Emploi et chômage dans les ZUS

Insee Alsace

Description

Les 19 zones urbaines sensibles (ZUS) des agglomérations alsaciennes présentent, malgré quelques particularités, un profil homogène sur la région. Elles se caractérisent par un taux de demandeurs d'emploi plus fort qu'ailleurs. Les salariés y sont plus jeunes, surtout chez les femmes, et plus de la moitié d'entre eux sont des ouvriers.

Sujets

• INSEE
• Territoire
• Emploi
• Chômage
• Agglomération
• Salariat
• Employabilité, métiers et formations

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Extrait

TERRITOIRE
Emploi et chômage dans les ZUS
l’agglomération étudiée. Du faitLes 19 zones urbaines 53% des salariés des ZUS sont
d'un taux de demandeurs d'emploi des ouvriers en 2005.sensibles (ZUS)
différent dans les agglomérations 42% des salariés sont des fem-
desagglomérationsalsaciennes
de Mulhouse (13 %) et Strasbourg mes et 25% d’entre elles ont
présentent, moinsde25ans.(11 %), il en résulte un taux plus
En 2006, dans les ZUS, le tauxmalgréquelquesparticularités, élevé dans les ZUS de Mulhouse
de demandeurs d’emploi atteint(21,5 %), comparé à celui observéun profil homogène 19%.
dans celles de Strasbourgsur la région.
(17,6 %).
Elles se caractérisent
Pourtant, le chômage n'est pas ex-
par un taux clusivement concentré dans les de formation plus faible : 11 % ont
de demandeurs d'emploi zones urbaines sensibles. En ef- un niveau supérieur ou égal à
fet, si celles-ci sont situées dans bac+2 pour 21,5 % dans l'en-plus fort qu’ailleurs.
les quartiers (ici les IRIS) les plus semble des agglomérations en-Lessalariésysontplusjeunes,
touchés, il existe d'autres quar- globantes hors ZUS. Et la part des
surtout chez les femmes,
tiers dans ces trois aggloméra- demandeurs d'emploi sortis du
et plus de la moitié d'entre eux tions, ne comprenant pas de ZUS, système scolaire avant la troi-
sont des ouvriers. avec un taux de demandeurs sième y est aussi plus impor-
d'emploi se situant entre 15 % et tante (respectivement 22 % contre
20 %. Ceux-ci rassemblent le 14 %), reflet du profil social de ces
En 2006, le taux de demandeurs quart de ces demandeurs d'em- quartiers.
d’emploi est de 19 % pour les sala- ploi. Dans les ZUS, plus de la moitié
riés résidant dans les zones urbai- des demandeurs d'emploi sont in-
nes sensibles de la région (17 %, Des demandeurs demnisés ; pourtant, en propor-
au plan national), alors qu'il avoi- d'emploi avec un tion, il y a moins de bénéficiaires
sine 10 % pour ceux qui résident niveau de formation
L'étude a été réalisée dans le cadre
dans les agglomérations hors des plus faible
d'un partenariat entre l’Insee-Alsace et
ZUS. le Secrétariat Général pour les Affaires
Le chômage plus élevé observé Les demandeurs d'emploi qui rési- Régionales et Européennes (SGARE) -
Préfecture de la Région Alsace.dent dans les ZUS ont un niveaudans les ZUS se différencie selon
Emploi salarié, demandeurs d'emploi et population dans les ZUS
Emplois salariés en 2005 Demandeurs d’emploi au 31-12-2006 Population en 1999
Part* Part* Part*
Agglomération Agglomération Agglomération
ZUS des Zus ZUS des Zus ZUS des Zus
hors ZUS hors ZUS hors ZUS
(en %) (en %) (en %)
Strasbourg 31 828 159 841 16,6 6 812 16 984 28,6 83 255 343 929 19,5
Colmar 3 084 33 674 8,4 724 3 333 17,8 8 395 78 410 9,7
Mulhouse 16 719 82 393 16,9 4 570 10 225 30,9 44 164 190 024 18,9
Autres agglomérations /// 80 001 /// /// 8 736 /// /// 191 273 ///
alsaciennes
Ensemble agglomérations 51 631 355 909 12,7 12 106 39 278 23,6 135 814 803 636 14,5 1 724 794 14 066 666 10,9 349 348 1 551 818 18,4 4 462 851 31 326 193 12,5
françaises
* part des ZUS rapportée à l'ensemble de l'agglomération
Champ : emploi salarié hors fonction publique d'État et emploi frontalier, au lieu de résidence en 2005, demandes d’emploi de catégories 1,2,3 au 31-12-2006.
3Chiffres pour l'Alsace · revue n° 45-46 · décembre 2008
Source : Insee, DADS 2005, RP1999, ANPE 2006TERRITOIRE
Plus de la moitié seulement 10 % contre 23 % dansLe taux de demandeurs d'emploi
est le rapport du nombre de de- des salariés des ZUS l'ensemble des trois aggloméra-
mandeurs d'emploi de catégories sont des ouvriers tions hors ZUS. La part des chefs
1, 2 et 3, à la somme des deman-
d'entreprises et des cadres est
deurs d'emploi et des salariés du
Par définition, dans une zone ur- quatre fois moins élevée dans lesprivé, des collectivités territoriales,
hors fonction publique d'État et tra- baine sensible, vit une population ZUS. En revanche, la part des em-
vailleurs frontaliers. socialement plus en difficulté que ployés (32 %) est identique dans
dans le reste de l'agglomération. les ZUS et dans les aggloméra-
du revenu minimum d'insertion L'approche par catégorie socio- tions englobantes.
(RMI) parmi les demandeurs professionnelle fait ainsi ressortir Au regard des emplois selon les
d'emploi, que dans le reste des que plus de la moitié des salariés secteurs d'activité, il apparaît que
agglomérations englobantes. des ZUS sont des ouvriers (53 %). la part des salariés exerçant dans
La durée du chômage, quant à Par contre, cette part n'est plus la construction est 1,5 fois supé-
elle, est à peu près équivalente, que de 29 % dans les trois agglo- rieure dans les ZUS à celle ob-
que l'on considère les trois gran- mérations englobantes hors ZUS. servée dans les agglomérations
des agglomérations de Colmar, Ce constat est encore plus mar- qui les entourent. La proportion de
Mulhouse et Strasbourg dans leur qué au regard de la proportion des salariés des ZUS est également
ensemble, ou seulement les ZUS. ouvriers non qualifiés : près de plus importante dans l'hôtellerie. À
Cependant, dans les autres agglo- 30 % dans les ZUS contre un peu l'inverse, il y a un déficit dans des
mérations alsaciennes, la part de plus de 10 % dans l'ensemble des secteurs comme la santé et l'ac-
demandeurs d'emploi au chô- agglomérations hors ZUS. tion sociale, qui restent propor-
mage depuis plus de deux ans est À l'inverse, la proportion de pro- tionnellement les plus importants
plus faible. fessions intermédiaires atteint employeurs dans les ZUS, ainsi
que dans l'administration pu-
blique, le commerce de gros et les
Deux fois plus d'ouvriers non qualifiés dans les ZUS intermédiaires du commerce ; il en
Répartition des salariés du privé* est de même, de manière assezselon la catégorie socioprofessionnelle en 2005
logique, dans l'activité financière
Ouvriers où le rapport entre la proportion de
non qualifiés salariés des ZUS qui y travaillent
et celle des salariés des agglomé-
Ouvriers qualifiés rations englobantes hors ZUS
n'est plus que d’un tiers.
Employés
IRIS. Les îlots regroupés pour l’infor-
mation statistique 2000 (IRIS-2000)Professions
forment un "petit quartier", qui se défi-intermédiaires
nit comme un ensemble d’îlots conti-
gus. L’IRIS d’habitat se caractérise par
Chefs d'entreprises
une population se situant entre 1 800et cadres
En % et 5 000 habitants. Il est homogène
quant au type d’habitat.05 10 15 20 25 30 35
Ensemble des ZUS Alsace (yc ZUS)
* hors fonction publique d'État et emploi frontalier
4 Chiffres pour l'Alsace · revue n° 45-46 · décembre 2008
Source : Insee, DADS 2005TERRITOIRE
Moins de femmes Les zones urbaines sensibles (ZUS) sont des territoires infra urbains défi-
nis par les pouvoirs publics pour être la cible prioritaire de la politique de lasalariées,
ville, en fonction des considérations locales liées aux difficultés que connais-et plus jeunes
sent les habitants de ces territoires.
En Alsace, 19 territoires sont concernés par cette définition. On en compte
10 dans l'agglomération strasbourgeoise, 8 dans celle de Mulhouse et unLa proportion de femmes actives
seul dans celle de Colmar. Les autres agglomérations alsaciennes ne comp-est moins importante dans les
tent pas de ZUS sur leur territoire.
ZUS : 42,3 % seulement des sala- Dans l'analyse ici présentée, les indicateurs concernant l'ensemble des ZUS
riés contre 46,5% pour l'ensemble alsaciennes sont comparés, soit à l'ensemble des trois agglomérations qui
des trois agglomérations. Elles sont les entourent : Colmar, Mulhouse et Strasbourg, soit à l'ensemble des agglo-
mérations de la région.plus jeunes : près de 25 % d’entre
elles ont moins de 25 ans. Il s'agit
là, probablement, d'un rééquili- nées soixante-dix, immigration dans un contexte économique au-
brage. En effet, il y a encore dix ou essentiellement masculine et de jourd'hui modifié. On peut penser
vingt ans, le travail de la femme travail. Les nouvelles générations que cette proportion de jeunes
était moins habituel dans certains de femmes voient beaucoup plus femmes salariées, inférieure dans
milieux et dans les familles issues souvent le travail comme un dé- les ZUS, va tendre à se rappro-
des vagues d'immigration des an- bouché normal de leur scolarité cher de celle de l'agglomération
prise dans son ensemble.
La part