Evolution du tissu économique bas-normand  entre 1962 et 1999 - Vers une économie de services
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Entre 1962 et 1999, huit agriculteurs sur dix ont abandonné le secteur agricole. Entre 1962 et 1975, industrie et construction créent à elles deux 50 000 emplois en Basse-Normandie, soit un développement quatre fois plus rapide qu'en France. Commerces et services emploient désormais deux actifs sur trois, soit deux fois plus qu'au début des années soixante. 56 000 emplois ont été créés dans le bassin d'emploi de Caen depuis 1962 tandis que 12 000 disparaissaient dans le reste de la région.

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Langue Français

Extrait

n° 81 - octobre 2000
Évolution du tissu économique bas-normand
entre 1962 et 1999
VERS UNE ÉCONOMIE DE SERVICES
ntre 1962 et 1999, l’emploi en position intermédiaire, entre la Bre-
Basse-Normandie n’a que fai tagne d’une part, la Bourgogne et la- % Entre 1962 et 1999, huitEblement évolué. La région Champagne-Ardenne d’autre part.
agriculteurs sur dix ont aban-
compte ainsi aujourd’hui 552 000 em Cette relative stabilité cache néan- -
donné le secteur agricole.
plois, soit à peine 44 000 de plus que moins des changements radicaux dans
quarante ans plus tôt. Ce développe la nature des activités et dans le conte- -
ment des activités reste très en deçà de nu des postes de travail, le Bas-Nor-
la croissance qu’a connu l’ensemble mand de l’an 2000 ayant bien peu de % Entre 1962 et 1975, in-des régions françaises, avec un rythme chances d’occuper le même emploi que
dustrie et construction créent àde créations d’emploi près de trois fois son père.
elles deux 50 000 emplois enplus faible (+8%enBasse-Nor- Le handicap de la tradition
Basse-Normandie, soit un dévemandie entre 1962 et 1999, contre -
+ 21 % au niveau national), la La première révolution économique loppement quatre fois plus ra-
Basse-Normandie se situant dans une qu’a connue la Basse-Normandie a été pide qu’en France.
% Commerces et services
emploient désormais deux actifs
sur trois, soit deux fois plus
qu’au début des années
soixante.
% 56 000 emplois ont été
créés dans le bassin d’emploi de
Caen depuis 1962 tandis que
12 000 disparaissaient dans le
reste de la région.
. . . . . . . . . . . CENT POUR CENT BASSE-NORMANDIE n° 81. . . . . . . . . . . .ANALYSE ANALYSE ANALYSE ANALYSE ANALYSE ANALYSE ANALYSE ANALYSE ANALYSE
celle de l’agriculture. Général sur le
territoire français, le déclin des activi-
tés agricoles s’est fait particulièrement
sentir dans la région de tradition rurale
qu’est la Basse-Normandie.
En 1962, la région comptait quatre ac-
tifs sur dix travaillant dans l’agricul-
ture, soit 207 000 personnes. Cette
concentration forte de l’emploi la pla-
çait au troisième rang des régions fran-
çaises. Tel est encore le cas en 1999,
pourtant le secteur n’occupe plus dé-
sormais que huit actifs sur cent, soit
47 000 personnes. Le nombre des ex-
ploitations s’est effondré, mais moder-
nisation, mécanisation et gains de
productivité ont permis de faire croître
la production avec des effectifs tou-
jours plus réduits. Les agriculteurs ap-
paraissent en outre de plus en plus
souvent seuls sur leurs terres, alors
qu’autrefois leur épouse et leurs en aujourd’hui comme principal pour- sins de Vire et de Mortagne-au-Perche-
fants les secondaient généralement. voyeur de nouveaux emplois. entament leur reconversion en profon-
Aujourd’hui ils ont vieilli, et nombre deur vers l’industrie. D’autre part, laUn décollage réussi
de partants en retraite ne sont pas rem Basse-Normandie a pleinement re-- pour l’industrie...
placés. Au total, en quarante ans le cueilli les fruits de la politique natio-
nombre des non-salariés comme celui Au début des années soixante, le sec- nale de décentralisation des industries
des salariés agricoles a été divisé par teur secondaire restait assez peu déve- franciliennes. On assiste ainsi à
4,5 en Basse-Normandie. Si les plaines loppé en Basse-Normandie, employant l’émergence de son secteur automobile
de Caen et d’Argentan, le Bessin, le 132 000 personnes, soit 44 % des actifs dans le Calvados (2 400 emplois envi-
Cotentin et le Pays d’Ouche ont plutôt non agricoles, contre 49 % en France. ron en 1962, pour 9 500 en 1968 et
bien résisté à cette restructuration des En 1999, avec 18 000 emplois supplé- 15 600 en 1975) avec l’installation de
activités agricoles, le Perche, le Mor mentaires, la Basse-Normandie est ce- Citroën et le déploiement de Renault-
tainais ou l’Avranchin ont perdu quatre pendant parvenue à affirmer sa Véhicules Industriels, et à celle de
de leurs agriculteurs sur cinq. Conti vocation industrielle, l’industrie régio- l’électronique avec l’implantation de-
nues depuis la Seconde Guerre mon nale employant désormais plus d’actifs Philips-Radiotechnique. C’est aussi la-
diale, les réductions d’effectifs dans que les autres régions françaises. naissance du nucléaire à La Hague, les
l’agriculture sont intervenues à un Le boom de l’industrie bas-normande bassins d’emploi de Caen et de Cher-
rythme particulièrement rapide au dé s’est concentré sur la fin des Trente bourg restant les principaux bénéfi--
but des années soixante-dix et à la fin Glorieuses. Entre 1962 et 1968, l’in- ciaires de ces délocalisations de
des années quatre-vingt, avec en dustrie et la construction créent en- grandes entreprises.
moyenne chaque année 5 % d’emplois semble plus d’emplois que commerce A ces apports extérieurs s’ajoute un
perdus entre 1968 et 1975 et entre 1982 et services réunis. A l’époque, l’emploi dynamisme indéniable des entreprises
et 1990. salarié dans le secteur secondaire croît régionales. La construction connaît
de 3,8 % par an en moyenne, soit deux ainsi une croissance forte, héritée de la
Il s’agit des deux périodes les plus dif- fois plus vite que le tertiaire dans les Reconstruction, dans les trois départe-
ficiles qu’a dû traverser la Basse-Nor- années quatre-vingt-dix. Plusieurs fac- ments. Tout un réseau d’équipemen-
mandie, la croissance de l’emploi total teurs concourent à ce succès spectacu- tiers et de sous-traitants automobile se
depuis quarante ans se concentrant sur laire. D’une part, les mutations de met en place dans l’Orne, en particulier
le début des années soixante et sur ces l’agriculture dégagent une dans le bassin de Flers. Il faut y ajouter
dix dernières années. Si le secteur se- main-d’oeuvre rurale, peu qualifiée l’expansion forte de l’industrie des
condaire a été le moteur de la première mais nombreuse, toute disponible pour biens de consommation (avec Mouli-
phase, c’est le tertiaire qui lui succède l’industrie. C’est l’époque où les bas- nex, mais aussi l’habillement dans la
. . . . . . . . . . . CENT POUR CENT BASSE-NORMANDIE n° 81. . . . . . . . . . . .ANALYSE ANALYSE ANALYSE ANALYSE ANALYSE ANALYSE ANALYSE ANALYSE ANALYSE
Manche et le Perche), et de l’agroali- LES ÉVOLUTIONS DE L’EMPLOI DES DÉPARTEMENTS BAS-NORMANDS
mentaire, secteur neuf, qui trouve au- ENTRE 1962 ET 1999
tour des productions laitières et
1962 1968 1975 1982 1990 1999*
bovines un terrain de choix et devient
192 260 210 376 227 220 231 864 236 660 253 810Calvados
rapidement le second employeur in-
Manche 190 800 190 904 180 965 187 332 185 748 181 865dustriel de la région (+ 4 400 emplois
Orne 125 280 127 840 124 655 121 528 115 328 116 897environ entre 1962 et 1968). Les indus-
tries des biens d’équipement et des Basse-
Normandie 508 340 529 120 532 840 540 724 537 736 552 572biens intermédiaires, en particulier
er
* Estimations d’emploi au 1 janvier 1999 (données provisoires). Ces données sont estimées àliées à la métallurgie et à la mécanique,
partir de sources administratives. Les évolutions entre 1990 et 1999 sont calculées sur la base
prennent ensuite le relais, permettant erd’une estimation de l’emploi au 1 janvier 1990 issue d’une rétropolation de trois mois des don-
de prolonger la croissance industrielle nées du recensement de 1990.
bas-normande jusqu’au milieu des an- Source : Insee, recensements de la population 1962, 1968, 1975, 1982 et 1990 SAPHIR (au lieu de
travail des actifs), estimations d’emploi 1999 (données provisoires).nées soixante-dix. C’est l’époque où
culminent les effectifs employés par
l’usine de la Société Métallurgique de
Normandie (SMN) à Caen. Dans la plu lièrement poussé dans le Calvados d’un rythme de croissance presque-
part des régions françaises, l’essor du (+ 3 % en moyenne annuelle entre 1962 quadruple de la moyenne française.
secteur secondaire avait été quasiment et 1975, contre + 2 % pour la Manche et Depuis lors, leurs effectifs industriels
stoppé dès la fin des années soixante. pour l’Orne). En 1975, industrie et ne cessent de décroître, suivant en cela
Au total, ce dynamisme a plus ou construction bas-normandes ras

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