Les performances du marché du travail au tournant du XXIe siècle
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De fin 1996 à fin 2001, la France a accumulé les records de créations d'emplois et de baisse du chômage avec 2,1 millions d'emplois supplémentaires et 750 000 chômeurs de moins. Quels sont les moteurs de ces performances ? Qui a bénéficié de cette embellie ? La nature des emplois s'en trouve-t-elle améliorée ? Comment les comportements d'activité ont-ils évolué ? Les causes et les aspects de ce retournement sont analysés dans cet article.

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Composite 150 lpp 45 degrØs
Emploi 3
Les performances du marché du travail
eau tournant du XXI siècle
Christine Gonzalez-Demichel, Emmanuelle Nauze-Fichet, Sébastien Seguin*
De fin 1996 à fin 2001, la France a accumulé les records de créations
d’emplois et de baisse du chômage avec 2,1 millions d’emplois
supplémentaires et 750 000 chômeurs de moins. Quels sont les moteurs
de ces performances ? Qui a bénéficié de cette embellie ? La nature des
emplois s’en trouve-t-elle améliorée ? Comment les comportements
d’activité ont-ils évolué ? Les causes et les aspects de ce retournement
sont analysés dans cet article.
n cinq ans, de fin 1996 à la création de 900 000 em- développement du secteur ter-
à fin 2001, l’emploi plois. Avec 430 000 emplois tiaire non marchand. L’emploiE(hors contingent) a pro- créés, l’année 1969 était celle salarié concurrentiel a ainsi dé-
gressé en France de 2,1 millions qui avait connu le plus d’em- passé au cours de l’automne 1997
de postes de travail. Cette aug- plois créés : elle est désormais le maximum historique atteint à
mentation résulte d’une hausse distancée par les trois derniè- la fin de l’année 1990.
erecord des effectifs salariés et res années du XX siècle, avec
d’une dégradation limitée des en tête l’an 2000 (610 000 em-
effectifs non salariés. Par com- plois créés) (figure 1). Croissance soutenue et
paraison, lors du précédent politique de l’emploi
cycle conjoncturel (phase de L’emploi salarié a profité du dy- dynamique ont stimulé
croissance de fin 1985 à fin namisme exceptionnel des secteurs
l’emploi
1990), une hausse moitié concurrentiels (deux fois plus
moindre du nombre de salariés d’emplois y ont été créés par
et un recul plus sensible de celui rapport à la fin des années Dans l’ensemble, les évolutions
des non salariés avaient conduit quatre-vingt), combiné au fort de l’emploi suivent celles de la
* Christine Gonzalez-Demichel, Emmanuelle Nauze-Fichet et Sébastien Seguin font partie du département Emploi et Revenus d’activité
de l’Insee.
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3 Emploi
conjoncture économique. Ainsi,Figure 1 - Les variations annuelles de l’emploi salarié et
non-salarié de fin 1954 à fin 2001 la vigueur de l’emploi sur la pé-
riode récente est liée avant tout
au retour en France d’une crois-
sance économique soutenue. Elle
a été de 3 % par an, en moyenne
annuelle, sur la période 1997-
2001 contre1%sur la période
1991-1996, marquée notamment
par la récession économique de
1993. À la fin des années quatre-
vingt, la croissance de l’emploi
avait été plus faible, malgré une
croissance économique plus forte
en moyenne. De fait, la productivi-
té apparente du travail (rapport
entre la valeur ajoutée et l’emploi)
s’est sensiblement infléchie dans
les secteurs concurrentiels depuis
dix ans:1% environ en rythme
annuel au cours des années
quatre-vingt-dix contre 2,2 % du-
rant les années quatre-vingt.Figure 2 - Variations d’emplois
En milliers d’emplois
Cet enrichissement de la crois-De fin 1985 De fin 1996 Niveau
sance en emplois peut être imputéà fin 1990 à fin 2001 fin 2001
en partie à la politique de l’em-Emploi total 906,9 2 143,6 24 457,2
ploi, beaucoup plus dynamiqueEmploi non salarié : - 291,5 - 147,2 2 117,3
ces dernières années que lors deAgriculture - 281,7 - 97,3 542,5
la reprise de la fin des annéesIndustrie 62, 3 - 11,8 202,9
quatre-vingt. Diverses mesuresConstruction - 100,7 - 9,6 166,5
ont été successivement mises enTertiaire 28,6 - 28,5 1 205,4
œuvre, visant à créer des emplois
Emploi salarié : 1 198,4 2 290,8 22 339,9
1 par le partage du travail et
dont secteurs concurrentiels 886,1 1 808,8 15 431,7
l’abaissement de son coût. Il
Agriculture 8,0 - 9,2 343,2
s’agit des mesures générales
Industrie - 162,5 58,9 4 166,3
d’allégement de charges sur les
dont : Biens intermédiaires - 44,7 30,1 1 485,8
bas salaires, appliquées progres-
Biens d’équipement - 9,0 37,9 849,7
sivement depuis 1993, et relayées
Automobile - 32,7 17,0 299,6
par les dispositifs de réduction du
Biens de consommation - 40,4 - 44,3 707,5
temps de travail (dispositifs Robien
Construction 110,6 119,0 1 266,7
- de 1996 à 1998 - et Aubry).
Tertiaire 1 259,6 2 104,8 16 588,5
dont :
Parallèlement, des mesures plus
Tertiaire concurrentiel 938,0 1 630,8 9 998,7
ciblées se sont développées en
dont : Commerce 215,4 345,4 2 955,5
faveur de publics prioritaires,
Transports 56,4 138,0 1 050,9
notamment les jeunes et les chô-
Services marchands aux entreprises 426,1 777,1 3 166,1
meurs de longue durée dans le m aux particuliers 176,1 327,6 1 854,6
cadre de la lutte contre les exclu-2Tertiaire non concurrentiel 321,6 474,0 6 656,2
sions. Fin 2001, 500 000 personnes
dont Emplois aidés - 13,6 81,9 494,0
bénéficiaient d’un emploi-jeune,
1. Les secteurs concurrentiels comprennent l’industrie , la construction et le secteur tertiaire
d’un contrat emploi-solidarité ouconcurrentiel.
2. Le tertiaire non concurrentiel comprend l’administration, la santé, l’action sociale, l’éducation et les d’un emploi-consolidé.
activités associatives. Ces emplois aidés non mar-
Source : Insee. chands ont fortement contribué
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au dynamisme du secteur tertiaire fortement accéléré en début de se sont nettement développés de-
non marchand : près d’un emploi reprise avant de reculer en 2001. puis 1990. De fait, en mars 2002,
créé sur cinq depuis fin 1996, Au total, il a contribué pour près ces emplois représentent 9,9 %
contre une contribution nulle à la d’un cinquième aux créations de l’emploi salarié (soit + 3,0
fin des années quatre-vingt. d’emplois salariés concurrentiels points en douze ans). Les entre-
depuis cinq ans. prises y ont eu souvent recours
au début de la reprise (en
Services et commerce : Dans la construction, après plus 1997-1998) et ces formes d’em-
de 200 000 suppressions d’em- ploi ont alors contribué pourles principaux moteurs
plois depuis le début des années moitié à l’augmentation dede l’emploi salarié
quatre-vingt-dix, les effectifs (hors l’emploi. Au cours de la précé-
concurrentiel
intérimaires du secteur) sont re- dente reprise (en 1994-1995), ce
partis à la hausse depuis fin 1997. phénomène s’était aussi produit
Depuis la fin 1996, tous les sec- Au total, autant d’emplois ont été mais de manière encore plus
teurs concurrentiels ont bénéficié créés dans ce secteur entre 1996 nette puisque ce type d’emploi
de la vigueur de l’activité. Cepen- et 2001 qu’entre 1985 et 1990. avait contribué pour trois quarts
dant, le dynamisme de l’emploi à l’augmentation de l’emploi. En
repose essentiellement sur le ter- Après plusieurs années de baisse, fait, les emplois temporaires pré-
tiaire, principalement sur les ser- les effectifs industriels (hors inté- sentent une évolution cyclique,
vices aux entreprises, le com- rimaires du secteur) ont augmen- autour d’une tendance à la
merce et les services aux particu- té de 60 000 postes en cinq ans, hausse. Les entreprises les utili-
liers (figure 2). Les services aux dont l’essentiel en 2000, soit une sent car ils leur permettent de
entreprises ont créé deux fois plus performance inédite depuis les s’ajuster plus aisément aux fluc-
d’emplois depuis 1996 que sur la années soixante-dix. tuations de l’activité.
période 1985-1990. Ils sont tirés
par les activités de conseils et Les emplois temporaires sont des
d’assistance, en accélération sur formes d’emplois très ciblées :Moins d’emplois à durée
la période récente, et le travail l’intérim relève davantage de l’in-limitée et à temps
temporaire. dustri

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