num_17_3_14324FELIPE DE SOLA CANIZARES
(1905-1965)
Canizares Rien Un illustre ne est paraissait, mort, comparatiste très au brusquement, départ, vient destiner de le disparaître: 30 avril Solà 1965. Canizares Felipe à de la Solà car
rière dans laquelle il devait s'illustrer. Issu d'une ancienne famille
espagnole, il s'était, au début de sa vie, tourné vers le barreau et vers
la politique. Homme d'action il avait, à l'Age de trente ans, brillam
ment réussi dans l'un et dans l'autre; il était conseiller municipal
de Barcelone et député aux Cortès (1). Il paraissait ainsi destiné à
être, hors du domaine de la science juridique, l'un des hommes en
vue de sa génération sur la scène politique.
Les tragiques événements de 1936 ont contrecarré ce destin. Très
fidèle à ses convictions religieuses, très attaché à sa patrie catalane,
Solà ne trouvait sa place ni chez les gouvernementaux ni chez les
insurgés lorsque la guerre civile éclata en Espagne. Il ne pouvait ni
ne voulait prendre part aux atrocités de ce combat dans lequel, comme
tous les Espagnols, il avait des amis et des frères chaque camp.
La révolution franquiste fit de lui un exilé. Contraint à l'exil à l'ori
gine, exilé volontaire par la suite, Sola Cafiizares devait désormais
faire sa vie à Paris, installé dans cet ai>partement de Neuilly, 1, rue
Longpont, qui allait devenir un des lieux de rencontre les plus habi
tuels des comparatistes du monde entier.
Les premières années furent dures. Il fallait vivre, pendant que
succédait à la guerre civile espagnole la guerre mondiale. Le ménage
Solà, — car il n'est pas possible de parler de Felipe sans parler aussi
de Regina de Solà, — parvint à faire face aux difficultés de cette
époque, en établissant un commerce de fruits et légumes. Il ne pou
vait s'agir là, cependant, que d'un expédient pour une période diffi
cile. La vocation de Solà n'était pas dans le commerce, ses aspirations
n'allaient pas à une vie aisée. La guerre terminée, Solà se mit à la tâ
che de réorienter sa vie pour lui donner un sens conforme à ses aspira -
tions. Avec la consolidation du régime franquiste, qu'il détestait pour
ses origines, mais dont il percevait avec réalisme la durée probable, il
savait qu'il devait renoncer à toute ambition politique ; reprendre son
(1) II crée également à cette époque, en langue catalane, la Revista de dret comercial
(1933 — ).
37 568 FELIPE DE SOLA CANIZARES (1905-1965)
activité d'avocat à Barcelone ne lui aurait pas été interdit mais, dans
l'atmosphère de contrainte qui s'était instaurée et qui le rebutait, la
chose ne lui paraissait pas possible. Il décida donc de rester à Paris,
mais d'abandonner le commerce. Il ne pouvait, étant étranger, s'ins
crire au Barreau, où sans doute une carrière glorieuse l'aurait at
tendu ; il ouvrit un cabinet juridique, spécialisé dans les affaires de
sociétés et dans les rapports avec les pays de l'Amérique latine.
Le cabinet rapidement prospéra, mais ni ce succès professionnel
ni la sécurité financière qu'il engendrait ne pouvaient remplir la vie
de Solà. Mis dans l'impossibilité de jouer le rôle politique qu'il avait
ambitionné à l'origine, il lui fallait trouver un autre champ d'action
où il pourrait servir l'intérêt général. Son pays ne sachant pas l'utili
ser, il allait transporter sur la scène internationale sa prodigieuse ac
tivité, pour y faire valoir ses éclatantes qualités. Juriste espagnol éta
bli en France, en contact avec de nombreuses personnalités de l'Amé
rique latine, Solà allait tout naturellement porter ses regards vers
la branche la plus internationale, la plus moderne et la plus attirante
du droit; il allait avec passion se consacrer au droit comparé.
Solà a pu donner l'impression à ceux qui l'approchaient pour la
première fois, et parfois à ses amis mêmes, qu'il était un génial im
provisateur, se lançant avec fougue dans la réalisation de l'idée, sans
cesse renouvelée, que lui inspirait sur le moment sa fantaisie. La
réalité pourtant est tout autre, et elle apparaît bien lorsque l'on con
sidère, comme il nous est malheureusement donné de faire à présent,
l'ensemble de sa vie. Ce qui frappe alors est bien au contraire, en
effet, l'opiniâtreté, la persévérance avec laquelle, à travers tous les
obstacles, ce Catalan a poursuivi ce qu'il s'était fixé au lendemain
de la guerre, une fois pour toutes, comme tâche : l'organisation sur
une base nouvelle, solide, correspondant aux données du monde mo
derne, des études de droit comparé.
Le premier pas dans la voie qu'il s'était tracée fut modeste et,
pour un homme qui avait déjà connu de brillants succès, méritoire.
Solà s'inscrivit comme étudiant à la Faculté de droit de Paris et pré
para les examens, puis soutint une thèse pour obtenir le grade de
docteur de l'Université de Paris. Sa thèse, soutenue en 1945, porte
sur le droit espagnol des sociétés anonymes.
A ce premier travail ont succédé beaucoup d'autres : ouvrages et
articles multiples (2), couronnés par une œuvre monumentale, son
Tratado de derecho commercial mmparado, dont trois volumes ont été
publiés en 1962 et 19G3, sur un total de six volumes que l'oeuvre devait
comporter. Il appartient aux commercialistes de parler de cette œuvre,
qui n'a aucun équivalent, et qui longtemps sera consultée par les
spécialistes du droit commercial. Dans une revue de caractère génér
al, nous nous bornerons à rappeler son Tniciaciôn al derecho com-
parado, parue en 1954.
(2) La liste de ces ouvrages et articles est donnée en Appendice. Elle comprend 25 ou
vrages et 75 articles et ne prétend pas être complète. FELIPE DE SOLA CANIZARES (1905-1965) 569
L'œuvre scientifique de Sola est considérable, et elle aurait suffi
à elle seule à le classer comme un grand comparatiste. Ce n'est pour
tant pas par cette œuvre, si importante qu'elle soit, que Solà s'est
acquis au premier chef droit à notre reconnaissance, et c'est un autre
aspect de son activité que nous nous proposons ici de présenter.
Comme toutes les œuvres juridiques, les livres de Solà cesseront d'être
à jour; ils se démoderont à la cadence rapide qu'impliquent les chan
gements constants apportés à la législation, spécialement dans ce
domaine du droit commercial où Solà s'était spécialisé. Dans dix ans,
dans vingt ans on ne lira plus les livres de Solà, pas plus qu'on ne
lira les livres de ses contemporains ; le juriste doit être à cet égard
sans illusions.
Quelque chose cependant demeurera de Sola- lorsque ses livres
auront vieilli, et fera longtemps encore, parler de lui comme d'un pion
nier, et l'un des grands artisans du droit comparé. De Solà il restera
l'œuvre institutionnelle qu'a accomplie ce merveilleux organisateur,
les instituts, associations, facultés, le réseau de relations entre juris
tes qu'il a mis en place avec un véritable génie, en déployant une
activité inlassable, utilisant toutes ses qualités d'homme, mettant en
valeur tous ses dons. Solà, ce sont les Journées de droit franco-latino-
américaines, c'est l'Institut de droit comparé de Barcelone, c'est
l'Association internationale des sciences juridiques, c'est l'Académie
internationale de droit comparé: Solà, c'est par-dessus tout l'Asso
ciation internationale de droit comparé et la Faculté internationale
pour l'enseignement du comparé.
L'activité d'organisateur de Solà a commencé par l'établissement
de relations culturelles entre la France et les pays de l'Amérique la
tine dans le d

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