Revue des revues ; n°1 ; vol.46, pg 940-991

Jean-François Gareau, Laurence Laurenceboissondechazournes

Description

Annuaire français de droit international - Année 2000 - Volume 46 - Numéro 1 - Pages 940-991
52 pages

Sujets

• juridique
• droit pénal
• Droit et juridique

Informations

• Publié par: ANNUAIRE_FRANCAIS_DE_DROIT_INTERNATIONAL
• Publié le: 01 janvier 2000
• Nombre de lectures: 88
• Langue: Français
• Poids de l'ouvrage: 4 Mo

Extrait

Mme le Professeur Laurence
Boisson de Chazournes
M. Jean-François Gareau
Melle Sandrine Barbier
Myriam Benlolo
M. Pierre Bodeau
Melle Isabelle Capette
M. Grégory Canal
M. François Darribehaude
M. Richard Desgagné
M. le Professeur Pierre Michel
Eisemann
Olivier De Frouville
M. Philippe Guillot
M. Alain-Denis Henchoz
M. le Professseur Marcelo G.
Kohen
M. le Professeur Alain Pellet
M. Jean-François Quéguiner
Melle Céline Renaut
M. le Professeur Paul Tavernier
M. Santiago VillalpandoRevue des revues
In: Annuaire français de droit international, volume 46, 2000. pp. 940-991.
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Boisson de Chazournes Laurence, Gareau Jean-François, Barbier Sandrine, Benlolo Myriam, Bodeau Pierre, Capette Isabelle,
Canal Grégory, Darribehaude François, Desgagné Richard, Eisemann Pierre Michel, De Frouville Olivier, Guillot Philippe,
Henchoz Alain-Denis, Kohen Marcelo G., Pellet Alain, Quéguiner Jean-François, Renaut Céline, Tavernier Paul, Villalpando
Santiago. Revue des revues. In: Annuaire français de droit international, volume 46, 2000. pp. 940-991.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/afdi_0066-3085_2000_num_46_1_3646ANNUAIRE FRANÇAIS DE DROIT INTERNATIONAL
XLVI - 2000 - CNRS Editions, Paris
REVUE DES REVUES
Laurence BOISSON DE CHAZOURNES
et Jean-François GAREAU
avec le concours de
Sandrine BARBIER, Myriam BENLOLO, Pierre BODEAU,
Isabelle CAPETTE, Gregory CANAL, François DARRIBEHAUDE, Richard
DESGAGNÉ, Pierre-Michel ElSEMANN, Olivier DE FROUVILLE,
Philippe GUILLOT, Alain-Denis HENCHOZ, Marcelo G. KOHEN,
Alain PELLET, Jean-François QUEGUINER, Céline RENAUT,
Paul TAVERNIER, Santiago M. VlLLALPANDO
Liste des revues dépouillées et des abréviations utilisées
American Journal of International Law A.J.I. L.
Annuaire africain de droit international Ann. Afr. D.I. canadien de droit A.Can.D.I.
Anuario de Derecho Internacional (Navarra) A.D.I. Argentino de Derecho Internacional A.A.D.I.
British Yearbook of International Law B.Y.B.I.L.
Chicago International Law Journal C. I.L.J.
European Journal of Law E.J.I.L.
German Yearbook of International Law G.Y.I.L.
Global Governance Glob. Gov.
Harvard International Law Journal H. I.L.J.
International and Comparative Law Quarterly I.C.L.Q.
Japanese Annual of International Law J.A.I.L.
Journal du droit international (Clunet) J.D.I.
Netherlands International Law Review N.I.L.R. Yearbook of International Law N.Y.I.L.
New-York University Journal of International Law and Politics N.Y.U.J. Int'l L. P.
Recueil des cours de l'Académie de droit international de La Haye R.C. A.D.I.
Revue africaine de droit international public et comparé Rev. Afr. D.I. & Comp. belge de droit R. B.D.I.
Revue générale de droit public R. G. D.I. P. suisse de droit international public et de droit européen .... R.S.D.I.E
Yale Journal of International Law Y.J.I. L.
(*) Département de droit international public et organisation internationale, Faculté de Droit,
Université de Genève. REVUE DES REVUES 941
SOMMAIRE
I. - GENERALITES 941
IL - DROIT INTERNATIONAL ET DROIT INTERNE 948
III. - SOURCES 950
IV. - SUJETS 953
V. - ORGANISATIONS INTERNATIONALES 955
VI. - DROIT DES ESPACES ET DOMAINE PUBLIC 958
VII. - INTERNATIONAL DE L'ENVIRONNEMENT 959
VIII. - DROIT ÉCONOMIQUE 963
IX. - DROITS DE L'HOMME ET DES PEUPLES 969
X. - DROIT PÉNAL INTERNATIONAL 974
XL - HUMANITAIRE ET DESARMEMENT 977
XII. - SÉCURITÉ COLLECTIVE ET RECOURS À LA FORCE 980
XIII. - RESPONSABILITÉ INTERNATIONALE 986
XIV. - RÈGLEMENT PACIFIQUE DES DIFFÉRENDS 987
I. - GENERALITES
1. David Kennedy, When Renewal Repeats : Thinking Against The Box, N.Y.U.J. Int'l
L.P., 2000, vol. XXXII, n° 2, pp. 335-500.
Ayant été sollicité pour écrire un article sur la « nouvelle pensée » en droit international, le
chef de file de l'école post-moderne se livre à une longue et brillante analyse des courants doctrinaux
américains de 1871 à nos jours. Illustrée par de nombreux tableaux, sa méthode consiste à établir
une archéologie des discours doctrinaux. Il distingue trois phases historiques durant lesquelles un
relatif consensus méthodologique coexistait avec une division épistémologique fondamentale : les
deux premières, entre positivistes et naturalistes (1871-1914, 1920-1939), puis celle opposant les
écoles de Yale, conduite par Harold Laswell et Myres McDougal, et de Columbia, fief des Professeurs
Louis Henkin et Oscar Schachter (1960-1989) et trois phases de doute et d'anxiété (1914-1919, 1945-
1960 et 1989-2000) caractérisées par d'importants débats méthodologiques et interrogations épisté-
mologiques.
Cependant, il perçoit une nouvelle division entre d'une part, l'approche dominante libérale,
illustrée par les Professeurs Anne-Marie Slaughter et Steven R. Ratner, qui, héritière de la grande
période d'anxiété des années 1950, adopte une approche pluridisciplinaire (emprunts aux relations
internationales et aux sciences économiques), insiste sur les notions de transnationalisme, de com
munauté internationale, de société civile et de régimes, et plaide pour une vision anti-formaliste du
droit international et, d'autre part, des voix dissidentes, relevant aussi bien de l'école du Public
Choice que des approches identitaires (féminisme, tiers-mondisme, orientation sexuelle, etc.), qui
insistent sur l'autonomie relative des acteurs et développent une vision formaliste du droit internat
ional.
Le Professeur Kennedy refuse de situer le post-modernisme dans ce débat entre deux « grands
récits », car il considère que tous deux omettent de renouveler suffisamment le vocabulaire du droit
international public, restant aveugles aux enjeux de partage des ressources et produisant final
ement un discours « décontextualisé, déraciné et dépolitisé » (p. 419). Il préfère, dans les trente der
nières pages, dresser une sorte de bilan de son programme de recherche New Approches in
International Law, insistant plus sur le foisonnement d'idées suscité par les rencontres de person
nes qui ne se reconnaissaient dans aucune école de pensée que sur le résultat de ce remue-méning
es.
Ph. G. 942 REVUE DES REVUES
2. Ignacio Forcada Barona, El concepto de Derecho Internacional Pûblico en el umbral
del siglo XXI : la « Nueva Corriente » [Le concept de droit international public au
• seuil du XXIe siècle : le « Nouveau Courant »], A.A.D.L, 1999, vol. IX, pp. 181-220.
La doctrine du droit international après 1945 a adopté un paradigme pragmatique, soit l'étude
du droit international sans se soucier de la justification de son existence. Le « Nouveau Courant »,
fondé sur les Critical Legal Studies, essaie d'élaborer une formulation du droit international à partir
de paradigmes différents de ceux traditionnellement suivis. Ainsi, le « post-positivisme éclectique »
considère le droit international comme un ensemble de normes et non comme un processus, y intro
duisant des notions telles que le ius cogens et affirmant que la sanction est la mesure de l'efficacité
du droit international, mais non une condition de son existence. A partir de ces présupposés, les
auteurs adeptes de cette tendance puisent indistinctement dans le positivisme, le jusnaturalisme, la
sociologie ou d'autres sources proches du droit international pour justifier leur argumentation.
Le Nouveau Courant se base justement sur cet éclectisme pour mettre en cause la pertinence
intellectuelle du travail des internationalistes. Fondé sur le structuralisme, le Nouveau Courant
estime que l'idéologie est à la base du droit et de la politique. Il est par conséquent impossible de
séparer droit international et politique toute prétention à une analyse juridique n'est que fiction. Il
faut donc réviser les frontières qui séparent le droit international des autres disciplines, dans une
tâche non pas interdisciplinaire mais bien « contre-disciplinaire ».
Le Nouveau courant est un mouvement orthodoxe. Ses thèses et présupposés méthodologiques
peuvent porter à croire qu'ils conduisent à un point mort intellectuel et au nihilisme. Paradoxale
ment, pour éviter cela, ses auteurs abandonnent au moment crucial leurs propres prémisses théori
ques, en faisant référence aux vérités expérimentales et contextuelles. Leur effort reste néanmoins
louable, car il vise à faire sortir le droit international de la tâche marginale de décider les détails
bureaucratiques des négociations politique