Les bas revenus en Limousin : la pauvreté et ses contours
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Fin 2003, les Caisses d'Allocations Familiales dénombrent 60 800 Limousins dont les ressources sont inférieures au seuil de pauvreté. La proportion de personnes concernées croît lorsqu'on s'éloigne des villes. La population «pauvre» ou aux frontières de la pauvreté est très hétérogène : personnes seules ou familles nombreuses, actifs ou sans emploi...

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Langue Français

Extrait

Les bas revenus
en Limousin :
la pauvreté
et ses contours
En Limousin au 31 décembre peine plus de 10,2 %, suivie par la Haute-
2003, 27 600 allocataires des Vienne puis la Creuse avec des taux res-
Caisses d'Allocations Familiales pectifs d'environ 11,4 % et 12,1 %.
représentant 60 800 personnes La pauvreté ne touche pas uniformément
Fin 2003, les Caisses ont un niveau de vie inférieur au la population sur le territoire : la part des
seuil de bas revenus, soit moins allocataires à bas revenus est plus élevéed’Allocations Familia-
de 719 euros par mois. C'est ainsiles dénombrent 60 800
le tiers de la population de réfé-
Limousins dont les res- rence (cf. définition dans l’enca- Familles monoparentales :
sources sont inférieures au dré) qui peut être considéré la pauvreté monétaire croît
seuil de pauvreté. La comme « pauvre » selon cette ap- avec le nombre d'enfants
proche. 90proportion de personnes
La population régionale des 80concernées croît lorsqu’on
moins de 65 ans étant estimée en 70s’éloigne des villes. 2003 à 546 200 habitants, la part
60
de cette population en situation
50
de pauvreté monétaire peut êtreLa population
40
évaluée à 11,1 %. Ce taux, déjà« pauvre » ou aux 30conséquent, ne reflète pas exac-
frontières de la pauvreté 20tement la réalité puisque la po-
est très hétérogène : per- 10pulation étudiée n'inclut pas les
0sonnes seules ou familles bénéficiaires du minimum
4 enfants1 enfant 2 enfants 3 enfantsvieillesse, les agents de la fonc-nombreuses, actifs ou sans et plus
Part des familles monoparentales allocatairestion publique ni les allocatairesemploi... On peut néan- sous le seuil de bas revenus (en %)
de la Mutualité Sociale Agricole.
Source : Caf au 31 décembre 2003moins distinguer cinq C'est la Corrèze qui compte la Note de lecture : parmi les familles monoparentales
profils-types allocataires, 63 % de celles qui ont trois enfants vivent part la plus faible de population
sous le seuil de bas revenus.dans la région. à bas revenus avec un taux d'àPlus d'un allocataire "pauvre" sur deux sans minimum social
Haute-Corrèze Creuse RégionQuelques indicateurs par département (en %) Vienne
Part de la population à bas revenus dans la population de référence 31 36 33 33
Part des enfants en situation de pauvreté parmi les enfants de la population de référence 22 28 25 25
Parmi la population à bas revenus :
Part des allocataires isolés 72 69 72 71
Part des allocataires sans enfants 54 48 56 55
Part des monoparents 25 21 24 24
Part des allocataires avec activité (eux-mêmes ou conjoint) 44 42 39 41
Part des allocataires ne percevant pas de prestation logement 34 43 31 34
Part des allocataires sans minimum social 57 64 53 54
Source : Caf au 31 décembre 2003
lorsqu’on s’éloigne des agglomérations. Elle
concerne plus particulièrement le plateau
Les allocataires sous le seuil de bas revenusde Millevaches, de même que les gorges
vivent souvent seulsde la Haute-Dordogne en Corrèze, le nord
60
du département de la Haute-Vienne et la
majeure partie de l'arrondissement Bas revenus
50d'Aubusson en Creuse. Population
de référence
40Familles monoparentales
ou familles nombreuses
30
Les allocataires sous le seuil de bas reve-
nus vivent plus souvent seuls. Les person- 20
nes isolées avec ou sans enfant à charge
représentent sept allocataires à bas revenus
10
sur dix, et les personnes seules au sens strict
du terme près de la moitié.
045 % des allocataires sous le seuil ont des
Couple Couple Isolé Isoléenfants à charge ; 24 200 enfants de moins
sans enfant avec enfant(s) sans enfant avec enfant(s)
de 20 ans sont ainsi élevés dans des
Répartition selon la situation familiale (en %) Source : Caf au 31 décembre 2003familles à bas revenus en Limousin. Le
Note de lecture : 48 % des allocataires à bas revenus vivent seuls et sans enfant.lien entre pauvreté et famille nombreuse est
Il existe huit minima sociaux qui offrent un minimum de ressources aux personnes que ne protège pas suffisam-
ment le système de protection sociale.
Sept allocations visent des publics spécifiques confrontés à un risque particulier de pauvreté :
l'éloignement du marché du travail : l’Allocation de Solidarité Spécifique (ASS) et l’Allocation d'Insertion ;
un mauvais état de santé : l’Allocation Adultes Handicapés (AAH) et le Minimum Invalidité,
la monoparentalité : l’Allocation de Parent Isolé (API) ;
le veuvage : l’Allocation de veuvage ;
le faible niveau de la retraite : le Minimum Vieillesse.
La huitième, le Revenu Minimum d'Insertion (RMI) assure à toute personne âgée de plus de 25 ans - ou plus
jeune en présence d'enfant(s) - un revenu minimum. Il s'agit d'un dispositif plus large visant à lutter contre
l'ensemble des exclusions.
Seuls l'AAH, l'API et le RMI sont gérés par les CAF.
INSEE Limousin - décembre 2004
fort : 41 % des allocataires ayant Une répartition inégale des allocataires
quatre enfants à charge ou plus sur le territoire limousin
sont sous le seuil.
La monoparentalité est également
un facteur de fragilité puisqu'une
famille monoparentale sur deux
est considérée comme à bas re-
venus. Là aussi, le phénomène
GUÉRET
augmente avec le nombre d'en-
fants à charge.
Les « travailleurs
pauvres »
LIMOGES
Les situations d'inactivité sont lar-
gement majoritaires parmi les po-
pulations à bas revenus : en Li-
mousin, les personnes isolées sans
activité et les couples dont cha-
cun des conjoints est sans emploi
rassemblent respectivement 49 %
et 10 % des allocataires à bas re-
Part des allocataires
venus. pauvres dans la population
de référenceCe sont donc quatre allocataires
(en %)
sur dix qui restent en dessous du TULLE
seuil de bas revenus malgré une 35
30activité professionnelle. Les per-
25sonnes isolées avec un emploi et
les couples avec actifs se retrou-
vent parfois dans cette situation
du fait même que cette activité fait
obstacle à la perception de cer- Source : Caf au 31 décembre 2003
taines prestations. On parle de
« travailleurs pauvres », person- cient d'un hébergement à titre situations particulières d'attribution de
nes dont l'activité souvent réduite gratuit. Cette proportion atteint l'AAH ou de l'API (cf. encadré), ne peuvent
ou intermittente n'offre qu'une même 43 % en Creuse : la prétendre au RMI du fait de leurs ressour-
faible rémunération. moyenne d'âge plus élevée et une ces, de leur âge ou de leur condition d'em-
Malgré la faiblesse de leurs res- proportion plus forte de proprié- ploi. Le montant du RMI pour une personne
sources, près d'un tiers des allo- taires contribuent à ce taux élevé. seule était au 31 décembre 2003 de 418 €,
cataires à bas revenus ne perçoi- De plus, 54 % des allocataires à contre 719 € pour le seuil de bas revenus,
vent pas d'aide au logement, soit bas revenus ne perçoivent pas de ce qui met en évidence une différence nette
qu'ils sont propriétaires sans rem- minimum social des CAF. Ces al- entre les notions de revenu minimum et de
boursement, soit qu’ils bénéfi- locataires, non concernés par les pauvreté.
Une approche monétaire de la pauvreté
Population allocataire fragile (40 300 allocataires) =
allocataires "pauvres" (27 650 allocataires) + allocataires aux franges de la pauvreté (12 650 allocataires)
12 650
allocataires 43 90027 650
aux franges autres allocatairesallocataires "pauvres"
de la pauvreté
RUC>8600<RUC<719 719<RUC<860
RUC : Revenu par Unité de Consommation en euros
INSEE Limousin - décembre 2004
© IGN 2000 - Insee 2004Cependant, globalement, les prestations ont
La population de référence :bien un effet redistributif : les allocataires à
Ce travail étant réalisé à partir des fichiers CAF, il ne porte quebas revenus touchent un montant de pres-
tations supérieur de 30 % à la moyenne des sur le champ des allocataires CAF et de leurs familles, soit une
prestations versées. population couverte de 232 479 individus en Limousin. Il sous-
estime donc le phénomène de pauvreté, certaines catégories de
Les contours population n'étant pas allocataires CAF : personnes âgées ne per-
de la pauvreté cevant que le minimum vieillesse, al

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