Des débuts de carrière moins assurés
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Sept ans après leur entrée sur le marché du travail, les jeunes sortis du système éducatif à la fin des années quatre-vingt occupent des emplois globalement plus qualifiés que ceux sortis dix ans auparavant. Mais cette évolution est moins favorable que ne le laissait présager la hausse de leur niveau de formation. Ces premières années de carrière sont marquées par une plus grande instabilité des trajectoires professionnelles : passage plus fréquent par le chômage, développement des emplois à durée limitée, allongement de la durée d'accès à l'emploi. La bonne situation du marché du travail de la fin des années quatre-vingt a joué favorablement sur leurs premiers emplois, mais le retournement de la conjoncture économique pèse sur les jeunes sortis du système éducatif au début des années quatre-vingt-dix.

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Langue Français

Extrait

N° 598 JUILLET 1998
PRIX : 15 F
Des débuts de carrière
moins assurés
Marc Antoine Estrade et Christine Thiesset
Division Emploi, Insee
La prime au diplômeept ans après leur entrée sur le
pour les femmesmarché du travail, les jeunes sortisSdu système éducatif à la fin des En fait, la situation est assez différente pour
les hommes et pour les femmes tableau 1( ).années quatre vingt occupent des em-
Pour les hommes, à niveau de diplôme
plois globalement plus qualifiés que ceuxdonné, la structure des emplois s’est plutôt
sortis dix ans auparavant. Mais cette évo déplacée vers le haut. Ainsi, parmi les non
diplômés, la part de ceux qui occupent unlution est moins favorable que ne le lais
emploi non qualifié est passée de 41 à 32 %,
sait présager la hausse de leur niveau detandis que parmi les titulaires d’un diplôme
formation. Ces premières années de car du supérieur long, la proportion de cadres a
progressé.rière sont marquées par une plus grande
Les femmes, hormis les diplômées du supé
instabilité des trajectoires profes rieur long, ont, au contraire, des emplois
sionnelles : passage plus fréquent par le généralement moins qualifiés que ceux de
leurs aînées à diplôme équivalent, et leschômage, développement des emplois à
ouvrières ou employées non qualifiées sont
durée limitée, allongement de la durée plus nombreuses en 1995 qu’en 1985. Cette
d’accès à l’emploi. La bonne situation duhausse provient principalement des servi
ces aux particuliers. Parmi les diplômées dumarché du travail de la fin des années
supérieur court, la part des professions in
quatre-vingt a joué favorablement sur termédiaires a diminué de 60 à 42 % entre
leurs premiers emplois, mais le retourne les deux générations : les emplois d’institu
trices qui en 1985 étaient majoritairement,ment de la conjoncture économique pèse
occupés par des femmes de ce niveau de
sur les jeunes sortis du système éducatifdiplôme, ont été en 1995 pourvus par des
au début des années quatre vingt dix. titulaires du supérieur long. Parallèlement,
les titulaires d’un BTS ou d’un DUT ont plutôt
trouvé des emplois d’ouvrières ou d’em
Les jeunes entrés sur le marché du travail à ployées qualifiées.la
fin des années quatre-vingt, occupent, sept En revanche, pour la génération de 1988,
ans après la fin de leurs études, des positions les femmes ayant un niveau de diplôme égal
d’emploi plus favorables que celles de leurs ou supérieur à la licence, plus souvent acti
aînés, sans toutefois être en rapport avec la ves que leurs aînées, sont parvenues à se
hausse de leur niveau de formation. La pro faire reconnaître professionnellement : 52 %
portion de titulaires d’un diplôme de niveau d’entre elles sont cadres contre 38 % dans
supérieur ou égal au bac entre les sortants du la génération de 1978.
système éducatif de 1978 et ceux de 1988 a
en effet augmenté de dix points, passant de Les femmes connaissent
28 à 37 % pour les hommes et de 34 à 46 % plus souvent le chômage
pour les femmes. La structure des emplois ne
s’est pourtant pas modifiée dans les mêmes Les parcours professionnels des femmes
proportions : la part de ces générations occu sont plus marqués par le chômage. Ainsi,
pant sept ans après un emploi de cadre, de 46 % des femmes de la génération 1988
technicien, d’agent de maîtrise ou de professionont elles connu au moins une période de
intermédiaire n’a progressé que de cinq points,chômage durant les sept premières années
de 21 à 26 % et, en 1985 comme en 1995, unde leur vie active contre 33 % seulement de
jeune sur six travaille comme ouvrier ou employé la génération issue de la décennie précédente.
non qualifié (cf. Pour comprendre ces résultats). À tous les niveaux de diplôme, les femmes
INSEE
PREMIERESituation sept ans après la fin des études (générations 1978, 1988) Personnes ayant occupé au
moins un emploi à durée limitéeEn %
au cours des sept années suivantOuvrier
Ouvrier
Prof. ou la fin de leurs étudesou
Chômeur Inactif Indépendant Cadre intermé employé Total
employé %diaire non
qualifié
qualifié
FEMMES
Sans diplôme
Génération 1978 10 36311 20 29 100
Génération 1988 20 29 1 - 3 14 33 100
BEPC, CAP, BEP
Génération 1978 6 25 4 - 4 42 19 100
Génération1988 18 111163825100
Baccalauréat
Génération 1978 4 21517 56 6 100
Génération1988 14 17 1 2 15 40 11 100
BAC + 2
Génération 1978 2 15 1 5 60 15 2 100
Génération 1988 5 13 3 4 42 29 4 100
Supérieur long
Génération 1978 4 19 2 38 25 11 1 100 Lecture : 31 % des personnes sans diplôme ont occupé un
emploi à durée limitée au cours des sept années suivant laGénération 1988 6 6 1 52 25 7 3 100
fin de leurs études pour la génération 1978, contre 69 %
Ensemble
pour la génération 1988.
Génération 1978 6 26 3 4 13 32 16 100 Source : Enquête Jeunes et Carrières 1997, Insee
Génération 1988 14 15 2 8 15 28 18 100
HOMMES
breuses à trouver un emploi et à rester
Sans diplôme
en activité.Génération 1978 11 2 4 - 5 37 41 100
Génération 1988 164412 41 32 100
BEPC, CAP, BEP Les emplois à durée limitée
Génération 1978 6291 11 54 17 100 se développent
Génération 1988 113618 56 15 100
Baccalauréat Les hommes comme les femmes
Génération 1978 8297 34 31 9 100
changent plus fréquemment d’entre-
Génération 1988 4196 32 37 11 100
prises : seulement 11 % des femmes
BAC + 2
et 15 % des hommes ont toujoursGénération 1978 2 1 5 22 54 12 4 100
travaillé pour le même employeur pen Génération 1988 4 3 3 16 57 14 3 100
dant les sept années suivant la fin deSupérieur long
Génération 1978 - - 5 70 19 6 - 100 leurs études, contre plus de 20 % pour
Génération 1988 2 4 3 75 13 3 - 100 la génération précédente. Trouver un
Ensemble emploi immédiatement et le conserver
Génération 1978 7 2 7 9 16 40 19 100 pendant au moins sept ans reste réser-
Génération 1988 9 3 5 12 18 39 14 100
vé aux titulaires d’un diplôme égal ou
ENSEMBLE
supérieur au baccalauréat (tableau 2).
Génération 1978 6 14 5 6 15 36 18 100
Le type de contrat de travail a beaucoup
12 9 3 10 16 34 16 100Génération 1988
évolué : sur les sept années qui ont
* Pour la définition de la génération, voir "Pour comprendre ces résultats"
suivi leur sortie du système éducatif,Lecture : sept ans après la sortie du système éducatif, 10 % des femmes sans diplôme étaient au chômage pour la génération
1978, contre 20 % pour la génération 1988. la moitié de la génération 1988 a
Source : Enquête Jeunes et Carrières 1997, Insee connu au moins un emploi à durée li
mitée contre seulement un quart de laconnaissent plus souvent le chômage que ruptures dans les trajectoires d’emploi :
génération précédente. Cette augmen-les hommes. les femmes ont connu plus de pério
tation est d’autant plus forte que leLes femmes sont entrées plus souventdes d’emploi mais de durée moindre.
niveau de diplôme est faible ( graphique 1).qu’auparavant sur le marché du travail :Une femme sur deux a toujours tra
Seules les jeunes femmes diplôméesdurant les sept années suivant leur vaillé pendant ces sept années et
du supérieur long ne manifestentsortie du système éducatif, seule cette proportion est restée identique
aucun changement entre les deuxments 4 % des femmes de la généra dans les deux générations alors
générations.tion 1988 n’ont jamais occupé qu’elle a baissé de 72 % à 64 % pour
Le passage par des formes particuliè d’emploi, quel qu’il soit, contre 9 % les hommes. Chez les jeunes femmes
res d’emploi n’est plus réservé auxpour leurs aînées. Toutefois, leur du diplômées du supérieur long, la part
parcours marqués par le chômage.rée totale d’emploi sur ces sept an de celles n’ayant pas connu de rupture
Dans la générati

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