Commentaire : Mondialisation et emploi en France : les perceptions et les chiffres
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Commentaire de Hervé Boulhol sur l'article "Globalisation et flux d’emploi : que peut dire une approche comptable ?".

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COMMENTAIRE
Mondialisation et eMploi en France : les perceptions et les chiFFres
hERvé BOuLHOL,OCDE et Centre d’Économie de la Sorbonne.
Une évaluatIOn cOmplémentaIre des estImatIOns précédentes
L’impact du commerce international, et de la mondialisation plus généralement, sur les salai res et l’emploi est un sujet qui occupe à juste titre une place importante dans le débat public. Cette question est liée à celle des causes et conséquences des délocalisations, terme dont la polysémie ne facilite pas la convergence des diagnostics. Pour la France, Aubert et Sillart (2005) ont estimé, à partir de données recoupant hausse des importations et baisse des effectifs au niveau des firmes, que les délocalisations seraient associées à environ 15 000 destruc tions d’emploi par an entre 1995 et 2003. Selon Boulhol et Fontagné (2006), les flux d’importations et d’exportations avec les pays en développement contribueraient à l’évolution de la part de l’emploi industriel dans l’emploi total à hau teur de  1,8 et + 0,4 points de pourcentage, res pectivement, entre 1970 et 2002, contributions à mettre en rapport avec une baisse totale de cette part de 10,3 points. Ainsi, le commerce avec les pays en développement expliquerait une perte d’environ 350 000 emplois industriels.
L’angle choisi par Barlet, Blanchet et Crusson est complémentaire de ces évaluations. Les auteurs se focalisent sur les flux annuels de destructions nettes d’emplois sectoriels, plutôt que sur les stocks d’emplois. À partir d’une décomposition astucieuse de l’évolution de l’emploi par secteur en fonction des variations de la demande intérieure, des exportations, des importations, de l’externalisation et de la productivité du travail, les auteurs aboutissent à un effet des importations sur l’emploi du sec teuriégal à ΔL=LΔτ/ (1 –τ) oùτest une i ii ii variante du taux d’importation. Une relation symétrique est obtenue pour l’effet statistique des exportations. Ils en déduisent que des flux annuels moyens d’environ 35 000 destructions et 40 000 créations d’emplois sont imputables au commerce international sur la période 1991 2005.
Même si le champ de l’étude couvre environ 80 % de l’emploi total en France en prenant en
ÉCONOMIE ET STATISTIQUE N° 427428, 2009
compte notamment les effets induits du com merce de biens sur l’emploi dans les services, l’essentiel de l’impact total auquel aboutit l’étude porte sur l’emploi dans l’industrie. Ainsi le sujet abordé est étroitement lié aux variations de l’emploi industriel, dont l’acuité politique est soulignée par la récente tenue des États géné raux de l’industrie. L’approche est intéressante car, en se concentrant sur les flux, elle vise à mieux appréhender les changements dans la structure de l’emploi, associés au commerce international, qui affectent les salariés dans le court terme, plutôt que de se limiter aux effets de long terme. Ces derniers sont sans doute plus importants économiquement mais en même temps plus éloignés des perceptions quotidien nes des changements en cours. L’ironie est que les chercheurs semblent avoir été au départ intri gués par «le chiffrage AubertSillard, parfois considéré comme étant en deçà de la réalité du phénomène», et qu’au final, si les destructions «qui correspondent à la part du phénomène effectivement ressentie par les salariés concer nés» sont au moins deux fois plus importantes selon leurs estimations, les créations, effective ment ressenties elles aussi, sont au moins aussi importantes. Du reste, dans le cadre standard de la théorie du commerce international, la contribution des importations à ces destructions d’emplois est directement liée à l’intensité avec laquelle l’économie se spécialise selon les avan tages comparatifs, et donc à l’ampleur des gains à l’échange. Pas de destructions, pas de gains : dans ce cadre, impact de court terme des des tructions d’emploi et bénéfices économiques à long terme sont les deux faces de la médaille de la mondialisation.
L’Impact du cOmmerce sur l’emplOI en théOrIe
Lorsqu’un emploi est détruit par des importa tions de biens, le salarié qui perd son emploi, s’il n’est pas reclassé, passe probablement par une période de chômage. À terme, il peut retrouver un emploi dans le même secteur d’activité, dans un autre secteur de l’industrie ou dans les services, ce qui contribue alors à la désindustrialisation.
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