Les effets de linternationalisation sur lemploi peuvent senvisager sous deux angles. Le premier sintéresse aux effets sur lemploi global. Il oblige à prendre en compte le fait que linternationalisation se traduit à la fois par des destructions et des créations demploi car cest leur solde qui est pertinent au niveau macroéconomique. Lautre approche se focalise sur les seules destructions, qui correspondent à la part du phénomène qui est effectivement ressentie par les salariés concernés. Cest sur cette composante que nous mettons laccent dans cet article. Une évaluation fréquemment citée est celle dAubert et Sillard (2005). Leur évaluation sappuyait sur lanalyse de données microéconomiques dentreprise et débouchait sur un flux annuel denviron 15 000 destructions. Ce chiffre est significatif mais il ne couvre que le secteur industriel et ne capte quune partie de ce que lon entend souvent par délocalisation. Nous examinons ici une évaluation alternative fondée sur les données de la comptabilité nationale par branche. Cette évaluation sinspire de la méthode dite du contenu en emploi des échanges internationaux, mais, appliquée aux flux demploi plutôt quaux stocks, elle en évite les principaux écueils. Sur la période 2000-2005, linternationalisation aurait été à lorigine de 36 000 disparitions annuelles demplois en moyenne, avec des fluctuations importantes selon la phase du cycle économique. Lestimation reste néanmoins tributaire dun certain nombre de conventions et, par nature, elle ne porte que sur une seule des deux facettes de linternationalisation, puisquelle ne chiffre pas les créations demploi qui compensent ces destructions.
Leseffetsdelinternationalisationsurlemploipeuventsenvisagersousdeuxangles.Lepremiersintéresseauxeffetssurlemploiglobal. Il oblige à prendre en compte lefaitquelinternationalisationsetraduitàlafoispardesdestructionsetdescréationsdemploiscarcestleursoldequiestpertinentauniveaumacroéconomique.Lautreapproche se focalise sur les seules destructions, qui correspondent à la part du phéno-mènequiesteffectivementressentieparlessalariésconcernés.Cestsurcettecompo-sante que nous mettons laccent dans cet article. Une évaluation fréquemment citée estcelle dAubert et Sillard (2005). Leur évaluation sappuyait sur lanalyse de donnéesmicroéconomiques d’entreprise et débouchait sur un flux annuel d’environ 15 000 des-tructions. Ce chiffre est significatif mais il ne couvre que le secteur industriel et ne captequune partie de ce que lon entend souvent par délocalisation. Nous examinons ici uneévaluation alternative fondée sur les données de la comptabilité nationale par branche.Cetteévaluationsinspiredelaméthodediteducontenuenemploideséchangesinter-nationaux, mais, appliquée aux flux d’emploi plutôt qu’aux stocks, elle en évite les prin-cipauxécueils.Surlapériode2000-2005,linternationalisationauraitétéàloriginede36 000 disparitions annuelles d’emplois en moyenne, avec des fluctuations importantesselonlaphaseducycleéconomique.Lestimationestnéanmoinstributaireduncertainnombre de conventions et, par nature, elle ne porte que sur une seule des deux facettes delinternationalisation,puisquellenechiffrepaslescréationsdemploisquicompensentces destructions.
Didier Blanchet appartient au département des Études Économiques dEnsemble (D3E) de lInsee, Muriel Barlet et Laure Crusson,*appartenaient, lors de la rédaction de cet article, à la division Croissance et Politiques Macroéconomiques du même département. Cetravail dveloppe un chiffrage prsent dans Barlet et al. (2007). Il a bnfici de prsentations au sminaire interne du D3E et au smi-naireEmploietTravailduCentredÉtudesdelEmploietdelaDares.Lesauteursremercientlesparticipantsàcesdifférentesrencontreset tout particulièrement leurs discutants, Guillaume Daudin et Hervé Boulhol. Ils remercient également Hélène Erkel-Rousse, VladimirPasseron et les deux rapporteurs de la revue pour leurs conseils, ainsi que Françoise Le Gallo pour la construction des séries de valeurunitaire. Ils restent évidemment seuls responsables des limites ou inexactitudes de leur travail.