La situation économique du département de l Orne - L industrie ornaise fait de la résistance
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L'orne accentue son orientation industrielle. Certaines industries implantées de longue date entretiennent la croissance, mais d'autres sont clairement sur le déclin. Même si les services ornais se développent à grande vitesse, ils conservent un temps de retard sur le reste de la région, surtout les services aux entreprises. A la fin du siècle, l'Orne semble moins bien placée que les départements qui lui ressemblaient le plus dix ans auparavant. Ces derniers, en maîtrisant leur mutation industrielle, s'assurent un développement des services plus riche en emplois. La croissance du département est très déséquilibrée. Le bassin de Flers fait preuve d'une grande vitalité, tandis qu'Alençon et Argentan subissent des restructurations industrielles coûteuses pour l'emploi. Dans les bassins de L'Aigle et de Mortagne-au-Perche, la croissance prometteuse du début des années quatre-vingt-dix semble s'essouffler.

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n° 88 - février 2001
La situation économique du département de l’Orne
L’INDUSTRIE ORNAISE
FAIT DE LA RESISTANCE
’Orne est sans conteste un dé salarié industriel ornais sur deux, mais- % L’Orne accentue son orienta-partement rural, mais c’est aussi certains apparaissent sur le déclin,
tion industrielle. Certaines indus-Lun territoire fortement industria alors que d’autres se renforcent. La-
tries implantées de longue date
lisé. Si les mutations industrielles ne chimie, la plasturgie et la pharmacie,
entretiennent la croissance, mais
l’ont pas épargné, elles se sont révélées qui ont vu leurs effectifs progresser de d’autres sont clairement sur le dé-
moins coûteuses en emplois que dans 11% depuis 1990, font partie des sec- clin.
les autres départements bas-normands, teurs les plus dynamiques. La greffe de
la baisse des effectifs salariés indus ces industries récentes dans la région- %Même si les services ornais setriels dans les années quatre-vingt-dix semble avoir plutôt réussi. L’offre de
développent à grande vitesse, ilsatteignant 6 % dans l’Orne contre 9 % formation par l’Institut supérieur de
conservent un temps de retard surdans la région. Le poids du départe plasturgie d’Alençon et, plus récem- -
le reste de la région, surtout les ser-ment dans l’industrie régionale s’en ment par son IUT, favorise logique-
vices aux entreprises.
est trouvé accru. ment l’implantation et la croissance
Cette forte présence de l’industrie re des entreprises du secteur. Mais ces-
pose sur plusieurs secteurs phares : la dernières ont aussi profité d’une % A la fin du siècle, l’Orne
chimie, la plasturgie et la pharmacie, conjoncture particulièrement favo- semble moins bien placée que les
les industries des équipements du rable à partir de 1997, tirant la produc départements qui lui ressemblaient-
le plus dix ans auparavant. Ces derfoyer, l’habillement, le cuir et le tex tion des emballages industriels ou des --
niers, en maîtrisant leur mutation in-tile, la métallurgie et l’édition-impri pièces techniques pour l’industrie au- -
dustrielle, s’assurent unmerie. Ensemble, ils emploient un tomobile et l’industrie des biens de
développement des services plus
consommation.
riche en emplois.
Aussi, malgré la
forte augmentation
de la productivité %La croissance du département
du travail, 200 em- est très déséquilibrée. Le bassin de
plois salariés ont pu Flers fait preuve d’une grande vitali-
té, tandis qu’Alençon et Argentanêtre créés depuis
subissent des restructurations in-1997 dans la plas-
dustrielles coûteuses pour l’emploi.turgie ornaise.
Dans les bassins de L’Aigle et deAvec 1 500 emplois
Mortagne-au-Perche, la croissance
salariés dans ce
prometteuse du début des années
secteur, l’Orne
quatre-vingt-dix semble s’essouf-
reste cependant fler.
loin derrière les dé-
partements phares
. . . . . . . . . . . CENT POUR CENT BASSE-NORMANDIE n° 88. . . . . . . . . . . .de la plasturgie française, totalisant un puis 1990. Dans le même temps, les in dense. Ces PME sont bien réparties sur-
peu plus de 1 % de l’emploi national du dustries des équipements du foyer ont le territoire et contribuent pour une
secteur, contre 8 % pour l’Ain, 4 % subi des restructurations industrielles large part au maintien d’activités in-
pour le Bas-Rhin et 4 % également de grande ampleur entraînant la perte dustrielles en milieu rural, et ce d’au-
pour l’Oise. de 1 500 emplois en dix ans. En re tant plus qu’elles semblent avoir mieux-
vanche, toujours parmi les industries résisté que les unités les plus importan-Des secteurs industriels
traditionnelles du département, la mé tes. Outre la transformation du cuivre-traditionnels partagés
tallurgie résiste bien, et notamment (avec Tréfimétaux) et la fonderie, deuxentre déclin et croissance
mieux que dans la Manche et le Calva secteurs qui prédominent dans les plus-
Les autres piliers industriels du dépar dos. La baisse des effectifs salariés de grands établissements, la visserie-bou- - -
tement ont une implantation plus an puis 1990 n’y a guère dépassé 5 %, lonnerie, le découpage-emboutissage-
cienne. Si l’imprimerie et l’édition font dans une période où la sidérurgie et l’outillage à main sont les secteurs
mieux que perpétuer la tradition (les ef bas-normande était lourdement d’activité les plus développés. Les en- -
fectifs salariés dans ces secteurs pro frappée par la fermeture de la Société treprises réunies dans le “pôle quin- -
gressent de 2 % entre 1990 et 1999), Métallurgique de Normandie. Les caillerie” de Tinchebray-Flers-Messei
l’habillement, le cuir et le textile accen grandes entreprises étant l’exception assurent d’ailleurs 80 % de la produc- -
tuent pour leur part leur déclin. Le dé dans ce secteur, la métallurgie ornaise tion nationale d’outillage de jardins et-
partement a ainsi perdu plus d’un repose sur des petites et moyennes en 25 % de la quincaillerie de bâtiment se- -
emploi sur trois dans ces secteurs de treprises formant un tissu relativement lon l’estimation de la Datar.-
Cette bonne résistance de la métal-
L’emploi et le PIB de l’Orne lurgie ornaise lui a valu de conquérir la
place de seconde branche industrielle
Nombre d’emplois Part de l’Orne ornaise par l’importance des emplois
Evolution 1990-1999
en 1999 en Basse-Normandie salariés qu’elle concentre, juste der-
20,5 %Emplois salariés 93 922 + 5,3 % rière l’industrie agroalimentaire. Cette
22,8 %Emplois non salariés 18 825 - 29,4 % dernière s’est développée dans l’Orne
tout en maintenant l’emploi alors que20,8 %Ensemble 112 747 - 2,7 %
les restructurations de l’outil industrielSource : Insee - recensements de la population, 1990 et 1999
ont amené des coupes sombres dans les
PIB par habitant (1996) : 109 000 F (France métropolitaine : 134 000 F) effectifs calvadosiens et manchots.
e
Dans le classement des départements français, l’Orne occupe le 58 rang pour son produit
Dans l’Orne, l’industrie des viandesintérieur brut par habitant..
domine, adossée à une agriculture
Source : Insee, comptes nationaux
tournée vers l’élevage bovin. Propo-
sant des produits élaborés à travers des
marques connues, elle a pu surmonter
les conséquences de la première crise
de la “vache folle” en 1996. Le dépar-
tement bénéficie en outre de l’implan-
tation de quelques grands noms de
l’industrie agroalimentaire comme
Roxane (boissons) ou Cogesal (gla-
ces), du groupe Unilever. Cependant,
après des années quatre-vingt-dix plu-
tôt favorables, les épisodes récents de
la crise de la “vache folle” pourraient
contrarier le développement de l’in-
dustrie agroalimentaire, tandis que les
décisions de restructurations des grou-
pes, quand il s’agit de concentrer l’ou-
til de production, représentent une
menace permanente pour l’emploi,
comme on le voit pour l’établissement
argentanais de la Cogésal.
. . . . . . . . . . . CENT POUR CENT BASSE-NORMANDIE n° 88. . . . . . . . . . . .Il est vrai que ces incertitudes valent importante si l’on incluait les l’Orne. D’une part, la mécanique, sec-
aussi pour les autres départements, tout intérimaires dont le nombre augmente teur traditionnel, stagne, handicapée
comme sont partagés aujourd’hui les fortement en 1998 et surtout en 1999. sans doute par une demande en équipe-
bénéfices retirés de la croissance de En outre, les investissements impor ments industriels dans l’Orne infé- -
l’industrie automobile. Certes, début tants engagés en 1998 et en 1999 ont rieure à celle du reste de la
1999, l’emploi salarié chez les équipe permis la modernisation de l’outil in Basse-Normandie jusqu’à une date ré- - -
mentiers de l’automobile ornais reste dustriel et amené des gains de producti cente, les années 1999 et 2000 pouvant-
inférieur de 8 % à son niveau de 1990, vité importants dans un contexte de annoncer toutefois un début de rattra-
mais ce recul qui intervient au début forte croissance de l’activité. L’Orne a page. D’autre part, les industries élec-
des années quatre-vingt-dix (d’ailleurs par conséquent pleinement tiré partie triques et électroniques peinent à

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