Les Lorraines : encore des places à conquérir sur le marché du travail

William Roos

Description

L'activité des Lorraines est toujours en léger retrait par rapport à l'ensemble des Françaises. Le niveau d'activité entre 25 et 50 ans se stabilise, tandis que celui des jeunes et des seniors est en hausse. Le recours au temps partiel n'a pas augmenté entre 1999 et 2001. Toujours plus touchées que les hommes par le chômage, les femmes sont moins exposées aux récentes difficultés conjoncturelles, surtout sensibles dans l'industrie où elles sont toujours peu représentées en comparaison des autres régions. Si l'automobile fait exception avec une forte proportion de femmes leur qualification y est relativement faible.

Sujets

• INSEE
• Femme
• Population active
• Chômage
• Qualification
• Employabilité, métiers et formations

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Extrait

www.insee.fr/lorraine
°
3N Les Lorraines :
Mars 2004 - 2€
encore des places à conquérir
sur le marché du travail
L’activité des Lorraines est toujours en léger retrait par rapport
à l’ensemble des Françaises. Le niveau d’activité entre 25 et 50 ans
se stabilise, tandis que celui des jeunes et des seniors est en hausse.
Le recours au temps partiel n’a pas augmenté entre 1999 et 2001.
Toujours plus touchées que les hommes par le chômage, les femmes
sont moins exposées aux récentes difficultés conjoncturelles, surtout sensibles
dans l’industrie où elles sont toujours peu représentées en comparaison
des autres régions. Si l’automobile fait exception avec une forte proportion
de femmes, leur qualification y est relativement faible.
La Lorraine a longtemps été une région celles concernées par le travail frontalier, qui
où les femmes étaient peu présentes sur le se féminise de plus en plus.
marché du travail. Si la montée de l’activité fé-
minine a été plus tardive que pour l’ensemble
Une activité qui croît fortementde la France, le rattrapage a été rapide, notam-
ment lors de la dernière décennie. La Lorraine chez les jeunes et les seniors
est certes parmi les régions où le taux d’activité
PRÉFECTURE La montée de l’activité féminine est en re-des femmes de 25 à 50 ans est faible, mais lesDE LA RÉGION LORRAINE
vanche sensible chez les femmes de plus dedifférences avec le taux national sont désor-
50 ans. Ce phénomène n’est pas spécifiquemais minimes (enquête Emploi 2002). L’écart de
à la Lorraine et correspond à l’arrivée àtaux d’activité entre la Lorraine et la moyenne
cette tranche d’âge de générations de fem-nationale sur les femmes de 25 à 50 ans est
mes actives.de 3 points (77% contre 80%). La région Nord -
ÉLÉGATIOND
Pas-de-Calais est celle où l’activité féminine estRÉGIONALE AUX La hausse de l’activité des jeunes femmes,
RO ITS DESD la plus faible. La Lorraine fait ensuite partie des âgées de 15 à 24 ans, est par contre un
EMMES ET ÀF cinq autres régions où le taux est inférieur à phénomène dont l’ampleur est relativementL’ GALITÉE 80%, au côté de PACA-Corse, Langue- importante en Lorraine. Le taux d’activité de
doc-Roussillon, Haute-Normandie, Picardie et ces femmes est quasi stable au niveau natio-
Champagne-Ardenne. nal (de 26,2% en 2000 à 26,5% en 2002) alors
qu’il est en forte hausse en Lorraine (de
Sur la période récente (1999-2002), l’activité 26,7% à 28,4%) et nettement au-dessus de la
des femmes de 25 à 50 ans s’est stabilisée moyenne française. La Lorraine côtoie les ré-
en Lorraine, alors qu’elle a continué gions Champagne-Ardenne, Poitou-Charen-
d’augmenter légèrement au niveau national. tes, Midi-Pyrénées et Limousin, mais surtout
Cependant, l’évolution est toujours positive l’Alsace (36%) et les Pays de la Loire (32%)
dans certaines zones d’emploi, notamment sur le niveau important d’activité des jeunes
Vfemmes, lié probablement pour 9% pour les hommes contre 3% périeur à 80%) et contrats à
l’Alsace à la fréquence des études pour les femmes. Ces dernières temps partiel. La croissance éco-
en apprentissage. Pour la Lor représentent 50,5% de la de nomique qui a caractérisé la pé- - -
raine, c’est peut-être le signe d’un mande d’emploi totale contre 52% riode 1998-2002 expliqueUne
raccourcissement des études, un an plus tôt. Une des explica sûrement ce résultat.modification -
face notamment à l’offre d’emploi tions réside dans la poursuite desdes
dans les zones frontalières. Le réductions d’emplois dans l’incomportements - L’industrie lorraine
travail frontalier peut aussi inciter dustrie, nettement moins fémi-
moins féminisée
plus de femmes à chercher du nisée que les services, secteur
travail juste après leurs études. évoluant plus favorablement. Si l’activité féminine s’est forte-
ment développée depuis plusieurs
dizaines d’années, elle reste peuUn chômage plus fréquent Le recours au temps
tournée vers l’industrie, et c’est
mais moins mal orienté partiel n’a pas progressé
encore plus vrai en Lorraine que
La montée de l’activité féminine s’ac Les femmes sont plus nombreu dans les autres régions. Ainsi en- -
compagne d’un chômage des fem ses que les hommes à occuper un Lorraine, seulement un quart des-
mes plus élevé que celui des travail à temps partiel. Pour un salariés de l’industrie sont des
hommes dans toutes les régions quart de ces femmes (chiffre natio femmes (estimations d’emploi-
sauf en Ile-de-France. En Lorraine, le nal de l’enquête emploi du premier tri 2001), chiffre inférieur à celui de-
niveau du chômage (au sens du BIT) mestre 2003), il s’agit d’un temps l’ensemble de la France (29%). La
est contenu et reste inférieur à la partiel contraint car elles souhai faible féminisation de l’industrie-
moyenne nationale : l’essor du tra teraient travailler plus. lorraine se vérifie dans une-
vail frontalier et les départs de la ré grande partie des secteurs indus- -Des études lorraines avaient
gion en sont les principales causes. triel : chimie, métallurgie, bois pa-montré que, sur la dernière dé-
pier, industrie des équipements…Les écarts de taux de chômage cennie, toute la hausse de l’activi-
Selon les secteurs les écarts peu-entre hommes et femmes les plus té féminine se retrouvait dans
vent atteindre 8 points entre lerécents au niveau régional ne sont l’accroissement du nombre de
taux de féminisation lorrain et leconnus que pour l’année 2002 (en femmes à temps partiel. Les der- -
taux national, comme c’est le cas
quête Emploi) : cet écart est de près niers chiffres disponibles, portant
pour la chimie lorraine. Les sec-de 3 points en Lorraine, avec à sur la période 1998-2001 et sur
teurs industriels plus féminisés encette date un taux de 9,5% pour les un champ restreint aux salariés
Lorraine que dans l’ensemble defemmes et 6,7% pour les hommes, du secteur privé et semi-public
la France sont notamment le tex-soit 7,9% pour la Lorraine (moyenne (champ des DADS), semblent indi-
tile, l’automobile et l’industrie des
nationale à 8,9%). Dans de nombreu quer que ce n’est plus le cas, du-
produits minéraux (comprenant l’in-ses régions (Nord - Pas-de-Calais, moins pour le temps partiel à
dustrie du verre). Dans la construc-Franche-Comté, Champagne-Ardenne par de 80%. La proportion de
tion, la proportion de femmes est
exemple), le chômage des femmes femmes à temps partiel est
très faible en Lorraine (moins deest plus aigu, tant en niveau qu’en restée stable, aux environs de
écart avec le taux masculin. Des 29% (1) contre 6% à 8% pour
taux de chômage des femmes éle les hommes. La hausse du-
(1) Ce chiffre, inférieur à celui issu duvés s’accompagnent d’ailleurs le plus nombre de femmes (+30 000)oc-
recensement de 1999 (33%), peut
souvent d’écarts importants avec les cupant un travail sur ce champ
s’expliquer par une date de référence
taux masculins. s’est ainsi répartie équitablement différente et par un champ qui n’inclut
entre contrats à temps plein (su pas pour les DADS la fonction publique.-Les chiffres régionaux les plus ré-
cents de chômage BIT, sans que
l’on puisse distinguer homme et Une hausse récente de l’activité des jeunes femmes
femme, montrent cependant une
Taux d’activité des femmes en Lorraine
accélération du chômage sur
Taux d’activité (%)90l’année 2003 (9,4% de chômage en
80 1999Lorraine en décembre 2003)etun
2000rapprochement avec la moyenne 70
2001
nationale (0,3 point d’écart seule- 60 2002
ment). Le chômage des femmes a 50
suivi cette tendance à la hausse,
40
mais, d’après les statistiques de
30
demandes d’emploi en fin de mois,
20
l’augmentation est moins forte que
10
celle des hommes. Sur l’année
0
2003, le nombre de demandeurs 15 - 24 25 - 49 50 et +
Tranche d’âged’emploi (à temps complet ou à temps
partiel - catégories 1, 2 et 3) a crû de Source : Enqu