Les déplacements domicile-travail : plus et plus loin qu en 1990 (Octant n° 86)
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En 1999, 637 000 actifs résidant en Bretagne travaillent hors de leur commune de résidence. Ces « migrants alternants » représentent plus d'un actif sur deux et sont 160 000 de plus qu'en 1990. Entre 1990 et 1999, ils sont devenus majoritaires autant parmi les actifs résidant dans l'espace urbain, que parmi ceux résidant dans l'espace à dominante rurale. Leur travail s'éloigne, se situant en moyenne à 16 kilomètres de leur commune de résidence, soit un kilomètre de plus qu'en 1990. Dix millions de kilomètres sont ainsi parcourus chaque matin, soit 40 % de plus qu'il y a dix ans.

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Langue Français

Extrait

Migrations alternantes
Les déplacements domicile-travail :
plus et plus loin qu’en 1990
En 1999, 637 000 actifs résidant en Bretagne travaillent hors
de leur commune de résidence. Ces «migrants alternants»
représentent plus d’un actif sur deux et sont 160 000 de plus
qu’en 1990. Entre 1990 et 1999, ils sont devenus
majoritaires autant parmi les actifs résidant dans l’espace
1urbain , que parmi ceux résidant dans l’espace à dominante
1rurale . Leur travail s’éloigne, se situant en moyenne à 16
kilomètres de leur commune de résidence, soit un kilomètre
de plus qu’en 1990. Dix millions de kilomètres sont ainsi
parcourus chaque matin, soit 40 % de plus qu’il y a dix ans.
our se rendre à son travail, plus
Qu’est-ce-qu’un « migrant alternant » ?Pd’un Breton sur deux quitte
chaque matin sa commune de rési- Un migrant alternant est un actif ayant un emploi qui travaille en dehors de sa com-
dence. En 1999, ces « migrants alter- mune de résidence. On parle de migration alternante pour désigner le déplacement
nants » sont près de 637 000 sur un effectué pour se rendre au travail. C’est un trajet régulier, quotidien où le terme « mi-
total de 1 123 000 actifs bretons ayant gration » indique la sortie de la commune de résidence et le terme « alternante » qu’il
un emploi, soit une proportion de y a un trajet retour. On emploie aussi parfois le terme de navette domicile-travail.
56,7 %. C’est moins que la France de
Le taux de migration alternante pour une zone donnée est la part des migrants alter-
province : 58,5 %. Sur la période nants de cette zone parmi les actifs ayant un emploi et résidant dans cette zone.
1990-1999, leur nombre a progressé
Ces migrations n’englobent pas l’ensemble des déplacements domicile - travail : ende 160 000, ce qui correspond à un
effet, les déplacements effectués par les actifs qui résident et qui travaillent dans larythme de + 3,2 % par an, tout
même commune en sont exclus.comme sur la décennie 80.
1 Voir définitions page 16.
Octant n° 86 - Juin 2001 19Migrations alternantes
En Bretagne, moins de migrants, mais des distances plus longues qu’en France de province
France de province
Bretagne
hors aire urbaine de Paris
1982 1990 1999 1982 1990 1999
% % %milliers % milliers % milliers %
Population active occupée 1044,2 100,0 1050,2 100,0 1123,0 100,0 100,0 100,0 100,0
Actifs ayant un emploi …
dans leur commune de résidence 675,2 64,7 573,9 54,6 486,3 43,3 58,1 50,7 41,5
hors de leur commune de résidence 369,0 35,3 476,3 45,3 636,7 56,7 41,9 49,3 58,5
Distance par migrant *(en kms) 14,3 /// 15,3 /// 16,3 /// 13,1 14,1 15,1
Sources : recensements de la population, Insee
* Champ : actifs travaillant hors de leur commune de résidence, dans une commune située à moins de 200 km de leur commune de résidence.
facteurs se cumulent pour expliquer la total contre moins de 4 % au niveauDans la France de l’ouest
moindre proportion de migrants alter- national). Et, dans ce secteur, la mi-moins de migrants qu’ailleurs
nants en Bretagne. D’une part, la taille gration alternante est plus rare, les ac-
moyenne des communes bretonnes, tifs résidant et travaillant le plus sou-
est largement supérieure à la vent dans la même commune.
La Bretagne est parmi les régions où la moyenne française (21,4 km2 contre
migration alternante est cependant li- 14,9 km2). Or, plus la commune de L’écart Bretagne-France s’est cepen-
résidence est petite, plus les chances dant fortement réduit en vingt ans :mitée, un peu à l’image de la plupart
des régions de l’ouest de la France. La de la quitter pour se rendre à son tra- 6 points en 1982, 2 points en 1999.
part des migrants en Pays de la Loire et vail sont fortes. D’autre part, on peut Le recul de l’agriculture, mais aussi
Poitou-Charente est en effet proche avancer une explication plus écono- le fort développement démogra-
(55,9 et 57,4 %), celle de la mique : l’agriculture occupe une phique des communes périurbaines
Basse-Normandie (61,7 %) atteint par place plus importante dans l’emploi en Bretagne, contribuent à ce
contre le niveau national. Plusieurs total en Bretagne (9 % de rapprochement.
Migration alternante et type d’espace :
plus de la moitié des actifs dans l’espace rural, comme dans l’espace urbain
France de province
Bretagne
***
1982 1990 1999 1999Type d’espace
(délimitations 1999)
Distance Distance Distance Actifs Distance
Actifs migrants * Actifs migrants * Actifs migrants *
moyenne** moyenne** moyenne** migrants * moyenne**
milliers % km milliers % km milliers % km % km
Espace à
dominante urbaine 269,4 37,3 13,3 351,6 46,6 14,3 463,9 56,6 15,5 59,5 ...
Pôles urbains 129,8 28,7 13,3 165 35,9 14,4 208,2 43,5 15,9 51,3 13,3
dont : Communes centres 55,5 16,8 19,1 72,9 22,6 20,3 97,5 29,7 20,9 30,3 18,6
Banlieue 74,2 61,0 8,9 92,1 66,9 10,0 110,6 73,9 11,6 73,6 11,6
Couronnes périurbaines 116,7 54,5 13 156,5 65,4 13,8 213,6 76,4 14,8 79,0 16,6
Communes multipolarisées 22,9 41,5 15 30 54,3 16,1 42,1 68,6 16,8 73,9 18,0
Espace à dominante rurale 99,6 30,9 17,1 124,7 42,1 18,1 172,8 56,9 18,4 54,7 18,5
Pôles de 1000 emplois ou plus 21,9 24,1 19,9 28,2 32,7 20,6 39,8 44,7 20,4 40,1 ...
Autres communes 77,7 33,6 16,3 96,5 46,0 17,4 133 61,9 17,8 61,3 ...
Ensemble 369,0 35,3 14,3 476,3 45,4 15,3 636,7 56,7 16,3 58,5 15,1
Source : recensements de la population, Insee
* Parmi les actifs résidents
** Champ : actifs travaillant hors de leur commune de résidence, dans une commune située à moins de 200 km de leur commune de résidence.
*** France métropolitaine hors aire urbaine de Paris
20 Octant n° 86 - Juin 2001Migrations alternantes
La migration alternante
gagne l’espace rural
L’augmentation du nombre de mi-
grants alternants dans les communes
de l’espace à dominante rurale est un
des phénomènes marquants sur la pé-
riode 1982-1999. En 1982, ils étaient
moins de 100 000 à aller travailler en
dehors de leur commune de rési-
dence. En 1999, leur nombre attei-
gnait 173 000, soit près de 57 % des
actifs occupés résidant dans l’espace
à dominante rurale. Désormais, les
actifs qui quittent leur commune pour
travailler sont proportionnellement
aussi nombreux que dans les aires ur-
baines. Ce comportement habituelle-
ment associé aux urbains s’étend
donc au rural.
En 1999, seules 160 communes sur
1268 comptent plus d’actifs sédentai-
res que d’actifs migrants. En 1990, el-
les étaient plus de 500, dont un grand
nombre en Bretagne intérieure. Tout
comme en 1990, ces communes sont
notamment des petites villes de l’es-
pace à dominante rurale - Josselin, La
Guerche-de-Bretagne, Carhaix, Châ-
teaulin, Guer - qui jouent donc sur
leur espace le même rôle que les
communes centres des aires urbaines.
Certes plus modestes, de par le
nombre d’emplois offerts, ces petites
villes comptent néanmoins plus d’em-
plois que d’actifs résidents. Par ail-
leurs, quelques communes situées
dans des zones de très faible densité
conservent en 1999 une majorité de
sédentaires parmi leurs actifs, elles
sont situées pour la plupart dans le et sur le littoral sud. La proportion de banlieue, zone de forte migration al-
quart sud-ouest des Côtes-d’Armor. migrants alternants parmi les actifs ré- ternante, héberge un actif résident sur
En 1990, les communes du rural isolé deux.sidant dans une commune périur-
étaient beaucoup plus nombreuses baine progresse ainsi de 11 points sur
dans ce cas. Ces écarts expliquent que la Bretagnela décennie pour s’établir à 76,4 % en
compte encore en 1999, un taux de1999. Cette proportion extrêmement
migrants alternants inférieur à laélevée, est cependant inférieure àLa migration alternante
celle relevée dans l’ensemble des moyenne française dans l’espace ur-
s’intensifie autour
communes françaises de ce type bain, 56,6 % contre 59,5 %.
des grands centres urbains (79 %).
Dans les communes centres des aires
urbaines, près de 30 % des actifs rési-Dans les pôles urbains, l’écart est en-
En 1999, le taux de migration alter- dants quittent leur commune pour tra-core plus important : 43 % pour la
nante dépasse 75 % dans plus de 400 vailler, soit 8 points de plus qu’enBretagne, contre 51 % pour la France
communes essentiellement périurbai- 1990. La part des actifs migrants variede province, principalement dû au
nes. En 1990, il y en avait une cen-
faible poids de la banlieue en Bre- cependant du si

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