Les allocataires du RMI : une recherche d emploi active mais qui débouche souvent sur un emploi aidé
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Même si beaucoup de chômeurs au RMI (revenu minimum d'insertion) sont éloignés du marché du travail, les trois quarts d'entre eux recherchent un emploi aussi activement que les autres chômeurs. Dans leurs démarches, ils privilégient plutôt les agences publiques pour l'emploi, alors que les autres chômeurs mobilisent en priorité leur réseau de relations. Un allocataire sur six au chômage en janvier 1998 avait un emploi neuf mois plus tard. Quand cet emploi a été obtenu grâce à l'ANPE, c'est deux fois sur trois un emploi aidé (CES, CEC, stage rémunéré) ; quand c'est l'allocataire lui-même qui l'a trouvé, cet emploi est une fois sur quatre un CDI, une fois sur trois un CDD et seulement une fois sur quatre un emploi aidé.

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Langue Français

Extrait

N° 720 - JUIN 2000
PRIX : 15 F (2,29€)
Les allocataires du RMI :
une recherche d’emploi active mais qui
débouche souvent sur un emploi aidé
Laurence Rioux, division Conditions de vie, Insee
ême si beaucoup de chômeurs d’ordre familial (19%), en particulier des problè-
mes de garde d’enfants, et l’absence d’emploiau RMI (revenu minimum d’inser-
dans le domaine d’activité (9%).Mtion) sont éloignés du marché du Les deux tiers des allocataires du RMI actifs
travail, les trois quarts d’entre eux recher dans leur recherche d’emploi ont utilisé entre-
deux et quatre modes de recherche, parmi leschent un emploi aussi activement que les
huit distingués dans l’enquête : démarche di-
autres chômeurs. Dans leurs démarches, recte auprès d’un employeur, petites annonces
ils privilégient plutôt les agences publi (demande ou offre d’emploi), agences publiques-
pour l’emploi, relations personnelles, agencesques pour l’emploi, alors que les autres
de travail temporaire, dispositions pour se
chômeurs mobilisent en priorité leur ré- mettre à son compte, concours. Seulement
seau de relations. 10% des demandeurs d’emploi se sont limités
à un seul mode de recherche, qui est alorsUn allocataire sur six au chômage en jan-
dans près de la moitié des cas la consultation
vier 1998 avait un emploi neuf mois plus des annonces de l’ANPE.
tard. Quand cet emploi a été obtenu grâce Par leur effort de recherche, les allocataires du
RMI au chômage ne se distinguent pas desà l’ANPE, c’est deux fois sur trois un em-
autres chômeurs. En effet, d’après l’enquête
ploi aidé (CES, CEC, stage rémunéré) ; Emploi, les trois quarts des chômeurs, qu’ils
quand c’est l’allocataire lui-même qui l’a soient ou non bénéficiaires d’une allocation
chômage, ont accompli une démarche effectivetrouvé, cet emploi est une fois sur quatre
de recherche au cours du dernier mois ; de plus,
un CDI, une fois sur trois un CDD et seule- parmi ces demandeurs d’emploi actifs, les deux
ment une fois sur quatre un emploi aidé. tiers ont utilisé entre deux et quatre modes de
recherche (Pour comprendre ces résultats).
Plus fort usage de l’ANPE et moindreDans l’esprit de ses promoteurs, l’objectif final
du Revenu Minimum d’Insertion, créé en dé recours au réseau de relations que-
cembre 1988, est de permettre une insertion les autres chômeurs
professionnelle durable. Une enquête de
l’Insee sur le devenir des allocataires du RMI Plus des trois quarts des chômeurs inscrits
met en relation leurs démarches pour trouver dans le dispositif RMI ont eu recours aux agen-
un emploi avec leur situation neuf mois plus ces publiques pour l’emploi au cours des six
tard sur le marché du travail. derniers mois (tableau 1). Viennent ensuite les
Les trois quarts des allocataires du RMI à la démarches directes auprès des employeurs, la
recherche d’un emploi ou souhaitant travailler mobilisation du réseau de relations et les peti-
ont fait au moins une démarche de recherche tes annonces.
au cours des six mois précédant l’enquête. Les autres chômeurs utilisent aussi principale-
Même les plus anciens dans le dispositif du ment ces quatre modes de recherche mais pas
RMI continuent à chercher un emploi. Parmi dans le même ordre. En effet, les allocataires
ceux qui ont abandonné toute recherche, près du RMI utilisent en priorité les agences publi-
d’un tiers met en avant des problèmes de ques pour l’emploi alors que les autres chô-
santé. Les allocataires du RMI sont en effet meurs privilégient leur réseau de relations. Une
deux fois plus touchés par les problèmes de raison l’explique en partie : les allocataires du
santé que la population française dans son RMI sont principalement des jeunes qui n’ont
ensemble. Les autres raisons invoquées sont pas encore droit aux allocations chômage en
INSEE
PREMIEREforte : 71% des hommes y ont recoursDémarches d’emploi effectuées par les allocataires du RMI au chômage en
contre seulement 61% des femmes.janvier 1998
Caractéristiques Réseau Petites Nombre de
Agence pour Démarches
socio-démographi personnel annonces modes de- Les contraintes financièresl’emploi (%) directes (%)
ques (%) (%) recherche sont ressenties par les plus
Total 77,5 65 66,5 57,5 3,3 actifs dans leur recherche
Sexe
Homme 77 66 71 57 3,5
Près des trois quarts des demandeursFemme 78 63,5 61 58 3,1
d’emploi au RMI déclarent avoir été limiDiplôme -
Sans diplôme 77,5 61 64 50 3,1 tés dans leur recherche d’emploi par des
Ecole primaire 74 63 65,5 56 3,2 contraintes financières : transports, télé-
Brevet 77 63,5 62,5 58 3,2
phone, courrier, achat de vêtements. Néan-CAP-BEP 77,5 69 71 61,5 3,5
moins, les contraintes financières neBac 80 70 61 64 3,6
>Bac 80 76 86 78 4,1 semblent pas être un motif d’absence de
Ancienneté au RMI recherche. En effet, seuls 2% des deman-
>1 et <2 ans 81 67 68 65 3,5
deurs d’emploi ne faisant pas de démar->2 et <3 ans 81 65 70 57 3,4
ches avancent cette raison.>3 et <5 ans 75 64 66 54 3,25
>5 ans 74 63 62 54 3,1 Plus généralement, la proportion d’allo-
Situation en septembre 1998 cataires qui dit ressentir des contraintes
Travaille 82 66 70 63 3,6
financières croît avec l’effort de re-Encore au RMI 77 65 66 56 3,2
Mode d’obtention de l’emploi cherche. Ce sont donc les plus actifs des
L’ANPE 92 51 59,5 62 3,4 chômeurs au RMI qui se sentent limités
Ses propres moyens 81 71 75 64 3,7
financièrement. En outre, ces deman-
deurs d’emploi qui se considèrentChamp : Demandeurs d’emploi en janvier 1998 qui étaient allocataires du RMI au 31 décembre 1996.
Lecture : 65% des demandeurs d’emploi au RMI depuis plus d'un an font appel à leur réseau de relations ; 66 % de ceux qui tra- comme financièrement contraints choi-
vaillent en septembre 1998 avaient fait appel à leur réseau de relations.
sissent les modes de recherche les plus
Source : Enquête RMI, janvier 1998, Insee
coûteux : petites annonces et démar-
ches directes.raison d’une expérience professionnelle ont massivement recours à l’ANPE. Ils
Une analyse « toutes choses égales partrop courte ou des travailleurs qui ont diffèrent d’ailleurs en cela des autres
ailleurs » confirme que l’effort de re-épuisé leurs droits. Ils ne peuvent donc pas chômeurs ayant le même niveau de
cherche (Pour comprendre ces résul-faire appel à des relations professionnelles diplôme, qui eux ne font pas partie du
tats) augmente avec le diplôme et estqu’ils n’ont pas encore ou qu’ils ont perdues public habituel de l’agence pour l’emploi.
plus élevé pour les hommes que pourde vue. De surcroît, leurs relations familiales Les demandeurs d’emploi relâchent un
les femmes (tableau 2). Surtout, elleou amicales sont, elles aussi, souvent plus peu leur effort avec l’ancienneté au RMI,
montre que le niveau de l’allocationéloignées du monde du travail que celles des mais cet effet reste limité. Le recours à
(somme des prestations des caissesautres chômeurs. Pour compenser ce l’ANPE et les démarches directes auprès
d’allocations familiales et d’une éven-réseau insuffisant de relations professionnel des employeurs restent stables jusqu’à-
tuelle allocation chômage) n’a d’impactles, amicales et familiales, ils recourent alors trois ans d’ancienneté puis commencent
ni sur le nombre ni sur l’intensité des dé-plus souvent aux services de l’ANPE. à décliner. Le recours au réseau de rela-
marches de recherche.tions ne dépend pas de l’ancienneté au
RMI alors que l’utilisation des petites
L’ANPE pour tous, les petites annonces diminue fortement. Le nombre
Les modes de recherche les
moyen de modes de recherche au coursannonces pour les diplômés
plus efficaces ne sont pas lesdes six mois précédents passe ainsi
plus utilisésL’effort de recherche des allocataires de 3,5 pour une ancienneté au RMI
du RMI s’accroît avec le niveau de comprise entre un et deux ans à 3,1 pour
diplôme.Les non-diplômés utilisent environ une ancienneté supérieure à cinq ans. La deuxième interrogation des allocatai-
trois méthodes en moyenne contre quatre Même les allocataires les plus anciens res du RMI, neuf mois après la première,
pour les titulaires d’un diplôme sup

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