La relève des plus de 50 ans - Les départs à la retraite dans l agriculture.
4 pages
Français

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus
4 pages
Français
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus

Description

"Un calendrier chargé d'ici à 2010" Le départ à la retraite de nombreux agriculteurs aurait pu être l'occasion de renouveler les effectifs agricoles. Dans les faits, beaucoup de partants ne sont et ne seront pas remplacés, car beaucoup d'exploitations libérées servent à agrandir d'autres exploitations. Les départs à la retraite dans l'agriculture. A la fin du siècle dernier, quand 100 exploitants partaient en retraite, moins de 40 nouveaux agriculteurs s'installaient. La recherche d'une meilleure rentabilité et le recul des vocations chez les enfants d'agriculteurs se traduisent par des exploitations de plus en plus grandes et professionnelles. Le début de ce siècle promet également une forte restructuration des exploitations : les départs en retraite vont être nombreux dans les prochaines années, même si les échéances sont variables d'un canton à l'autre. Les agriculteurs s'y préparent dès 50 ans.

Sujets

Informations

Publié par
Nombre de lectures 40
Langue Français

Extrait

La relève des plus de 50 ans
Les départs à la retraite dans l'agriculture
Un calendrier chargé d’ici à 2010
En 2000, au dernier recensement taux de renouvellement est très iné-A la fin du siècle dernier,
agricole, la Basse-Normandie gal selon les espaces agricoles.Ilquand 100 exploitants partaient comptait un peu plus de 40 000 a été le mieux assuré dans l’Orne
en retraite, moins de 40 nou- chefs d’exploitation ou co-exploi- (45 %), exception faite du Perche
tants (Agreste Basse-Normandie, ornais. Il dépasse même 50 % dansveaux agriculteurs s’installaient.
2001). Douze ans plus tôt, ils certains cantons du Bocage ornaisLa recherche d’une meilleure étaient encore un peu plus de (Athis-de-l’Orne, Passais-la-Con-
rentabilité et le recul des voca- 56 600. Cette réduction des effec- ception, la Ferté-Macé) ou de la ré-
tifs d’exploitants agricoles n’est gion du Pays d’Auge ornais et dutions chez les enfants d’agricul-
pas nouvelle mais elle s’est accé- Merlerault (Vimoutiers, Exmes, Leteurs se traduisent par des lérée au cours de la dernière pé- Merlerault...). La situation est beau-
exploitations de plus en plus riode intercensitaire (1988-2000). coup plus contrastée dans la
Elle s’accompagne d’un mouve- Manche : le taux de renouvellementgrandes et professionnelles. Le
ment de concentration des terres n’atteint pas 30 % dans toute ladébut de ce siècle promet égale- toujours plus poussé au sein d’ex- partie centrale du département alors
ment une forte restructuration des ploitations de plus en plus grandes. qu’il s’élève parfois à plus de 50 %
En 2000, la taille moyenne d’une dans la partie sud (cantons deexploitations : les départs en re-
(1)exploitation professionnelle attei- Saint-Hilaire-Du-Harcouët, Mortaintraite vont être nombreux dans gnait 65 ha en Basse-Normandie, par exemple). Les cantons céréa-
les prochaines années, même si soit une vingtaine d’hectares de liers de la Plaine de Caen se caracté-
plus qu’il y a douze ans. Les petites risent par des taux deles échéances sont variables d’un
et moyennes structures, inférieu- renouvellement parmi les plus fai-canton à l’autre. Les agriculteurs res à 50 ha, se sont progressive- bles de la région. Les cantons litto-
s’y préparent dès 50 ans. ment effacées au profit raux du Pays d’Auge partagent
d’exploitations de taille supérieure. également cette caractéristique.
Alors que le nombre des exploita-
De nombreux départs dans lations de 50 à 70 ha progresse jus-
qu’en 1988, il stagne dans les Manche entre 2005 et 2010
années quatre-vingt-dix. Petit à
En 2000, 38 % des exploitants etpetit, le seuil entre croissance et
co-exploitants « professionnels »décroissance se déplace vers des
avaient atteint ou dépassé 50 ans ensurfaces toujours plus élevées.
Basse-Normandie. Au cours de laMais c’est surtout la disparition
décennie 2000-2010, de nombreuxd’une agriculture professionnelle
agriculteurs sont donc partis ou de-reposant sur des surfaces modes-
vraient partir à la retraite. De ce fait,tes (moins de 50 ha) qui retient
les perspectives d’installations pour-l’attention dans la région au cours
raient être massives. Cependant, lesde la décennie 90. Cette disparition
départs à la retraite ne se réalisentprend massivement la forme d’un
pas partout au même rythme, ni avecnon-renouvellement intergénéra-
la même intensité. Dans la région,tionnel. Elle pose la question du re-
nouvellement d’une catégorie de la sept profils de cantons se distin-
population dont les fonctions ne guent en terme de « calendrier » des
sont pas seulement économiques départs à la retraite. Cette
mais aussi sociales et environne-
mentales.
(1) Au sens du Service Central des Enquêtes et Étu-Un renouvellement mieux assuré
des Statistiques (SCEES) l’exploitation agricole pro-
dans l'Orne entre 1988 et 2000 fessionnelle a une dimension économique au moins
égale à 12 hectares équivalent blé (8 UDE). Le tra-
Entre 1988 et 2000, pour 100 dé- vail total qui lui est fourni équivaut à celui d’au
parts, 39 nouveaux exploitants moins une personne occupée à trois quart de temps
professionnels se sont installés. Ce pendant une année (0,75 UTA).
42 Les plus de 50 ans et l'emploi en Basse-NormandieLa relève des plus de 50 ans
géographie des départs à la re- l’Orne, Dozulé, Douvres-la-Déli-
traite dans l’agriculture profession- vrande et Bretteville-sur-Laize dans
nelle constitue un indicateur, le Calvados). Le type 3 isole des
certes imparfait, de l’intensité des cantons où les départs seront relati-
bouleversements structurels qui vement bien répartis sur la décennie
attendent l’agriculture régionale à (Vimoutiers, Carrouges, Livarot,
l’horizon 2010. Orbec...). Dans les cantons du type
6, les départs diminuent fortement
Ainsi les cantons du type 1 et 2
jusqu’en 2005 avant de connaître
(Brecey, Saint-Hilaire-Du-Harcouët,
une reprise importante en 2006 et
Mortain, Le Teilleul dans le sud
de diminuer à nouveau.
Manche) se caractérisent par des
prévisions de départs à la retraite Cependant, si le rythme et l’intensi-
particulièrement accrues entre té des départs à la retraite structu-
2004 et 2008 alors que, dans les rent fortement l’offre locale
cantons du type 7, les sorties sont d’exploitation pour l’installation,
relativement faibles tout au long de l’arbitrage entre installation et
la période (cantons de Lon- agrandissement dépend des pers-
gny-au-Perche et Rémalard dans pectives de succession (familiale ou
hors cadre familial) et de la concur-
rence plus ou moins forte des ex-
ploitations entre elles pour l’accès
TAUX DE RENOUVELLEMENT au foncier.
Le taux de renouvellement est estimé selon la méthode des cohortes
Face à ces perspectives de départ en
(G. ALLAIRE, 1998) à partir des données des recensements agricoles. En
retraite, il reste à mieux anticiper les
comparant les effectifs d’exploitants et de co-exploitants présents aux deux
comportements des chefs d’exploita-recensements agricoles pour une même année de naissance, cet indicateur de
tion en matière de transmission pourrenouvellement se définit comme le rapport entre les entrées nettes parmi les
exploitants et co-exploitants de moins de 40 ans et les sorties au-delà acquérir une meilleure vision du fu-
de 40 ans. Cette méthode néglige les entrées après 40 ans (considérant tur paysage agricole bas-normand.
qu'elles correspondent, pour une large partie, à des transferts d’exploitations
au conjoint, surtout au-delà de 50 ans) et les sorties par mortalité ou par
mobilité professionnelle. Dès 50 ans, la majorité des
agriculteurs ont réfléchi à leur
succession
En Basse Normandie, 69 % des agri-
culteurs de plus de 50 ans ont com-
mencé à réfléchir sur le devenir de
leur exploitation. Parmi ceux-ci,
seulement 20 % ont entamé des dé-
marches en vue de transmettre leur
exploitation.
Néanmoins, même si 31 % des chefs
d’exploitation n’ont entamé aucune
réflexion, ni aucune démarche au-
près d’organismes spécialisés dans
la transmission, un bon quart
d’entre eux sait déjà à qui il va
transmettre son exploitation. Les
enfants représentent près d’un cas
sur trois alors que les voisins où les
jeunes hors cadre familial (JHCF) re-
présentent chacun un cas sur dix.
Pour les autres, les raisons d’ab-
sence de démarches sont multiples.
Elles peuvent être liées à un manque
de temps (6 %), au souhait de
vendre ses terres à un voisin (6 %),
à un manque de confiance envers
les organismes agricoles chargés de
la transmission (8 %).
Dans la transmission d’exploitation
comme ailleurs, la réflexion précède
l’action. En effet, si 61 % des
agriculteurs âgés de 50 à 55 ans
Les plus de 50 ans et l'emploi en Basse-Normandie 43La relève des plus de 50 ans
avouent avoir déjà réfléchi à leur suc-
cession, ils ne sont que4%àavoir
entamé des démarches. Celles-ci ne
démarrent réellement qu’à partir de
55ans,puisque19%des55à60ans
ont débuté les démarches.
Enfin, 26 % des 50-55 ans n’ont pas
entamé de démarches parce qu’ils
ont déjà trouvé un repreneu

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents