Les revenus des Bretons en 2010 : les jeunes actifs subissent plus durement la crise (Octant Analyse n° 38)
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En 2010, malgré la crise, la Bretagne a conservé ses principales caractéristiques faisant d’elle une région moins exposée à la pauvreté, au chômage et aux inégalités de revenus. Des disparités existent cependant entre les territoires, les espaces urbains et littoraux abritant des ménages aux revenus plus élevés que dans les territoires plus ruraux. À cela, la crise ajoute des ruptures entre les catégories sociales, les plus pauvres et les plus jeunes subissant plus durement le ralentissement de l’activité.

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Extrait

INSEE
BRETAGNE Octant
N° 38 - Décembre 2012 Analyse
Revenus fiscaux
Les revenus des Bretons en 2010 :
les jeunes actifs subissent plus durement la crise
En 2010, malgré la crise, la Bretagne a conservé ses principales caractéristiques
faisant d’elle une région moins exposée à la pauvreté, au chômage et aux inégalités
de revenus. Des disparités existent cependant entre les territoires,
les espaces urbains et littoraux abritant des ménages aux revenus plus élevés
que dans les territoires plus ruraux. À cela, la crise ajoute des ruptures
entre les catégories sociales, les plus pauvres et les plus jeunes subissant
plus durement le ralentissement de l’activité.
n 2010, la moitié des Bretons a disposé d’un re- rapport entre ces deux grandeurs, sont ainsi moins mar-
1venu déclaré par unité de consommation de quées en Bretagne que dans les autres régions, àEmoins de 18 474 € par an (1 540 € par mois). Ce l’exception des Pays de la Loire. À la fois moins
eseuil place la Bretagne au 7 rang des régions de métro- concernée par la pauvreté et par les hauts revenus, la
pole pour l'importance de ses revenus médians. Bretagne se distingue donc par l’homogénéité des ni-
1La région se distingue toutefois par un premier décile, veaux de vie de ses habitants.
seuil de revenu en dessous duquel se situe 10 % de la
population, plus élevé qu’ailleurs, signe d’une moindre
1 Des revenus plus élevés qu’ailleurspauvreté des ménages bretons. Les taux de pauvreté
pour les familles nombreuses,(11,2 % contre 13,8 % pour la province en 2009) sont en
plus faibles pour les ménages âgéseffet plus bas en Bretagne et dans les Pays de la Loire
1qu’ailleurs. Le revenu médian des Bretons n’est relativement faible
Même si un Breton sur dix vivait avec moins de 695 eu- que pour les plus de 75 ans. En effet, malgré l'attractivi-
ros par mois avant prestations sociales en 2010, la ré- té récente de la région pour les jeunes retraités, on
gion ne comptait en effet que 39 allocataires du revenu compte dans cette classe d’âge moins de population
de solidarité active (RSA) pour 1 000 habitants de 25 à aisée ayant passé une partie de leur vie active hors de
64 ans, le plus faible taux des régions de métropole. Bretagne. Pour toutes les autres classes d’âges, la Bre-
e etagne se situe entre le 5 et le 8 rang.
Une autre singularité de la Bretagne s’observe à l’autre
extrémité de l’échelle des revenus. Le neuvième décile, Si la Bretagne se situe dans le premier tiers des régions
seuil de revenus qui marque l’entrée dans la catégorie par les revenus de ses ménages, elle n’occupe cepen-
edes 10 % les plus aisés, est peu élevé. Il atteint 34 015 € dant que la 17 place s’agissant des niveaux de salaires
par an (2 835 euros par mois) contre 35 316 € pour la versés. Quelle que soit la catégorie socioprofession-
France de province. Les inégalités, mesurées par le nelle, les salaires en Bretagne se classent plutôt parmi
1- Cf. encadré « Définitions »Une inégalité des revenus moins accentuée en Bretagne
Comparaison des principaux indicateurs de revenus déclarés en 2010
Revenus déclarés en 2010 par UC (en euros) Évolution* entre 2007 et 2010 (en %)
Rapporter er e e er1 décile 1 quartile Médiane 3 quartile 9 décile 1 décile Médiane
interdécile
Côtes-d'Armor 8 025 12 557 17 883 24 378 32 943 4,1 1,4 2,6
Finistère 8 469 13 209 18 446 25 026 33 576 4,0 0,2 2,5
Ille-et-Vilaine 8 507 13 488 19 043 25 994 35 479 4,2 0,3 2,4
Morbihan 8 256 12 940 18 262 24 723 33 542 4,1 0,5 2,6
Bretagne 8 342 13 101 18 474 25 136 34 015 4,1 0,6 2,5
France métropole 6 785 12 266 18 749 26 789 37 940 5,6 – 1,2 2,5
France de province 6 844 12 182 18 263 25 571 35 316 5,2 – 1,1 2,8
* Les évolutions sont calculées en euros constants 2010
Source : Insee - DGFIP revenus fiscaux localisés des ménages 2007 à 2010
Lesvilleset lescommunescôtièresaffichentdesrevenusplusélevés
côtières vient modifier ce schéma, ces zonesRevenusmédiansparcommune
attirant en effet des revenus élevés, qu’ils
proviennent d’actifs ou de retraités.
Les communes aux revenus médians les
Saint-Malo
plus élevés sont ainsi situées dans les gran-
Brest des agglomérations ou sur la côte. En ce
Saint-Brieuc
qui concerne les communes de plus de 2 000
habitants, c’est à Saint-Grégoire, à proximité
de Rennes, que le revenu médian est le
Rennes plus élevé, avec 27 500 € par an, suivi
Quimper par Cesson-Sévigné (25 800 €). Plusieurs
communes les rejoignent comme Larmor-
Revenusmédians LorientparUC (en €) Plage (25 000 €) près de Lorient et Arradon
(24 500 €) sur la côte vannetaise.Vannes22 567
Dans le Finistère, ce sont les communes de18 979
Bohars (25 000 €), à proximité de Brest, et16 422
6 970 Carantec (23 400 €) qui disposent des reve-
nus médians les plus élevés. Enfin, dans les
Bretagne:18 474€
communes des Côtes-d’Armor, les revenus
Source : Insee - DGFiP, revenus fiscaux localisés des ménages en 2010 sont plus faibles. Le revenu médian est de
22 200 € à Binic et de 22 500 € à Louanec.
les plus faibles. Moins exposées au chô- Au total, la Bretagne, qui regroupe 5,2 % des La commune de Bretagne la plus aisée,
mage, les familles bretonnes compensent en ménages fiscaux de métropole, représente Saint-Grégoire, ne se classe cependant
epartie cette faiblesse des salaires par une ac- 4,6 % de la masse des revenus d’activité et qu’au 527 rang pour les revenus médians
tivité plus fréquente des deux adultes de la 5,5 % de la des retraites déclarées. À au niveau national, loin derrière les commu-
famille, ce qui assure aux ménages des reve- titre de comparaison, l’île-de-France, qui re- nes les plus riches de la région parisienne,
nus supérieurs au seuil de pauvreté. groupe 18,1 % des ménages, reçoit 25,2 % telles Marne-la-Coquette (44 860 €) et
des revenus d’activité. Neuilly-sur-Seine (44 500 €).
De toutes les régions de métropole, la Bre-
tagne est celle où le revenu déclaré médian A contrario, les revenus médians sont faibles
par UC est le plus élevé pour les ménages de à Guingamp (14 760 €), Plonévez-du-FaouDes populations plus aisées
5 personnes ou plus. Celui-ci atteint ainsi (15 112 €) et Guiscriff (15 490 €).en ville et sur les côtes
15 200 € par an, soit 700 euros de plus qu’en
La carte des revenus recoupe globalement Les revenus sont pour plus des trois quarts
Rhône-Alpes, deuxième région du classe-
celle des agglomérations et des côtes. En constitués de revenus d’activité dans les can-ment, et 4 700 € de plus qu’en Nord -
périphérie des villes les plus importantes, le tons proches de Rennes. En effet, de nom-
Pas-de-Calais, où les familles nombreuses
phénomène de périurbanisation a réparti les breux actifs y vivent et les retraités qui y sontsont les plus pauvres.
actifs selon des cercles plus ou moins moins présents, ont des retraites souvent
Les revenus d’activité représentent les deux concentriques, en fonction des voies de cir- plus faibles. C’est le cas de plus de 80 % des
tiers (66,2 %) des revenus bretons, un peu culation. Alors que les ménages les plus ai- revenus à Châteaubourg, Châteaugiron et
moins que pour l’ensemble de la province sés sont davantage présents à proximité de Le Sel-de-Bretagne. À l’inverse, les pensions
(67,5 %). Les revenus de retraites sont logi- la ville centre, les revenus décroissent peu à et retraites constituent une part plus impor-
quement un peu plus élevés (28,2 % contre peu, à mesure que l’on s’en éloigne. Cepen- tante des revenus dans le centre Bretagne et
26,6 %). dant, en Bretagne, l’attractivité des zones dans certaines communes côtières. Elles
2 Insee Bretagne - Octant Analyse n° 38 - Décembre 2012
©IGN -Insee 2012représentent ainsi environ la moitié des reve- La composition des revenus déclarés évolue Derrière ce constat global, toutefois, des mé-
nus dans les cantons de Groix, Sarzeau et au cours du temps. En raison du vieillisse- canismes complexes ont été à l’œuvre.
Pont-Croix. ment de la population, la part des retraites
D’une part, la crise a part

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