L externalisation de la production et ses conséquences sur l emploi : Recours accru à la main-d oeuvre extérieure
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L'externalisation de la production s'intensifie dans tous les secteurs d'activité et quelle que soit la taille des entreprises. De réels changements sont intervenus depuis 1993. Les grosses entreprises qui disposent d'un réseau de sous-traitants très développé ont répondu à un surcroît d'activité en développant le recours à la main-d'oeuvre extérieure. C'est également le cas des entreprises de taille moins importante mais leur demande de sous-traitance est plus conjoncturelle. dans les les PME de 20 à 200 salariés, l'externalisation de la production est généralisée et en constante augmentation quel que soit le niveau de l'activité. C'est dans ces entreprises que le marché de la sous-traitance et de la mise à disposition de personnel s'est le plus développé. Les petites unités, enfin, connaissent dans l'ensemble de plus grandes difficultés. Nombre d'entre elles perdent des emplois qu'elles ont souvent remplacés par du personnel extérieur.

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Langue Français

Extrait

ENTREPRISES
L’externalisation de la production
et ses conséquences sur l’emploi
Recours accru
à la main-d’oeuvre 3
extérieure
et article se propose progression de 4,7% par an. En parti-L’externalisation de la
d’étudier le comporte- culier, elles s’appuient sur un réseauproduction s’intensifie dans Cment d’un panel d’entre- de sous-traitants de plus en plus dé-tous les secteurs d’activité et
prises constant qui ont externalisé veloppé (3,5 MdF, soit +5% par an)quelle que soit la taille des
leur production entre 1993 et 1996 mais elles ont surtout recours au per-entreprises.
en faisant appel à des sous-traitants sonnel extérieur (365 millions deDe réels changements sont
ou en ayant eu recours à des per- francs, soit une croissance de 9,1%intervenus depuis 1993. Les
sonnels mis à leur disposition. Il par an). A elles seules, ces entrepri-grosses entreprises qui
s’intéresse aussi à l’évolution de ses, essentiellement industrielles,disposent d’un réseau de
l’emploi et des salaires dans ces en- concentrent un tiers des charges desous-traitants très développé
treprises. sous-traitance et un quart des dépen-ont répondu à un surcroît
ses en personnel extérieur. Ces évo-
d’activité en développant le
lutions sont bien entendu liées au
recours à la main-d’oeuvre
Dans les grandes entreprises, contexte économique et en particu-
extérieure. C’est également le
la création de richesses lier aux contraintes imposées par les
cas des entreprises de taille
marchés. Elles ont aussi une forte in-passe par l’externalisation
moins importante mais leur
cidence sur l’emploi.de la production
demande de sous-traitance est
plus conjoncturelle. Dans les L’économie de la région et
PME de 20 à 200 salariés, MÉTHODOLOGIEl’évolution de l’emploi dépendent
l’externalisation de la fortement de l’activité des grandes
Cette étude a été réalisée à partirproduction est généralisée et sociétés présentes, notamment
de la source SUSE (Système unifié
en constante augmentation dans l’industrie. Avec +6,1% par de statistique d’entreprise). Elle
quel que soit le niveau de concerne un panel constant de an, les grosses entreprises (plus de
l’activité. C’est dans ces 7 357 entreprises régionales qui ont500 salariés) affichent le taux de
eu recours à des sous-traitants ouentreprises que le marché de croissance de la valeur ajoutée par
qui ont fait appel à du personnel
la sous-traitance et de la mise entreprise le plus élevé. Tous les
extérieur entre 1993 et 1996. Les
à disposition de personnel s’est secteurs sauf le bâtiment sont en données issues de la source SUSE
le plus développé. Les petites sont des données comptables desprogression ; les plus dynamiques
entreprises dont le siège est situé enunités, enfin, connaissent dans sont les services hors transport
Haute-Normandie. Elles ne couvrentl’ensemble de plus grandes (+14,8%) et l’industrie (+8%). Pour
donc pas les établissements dont le
assurer leur développement, cesdifficultés. Nombre d’entre siège est situé hors région. La
entreprises supportent des chargeselles perdent des emplois mesure de l’évolution de l’emploi
dans ces entreprises régionales aexternes très importantes : 9,5 mil-qu’elles ont souvent remplacés
été réalisée à partir de la sourceliards de francs (MdF) en 1996, enpar du personnel extérieur.
URSSAF.
AVAL 86 3e TRIMESTRE 1999ENTREPRISES
Forte augmentation des dépenses de personnel extérieur salariale tout en répondant aux exi-
gences de progression du salaire
ÉVOLUTION DE L’EMPLOI, DES CHARGES DE SOUS-TRAITANCE ET DE PERSONNEL EXTÉRIEUR contractuel.
(Ensemble des activités)
140
Les PME industrielles
135 les plus dynamiques
Personnel extérieur créent peu d’emplois stables...
130
La politique d’emploi des en-
125
treprises industrielles les plus dy-
4
namiques varie peu en fonction120
de la taille. Ces entreprises font
Charges externes face à un surcroît d’activité en dé-115
veloppant massivement le recoursSous-traitance
110 à la main-d’oeuvre extérieure et àValeur ajoutée
la sous-traitance. La progression
105 de ces postes de dépenses est très
Masse salariale Emploi importante dans les petites unités
100
et demeure très soutenue dans les
1993 1994 1995 1996
plus grosses. Durant la période
d’expansion, la très grande majo-
Unité : Indice base 100 en 1993 Sources : INSEE - SUSE ; URSSAF
rité de ces entreprises pratiquent
une politique salariale expansive
Le recours à la main-d’oeuvre entraînant une augmentation du ni- et ne créent que peu d’emplois.
Tout se passe comme si la néces-extérieure connaît une évolution veau des salaires. La flexibilité de
très volatile. En période de crois- l’emploi dans les grandes entrepri- saire maîtrise de la masse sala-
sance, ce poste de dépenses aug- ses ne semble donc pas simplement riale (et donc des coûts de pro-
mente fortement (+25%) et la main- un instrument visant à améliorer duction) passait d’abord par une
d’oeuvre extérieure peut même se leur offre. Au-delà de la contrainte politique d’embauche restrictive.
L’utilisation d’une main-d’oeuvresubstituer à des emplois moins du marché, elle permet également
flexibles (c’est le cas en 1995). En de limiter l’expansion de la masse externe, probablement moins coû-
période de ralentissement ou de ré-
cession, le niveau de ces dépenses
LA FLEXIBILITÉ
diminue aussi fortement et beau-
coup plus rapidement que le ni- Selon Mathieu Béraud, Gilbert Lefevre durée déterminée), le travail
et Nadir Sidhoum, "la flexibilité saisonnier, les vacations, les stagesveau de l’emploi.
représente une aptitude au aidés, le travail à domicile et lesL’évolution de l’emploi et des
changement rapide, non planifié et licenciements.salaires dans les grosses entreprises
au moindre coût". Ils proposent un - Flexibilité des rémunérations avec
est un peu moins erratique. La forte
classement des instruments de l’individualisation des rémunérations,
croissance de leur activité en 1994 flexibilité en deux groupes et six les primes...
catégories selon leur champet 1995 leur a permis d’augmenter
d’activité spécifique. II - FLEXIBILITÉ PORTANTleur masse salariale de 4,5% par an.
SUR LES NIVEAUX DE PRODUCTIONLa progression de l’emploi dans ces
I - FLEXIBILITÉ DU FACTEUR TRAVAIL - Flexibilité de l’organisation du
entreprises (+ 3,8% par an) expli-
- Flexibilité du temps de travail avec travail avec la polyvalence, la
que en grande partie cette évolu- le chômage partiel, les heures mobilité interne ou l’autonomie dans
supplémentaires ou, plus largement, le travailtion. Dans leur ensemble, ces entre-
les aménagements du temps de - Flexibilité des équipements avecprises ont beaucoup recruté en
travail (modulation des horaires, les ateliers flexibles ou les nouvelles1994, ce qui a eu pour effet de bais-
travail posté, temps partiel, voire technologies.
ser le niveau des salaires. Mais de-
congés) et la gestion de contrats - Flexibilité de la production avec la
puis cette date, le recul de l’emploi intermittents. gestion des stocks, les délais de
- Flexibilité de l’emploi avec le travail livraison, le recours à laest plus rapide que le rythme de
temporaire (intérim et contrats à sous-traitance.progression de la masse salariale,
AVAL 86 3e TRIMESTRE 1999ENTREPRISES
teuse, permet non seulement de ga- Le secteur de la construction est L’évolution de ces deux postes
rantir une offre compétitive mais un des secteurs les plus déprimés de dépenses est très liée à l’activité.
aussi un niveau de salaires en cons- depuis 1995. Toutes les entreprises Depuis 1993, ils connaissent des va-
tante progression. sont en baisse d’activité. Les plus riations de forte amplitude mais leur
touchées sont les entreprises de 200 évolution reste assez soutenue.
à 500 salariés et les petites de moins L’impact sur l’emploi de l’utili-
...les moins prospères de 20 salariés. L’emploi y est en sation de main-d’oeuvre externe est
ajustent rapideme

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